Introduction
André Franquin, né le 3 janvier 1924 à Etterbeek (Belgique) et mort le 5 janvier 1997 à Saint-Laurent-du-Var (France),
est un auteur belge francophone de bande dessinée, principalement connu pour les séries Spirou et Fantasio, Gaston,
Modeste et Pompon et les Idées noires ; il est aussi le créateur du Marsupilami, animal imaginaire.
Formé par Jijé en compagnie de Morris et Will, Franquin débute dans la bande dessinée en 1946, en reprenant dans
le journal Spirou la série vedette Spirou et Fantasio que son mentor vient alors d'abandonner.
Franquin va construire l'univers de la série en inventant des personnages comme le comte de Champignac, Zorglub, Zantafio,
Seccotine et surtout le Marsupilami. Brouillé avec Charles Dupuis en 1955, il rejoint le Journal de Tintin et crée la série
Modeste et Pompon, avant de revenir dans le giron des éditions Dupuis.
À la fin des années 1950, il crée en compagnie d'Yvan Delporte, le personnage de Gaston Lagaffe pour animer le journal Spirou,
avant d'en faire une série à part entière.
À la même époque, accablé par le travail, Franquin crée son atelier et y réunit de jeunes auteurs dont les plus fameux sont Greg,
Roba et Jidéhem.
Malade, puis en dépression dans les années 1960, il abandonne la série Spirou et Fantasio pour se consacrer entièrement à
Gaston et pour écrire le scénario de la série Isabelle.
À la fin des années 1970, Franquin est un des instigateurs de l'éphémère Trombone illustré où il crée la série Idées noires,
qui par la suite est publiée dans Fluide glacial.
André Franquin meurt en 1997 des suites d'un infarctus.
Franquin est un des piliers de la bande dessinée franco-belge et de la première génération de l'école de Marcinelle.
Il se distingue par la qualité de son dessin, notamment dans le rendu des mouvements, l'expression des personnages,
ses décors très riches, ainsi que par l'inventivité de son humour, souvent coloré de poésie.
Travaillant à une époque où la bande dessinée est essentiellement destinée aux enfants, il réalise des histoires accessibles
à un jeune public, tout en insérant des détails qui n'apparaissent qu'avec une lecture plus approfondie.
À partir de la fin des années 1970, il réalise des bandes dessinées à caractère plus adulte et politique, ou encore écologistes.
Texte © Wikipédia
Franquin
Jeunesse
Enfance André Franquin, né à Etterbeek en Belgique, reste peu de temps dans cette commune de Bruxelles, dont est également originaire Hergé. Lorsqu'il a cinq ans, sa famille déménage dans un quartier immédiatement voisin. Son père est employé de banque, et accorde une grande importance au sérieux, à tel point que le jeune Franquin éprouve toute son enfance un fort sentiment d'étouffement, et parlera plus tard d'un « énorme besoin de rire qu'[il] ne parvenai[t] pas à combler ». Il dira plus tard que cette frustration fut à l'origine de sa vocation d'amuseur. Il commence à dessiner à l'âge de cinq ans lorsque lui est offert un petit tableau noir. S'il sait qu'il deviendra dessinateur depuis que son père est tombé en admiration devant un de ses dessins à la craie allant jusqu'à le faire photographier par un photographe professionnel, il dessine toutefois peu et jamais de manière constante, se limitant à quelques caricatures de son entourage et à quelques dessins pendant ses cours au collège Saint-Boniface — le même où est allé Hergé quelques années auparavant. Durant sa jeunesse André Franquin lit les journaux Mickey, Robinson et Hop-là !, les séries Les Aventures de Tintin du belge Hergé, Bicot de Martin Branner, Popeye d'Elzie Crisler Segar, la série Pim, Pam et Poum qui est sa lecture favorite, ainsi que les auteurs américains Alex Raymond, Milton Caniff et surtout George McManus, auteur de La Famille Illico, pour son humour et sa créativité graphique. Le journal humoristique français L'Os à moelle, qui contient peu d'illustrations, va également jouer un rôle dans sa formation. Le jeune Franquin regarde aussi énormément de films américains mettant en scène Laurel et Hardy, Buster Keaton, Harold Lloyd6, Mack Sennett et surtout Charlie Chaplin. Les dessins animés de Walt Disney tiennent une place à part : ils vont l'influencer très fortement aussi bien au niveau du graphisme que de l'humour. Tex Avery, qu'il découvrira plus tard aura aussi son importance. Les gags et gestes humoristiques contenus dans ces œuvres permettront à André Franquin d'apprendre à dessiner les mouvements humoristiques. À ses débuts, il copie ouvertement le style de Jijé. Franquin apprécie la peinture, particulièrement celle de Rubens et des peintres primitifs flamands, dont les couleurs utilisées lui plaisent beaucoup. Les romans qu'il préfère dans sa jeunesse sont ceux du Français Jules Verne et Robinson Crusoé de l'Anglais Daniel Defoe. Formation En 1942, après ses humanités à l'Institut Saint-Boniface-Parnasse, arrive pour lui le moment de choisir ses études supérieures. Choix dont son père lui a d'ores et déjà épargné l'embarras : le jeune homme sera ingénieur agronome1. Mais Franquin a une tout autre idée de son avenir, et il parvient, avec l'aide de sa mère, à infléchir la position paternelle et à s'inscrire à l'école Saint-Luc, une école catholique d'art dont il se lassera pourtant très vite. Il y pratique plusieurs activités comme la technique de la couleur, le dessin au fusain, le dessin à partir de motifs romains ou byzantins, des cours d'hagiographie et le dessin à partir de modèle vivant. La morale stricte qui règne interdit notamment la pratique du nu féminin (il y avait parfois un nu masculin) : à la place, ce sont les étudiants eux-mêmes qui doivent poser à tour de rôle. Pendant la guerre il n'est pas inquiété grâce à son statut d'élève à Saint-Luc qui lui permet d'échapper aux restrictions et surtout au travail obligatoire. À Saint-Luc, Franquin montre déjà une certaine habileté pour le dessin et déclarera plus tard que rien de ce qu'il fit dans cette école ne lui fut « inutile ». Au bout d'un an, il a déjà l'impression « d'avoir fait le tour de ce qu'on pouvait y apprendre » et commence à s'ennuyer. C'est alors qu'il fait une rencontre qui va changer, ou en tout cas accélérer considérablement le cours de sa vie, celle d'Eddy Paape. Ancien élève de Saint-Luc, Paape y revient régulièrement pour saluer ses anciens professeurs. Lors de l'une de ces visites, on lui présente les dessins de Franquin, et il en est suffisamment impressionné pour proposer au jeune homme de le rejoindre à CBA, le petit atelier de dessin animé où il travaille. Franquin saute sur l'occasion, d'autant plus alléchante que les bombardements poussent de toute façon son école à fermer. En septembre 1944, il devient donc animateur, un métier qu'il n'a jamais pratiqué auparavant, et pour lequel il n'a absolument aucune compétence. Il se retrouve à pratiquer l'animation sans que personne ne lui apprenne les techniques du dessin animé et notamment celle du problème des 12 ou 24 images par seconde. Mais le problème ne se pose pas longtemps : peu après, la Belgique est libérée de l'occupation allemande, les soldats américains arrivent, apportant avec eux leurs dessins animés. Une concurrence bien trop rude pour le petit studio, qui fait rapidement faillite. L'expérience n'a pour autant pas été sans intérêt pour Franquin, qui y a rencontré deux autres passionnés de dessin qui rêvent à un avenir brillant : Morris (à l'époque encreur et silhouetteur), et le jeune Peyo (gouacheur). Texte © Wikipédia
Débuts Pro
Arrivée chez Dupuis
En 1945, André Franquin est donc au chômage. Il apprend par Morris, qui a déjà publié des dessins humoristiques
et des caricatures dans Le Moustique, un magazine de programmes de radio édité par Dupuis, que l'éditeur recherche
des dessinateurs pour Spirou.
Toute la petite équipe est alors engagée par le journal.
Parallèlement, il publie ses premiers dessins « professionnels » dans la revue des scouts catholiques de Belgique,
Plein-Jeu. Franquin n'ayant jamais été scout, il s'inspire de documentations et principalement des illustrations
de Pierre Joubert pour les costumes et autres coutumes scouts. Cette collaboration sera fructueuse avec la rencontre
du rédacteur en chef, Jean-Jacques Schellens, un homme qui ne cesse de créer des évènements, animations et surprises
dans le journal, ce dont s'inspirera plus tard Franquin pour le journal Spirou.
Introduit dans la place par Morris, le futur auteur de Lucky Luke, Franquin réalise pour Le Moustique,
entre 1945 et 1952, plusieurs couvertures, ainsi que des gags en une planche et des illustrations à vocation
publicitaire, ce qui représente une bonne quarantaine de dessins.
Dès les premières publications, il fait impression avec une très bonne expression des personnages, ainsi qu'une
tendance à l'humour noir gentillet (les personnages sont souvent dans des situations fort désagréables,
mais cela « passe » grâce au style comique du dessin).
Durant cette période, Franquin réalise aussi quelques couvertures au lavis pour l'hebdomadaire Bonnes Soirées,
qui permettent de saisir son talent dans le dessin figuratif.
Mais l'occasion lui est bientôt donnée de réaliser quelque chose de plus ambitieux, en entrant dans l'équipe
du Journal de Spirou.
À l'atelier Jijé
À cette époque, Jijé est le principal dessinateur du journal, c’est-à-dire qu'il réalise seul la quasi-totalité
des bandes dessinées maison :
Spirou, Valhardi, Don Bosco, Emmanuel…
Désireux de se délester d'une partie de ce travail, et sur les conseils de Charles Dupuis, il installe les nouveaux
venus dans sa maison à Waterloo, qui leur sert d'atelier.
On y retrouve notamment Will, Morris, qui travaille sur un projet de cow-boy créé pour le studio de dessin animé et
Franquin, qui reprend Spirou et Fantasio.
La petite bande est installée pour dessiner dans la propre chambre à coucher du couple Jijé.
Par moments d'autres auteurs passaient dans l'atelier pour recevoir des conseils, c'est le cas notamment de Peyo,
le futur auteur des Schtroumpfs.
Franquin commence, début 1946, par dessiner Fantasio et son tank, qui sera publiée en 1947 dans l'Almanach Spirou,
recueil de diverses bandes dessinées de dessinateurs de l'équipe Dupuis.
Franquin ayant passé ce test avec succès, Jijé abandonne alors la série pour partir en Italie préparer la documentation
pour le second Don Bosco.
En juin 1946, Franquin reprend alors une histoire à demi dessinée, intitulée Spirou et la maison préfabriquée.
La passation, qui a lieu lors de la quatrième case de la huitième page de l'album Radar le robot
(no 427 du journal Spirou), est presque indécelable, l'auteur collant au plus près au style caricatural de
son prédécesseur, n'hésitant pas à rajouter des cous et des jambes allongés comme Jijé le faisait déjà.
Il s'attaque ensuite à l'histoire L'Héritage de Spirou.
Le jeune dessinateur reprend la série Spirou avec insouciance, sans avoir jamais rien vu du travail de Rob-Vel
(le créateur original du groom roux), et très peu de dessins de Jijé.
S'il apprend sur le tas les techniques de la bande dessinée, Jijé lui enseigne les rudiments de ce qui deviendra
plus tard le 9e art.
Il va surtout donner confiance au jeune Franquin qui se croyait incapable de faire de la bande dessinée.
L'ambiance à l'atelier est excellente pour la productivité. Si Jijé n'a pas une attitude de professeur,
il est néanmoins très interventionniste et n'hésite pas à aider au dessin des bandes dessinées de ses élèves.
L'exigence de Morris se manifeste aussi :
l'auteur de Lucky Luke force ses camarades à mimer les gestes, bagarres ou attitudes pour mieux les dessiner.
En Amérique
En 1948, alors que Franquin vient d'achever l'histoire des Plans du robot, le couple Jijé quitte l'Europe pour
les États-Unis, angoissé par l'idée d'une nouvelle guerre contre l'Union Soviétique.
Ils emmènent avec eux les jeunes Franquin et Morris.
Si ce dernier les quitte pour se faire engager chez Disney, Franquin, lui, accepte de continuer à les accompagner
pour être avec ses amis et découvrir Los Angeles, qu'il croit être la plaque tournante de la bande dessinée américaine.
Arrivés à New York, ils apprennent que le quota belge d'immigration est largement dépassé ; ils doivent attendre
une année pour obtenir un visa d'émigrants.
C'est avec un permis de tourisme qu'ils partent pour la Californie à bord d'une vieille Hudson achetée par Jijé
et sa famille.
En Californie c'est la déception :
le jeune Franquin comprend que Chicago et New York sont les villes de la bande dessinée aux États-Unis.
Leur visa étant de courte durée, ils prennent la direction du Mexique, où la réglementation est moins
rigoureuse ; Morris et Franquin resteront toutefois bloqués à la frontière pendant deux mois.
Ils peuvent par la suite rejoindre Jijé et sa famille à Tijuana en octobre 1948 et s'installent dans une location
tout en continuant à dessiner.
C'est là que Franquin écrit l'histoire de Spirou sur le ring.
Cette bande dessinée où pour la première fois Franquin s'applique à retranscrire fidèlement le mouvement provoque
aussi la colère des éditions Dupuis, voyant le héros bien élevé se battre ainsi contre des voyous de la rue.
Franquin envoie sa lettre de démission, mais il se ravise rapidement, trouvant un arrangement avec l'éditeur.
Noël 1948 :
le petit groupe part pour Mexico, où Jijé et sa famille louent une villa dans la banlieue.
Franquin et Morris préfèrent louer une chambre meublée dans la capitale mexicaine.
Franquin dessine dans la chambre l'intégralité de l'histoire Spirou fait du cheval ; il a énormément de mal à
représenter les chevaux.
À court d'argent, les paiements étant compliqués entre le Mexique et la Belgique, les deux auteurs retournent habiter
chez Jijé et sa famille jusqu'en juin 1949, Morris et Franquin repartent pour New York.
Leurs chemins se séparent à ce moment, Morris restant aux États-Unis alors que Franquin repart pour la Belgique,
éprouvant le mal du pays et désireux de retrouver Liliane Servais qui deviendra son épouse.
Il termine Spirou chez les pygmées, une histoire commencée au Mexique.
C'est à partir de cette histoire qu'il commence à mieux utiliser l'espace.
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Spirou
Nouveau souffle pour Spirou et Fantasio
Franquin loue une chambre dans une pension de famille à Bruxelles près de celle de Will.
Il se marie en 1950 avec Lilliane qu'il connait depuis ses dix-sept ans.
Durant cette période, il dessine trois histoires dont Mystère à la frontière qui marque un tournant dans la série,
car c'est à partir de cette histoire qu'il trouve de nouveaux éléments pour relancer en permanence la série,
développant les personnages secondaires qui apparaissent au cours des récits qu'il dessine.
Jijé rentré lors de l'été 1950, Franquin fait par son intermédiaire une rencontre importante, celle de son frère
Henri Gillain connu sous le nom de plume de Jean Darc.
C'est lui qui écrit, sur une commande de Franquin qui voulait une histoire campagnarde, le scénario de l'histoire
Il y a un sorcier à Champignac qui pour la première fois met en scène le village de Champignac et ses habitants.
Franquin adapte à sa guise le scénario initial, beaucoup trop long pour faire une seule histoire de 57 planches.
Le comte de Champignac et ses champignons, qui apparaissent dans le texte original d'Henri Gillain sont créés pour
cette histoire, ainsi que la ville de Champignac-en-Cambrousse et plusieurs habitants emblématiques, notamment son maire.
Publié dans le journal Spirou entre 1951 et 1952, Spirou et les Héritiers met en scène un premier véritable méchant,
Zantafio, le cousin maléfique de Fantasio.
C'est aussi dans cet album que Franquin démontre son inventivité pour créer toutes sortes d'appareils motorisés
comme le Fantacoptère.
Mais surtout dans ce récit apparait pour la première fois le marsupilami dans la forêt de Palombie, pays imaginaire
inspiré des décors américano-mexicains.
Le rythme de publication dans Spirou ne permet pas de pause dans la série Spirou et Fantasio et Franquin doit
aussitôt enchainer avec l'histoire Les Voleurs du marsupilami.
Jo Almo (nom de plume de Geo Salmon), lui souffle l'idée de base de l'histoire, avec notamment la réutilisation
du marsupilami qu'il avait l'intention d'abandonner.
À la fin de l'année 1952 paraît La Corne de rhinocéros.
Initialement appelé Spirou et la Turbotraction ; pour la première fois, un personnage féminin apparait dans la série
en la personne de la journaliste Seccotine.
Il crée aussi la Turbotraction, une automobile avec une turbine remplaçant le moteur usuel.
La censure fait son apparition dans cet album, les revolvers que tiennent les bandits dans le grand magasin sont effacés
à la gouache blanche par auto-censure des éditions Dupuis pour éviter que l'album ne soit interdit en France.
Cet album fera plus tard l'objet d'une autre polémique avec une accusation de racisme selon laquelle les Noirs
y seraient présentés comme des êtres inférieurs.
Franquin se défendra en disant que ce sont plutôt certains Blancs qui passent pour des imbéciles.
À partir de l'été 1953 paraît dans le journal Spirou l'histoire Le Dictateur et le Champignon sur une idée de
Maurice Rosy, qu'il développe selon son inspiration.
Une nouvelle invention fait son apparition, le métomol, un gaz qui ramollit tous les métaux qu'il touche.
C'est aussi dans cette histoire qu'il écrit son premier discours pour le maire de Champignac,
inspiré par le caricaturiste Henry Monnier et le journal L'Os à moelle.
Les histoires se succèdent sans interruption. Franquin, pour éviter toute lassitude, essaye de changer de genre entre
chaque album.
C'est ainsi que l'histoire La Mauvaise Tête est un récit policier, le premier de Franquin.
Une séquence marque les esprits, celle du cyclisme, où la descente du Mont Pilou par Fantasio est considérée par beaucoup
comme un chef-d'œuvre du mouvement en bande dessinée.
L'histoire suivante, Le Repaire de la murène, est marquée par le submersible inventé par Franquin,
qui est inspiré d'un prototype de sous-marin humide présenté par le journal Science et Vie.
C'est la première histoire pour laquelle Franquin écrit d'avance le scénario.
Le récit La Quick Super permet à Franquin de dessiner des automobiles et particulièrement la « grosse américaine ».
Suit l'histoire Les Pirates du silence avec l'aide de Will et Maurice Rosy :
le premier dessine les décors et le second écrit le scénario, que pour la première fois Franquin suit à la lettre.
En 1955, Franquin travaille avec Will, qu'il a côtoyé chez Jijé, en faisant la mise en scène de l'histoire Tif et Tondu
contre la main blanche de la série Tif et Tondu.
L'histoire Le gorille a bonne mine (initialement Le gorille a mauvaise mine, mais les éditions Dupuis craignent
que l'adjectif « mauvais », figurant dans le titre d'un album, ne fasse baisser les ventes) vient ensuite ;
elle est toutefois publiée en 1956 dans le journal Spirou et c'est l'occasion pour l'auteur de se documenter
sérieusement afin de représenter de manière réaliste la faune et la flore africaines, ainsi que la population locale.
L'histoire suivante intitulée Le Voyageur du Mésozoïque exploite l'idée de la réapparition d'un dinosaure.
Brouille avec Dupuis
En 1955, Franquin signe un contrat avec les éditions Dupuis pour réaliser un album (Franquin n'a pas de contrat général
avec Dupuis, il signe un contrat pour réaliser chaque album).
En échange d'une diminution de ses droits, Dupuis lui promet d'augmenter le tirage en contrepartie,
or le tirage de l'album ayant été normal, Franquin voit ses revenus diminuer.
Il se rend chez les financiers de Dupuis qui refusent d'honorer le contrat ; furieux, Franquin démissionne immédiatement
et quitte Dupuis.
Il signe peu de temps après un contrat de cinq ans pour les éditions du Lombard qui publient le journal Tintin,
grand rival du journal Spirou.
Les éditeurs du journal Tintin souhaitent en effet changer l'image de sérieux qui leur est accolée.
Franquin crée une série de gags en une planche intitulée Modeste et Pompon.
Habitué aux grandes aventures à suivre, avec la série Spirou et Fantasio, Franquin, en accord avec Raymond Leblanc,
rédacteur en chef du journal Tintin, opte pour un format d'un gag par planche, jusqu'ici peu utilisé dans la bande dessinée
franco-belge.
Franquin entend rompre avec son passé du journal Spirou. Les caractères des personnages sont trouvés au fur et à mesure
de l'évolution de la série, Franquin n'ayant aucune idée de la façon de les animer quand il présente la série à Tintin.
Peu après l'arrivée de la série dans le no 42/55 du journal Tintin, Franquin se réconcilie avec Dupuis,
par l'intermédiaire de Charles Dupuis qui lui donne raison dans le différend qui l'a opposé aux financiers
de la maison d'édition ; il reprend alors les aventures de Spirou et Fantasio, « coincé » désormais entre deux
grandes maisons d'édition.
Ayant du mal à fournir ses planches pour les deux journaux, il sollicite l'aide de Greg, dont il a fait la connaissance
lorsqu'il lui a présenté ses planches de jeunesse.
Greg écrit de nombreux scénarios pour Modeste et Pompon, plus que Franquin lui-même.
Par la suite René Goscinny écrit plusieurs scénarios ; d'autres scénaristes encore participeront ponctuellement
à l'occasion de quelques gags :
Tibet, Peyo et François Craenhals.
Après la parution de deux albums de la série, que les éditions du Lombard n'ont pas spécialement mis en avant et qui ont,
du coup, rencontré peu de succès, Franquin est libéré de son contrat avec le Lombard avant la fin,
et retourne aux éditions Dupuis.
Il cède la propriété des personnages aux éditions du Lombard, qui souhaitent faire continuer la série en la confiant
à Dino Attanasio.
Atelier Franquin
En 1957, Franquin loue à Bruxelles un petit appartement qui lui servira d'atelier.
Il y accueille les jeunes auteurs Jidéhem et Roba qui l'aident à travailler.
D'autres auteurs vont passer : Verbruggen, un vieil ami qui colorie les planches de Modeste et Pompon et qui possède
sa table dans l'atelier, Marcel Denis, présent dans l'atelier avant l'arrivée de Roba, et Kiko, auteur de Foufi
qui dort dans l'atelier pendant plusieurs mois.
Les auteurs se retrouvent dans l'atelier pour travailler, soit à leurs séries respectives, soit ensemble sur le même projet.
Ainsi Franquin va aider Kiko dans Foufi en réalisant la mise en scène des gags de la série.
Roba intègre le studio pour travailler sur la série Spirou et Fantasio publiée dans le journal Spirou de 1958 à 1960
et dans le journal français Le Parisien libéré, afin de faire connaître la série au public français.
Auparavant, il travaillait comme chef de création d'une agence publicitaire, sa collaboration avec Franquin lui
permet de quitter ce travail pour se consacrer définitivement à la bande dessinée.
Les deux histoires produites par le duo, Spirou et les Hommes-bulles, puis Les Petits Formats sont réalisés à égalité
par les deux hommes.
Franquin, qui n'avait pas l'habitude de travailler en aussi étroite collaboration avec un autre auteur,
répartit le travail de sorte qu'il dessine les personnages habituels de la série, les voitures et une petite partie
des décors, alors que Roba dessine les personnages inhabituels de la série et le reste des décors.
Greg rejoint le duo pour une troisième histoire intitulée Tembo Tabou dont il assure le scénario.
Il s'agit là, exceptionnellement, d'une histoire produite par Franquin à contre-cœur.
Jidéhem intègre le studio en 1957 sur les conseils de Charles Dupuis. Auparavant, il collaborait au journal Héroïc-Albums qui lui permit de débuter dans la bande dessinée. À l'arrêt de celui-ci il envoie, sur conseil de Maurice Tillieux, ses planches aux éditions Dupuis qui le redirigent vers le studio Franquin. Premier à intégrer l'atelier d'André Franquin, il récupère dès son arrivée l'illustration de la chronique automobile du journal Spirou qu'assurait jusqu'alors un Franquin débordé par l'ouvrage. Jidéhem l'aide sur la série Gaston en encrant les planches52, ainsi que sur certaines histoires de Spirou et Fantasio en réalisant les décors ; cette collaboration des deux hommes dans cette série va commencer avec Le Prisonnier du Bouddha, réalisé sur scénario de Greg53.
S'il ne travaille pas au studio Franquin, Greg est un membre important de l'équipe Franquin de cette époque.
Les deux hommes se sont rencontrés à la fin des années 1950, alors que Greg n'était qu'un jeune dessinateur
et pendant plusieurs mois Franquin l'initie au dessin lors de séances de travail.
Après une première collaboration sur la série Modeste et Pompon, l'association sera reconduite pour plusieurs autres
aventures de la série Spirou et Fantasio.
Le talent de Greg pour les situations cocasses est l'occasion d'histoires délirantes, dont La Peur au bout du fil,
courte histoire de treize planches, est un parfait exemple.
Avec cette collaboration, Franquin franchit un pas de plus vers le comique absurde, un domaine nouveau pour lui.
En effet, dans les aventures précédentes, malgré toutes ses trouvailles et inventions, les scénarios restaient
toujours vraisemblables et bâtis sur des intrigues classiques peuplées de trafiquants, de voleurs et de malfrats divers.
Pour l'histoire Z comme Zorglub, la troisième de l'année 1961, Franquin souhaite d'abord être son propre scénariste,
mais, après avoir inventé le personnage de Zorglub et développé une ébauche d'histoire, il fait de nouveau appel à Greg
pour donner de la consistance à son histoire.
Greg ajoute un côté mégalomane au personnage, c'est l'invention de la Zorglangue et des Zorglhommes.
Cette histoire montre aussi la passion de Franquin pour les inventions mécaniques, dessinant d'improbables véhicules
de science-fiction pour l'armée de Zorglub.
L'histoire suivante intitulée L'Ombre du Z est la suite directe de l'histoire précédente.
Greg souhaite remettre en scène immédiatement le personnage de Zorglub, cette fois manipulé par le mauvais Zantafio
déjà apparu auparavant dans la série.
Dans les années 1950, parallèlement aux aventures de Spirou et Fantasio, André Franquin dessine de temps en temps
(à l'occasion de numéros spéciaux du journal Spirou, pour Pâques ou Noël par exemple) des aventures courtes destinées
à un tout jeune public.
Le Petit Noël, personnage apparaissant plusieurs fois dans ces histoires (parfois avec le Marsupilami),
est un petit garçon solitaire errant désespérément dans les rues de Champignac-en-Cambrousse en quête de distraction
ou d'une rencontre agréable.
Apparu pour la première fois dans le numéro de Noël 1957, il représente l'une des expressions les plus poétiques de
Franquin, tout particulièrement dans Noël et l'Élaoin, publié en mini-récit en 1959 dans le journal Spirou.
Appréciant ce personnage, son auteur va néanmoins s'en lasser très vite au début des années 1960, prenant conscience
que son personnage n'est ressorti par l'éditeur que pendant la période de Noël comme une caution « gentillesse »
pour le journal Spirou.
Et Franquin créa Lagaffe
En 1957, André Franquin a l'idée de créer dans le journal Spirou un personnage sans emploi, qui animerait le journal
par ses gaffes. Après avoir travaillé avec Yvan Delporte, le rédacteur en chef de l'époque, le personnage est lancé dans
le no 985 du 28 février 1957.
Il s'appelle Gaston Lagaffe et comme prévu, il sabote le journal avec ses gaffes qui paraissent dans les pages du journal
sous forme de petits dessins entourés de traces de pas bleues, pour créer le graphisme du personnage il s'inspire
d'une bande dessinée mexicaine et de Barney Google and Snuffy Smith, une bande dessinée américaine, pour la tête de
Gaston Lagaffe.
Très rapidement, Franquin tourne en rond avec Gaston et il décide de le mettre dans une bande dessinée qui parait sous
forme de deux bandes en bas de page du journal.
La série est publiée sous cette forme jusqu'en 1959.
Malgré la réticence des services commerciaux des éditions Dupuis sur l'exploitation de ce personnage, un premier album
parait en 1960 sous format à l'italienne sur des chutes de papier.
À partir du 24 septembre 1959, la série va occuper une demi-planche du journal Spirou, preuve de son succès auprès
des lecteurs.
Pour réaliser le gag hebdomadaire, Franquin est aidé par le jeune Jidéhem qui a rejoint son studio.
Il était prévu que par la suite ce dernier récupère seul la série, mais il n'aimait pas trop les gags,
de plus Franquin estimait que sa façon de dessiner avec un trait raide n'était pas adaptée pour le personnage mou
qu'est Gaston Lagaffe.
Ce qui n'empêche pas André Franquin de confier les décors et l'encrage de la série à son jeune assistant.
Dans Gaston, Franquin met en place un mécanisme de gag qui fait que le déroulement du récit est tout aussi important
que la chute parfois simple.
Pour construire son gag il peut aussi bien partir d'une idée de chute et construire l'ensemble de la planche
jusqu'au dénouement, que d'une idée sur le déroulement et ainsi trouver une chute presque par obligation pour
qu'elle arrive comme une cerise sur un gâteau.
Loin des contraintes du héros Spirou, Gaston permet à Franquin d'exprimer toute une part de sa personnalité :
la paresse (jusque dans le dessin mou du personnage, qui, de son propre aveu, le repose énormément),
l'insoumission à l'autorité et même un certain côté subversif :
ainsi la gaffe no 1 (Spirou no 1026) représente Gaston désagrégeant une colonne militaire avec un sac de noix :
un bon exemple du mépris de Franquin pour tout ce qui est militaire.
Dépression
Au tout début des années 1960, André Franquin entreprend une nouvelle aventure autour de Zorglub, mais devant le refus de
l'éditeur, il laisse Greg reprendre en main le scénario.
L'album qui en résulte, QRN sur Bretzelburg (initialement QRM sur Bretzelburg), est le Spirou et Fantasio de
trop pour André Franquin : en 1961, il craque, vaincu par une impression tenace de « tourner en rond ».
La dépression, doublée d'une hépatite virale, l'empêchera de dessiner pendant plus d'un an, à la notable exception des gags
de Gaston (la parution de l'histoire doit être interrompue jusqu'en 1963).
C'est à partir de la page dix-neuf que les choses vont se compliquer pour Franquin, au moment de représenter
l'intérieur du palais du Royaume du Bretzelburg, notamment les meubles, il ne se sent plus capable de réaliser
un décor graphiquement intéressant.
Pourtant l'album est considéré par beaucoup comme un chef-d'œuvre absolu.
En effet, son auteur y atteint un niveau graphique qu'on ne lui a encore jamais vu, et le scénario, qui plonge
Spirou et Fantasio dans une caricature de régime totalitaire, est l'occasion pour lui de donner libre cours à
ses penchants antimilitaristes.
Paradoxalement, aucun personnage de l'univers habituel de Franquin n'intervient, le monde de Spirou étant réduit
au minimum avec Fantasio, Spip et le Marsupilami.
La publication de cette histoire dans Spirou va être très perturbée. D'abord interrompue pendant seize mois,
la publication reprend dans le journal à partir du 11 avril 1963 sous forme d'une demi-planche.
Durant cette période il continue de travailler sur la série Gaston qui devient l'axe central de son travail.
En 1965, il dessine même une histoire de Spirou et Fantasio intitulée Bravo les Brothers qui se déroule entièrement
dans l'univers de Gaston.
Cette non-aventure est une des seules de la série que Franquin appréciera.
En 1967, il dessine sa dernière aventure de Spirou et Fantasio avec pour peaufiner le scénario l'aide de son ami Peyo
et de Gos assistant de ce dernier, avec qui il passe un accord :
Peyo et Gos l'aident et il leur rend la pareille pour l'histoire Les Schtroumpfs et le Cracoucass où il participe au
scénario, dessine l'oiseau et trouve aussi son nom.
Depuis presque vingt ans qu'il travaille sur Spirou et Fantasio, Franquin a l'impression que cette série ne lui appartient
pas et devient une véritable contrainte pour lui.
Convaincu par Charles Dupuis de faire une dernière histoire, il va en profiter pour ressortir son idée du retour de
Zorglub refusé par l'éditeur six ans auparavant.
Avec cette courte histoire de trente-sept planches, Franquin va « détruire » la série en ridiculisant Zorglub,
retombé à l'état de bébé, et affublant les trois personnages principaux Spirou, Fantasio et le comte de Champignac
de tabliers et donnant le biberon à ce grand enfant.
Il lâche la série à la fin de cette histoire en cédant tous les personnages qu'il a créés dans le cadre de la série
à son éditeur, sauf le Marsupilami.
Néanmoins, il va prodiguer des conseils à son successeur Jean-Claude Fournier et accepter de dessiner le Marsupilami
pour une dernière apparition dans la série.
Gaston à temps plein
À partir de 1968, Franquin, qui a abandonné la série Spirou et Fantasio, se consacre
pleinement — et uniquement — à Gaston, produisant des gags en une planche.
Dans le même temps, les personnages de Spirou et Fantasio disparaissent de cette série.
En effet, pour lui, un personnage de bande dessinée ne peut pas apparaître en même temps dessiné par deux dessinateurs
différents. C'est donc Léon Prunelle (en remplacement de Fantasio) qui deviendra le souffre-douleur attitré de Gaston,
et ce, jusqu'à la fin de la série.
C'est durant cette période que Franquin et Jidéhem arrêtent leur collaboration, ce dernier se consacrant désormais à
sa propre série intitulée Sophie.
Lorsque Franquin récupère seul la série, cela fait désormais des années qu'il ne s'est plus occupé des décors d'une planche.
À cause de multiples tâches, il a dû déléguer cette partie de son travail et la réadaptation est difficile.
Chez Franquin désormais, le décor fait partie du gag puisque de petits détails qui amusent le lecteur y sont incorporés.
L'univers définitif de Gaston se met en place durant cette période.
Le gaffophone, instrument de musique inspiré d'une harpe africaine, apparaît quelques mois plus tard.
Prévu pour deux ou trois gags, il va devenir récurrent dans l'univers de la série.
Des personnages apparus très secondairement vont devenir beaucoup plus importants comme le dessinateur Yves Lebrac,
l'agent de police Longtarin et surtout Mademoiselle Jeanne dont les sentiments pour Gaston Lagaffe ne sont plus cachés.
Un peu plus tard, c'est le chat fou et la mouette rieuse qui intègrent l'univers de Gaston et rejoignent
la grande ménagerie de la série déjà bien fournie.
En 1972, la signature de l'auteur présente en bas de chaque planche fait désormais partie du gag.
Elle est adaptée à partir de la planche no 658 pour en sortir un gag supplémentaire dans le thème de la planche.
Pour Franquin, cet empilement de gags est la preuve de sa peur de ne pas faire rire le lecteur et il se sent obligé
d'en rajouter pour donner en plus du plaisir lors des relectures.
Ainsi, d'autres gags en arrière-plan reviennent régulièrement dans les planches de la série comme le petit chien perdu,
ou encore des fausses marques, ou fausses enseignes, écrites sous forme de jeux de mots, visibles dans la rue.
Texte © Wikipédia
1972-1983
Franquin scénariste
Écrivant depuis longtemps les histoires qu'il dessine, il devient ainsi très naturellement scénariste, sa première
expérience dans ce domaine est avec la série Isabelle, créée en 1972 par Will au dessin, Yvan Delporte et
Raymond Macherot au scénario.
Franquin rejoint l'équipe en 1975 après le départ de Raymond Macherot, tombé gravement malade.
Le trio se retrouve dans la maison de Will, pour discuter, échanger des idées et élaborer une histoire.
Ensuite Franquin confie ses notes à Yvan Delporte qui se charge de mettre en place les dialogues et de rajouter
des calembours.
Les aventures d'Isabelle se déroulent à l'origine dans un univers poétique, mais avec l'arrivée de Franquin
le fantastique va devenir de mise avec la création de plusieurs mondes peuplés de monstres et de sorcières.
Il collabore sur les albums trois à sept.
Franquin exerce ensuite à nouveau le rôle de scénariste aux côtés d'Yvan Delporte et du dessinateur Frédéric Jannin,
alors débutant, pour Les Démêlés d'Arnest Ringard et d'Augraphie, en 1978.
Il s'agissait d'un vieux projet dormant dans les tiroirs et contant les aventures d'un jardinier tentant par tous
les moyens de se débarrasser d'une taupe envahissante.
Cette idée, qu'il veut exploiter depuis longtemps sans jamais en avoir eu le courage, lui vient de son enfance
lorsque son grand-père chassait les taupes de son potager.
Franquin a même dessiné depuis longtemps les deux personnages de la série.
À la disparition du Trombone illustré, il embarque, avec Yvan Delporte, le jeune dessinateur Frédéric Jannin sur
le projet.
La première histoire est publiée en avril 1978 ; suivront plusieurs autres récits complets, ainsi qu'un album en 1981.
Le fait qu'il soit publié avec une couverture souple et non cartonnée est une preuve pour le trio que les services
commerciaux des éditions Dupuis ne croient guère en la série et ils décident de ne pas continuer.
En 1990, un nouveau rédacteur en chef arrive à Spirou, supprime la série de Frédéric Jannin, Germain et nous…
et relance l'ancienne série — Les Démêlés d'Arnest Ringard et d'Augraphie — avec le même trio pour un come-back
de courte durée.
Aventure du Trombone illustré
En 1977, on voit apparaître au centre du journal Spirou un curieux supplément de huit pages appelé Le Trombone illustré.
L'idée est d'André Franquin qui commence alors à s'ennuyer après plus de trente ans de publication dans Spirou,
toujours sur les mêmes thèmes consensuels et le même style graphique.
Par fidélité il refuse de quitter Spirou et tente alors avec l'aide de son ami Yvan Delporte de changer les choses
de l'intérieur en créant un suppléant de Spirou qui aborde un ton impertinent.
Le directeur du journal, Charles Dupuis, qui ne peut dire non à André Franquin, accepte, bien qu'il souhaite plutôt
un journal poétique.
Ils obtiennent aussi une totale indépendance par rapport au rédacteur en chef et l'éditeur du journal.
Le 17 mars 1977, le premier numéro du Trombone illustré est intégré dans le no 2031 du journal Spirou.
André Franquin y crée sa série intitulée Idées noires, il dessine aussi vingt-six des trente titres du journal
qui chacun racontent une histoire.
C'est énormément de travail puisque chaque titre est différent même si les personnages l'entourant reviennent
toutes les semaines, dont notamment un évêque qui ne plait pas à Charles Dupuis.
Après la censure d'un gag de Germain et nous… de Frédéric Jannin, l'équipe met fin à l'aventure au bout de
trente numéros, après une ultime parution le 20 octobre 1977.
« Période noire »
En 1977, dans Le Trombone illustré, André Franquin entame une nouvelle série, les Idées noires, qui représente
une rupture radicale avec tous ses travaux antérieurs.
Lassé des conventions de la bande dessinée franco-belge, il s'y exprime d'une façon nouvelle, toujours drôle mais
beaucoup plus agressive.
Dans un dessin à détails en noir et blanc, avec un emploi massif d'aplats noirs, André Franquin dénonce avec férocité
les aspects sordides de notre société.
Ses cibles favorites sont les profiteurs, les chasseurs, les militaires, les présomptueux, la société polluante,
le spectacle, la religion, et peut-être aussi l'espèce humaine en général.
À l'image du dessin, l'humour est très noir, les personnages meurent souvent.
L'ensemble crée une sensation cauchemardesque, évoquant un univers où la clarté n'existe plus.
Après la fin du Trombone illustré, les Idées noires continuent dans le journal Fluide glacial, dirigé par Gotlib,
admirateur et ami de Franquin.
Une soixantaine de planches seront ainsi publiées, avant d'être éditées en album en 1981.
Franquin ne contribue au journal Fluide glacial qu'avec les Idées noires.
Quelques planches et courts récits en collaboration avec Gotlib paraissent, mettant notamment en scène un chat
nommé Slowburn (un album pirate sortira par la suite), une fable titrée Le pétomane et le renard ou encore
une mouche qui repeint son plafond.
Avant les Idées noires, il y eut les monstres de Franquin.
Publiée presque anonymement dans des fanzines de bande dessinée tirés parfois à simplement quelques centaines
d'exemplaires.
Il s'agit de monstres de cauchemars qu'André Franquin a pris l'habitude de griffonner pendant les réunions
professionnelles où il s'ennuie.
Dans les années 1970, René Goscinny, scénariste d'Astérix, lui propose de mettre ses monstres dans une série
qu'il scénarisera et de la publier dans le journal Pilote qu'il dirige, mais Franquin n'ose pas franchir le pas.
En 1977, lors du festival de la bande dessinée d'Angoulême, il assiste à un film, composé d'un montage de
l'intégralité de ses monstres, qui s'intitule Cauchemar noir et se laisse convaincre par trois jeunes apprentis
éditeurs de publier un recueil intitulé Cauchemarrant.
Dans le même esprit, une planche réalisée pour Amnesty International et présentant un Gaston Lagaffe torturé
par des militaires totalitaires paraîtra en 1979.
Un Gaston plus politique
Si durant cette période André Franquin multiplie les projets, il n'en oublie pas sa série principale Gaston
qui connait malgré tout une baisse de production.
Avec tous ses projets Franquin est très occupé et prend des libertés avec le gag traditionnel en une planche
pour revenir aux débuts de la série en dessinant de nouveau des demi-planches et des dessins-gags selon
son inspiration.
D'autre part il est mécontent du contenu, trop militaire à son goût, de la direction du journal, et il n'hésite pas
à le montrer dans les gags de la série.
Pour augmenter le rythme de parution le rédacteur en chef de Spirou a une astuce, faire paraître chaque semaine où
Franquin n'aura pas fourni un nouveau gag, une ancienne planche de la série, dans une rubrique intitulée
Le coin des classiques.
Comme il déteste revoir ses anciens dessins, estimant que « le dessin a vieilli », il est obligé de fournir
le plus régulièrement possible un gag pour le journal.
Durant cette période Franquin dessine un Gaston Lagaffe plus adulte, sa relation avec Mademoiselle Jeanne
devient sérieuse tout en restant néanmoins platonique.
À travers son personnage, il s'engage dans des combats politiques comme l'écologie, la sauvegarde des baleines,
contre les armements et contre l'injustice en général.
Franquin va d'ailleurs mettre son personnage au service de Greenpeace, l'Unicef et Amnesty International.
Il indiquait aussi avoir été un grand lecteur de Charlie Hebdo et ne s'être pas senti capable d'accepter les avances
que le journal lui a faites.
Au travers de Gaston Lagaffe, il montre une aversion aux parcmètres, qu'il qualifie de mange-fric inesthétique,
au point de mener une guerre contre eux que les lecteurs ne vont pas hésiter à suivre en menant des actions
rapportées à l'auteur1.
En 1982, Franquin fait une nouvelle déprime et arrête ses différents travaux, aussi bien Gaston que les Idées noires.
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Mi-Retraite
Retour du Marsupilami
En 1984, Franquin sort de deux années de dépression qui ont interrompu tous ses projets.
Il est remotivé par une rencontre avec des enfants de onze à quatorze ans lors du festival de bande dessinée
d'Angoulême qui lui ont raconté d'anciens gags de Gaston :
Franquin prend conscience du plaisir qu'il donne à ses lecteurs.
Il se remet à dessiner Gaston, même si l'énergie n'est plus aussi facile à trouver qu'autrefois.
En 1987, c'est le retour fracassant d'une de ses créations, le Marsupilami. André Franquin l'avait gardé pour lui
lors du passage de relais de la série Spirou et Fantasio, mais n'avait jamais eu le courage de l'exploiter,
autrement que par des gags ou des histoires courtes publiées occasionnellement.
Convaincu par Jean-François Moyersoen, un entrepreneur qui adore son œuvre, il lui vend les droits du personnage
afin qu'il soit exploité dans sa propre série, dans sa maison d'édition intitulée Marsu Productions.
Pour l'occasion il s'associe de nouveau avec Greg qui lui écrit un scénario, quant au dessin il est assuré par
Franquin assisté d'un jeune dessinateur travaillant dans la société gérant les droits des produits dérivés chez Dupuis,
qui prend le pseudonyme de Batem.
Greg va écrire le scénario des deux premiers albums, et Franquin va confier le scénario à Yann pour le troisième album.
C'est aussi à partir de cet album que Franquin va prendre du recul par rapport à la série, estimant que Batem,
qu'il a formé, est assez mûr pour assurer seul le graphisme.
Il va se contenter d'un rôle de metteur en scène, proposant des idées pour le scénario et orchestrant le duo.
Pour cette série, il réutilise des personnages créés auparavant pour divers travaux comme Bring M. Backalive,
le chasseur de Marsupilami apparu en 1978 dans Gaston et le Marsupilami, un album fait à regret composé de planches
inédites et de réédition de courts récits parus dans Spirou des années auparavant.
Autre personnage de Franquin réutilisé pour cette série, Noé et son trio de singe créés dans
l'histoire Bravo les Brothers.
Les Tifous
Univers enfantin créé de toutes pièces par Franquin pour une série animée, Les Tifous représentent une anecdote
dans son œuvre, mais ils auront pourtant une importance énorme pour lui.
Il réalise en effet pour ce projet une masse colossale de travail, au point de perdre peu à peu le contact avec Gaston,
dont la parution devient irrégulière.
Trois années durant, Franquin travaille avec acharnement, réalisant des milliers de dessins qui donneront lieu à
78 épisodes de dessin animé de cinq minutes chacun, diffusés à la télévision en 1990.
Pour le scénario il est aidé par son vieux complice Yvan Delporte, ainsi que par le duo Xavier Fauche et
Jean Léturgie.
Mais le succès n'est pas à la hauteur de l'investissement :
victimes d'un budget étriqué, les Tifous ne durent guère et sont rapidement oubliés du public.
Il n'en reste qu'un album paru en 1990 :
Les Tifous, chez Dessis Éditeur118. Gaston paye cher cette tentative d'incursion dans le monde du dessin animé :
ayant perdu le rythme nécessaire à la production d'un gag hebdomadaire, Franquin abandonne finalement son héros favori,
dont la dernière gaffe, la no 909, paraît dans le Spirou no 2776 du 26 juin 1991.
Dernières années
En 1992, Franquin cède à Marsu Productions ses droits sur une grande partie de son travail, dont Gaston, ses monstres,
et les Idées noires.
Il ne cesse pourtant pas tout travail, et raconte lors d'interviews à quel point il aime encore dessiner.
Reconnu comme l'un des très grands de la bande dessinée, il est décoré en 1991 de l'ordre de Léopold,
la plus importante décoration honorifique belge.
En 1994, Marsu Productions vend les droits d'adaptation du Marsupilami à Disney qui en fait un dessin animé
critiqué[pas clair].
Il retrouve en 1996 les feux de l'actualité, à l'occasion de la parution de l'album no 15 de Gaston,
attendu depuis dix ans par ses fans. L'album est un immense succès :
650 000 exemplaires en sont écoulés en moins de six semaines.
Cet album sera le dernier :
le 5 janvier 1997, deux jours après son 73e anniversaire, André Franquin meurt d'un infarctus, à Saint-Laurent-du-Var,
près de Nice, dans les Alpes-Maritimes.
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Oeuvres
Spirou
Introduction
Spirou et Fantasio est une série de bande dessinée publiée dans le Journal de Spirou.
Sa publication a commencé en 1938 et la série est devenue l'une des bandes dessinées franco-belges les plus populaires,
considérée comme un classique au même titre qu’Astérix ou Tintin.
Elle met en scène les personnages de Spirou et Fantasio, reporters, accompagnés le plus souvent de l'écureuil apprivoisé
de Spirou :
Spip et, à partir du 4e album, du Marsupilami.
Leurs aventures les amènent à affronter des gangsters divers et variés, ainsi que des dictateurs et autres savants fous
dans des aventures mêlant humour, science-fiction et fantastique.
Les personnages éponymes font partie des rares héros de la bande dessinée franco-belge à appartenir à leur éditeur
et non à un auteur ou dessinateur en particulier, et à ce titre sont passés entre les mains de divers auteurs engagés
par l'éditeur pour continuer leurs aventures, dont les plus connus sont André Franquin et le duo Tome et Janry.
La popularité durable du personnage de Spirou, qui donne son nom au magazine qui l’a vu naître, et de certains
personnages secondaires, a entraîné la création de séries dérivées qui, parfois, ont connu un plus grand succès
que Spirou et Fantasio :
Gaston (premier album en 1960), Marsupilami (1987), Le Petit Spirou (1990), Zorglub (2017), Champignac1 (2018)
et Supergroom (2019).
Une série de one shots, indépendants de la série officielle, sont regroupés dans la collection Le Spirou de...
dans laquelle certains des auteurs confirmés de la bande dessinée franco-belge rendent hommage à la série.
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Rob-Vel & Jijé
Les origines : Rob-Vel puis Jijé (années 1940) En 1938, l'éditeur Jean Dupuis, après avoir édité plusieurs publications dont L’Ami du foyer, Le Roman et le fameux Moustique (qui s'est appelé Télémoustique pendant plusieurs dizaines d'années), crée Le Journal de Spirou. Il engage le dessinateur Robert Velter, dit « Rob-Vel », pour animer le personnage titre du journal. Rob-Vel reprend un protagoniste qu'il a déjà utilisé épisodiquement pour des affiches de publicité, un jeune groom aux cheveux roux, et le met en scène dans ce rôle au Moustic Hotel (référence au journal Moustique, également publié par Dupuis). Rob-Vel est aidé dans sa tâche par sa femme Blanche Dumoulin, qui écrit les scénarios de la bande dessinée, et par le peintre Luc Lafnet, qui l'assiste sur diverses séries. Une incertitude demeure quant au rôle exact tenu par Lafnet dans la création du personnage de Spirou : il est possible que la toute première planche soit en réalité l'œuvre de Lafnet, auquel Rob-Vel, pris par ses autres séries, aurait délégué la tâche. Le dessinateur qui est représenté donnant vie à Spirou ressemble en effet à Lafnet et non à Rob-Vel. Il est également possible que Rob-Vel et Luc Lafnet se soient partagé la réalisation de la planche, Rob-Vel dessinant le personnage de Spirou et Lafnet les autres personnages. Ce point demeure obscur, les archives de Luc Lafnet, décédé prématurément en 1939, ayant disparu. Le nom Spirou signifie à la fois « écureuil » et « facétieux » en wallon et cela le caractérise bien au début, lorsqu'il joue des tours au personnel de l'hôtel. Le 8 juin 1939, il rencontre dans un épisode intitulé L’Héritage de Bill Money un véritable écureuil nommé Spip qui ne le quitte plus. Les premières histoires de la série sont des gags en une planche, centrés sur le travail de Spirou au Moustic Hotel. S'ensuivent des aventures plus longues, aux péripéties volontiers surréalistes ou fantastiques : Rob-Vel fait de son héros un globe-trotter, et l'envoie aux quatre coins du monde, puis dans l'espace. De cette période, très différente du Spirou contemporain, le personnage ne conserve ensuite que son costume caractéristique et l'écureuil Spip. Toutefois, son costume disparaîtra progressivement au profit de tenues plus discrètes au cours de l'évolution de la série, tout en gardant la couleur rouge emblématique. La Seconde Guerre mondiale déclarée, Rob-Vel est mobilisé : la série est alors poursuivie par Blanche Dumoulin, aidée par le dessinateur Van Straelen. Rob-Vel est fait prisonnier par les Allemands en 1940 ; Spirou est alors repris par Joseph Gillain, dit « Jijé », l'un des principaux dessinateurs du journal. Libéré en 1941, Rob-Vel reprend sa série. En 1943, le Journal de Spirou est interdit de publication par les Allemands. Rob-Vel vend alors les droits du personnage Spirou aux éditions Dupuis. C'est à Jijé qu'est de nouveau confié le dessin de Spirou, tandis que le journal paraît clandestinement en Belgique occupée. Le rachat de Spirou par Dupuis fait de cette série une exception dans le paysage de la bande dessinée franco-belge, où les séries tendent généralement à appartenir à leurs auteurs d'origine. En 1944, afin de contrebalancer le côté trop lisse de Spirou, Jijé crée à la demande de Jean Doisy, alors rédacteur en chef du journal, le personnage de Fantasio, qui apporte avec ses costumes bizarroïdes (il finit par adopter la mode zazou pendant les années 1940) et ses gaffes une touche de loufoquerie à la série. Le nom de Fantasio vient d'un pseudonyme utilisé par Jean Doisy pour signer l'une des nombreuses rubriques dans le journal. On remarquera la ressemblance du Fantasio des débuts avec Dagobert (Dagwood Bumstead, en anglais), le héros américain masculin de la série Blondie. Fantasio devient le meilleur ami de Spirou et l'accompagnera partout. Au milieu de l'épisode La Maison préfabriquée (1946), Jijé passe la main à l'un de ses élèves les plus prometteurs, le jeune André Franquin, qu'il a déjà testé dans l'épisode Le Tank. Jijé réalisera encore deux courtes histoires avant de définitivement laisser Franquin dessiner le personnage. Dans une autre de ses séries, Blondin et Cirage, dans l'aventure Blondin et Cirage découvrent les soucoupes volantes (1954), Spirou, le Comte de Champignac et le Marsupilami feront une courte apparition mais seront dessinés par Franquin. Texte © Wikipédia
Franquin
Les années Franquin (années 1950-1960)
Franquin modifie profondément la série en étendant les petites histoires comiques à de longues aventures avec
un scénario plus complexe.
Il introduit un grand nombre de personnages qui y deviendront récurrents tels
le Comte de Champignac (Il y a un sorcier à Champignac), scientifique génial qui devient le grand-père de cœur
de Spirou et Fantasio, le maléfique cousin Zantafio (Spirou et les héritiers), la journaliste Seccotine
(La Corne de rhinocéros) — qui, dans les albums où elle apparaît, est une héroïne à part entière, ce qui est rare
dans la bande dessinée de l'époque, en dehors des séries destinées aux jeunes filles — ou le génie mégalomane et
maladroit Zorglub.
La période Franquin est considérée comme la plus aboutie de la série, y compris par Hergé, qui exprimera son admiration
pour le style graphique de Franquin.
Quelques personnages mineurs comme le maire de Champignac – roi du discours ampoulé et abscons –,
l'ivrogne Dupilon, l'employé Duplumier ou le pilote Roulebille, imprimeront également leur personnalité sur
plusieurs albums.
L'une des principales créations de Franquin est le marsupilami, primate imaginaire doté d'une queue démesurément
longue qu'il utilise avec beaucoup d'imagination.
Adopté par les héros dans Spirou et les héritiers en 1952, il les suivra dans pratiquement toutes les aventures
scénarisées par Franquin.
Les marsupilamis apparaissent dans leur milieu naturel dans Le Nid des Marsupilamis en 1957, qui se présente
comme un documentaire de Seccotine tourné dans la jungle de l'état fictif de Palombie (Amérique du Sud).
Dans Blondin et Cirage découvrent les soucoupes volantes, Jijé mettra en scène un marsupilami africain sans queue,
apathique et boulimique, parodie poussée à l'extrême de la créature.
À partir de l'histoire La Peur au bout du fil (1959), Franquin entame une collaboration avec Greg au scénario,
et Jidéhem aux décors. Comme dans certaines de ses dernières séries, Greg place ses histoires dans un contexte
géopolitique plus réaliste. Le Prisonnier du Bouddha se passe en Chine continentale, avec des références voilées
à la guerre froide.
De même, QRN sur Bretzelburg prend place dans deux pays imaginaires rappelant l'Allemagne d'avant la réunification.
Enfin, c'est avec Greg que Franquin crée le savant fou Zorglub dans le diptyque Z comme Zorglub et L'Ombre du Z.
Franquin se lassant de ces personnages, il décide de se consacrer davantage à celui de Gaston Lagaffe qu’il avait créé.
Après Panade à Champignac, épisode auquel Franquin donne un ton franchement parodique, la série est reprise en
1969 par Jean-Claude Fournier, qui signait déjà dans le journal la série Bizu.
Franquin détenant les droits du marsupilami, ce dernier disparaît de la série. Pour faciliter la tâche à son successeur,
Franquin permet à Fournier de l'utiliser dans sa première histoire, Le Faiseur d'or.
À partir de Du glucose pour Noémie, les aventures de Spirou et Fantasio se déroulent sans le marsupilami,
dont l'absence n'est pas expliquée au lecteur.
Seuls quelques clins d'œil discrets rappellent le passé de l'animal dans la série.
Le personnage ne réapparaît que dans les années 1980, dans sa propre série, et tient plus tard la vedette d'une série
animée.
Franquin ne regrettera pas vraiment d'avoir laissé tomber Spirou et Fantasio, personnages qu'il n'a jamais vraiment
considérés comme siens, mais déplorera davantage l'abandon des personnages secondaires (entre autres le Comte de
Champignac, Dupilon, le Maire et Zorglub), qu'il jugeait faire partie de lui-même.
Par respect pour ses créations, Tome et Janry créeront plus tard des personnages calques, en particulier un descendant
du Comte (dans L'Horloger de la comète) et même un descendant de Zorglub, Zorglub junior (dans Le Réveil du Z).
Le graphisme de Janry est fidèle à celui de Franquin, mais les caractères psychologiques donnés à tous les personnages,
frisant la vulgarité, sont aux antipodes des mœurs policées que leur donnait Franquin.
Texte © Wikipédia
Fournier
les années 70
Fournier dessine neuf albums de la série, dans lesquels Spirou évolue en un héros plus moderne
(suivant même la mode des années 1970 en adoptant cheveux longs, pantalon pattes d'eph' et col roulé).
Alors que les histoires de Franquin étaient le plus souvent neutres d'un point de vue politique
(Franquin défendra plus tard le pacifisme et l'écologisme dans Gaston Lagaffe et les Idées noires, particulièrement
tranchantes), Fournier traite de problèmes de société des années 1970 dans Spirou, tels que l'implantation de
l’énergie nucléaire (L'Ankou), les dictatures à l'économie fondée sur le trafic de stupéfiants (Kodo le tyran)
ou celle de François Duvalier (Tora Torapa).
Bien qu'il introduise plusieurs personnages, comme le magicien Itoh Kata, la journaliste Ororéa
(Fournier confessera qu'elle remplaçait Seccotine qu'il n'aimait pas dessiner) ou encore une organisation criminelle
occulte appelée le Triangle, aucun de ceux-ci n'est réutilisé par la suite, jusqu'à ce que Morvan et Munuera
ne réintroduisent Itoh Kata et ses collègues magiciens dans Spirou et Fantasio à Tokyo.
Une longue transition (1983-1984)
Cependant, à la fin des années 1970, Fournier commence à ralentir son rythme de production et Dupuis se met à la
recherche de nouveaux auteurs pour le remplacer.
Fournier laissera une histoire inachevée, La Maison dans la mousse, publiée dans l'album spécial Les Mémoires de Spirou
ainsi que dans l'intégrale tome 11.
Les éditions Dupuis proposent alors à Roba de reprendre la série, mais ce dernier refuse.
Plusieurs dessinateurs sont alors pressentis, entre autres le duo Yann et Conrad qui propose un projet de reprise :
une suite du Le Nid des marsupilamis avec l'accord de Franquin pour utiliser son personnage fétiche.
Cependant José Dutilleu ("directeur du concept" chez Dupuis), qui leur préfère Nic Broca, leur impose des conditions
si drastiques que le duo finit par laisser tomber.
Pour un temps, trois équipes séparées travaillent simultanément à la série. Nic Broca (dessin) et Raoul Cauvin (scénario)
en prennent temporairement les rênes sans apport déterminant.
Leur principal ajout à cet univers, La Boîte noire, qui contient les plans de l'Aspison
(un appareil aspirant les sons alentours), est en fait un plagiat (par ailleurs explicitement revendiqué)
trouvant sa source dans un album de la série Sophie de Jidéhem :
La Bulle du silence.
Étrangement, ces deux auteurs ne sont pas autorisés par l'éditeur à réutiliser les personnages secondaires
des précédents albums, et leur œuvre semble ainsi en décalage avec le reste de la série.
Texte © Wikipédia
Chaland
Coeurs d'Acier
Cœurs d'acier, dessiné et scénarisé par Yves Chaland, est prépublié en 1982 dans Le Journal de Spirou du no 2297
au no 2318, en bichromie.
La rédaction du journal interrompt l'histoire et décide que Tome et Janry, constituant la troisième équipe,
seront désormais seuls responsables de la série.
Chaland est très déçu que le projet soit abandonné, tant il lui tient à cœur de rendre hommage à ses idoles
André Franquin et surtout Jijé.
En effet, cet album est dessiné dans le style qu'affectionnait Yves Chaland, à savoir celui des années 1950.
L'histoire, quoique inachevée, est d'abord reprise dans un album pirate en 1984 (sous le titre À la recherche de Bocongo).
En 1990, l'éditeur Champaka acquiert les droits de publier cette histoire telle quelle, sans la possibilité
de publier les mots “Spirou” et “Fantasio”, hormis lorsqu'ils sont cités dans les dialogues.
C'est pourquoi l'ouvrage est intitulé Cœurs d’acier, sans mention du nom des héros sur la couverture.
Cœurs d’acier compte deux volumes, le premier reprenant les strips parus dans Spirou,
le second des textes de Yann illustrés par Chaland, achevant l'histoire.
Ne pouvant continuer une histoire de Spirou et Fantasio sans l'accord de Dupuis, les héros sont désignés dans
le second tome par des sobriquets tels que « le rouquin » ou « le freluquet ».
Sur les dessins, Spirou et Fantasio portent des cagoules en peau de léopard, de manière qu'on ne puisse les reconnaître.
L'épisode est ensuite édité au sein d'un tome de l'intégrale Chaland, aux Humanoïdes Associés
en 1997 (ISBN 2-7316-1243-6), avant de rejoindre finalement les autres aventures du duo dans le fameux hors-série no 4
chez Dupuis.
Le second tome de Cœurs d’acier n'a, pendant longtemps, jamais été réédité et la fin de l'histoire est donc inconnue
de la plupart des lecteurs.
Une nouvelle édition regroupant les deux albums est sortie en septembre 2008 aux éditions Champaka.
Dans la nouvelle de Yann, concluant l'histoire, Spirou et Fantasio sont, cette fois, explicitement nommés.
En 2013, les éditions Dupuis publient enfin le Spirou et Fantasio de Y. Chaland.
Texte © Wikipédia
80-90
Le succès de Tome et Janry C'est l'équipe formée par Philippe Tome (scénario) et Janry (dessin) qui connait son plus grand succès avec Spirou, aussi bien critique que commercial. Graphiquement, le style des auteurs est un hommage moderne au travail classique de Franquin, tandis que les scénarios impliquent des préoccupations modernes comme la biotechnologie (Virus), la robotique (Qui arrêtera Cyanure ?) et même le voyage temporel (avec le diptyque L'Horloger de la comète - Le Réveil du Z, cette dernière aventure mettant en scène un descendant de Zorglub). Leur position d'auteurs officiels de Spirou et leur succès font alors du duo la référence d'une toute nouvelle école d'auteurs, comprenant Didier Conrad, Bernard Hislaire ou Frank Le Gall, qui auront à leur tour une brillante carrière. Parallèlement, Spirou tient le second rôle dans la petite série de strips à l'humour absurde de Frank Pé, L'Élan. Avec La Jeunesse de Spirou (1987, paru dans l'hebdomadaire en 1983), Tome et Janry commencent à imaginer la jeunesse du héros. Cette idée est plus tard développée dans Le Petit Spirou, qui détaille la jeunesse de Spirou à l’école primaire. Une grande partie des gags porte sur ses questionnements sur le sexe opposé. Il est maintenant généralement admis que cette série a très peu en commun, du point de vue de la mentalité, avec la série d'origine. Un nouveau personnage, le parrain mafieux malchanceux Vito « Lucky » Cortizone, basé sur le personnage Vito Corleone du film Le Parrain, apparaît dans Spirou à New York (1987), tandis que Spirou à Moscou (1990) met en scène la première visite de Spirou et Fantasio en URSS, alors au bord de l’effondrement. Cet épisode marque d'ailleurs le retour de Zantafio, qui avait disparu depuis Tora Torapa. Dans son dernier album, Machine qui rêve en 1998, le binôme tente de renouveler encore la série, en poussant plus loin l'approfondissement psychologique des héros amorcé durant les précédents albums, avec une histoire plus adulte (héros blessé, relations amoureuses, etc.) accompagnée d'un graphisme plus réaliste. Ce changement noir et soudain déroute de nombreux lecteurs. On trouve bien sûr plus de morts réelles dans les derniers épisodes, mais le ton réaliste constitue un nouveau virage. De plus, si Tome propose un univers violent dans Soda, il n'en est pas de même dans Le Petit Spirou. Tome expliquera plus tard que Philippe Vandooren, rédacteur en chef de l'hebdo, avait à l'époque soutenu le duo dans cette transformation de la série. C'est en partie son décès qui conduit à l'abandon du Spirou « sombre », ses successeurs refusant cette idée. Tome et Janry se concentrent sur Le Petit Spirou, arrêtant la série mère. Ils laissent également un récit inachevé, Spirou à Cuba, qui devait notamment voir la réapparition de Zorglub. Les planches sont longtemps restées inédites, jusqu'à fin 2008, lorsqu'à l’exposition Tome et Janry à Bruxelles, trois planches sont exposées. Après le départ de Tome et Janry, la série connaît un hiatus de six ans. Durant cette période, Lewis Trondheim publie chez Dargaud L'Accélérateur atomique, un pastiche de Spirou et Fantasio qui ne fait pas partie de la série principale mais reçoit l'approbation de Dupuis. Texte © Wikipédia
2000
Version Manga(-esque) En 2004, la série reprend sa parution, et revient pour l'occasion à un style narratif plus classique avec Jean-David Morvan (scénario) et José Luis Munuera (dessin). Ce dernier amenant une touche de manga dans le découpage et le mouvement. Le Spirou de Morvan et Munuera, inauguré par l'album Paris-sous-Seine, se détache en partie des autres du fait qu'il incorpore des éléments de toute l'histoire du personnage, et non seulement de la période Franquin. Le quarante-huitième épisode, L'Homme qui ne voulait pas mourir, fait directement référence à la genèse de la série de Rob-Vel, où Spirou naît de la plume d'un peintre avant de prendre vie lorsqu'il est aspergé d'une eau-de-vie. Spirou décrit cette scène à son psychanalyste, la décrivant comme un cauchemar récurrent qu'il fait depuis sa jeunesse. Dans le tome 49, Spirou et Fantasio à Tokyo (2006), le tandem découvre deux enfants doués de pouvoirs télékinétiques (en hommage à Akira) : cet épisode à la tonalité fantastique est également l'occasion du retour d'Itoh Kata, un personnage de la période Fournier. L'album est publié conjointement avec le 49Z, Le Guide de l'aventure à Tokyo, qui documente le making-of de l'album, apporte des informations générales sur le Japon. Le 49Z comprend en outre l'épisode Des valises sous les bras, dessiné dans un style manga par Hiroyuki Ooshima sur un scénario de Morvan, qui raconte la jeunesse de Spirou dans un hôtel cinq étoiles de Tokyo, le New Moustique (en hommage à Rob-Vel). Morvan conçoit cet épisode comme le pilote d'un nouveau spin off de la série, qui consisterait à narrer l'adolescence de Spirou à Tokyo sous forme de manga. Dans une interview accordée au journal BoDoï, Morvan évoque la possibilité de réadapter certains anciens épisodes comme Il y a un sorcier à Champignac, en les faisant se dérouler au Japon. Morvan et Munuera sont cependant renvoyés par l'éditeur avant la concrétisation de ce projet. En janvier 2007, Dupuis décide de mettre un terme à sa collaboration avec Morvan et Munuera, en raison de la baisse des ventes de la série. Leur quatrième et dernière participation, Aux sources du Z, coscénarisé par Yann, sort finalement en novembre 2008. Il est un temps question de changer d'équipe pour le cinquantième album de Spirou et Fantasio, et de faire de Aux sources du Z — qui s'achève sur un important retournement narratif — un hors-série dans la collection Le Spirou de…, mais Aux sources du Z est finalement maintenu dans la série principale. Texte © Wikipédia
2010
Les Editions Dupuis annoncent en janvier 2009 que ce sont les auteurs du premier one shot (Les Géants pétrifiés),
Yoann Chivard et Fabien Vehlmann, qui prennent la relève, avec de nouveau l'impératif d'une
publication annuelle d'albums.
Le 3 septembre 2010 paraît ainsi le premier tome du tandem17, intitulé Alerte aux Zorkons.
Cette aventure inaugurale se déroule intégralement à Champignac.
Le second tome, La Face cachée du Z, sort en septembre 2011 :
comme le titre l'indique, le récit marque le retour du personnage de Zorglub.
Les auteurs confirment aussi leur recours au cliffhanger en fin de récit, qui annonce le tome suivant.
Un dispositif déjà perfectionné par Fabien Vehlmann dans sa très populaire série jeunesse, Seuls.
En 2013, Dans les griffes de la Vipère s'intéresse cette fois à un autre pan de la mythologie du personnage,
Le Journal de Spirou.
Et le 21 novembre 2014, le 54e album, Le Groom de Sniper Alley, marque cette fois le retour d'un personnage créé
par Tome et Janry, Don Cortizone.
Le 55e album, La Colère du Marsupilami, sorti en mars 2016, marque le retour du Marsupilami, compagnon du tandem
des héros durant la plus grande partie de l'ère Franquin (ce marsupilami est le frère de celui de la série homonyme
dérivée, qui pour sa part n'est apparu que dans l'album Le Nid des marsupilamis).
L'album fournit une explication à la disparition du personnage, il y a 46 ans (sa dernière apparition remontant
à l'épisode Le Faiseur d'or, première histoire de Fournier, où il était cependant toujours dessiné par Franquin),
mis à part une apparition dans un récit court de Spirou et Fantasio de Fabrice Tarrin publié dans l'hebdomadaire
le 17 avril 2013.
Début 2017, le tandem re-signe un contrat de cinq ans. Le premier album de ce prolongement de contrat devient
le Hors-Série 5 :
il s'agit d'un assemblage d'histoires courtes, intitulé Les Folles Aventures de Spirou.
Le 56e album sera aussi un assemblage d'histoires courtes, qui parait en octobre 2018 sous le titre
La Dernière Aventure de Spirou. La première de ces histoires, intitulée Boulevard du Crépuscule,
est publiée dans le Journal de Spirou à partir de mai 2018.
La série officielle est alors mise en pause. Entre 2017 et 2018, deux séries dérivées sont lancées
- Zorglub, signée José-Luis Munuera, puis Champignac, écrite par Béka et dessinée par David Etien.
Mais c'est surtout Émile Bravo qui est chargé de conclure la décennie 2010, en livrant quatre tomes de la série dérivée
Le Spirou de.... Cette grande histoire en 300 planches se déroulant durant la seconde guerre mondiale est intitulée
Spirou, ou l'espoir malgré tout.
Parallèlement, Yoann et Velhmann préparent leur propre série dérivée, intitulée Supergroom, dont le premier tome
est prévu pour début 2020.
Le Spirou de…
Créée en 2006 sous le titre Une aventure de Spirou et Fantasio par…, cette nouvelle série permet à des auteurs
différents d’un tome à l’autre, parfois d'anciens prétendants à la réalisation de la série principale,
de s'exprimer avec une vision personnelle et en décalage avec celle de la série originelle.
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Gaston
Introduction
Gaston Lagaffe est un personnage de fiction créé en 1957 par le dessinateur belge André Franquin.
Il est le protagoniste de la série Gaston, apparue dans le magazine de bande dessinée Le Journal de Spirou la même année
et publiée en albums à partir de 1960.
Gaston est l'anti-héros par excellence, et le roi incontesté de la gaffe.
Inspiration
Le personnage de Gaston Lagaffe est dérivé des stéréotypes du beatnik américain, médiatisés à partir de 1957.
Le succès du livre On the Road (1957) de Jack Kerouac a fait connaître la Beat Generation, un mouvement radical d'émancipation
inspiré par le mode de vie libre et non-conformiste des musiciens de jazz, qui a été brusquement vulgarisé et à la fois moqué
par les médias de masse américains.
Les stéréotypes beatniks incluaient le pacifisme, le refus de travailler, le non-conformisme voire l'excentricité,
l'amour du jazz et de la vie de bohème ainsi que des stéréotypes vestimentaires comme les cheveux longs, le béret,
les sandales, le duffel-coat, les blue jeans et les cols roulés.
Avec leurs attitudes « cool » et leurs « goof » (gaffes), les beatniks ont précédé, annoncé et inspiré la vague des freaks
et des hippies des années 1960.
Plongés malgré eux dans le monde conformiste et ennuyeux de l'après-guerre, les beatniks cherchaient à se libérer.
À sa manière enfantine, le dessinateur Franquin a participé à ouvrir les esprits de sa génération avec son populaire
personnage de Gaston, analogue à celui du Grand Duduche de Cabu, qui sera lui aussi proche de l'esprit beatnik quelques
années plus tard.
Biographie du personnage
Débuts
L'arrivée de Gaston dans Le journal de Spirou est annoncée mystérieusement par des traces de pas dans les marges des pages
du journal, sans explications pour le lecteur dans un premier temps.
Il apparaît pour la première fois à la rédaction du Journal de Spirou du 28 février 1957, en costume et nœud papillon,
deux semaines plus tard en jean noir, pull-over vert et espadrilles, assis sur une chaise, cigarette aux lèvres.
Entretemps, les lecteurs ont pu le découvrir dans Le Journal de Spirou du 7 mars 1957, dans lequel il porte toujours
le costume, mais une cravate dénouée. Sans doute le premier pas vers la décontraction qui le caractérise.
Le 25 avril 1957, un communiqué de Fantasio, autre personnage de Spirou, tente d'éclaircir la situation aux lecteurs :
Gaston a été recruté par une personne dont il ne se rappelle pas le nom, mais il demeure persuadé qu'il a été embauché
pour un travail de héros de bande dessinée.
Ne pouvant être intégré dans une série du Journal de Spirou, il devient alors le premier « héros sans emploi5 ».
Il est par la suite représenté comme un employé de la rédaction.
Le personnage de Gaston est introduit par ce dialogue lors de sa rencontre avec Spirou6 dans le Spirou no 990 :
— Qui êtes-vous ?
— Gaston.
— Qu'est-ce que vous faites ici ?
— J'attends.
— Vous attendez quoi ?
— J'sais pas… J'attends...
— Qui vous a envoyé ?
— On m'a dit de venir...
— Qui ?
— Sais plus...
— De venir pour faire quoi ?
— Pour travailler...
— Travailler comment ?
— Sais pas… On m'a engagé...
— Mais vous êtes bien sûr que c'est ici que vous devez venir ?
— Beuh...
Gaston est au début simplement indolent, paresseux et à l'occasion gaffeur (trouvant le moyen de « mettre le feu aux
extincteurs », par exemple).
Ses gaffes lui donneront, bien après son apparition, un nom de famille et une fonction récurrente dans le journal :
empêcher, bien malgré lui, de signer des contrats importants avec monsieur De Mesmaekera, inonder les locaux, etc.
Activité
Gaston passe la plus grande partie de son temps à essayer d'éviter de travailler
(en se cachant dans une armoire, ou bien plus simplement en dormant sur son bureau…).
Malgré tous les problèmes parfois très graves qu'il occasionne, il ne se fera renvoyer qu'une fois,
lorsque Monsieur Dupuis tombe nez à nez avec sa vache dans les locaux du journal.
Gaston sera néanmoins réembauché très vite grâce au soutien des lecteurs.
La principale tâche que Gaston est censé faire au journal de Spirou est de trier le courrier des lecteurs,
urgent ou en retard, ce qu'il déteste faire.
Le plus souvent, il laisse le courrier s'accumuler pendant des semaines avant d'en faire un immense tas,
ce qui irrite Fantasio et Prunelle.
Plus tard, Gaston devient responsable de la documentation du journal et doit mettre en ordre les documents du local
dont il a la charge ; mais il l'utilise celui-ci pour toutes autres choses :
une cachette pour éviter les tâches fournies par la rédaction, un labyrinthe formé de piles de journaux pour en faire
une attraction, un kiosque d'information, voire une voûte romane en plein cintre.
Gaston ne fait pas beaucoup de sport.
Il est une fois gardien de but de football pour l'équipe du journal de Spirou, afin de remplacer un autre joueur blessé.
Il cause aussi plusieurs fautes durant un match contre le Sporting Olympic Racing Club, infligeant à son équipe une sévère
défaite 15 à 1.
Il joue aussi parfois au rugby et au basketball, mais il est toujours aussi nul qu'au foot.
Au fil des années, son caractère d'indolent est moins mis en avant, Gaston devenant un inventeur astucieux et inspiré
qui crée de multiples objets et procédés, destinés principalement à faciliter son travail au bureau.
On peut citer notamment son système de classement du courrier, à base de micro-perforations qui laissera pantois
d'admiration Prunelle et Lebrac, jusqu'à ce qu'ils découvrent l'origine des petits trous :
Gaston classait les documents en accrochant le courrier sur son cactus géant...
Description Physique
Gaston Lagaffe est employé de bureau au Journal de Spirou.
Il apparaît pour la première fois dans un costume très sérieux avec un nœud papillon et des chaussures de ville.
Mais dans les planches suivantes il adopte sa tenue définitive :
un pull à col roulé vert trop court, un blue-jeans et des espadrilles bleues très usées.
Gaston est mince et sa tête est très ronde.
Son nez imposant (gros nez qu'il hérite de l'école belge enfantine comme un certain nombre de héros contemporains
tels qu'Astérix ou Achille Talon).
Le reste de son apparence va beaucoup évoluer au fil du temps.
À ses débuts, il a les cheveux coupés très ras, alors qu'il est connu aujourd'hui pour ses longs cheveux noirs.
Son visage devient plus expressif.
De simples points noirs façon Tintin dans les premiers gags, ses yeux s'agrandissent et deviennent blancs et noirs.
Sa bouche minuscule devient beaucoup plus démonstrative, un large sourire jusqu'aux oreilles remplace le sourire crispé
des débuts.
Gaston est dessiné en forme de S, ce qui lui donne un air nonchalant.
Il est d'ailleurs capable de s'endormir debout.
Il garde cette silhouette même lorsqu'il est parfaitement éveillé et dynamique.
Les espadrilles de Gaston étaient à l'origine orange, mais Franquin reçut un jour une lettre de Mauléon-Licharre,
petite ville des Pyrénées réputée capitale de l'espadrille.
L'auteur de cette lettre, estimant que l'état des espadrilles de Gaston leur faisait de la mauvaise publicité,
avait décidé de lui en fournir des neuves.
À cette fin, il avait joint deux paires, une noire et une bleue.
Franquin opta pour la bleue, que Gaston ne quittera plus.
À ses débuts Gaston est âgé d'environ dix-huit ans.
Par la suite, il est sans doute un peu plus âgé, même si son apparence physique reste assez juvénile.
Il a le permis de conduire et un travail de bureau, mais garde certains traits de caractère de l'adolescence :
sa timidité dans ses amours avec Mademoiselle Jeanne, sa vision idéaliste du monde, son côté rêveur, son immaturité.
D'après Mickaël Dinomais, professeur de médecine en médecine physique et réadaptation à l'université d'Angers,
Gaston présente des indices du syndrome d’Ehlers-Danlos ainsi qu'une narcolepsie.
Personnalité
Son arrivée dans le journal est annoncée mystérieusement par des traces de pas dans les marges des pages du journal,
sans explication pour le lecteur dans un premier temps.
Il fumera du début de la série jusqu'à la planche 36310. Son expression favorite est M'enfin (abréviation de Mais enfin…)
inspiré d'un réel tic de langage de Jidéhem, alors collaborateur de Franquin, souvent associée plus tard au Rogntudjuuuu
de Prunelle (déformation de l'expression « Nondidju », signifiant « Nom de Dieu » en wallon, dont la quantité de u est
en adéquation avec l'incongruité de la scène et le niveau d'énervement de l'intéressé).
Dans le domaine alimentaire, Gaston affiche d'une part une attirance pour une série de produits populaires et peu élaborés
(sardines à l'huile, pilchards, saucisses en boîte, crêpes…) dont la consommation ou la préparation s'effectue bien sûr
au détriment de son travail de bureau, et parfois même au péril de son entourage (explosions et incendies divers).
Là aussi, les tentatives réciproques de Gaston pour parvenir à ses fins, de Fantasio et plus tard Prunelle pour l'en empêcher,
donneront lieu à de multiples variations.
D'autre part, il pratique en toute bonne foi une cuisine expérimentale et qui se voudrait gastronomique
(morue aux fraises, cabillaud à l'ananas) mais qui ne parvient qu'à susciter le dégoût et entraîner divers états
pathologiques dans son entourage, à l'exception de lui-même, de quelques amis et ouvriers de passage.
Passionné de musique, il pratiquera plusieurs instruments au cœur même du bureau, avec un succès variable,
son instrument de prédilection étant un trombone à coulisse.
Il inventera également un redoutable instrument à cordes dont l'utilisation provoque instantanément l'écroulement des murs
et l'effondrement de la façade de l'immeuble du journal :
le gaffophone, qui deviendra ultérieurement le gaffophone électrique.
Il a quelques amis, tels que Bertrand Labévue, Jules-de-chez-Smith-en-face, Gustave, Manu, et son ami dessinateur.
Certains personnages ne l'aiment pas vraiment, comme Mélanie Molaire, la dame de ménage, M. Boulier, Ducran et
Lapoigne ainsi que M. de Mesmaeker avec lequel il signera quelques contrats (Cosmo coucou et la soupe de poisson).
Son plus grand ennemi, que l'on retrouve assez souvent, est le policier Longtarin.
Gaston ne cache pas les sentiments qu'il éprouve pour Mademoiselle Jeanne, mais cet amour est totalement platonique...
Du moins, dans les pages publiées du journal - Franquin s'est amusé à faire des croquis bien plus coquins des personnages
sur des supports non officiels.
Malgré la gravité des gaffes qu’il a commises dans les locaux du journal de Spirou, Gaston n’a aucune conscience des risques
et des conséquences de ses actes, il a la mauvaise habitude de ne pas admettre ses fautes, ce qui fait déclencher
les colères de Fantasio et de Prunelle.
Gaston et la nature
Comme Franquin, Gaston est un fervent défenseur de la cause animale.
Il est d'ailleurs entouré d'animaux :
ses principaux compagnons sont un chat turbulent (le chat dingue, inspiré du propre chat de Franquin)
et une mouette rieuse (en fait assez sinistre et colérique), qui sont les personnages principaux de plusieurs gags.
Lagaffe a également d'autres animaux plus discrets et épisodiques :
son poisson rouge Bubulle, sa souris Cheese et son hérisson Kissifrott.
Au-delà de ces personnages récurrents, les animaux sont très présents dans les planches de Franquin, y compris les plus
exotiques :
éléphant, lion, tortue, perroquet... Gaston apparaît sensible, il adore les animaux et se porte régulièrement à leur secours.
Il lui arrive ainsi de recueillir des chatons abandonnés, de sauver une dinde de Noël ou même de récupérer un homard
dans un restaurant pour lui éviter de finir ébouillanté.
Fort logiquement, il a une profonde aversion pour les chasseurs.
Globalement amoureux de la nature, Gaston est clairement partisan de l'écologie.
On le voit par exemple manifester avec ses amis pour empêcher l'agent Longtarin d'arracher le lierre qu'il a fait pousser
sur un parcmètre (Le lierre c'est comme l'amour : je meurs où je m'attache).
Il milite aussi régulièrement pour la protection des baleines, et l'organisation Greenpeace apparaît nommément dans
certains gags, là où d'autres auteurs auraient choisi un nom d'association fictif.
Gaston, sa voiture et l'agent Longtarin
Gaston se déplace dans un vieux tacot jaune et noir délabré. Franquin s'est inspiré de la Fiat 509, une voiture de 1925,
donc déjà antédiluvienne dans les années 1960.
Elle donne lieu à de nombreux gags, soit par son délabrement (pannes à répétition, lenteur, pollution…),
soit par les améliorations que Gaston tente de lui apporter:
un tuyau de poêle pour évacuer la fumée, un aspirateur à neige, un ballon pour récupérer les gaz d'échappement…
Comme beaucoup des inventions de Lagaffe, elles finissent souvent en catastrophe, et Prunelle comme Fantasio
se jurent à chaque fois qu'ils ne mettront plus jamais les pieds dans ce tas de ferraille.
La voiture intervient également dans les gags avec l'agent Longtarin.
Longtarin signifie en argot long nez (tarin), ce qui correspond au physique de l'agent.
C'est un personnage récurrent qui est obsédé par sa volonté de verbaliser Gaston, souvent pour stationnement interdit
mais parfois pour non-conformité de sa voiture aux normes.
De son côté, Gaston déploie une grande énergie pour stationner sans payer.
La guerre des parcmètres donne lieu à de nombreux gags, où Gaston sabote ce qu'il appelle les affreux mange-fric,
souvent de façon loufoque (les transformer en machines à sous, les scier avec un robot téléguidé…).
Entourage
Collègues et connaissances
En tant qu'employé au Journal de Spirou, Gaston travaille au départ avec Fantasio.
Le personnage de Spirou fait également quelques apparitions épisodiques.
Mais, à partir de 1968, Franquin, qui a confié la série Spirou et Fantasio à son successeur, va les remplacer par des
personnages propres à l'univers de Lagaffe.
C'est désormais Léon Prunelle qui va subir les gaffes de Gaston. Barbu, portant de grosses lunettes et fumant la pipe,
il devient célèbre avec son juron rogntudjuuuuu !.
Franquin inventa cette exclamation en raison de l'impossibilité à l'époque d'utiliser un vrai juron dans une bande dessinée
destinée à la jeunesse.
Le bureau va ensuite s'enrichir d'autres personnages :
Lebrac le dessinateur, Monsieur Boulier le comptable, Mademoiselle Jeanne et Monsieur De Mesmaeker,
l'homme d'affaires aux mystérieux contrats…
Famille
Gaston a une famille, notamment sa tante Hortense que l'on ne voit jamais mais à qui il rend service.
Elle lui tricote des habits et est propriétaire d'un jardin (c'est notamment de chez elle que Gaston rapporta son
cactus ainsi qu'une dinde) et a des goûts musicaux aux antipodes de ceux de Prunelle…
Il a également un grand-oncle, Odilon Lagaffe, ancien conducteur de bus dont il héritera d'une propriété en banlieue
(en fait un autobus) ; un neveu qui partage ses traits et qui donnera la série Gastoon
(ce qui laisse supposer qu'il a un frère ou une sœur) ; un petit cousin se nommant Jules qui aime tirer sur les canards
en plastique.
Inventions
Doté d'un esprit presque scientifique, Gaston s'adonne à la chimie amusante, à l'aide de kits destinés aux enfants et
de divers produits trouvés par-ci par-là.
Évidemment, il pratique cette activité dans le bâtiment de la rédaction de Spirou, au plus grand désespoir de Fantasio,
puis de Prunelle. Gaffeur de nature, Gaston, ne lisant bien sûr pas le mode d'emploi, réussira plusieurs fois à
faire exploser une partie de l'immeuble avec ses nombreuses expériences et à provoquer la diffusion de gaz à effets divers
(état d'euphorie, de somnolence).
Gaston s'est régulièrement essayé à la pratique de la musique, chantant parfois, utilisant des instruments conventionnels
(guitare, trombone, tuba, batterie) mais surtout des instruments dont il est le créateur, le plus emblématique étant
le gaffophone, apparenté à la harpe africaine, mais de plus grande taille, muni d'un pavillon, et doté d'une sonorité
aux effets dévastateurs et inattendus. Dans une série de gags récurrents, on voit ainsi le gaffophone causer la destruction
de divers immeubles (dont le sixième étage de la rédaction), équipements et véhicules (camion de déménagement,
avion de chasse… ) mais également déclencher la panique ou l'exode massif de divers animaux.
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Modeste & ...
Introduction
Modeste et Pompon est une série de bande dessinée, dessinée par André Franquin dans le journal de Tintin.
Des scénaristes tels que René Goscinny, Greg et Peyo y contribuèrent également.
Après le départ d'André Franquin du journal de Tintin, cette série est d'abord reprise par Dino Attanasio,
qui bénéficie de l'aide de quelques scénaristes, dont Lucien Meys.
La série Modeste et Pompon est ensuite reprise à tour de rôle par Mittéï et Christian Godard, Griffo et Michel Noirret,
Bertrand Dupont ainsi que Walli et Bom.
Historique
La série est créée en 1955 par Franquin, qui vient tout juste de quitter les éditions Dupuis à la suite d'un conflit l'opposant
à l'éditeur.
Ce dernier finit par le réintégrer, mais Franquin a déjà proposé une nouvelle série au journal Tintin et n'a pas le cœur
de faire marche arrière.
Il doit donc mener de front les séries qu'il anime chez Dupuis en même temps que Modeste et Pompon.
Afin de se soulager de la surcharge de travail que cela représente, il fait souvent appel à des scénaristes,
tels René Goscinny et Greg (on peut d'ailleurs observer des similitudes entre certains gags de Modeste et Pompon
et son autre série, Achille Talon).
La série est entièrement improvisée (André Franquin trouve le nom de Modeste en jetant un œil au calendrier)
et sera toujours vécue comme une contrainte par son créateur, au point que le rédacteur en chef de Tintin
le laisse abandonner la série en 1959 bien que son contrat le lie pour 5 ans.
Il assure tout de même la formation de son successeur, Dino Attanasio.
Personnages principaux
• Modeste,
jeune fantasque et un brin fier de lui. Il est paisible (bien qu'il lui arrive de piquer des grosses colères),
amoureux de la nature, bricoleur et maladroit
• Pompon,
sa relation avec Modeste n'est pas très claire,
bien qu'ils soient explicitement montrés comme un couple dans certains albums postérieurs à ceux de Franquin.
Elle est coquette, gentille (mais pique occasionnellement de grosses colères), prévenante et possède un physique
d'adolescente.
• Félix, ami inventif,
démarcheur et gaffeur, s'incruste souvent chez Modeste.
Comme représentant de commerce, il cherche à lui vendre des objets farfelus, bien que parfois en avance sur leur
temps (notamment la « quickdialomatic », télécommande avant l'heure), ce qui rend leurs relations tendues.
• Les trois neveux de Félix,
-initialement quatre- (dont l'un se prénomme Dédé), qui habitent la plupart du temps chez Modeste.
• Monsieur Ducrin,
voisin ronchonneur (la rumeur veut qu'il soit le cousin de Monsieur Boulier, son sosie comptable de la série
Gaston Lagaffe ; ils exercent d'ailleurs des professions semblables, Ducrin travaillant aux impôts).
Ducrin fut créé et animé par Greg.
• Monsieur Dubruit,
autre voisin plus gentil mais casse-pieds, dont les enfants sont insupportables.
Il fut créé et animé par Goscinny mais quittera très vite la série, Goscinny s'étant rendu compte que Franquin préférait
nettement Ducrin à Dubruit.
Le cadre
Le cadre est typique des années 1950 en ce qui concerne le mobilier, les tenues vestimentaires et l'ambiance bon enfant.
Les personnages habitent tous en pavillon, ce qui permet de mettre en scène aisément des petits troubles de voisinage.
Les gags mettent souvent en scène Félix, représentant d'un article farfelu qu'il cherche à vendre à Modeste.
Les voisins Ducrin et Dubruit, l'oncle Symphorien et son coq Jules, de même que le bébé de la cousine Améthyste,
dont Modeste a la garde temporaire, sont aussi des acteurs importants dans la série telle que créée par André Franquin.
Les repreneurs (Dino Attanasio, Mittéi et Christian Godard, Griffo et Noirot ainsi que Walli et Bom) choisiront
d'autres pistes.
Dessinateurs
La série est créée par André Franquin, grande figure des éditions Dupuis et de son magazine Spirou.
Pourtant au milieu des années 1950, Franquin apprend que sa maison d'édition l'a floué.
Il propose donc sa nouvelle série à la grande maison d'édition concurrente, Le Lombard, éditeur du magazine Tintin.
Les choses s'arrangeant rapidement avec Dupuis, Franquin reste dans cette maison d'édition, mais tient parallèlement
ses engagements auprès du Lombard.
Lorsque Griffo se présente au Lombard, il tombe à pic.
Mittéï qui, après Attanasio, a repris les gags de Modeste et Pompon lancés en 1955 par Franquin,
s’en va chez Spirou et on cherche un jeune dessinateur susceptible de lui succéder!
« J’ai tout de suite saisi l’occasion.
Ce n’était pas vraiment le style de BD qui me plaisait, mais c’était l’opportunité d’entrer à Tintin,
de me familiariser avec les contraintes du métier et de me faire connaître des 7 à 77 ans. »
En 1975, Griffo dessinait une planche par semaine de Modeste et Pompon, introduisant, parmi les personnages de la série,
Anatole.
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Le trombone
Un supplément jeunesse qui rue dans les brancards
Le Trombone illustré est un supplément de Spirou offert comme un journal clandestin à l'intérieur de l'hebdomadaire.
Paru du 17 mars au 20 octobre 1977 sous l'impulsion de Franquin et d'Yvan Delporte, le Trombone illustré est un supplément
agrafé à trente reprises au milieu du journal de Spirou.
Indépendant du format et de l'esprit de celui-ci, cette publication poil à gratter réunissant des dessinateurs
de différentes rédactions est annoncée dès le n° 2026 du 10 février par les mêmes empreintes de pas bleues qui avaient
précédé l'arrivée de Gaston Lagaffe.
Traduction de l'explosion du phénomène de la BD adulte pour adultes
(Fluide glacial, l'Écho des savanes, Métal hurlant, Charlie Mensuel...), le Trombone brise les conventions formelles
du récit dessiné et les tabous d'un journal plutôt bien-pensant.
Jouant de l'autofiction comme avec Gaston le héros sans emploi, il décrit les tâtonnements éditoriaux d'une rédaction
pirate et égratigne les errements d'une industrie en mutation.
C'est dans ce journal que Franquin crée sa série des Idées noires.
Extrait d'un éditorial de Jules-de-chez-Smith-en-face : « L'un des plus grands bonhommes du métier, à qui on aimerait
demander un petit texte un de ces jours, s'appelle René Goscinny.
La rumeur publique affirme qu'il a dit, à propos de ces référendums organisés par les journaux de jeunes auprès de
leur public :
“Moi, le jour où ce seront les lecteurs qui feront le journal, je n'aurai plus qu'à prendre la porte.”
Et c'est vrai que le public, le gros public, est dérangé par ce qui est nouveau. »
À cause de ses partis pris et de la façon dont il se présentait comme un concurrent interne au journal,
le Trombone ne pouvait que s'éteindre.
Mais ce fut là l'occasion de railler un peu plus l'attitude des MM. Boulier, Prunelle et autres représentants
de l'autorité…
Ce destin éphémère combiné à la rareté des albums du Trombone (issus des invendus de Spirou, qui était obligé de
les dégrafer du journal pour pouvoir les relier en albums trimestriels) en ont fait un journal culte mais méconnu.
C'est à l'occasion d'un article de Franquin que le journal est annulé.
En effet, Franquin, antimilitariste convaincu, y « reproche à Thierry Martens, rédacteur en chef de Spirou, de publier
des articles sur des maquettes d'avions de guerre nazis ».
Liste non exhaustive des auteurs et dessinateurs :
Alexis, Jo-El Azara, Georges Beuville, Bert Bertrand, Serge Clerc, Bilal, Claire Bretécher, Fredric Brown, Comès,
Thierry Culliford, Dany, Degotte, Deliège, Yvan Delporte, Derib, Didgé, Ernst, René Follet, F'murr, Franquin, Gotlib,
Hausman, Frédéric Jannin, Jijé, Loup, Raymond Macherot, Mézières, Michel Modo, Moebius, Peyo, Roba, Grzegorz Rosiński,
Sirius, Tardi, Marc Wasterlain, Will.
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Idées Noires
Introduction
Idées noires est une série de bande dessinée d'André Franquin, créée en 1977 dans Le Trombone illustré,
supplément de Spirou, et poursuivie dans Fluide glacial jusqu'en 1983.
Franquin a été occasionnellement aidé au scénario par Yvan Delporte, Luce Degotte, Marcel Gotlib ou Jean Roba.
Les éditions AUDIE en ont publié deux albums en 1981 et 1984, ainsi qu'une intégrale en 2001.
En exergue de l'album, on peut lire :
Lorsqu'après avoir lu une page d'Idées noires de Franquin, on ferme les yeux, l'obscurité qui suit est encore de Franquin.
C'est une phrase détournée par Gotlib d'une citation de Sacha Guitry à propos de la musique de Mozart.
Historique
En 1972, André Franquin dessine ses premiers monstres en marge de quelques planches.
Puis lui et Yvan Delporte créent les Idées noires en 1977 pour un supplément du Journal de Spirou :
Trombone illustré.
Après la disparition de ce supplément (qui a duré trente numéros à compter du 17 mars 1977), cette série continue dans
le magazine Fluide glacial jusqu'en mai 1983.
Analyse
Franquin a créé cette série alors qu’il était en période de dépression, mais celle-ci s'avère créatrice.
Il dit à ce propos :
Cela vient sûrement d’une tendance à la dépression qui n’était pas mortelle car ce sont tout de même des gags pour
faire rire, non ?.
Il y renoue avec un graphisme plus pur, évitant toute fioriture (usage du noir et blanc), privilégiant les silhouettes
et les ombres, toujours plus noires.
Ces gags, qui fustigent la bêtise, la violence, la rapacité, ainsi que les facettes cruelles, sadiques et masochistes
de la psychologie humaine, connaîtront un grand succès.
Usant de l'humour du désespoir, l'artiste en profite pour égratigner des corporations qu'il déteste :
chasseurs, militaires, sportifs, religieux et plus largement les institutions porteuses de règles contraignantes.
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Cauchemarrant
Des monstres
Cette série compile les monstres que Franquin aimait s'amuser à dessiner et publié dans le fanzine Schtroumpf !.
Sortie une première fois en 1979 aux éditions Bédérama à 5 000 exemplaires vendus rapidement.
Une nouvelle édition ressort en 1981 avec une nouvelle couverture et 40 monstres de plus, malgré un succès commercial
la maison d'édition fera faillite.
Quelques années plus tard Franquin dessine avec l'aide d'Yvan Delporte des nouveaux monstres pour la nouvelle formule
du journal de Spirou, destinée à une publication régulière sous le titre Un monstre par semaine elle ne fera finalement
qu'une trentaine de semaines entre octobre 1988 et août 1989.
En 2005, Marsu Productions publie l'intégralité des monstres en un album, auparavant la même maison d'édition avait
proposé 2 albums sous le titre Monstres de Franquin.
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Bibliographies
Références
- Comment on devient créateur de Bandes dessinées ©Marabout 1969 Franquin/Jijé
- Livre d'or Franquin ©Goupil éditeur 1982 Goupil/Franquin
- Le Carnet de croquis de Franquin ©Magic Strip 1990 Franquin
- Et Franquin créa la gaffe ©Distri BD 1986 Sadoul/Franquin
- Archives Franquin ©Magic Strip 1991 Franquin
- Presque tout Franquin ©Comset Editions 1991 Queveau/Franquin
- Le monde de Franquin ©Marsu Productions 2004
- Morris, Franquin, Peyo et le dessin animé ©Éditions de l'An 2 2005 Capart/Franquin
- Franquin, chronologie d'une Œuvre ©Marsu Productions 2007 Bocquet/Franquin
- Le garage de Franquin ©Marsu Productions 2007 Chimits/Franquin
- Franquin et les fanzines ©Dupuis 2013 /Franquin
- Le géant du rire ©Dupuis - LiRE 2015 /Franquin
-Cat- Le monde de Franquin - Catalogue de l'exposition ©Marsu Productions 2004 Verhoest/Franquin
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