Introduction
Joseph Gillain, dit Jijé, né le 13 janvier 1914 à Gedinne et mort le 19 juin 1980 à Versailles, est un scénariste et dessinateur
de bande dessinée belge.
Biographie
Joseph Gillain est formé à l'école d’art de l'abbaye de Maredsous, à l'école de La Cambre de Bruxelles et à l’école normale
provinciale de Charleroi où il est l'élève en dessin de Léon Van den Houten.
Il est l'initiateur de ce que le monde de la bande dessinée désigne comme l'école de Marcinelle.
Celle-ci est au Journal de Spirou, fondé à Marcinelle par Jean Dupuis en 1938, ce que l'école de Bruxelles est au Journal de Tintin,
lancé par les Éditions du Lombard en 1946.
Une des premières œuvres de Jijé, en 1935, fut la création du 'chemin des Sept Douleurs' pour la chapelle Notre-Dame de Haurt,
à Bure.
Les dessinateurs de l'école de Marcinelle (Franquin, Morris, Will, Tillieux, Roba, Jidéhem, Gos…) sont adeptes de la bulle arrondie,
où fusent des dialogues simples, joyeux et spontanés.
Pour leur part, leurs confrères et concurrents bruxellois (Hergé, Edgar P. Jacobs, Jacques Martin…) détaillent des textes
plus longs, très documentés et plutôt académiques, dans des phylactères de forme rectangulaire.
Hommage
Peyo a donné les traits de Joseph Gillain à un personnage nommé Joseph dans Les Taxis rouges, première histoire de sa série
Benoît Brisefer.
Dans les planches 28 à 31 il aide Benoît Brisefer et Monsieur Dussiflard à quitter un navire en leur fournissant un canot
pneumatique.
Le 27 mai 2003, le Musée Jijé, financé par des fonds privés, ouvre ses portes au cœur de Bruxelles, à l'initiative
d'un collectionneur, François Deneyer.
Mais des recettes insuffisantes entraînent sa fermeture dès le 27 février 20054.
En mars 2006, le créateur du musée obtient cette fois des fonds publics et ouvre, toujours à Bruxelles, la Maison de la bande
dessinée. Outre l'œuvre de Jijé, elle met en scène le travail de nombre de ses collaborateurs de l'âge d'or de la bande dessinée
belge, avec des expositions permanentes et temporaires.
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JiJé
1944-48
1944 – 1948
La Belgique est libérée en septembre 1944. L’hebdomadaire Spirou, qui avait disparu pendant presque un an,
peut enfin reparaître. Le n° 1 du 5 octobre 1944 emmène Spirou voyager dans le temps.
Dans le même numéro, Jijé revient avec une deuxième histoire de Jean Valhardi qui commence aux bords de la Lesse,
affluent de la Meuse qui traverse le Condroz et la Famenne.
Ces histoires ont la particularité d’avoir été dessinées depuis la Dinantaise, une ancienne filature où Joseph Gillain
est incarcéré durant deux mois.
En effet, pendant la guerre, les voisins des Gillain avaient remarqué qu’il restait chez lui à dessiner, à peindre
ou à s’occuper de son jardin alors que le travail obligatoire aurait dû le cantonner en Allemagne.
En fait, Joseph avait reçu, via les éditions Dupuis pour qu’il continue à dessiner dans Spirou, une carte de
la Propaganda Abteilung (organisme de l’occupant allemand contrôlant la presse) qui était remise à tous les journalistes
et photographes locaux et les dispensait de tout travail obligatoire.
Il fut immédiatement libéré lorsqu’il annonça à Dupuis qu’il arrêtait de fournir des planches pour l’hebdomadaire !
Il est évident que Gillain n’a jamais eu de sympathie pour l’envahisseur et que cet emprisonnement n’était dû qu’à
l’empressement de certains à régler des comptes sur la base de rumeurs non vérifiées.
Durant cet intermède, Joseph aura l’occasion de côtoyer de nombreux soldats américains, sur l’uniforme desquels
il dessinera des pin-up. En terminant l’histoire de Christophe Colomb découvrant l’Amérique, il va prolonger un symbole
américain dans une nouvelle aventure de Spirou, « Fantasio et la jeep ».
En avril 1945, les Gillain vont s’installer à Overijse commune verte située à l’est de Bruxelles.
Joseph Gillain y invite Philippe Denis (1912-1978), graveur et sculpteur qu’il a connu à l’École de Métiers d’art
de Maredsous.
À l’automne 1945, deux petits jeunes, André Franquin (1924-1997) et Morris (Maurice De Bévère 1923-2001), vont se
présenter chez Charles Dupuis pour travailler dans Spirou.
Il les envoie chez Joseph Gillain. Ils travailleront ensemble dans un petit local de la rue du Fossé-aux-loups
(à Bruxelles) qu’avait loué Charles Dupuis pour y installer un studio, lequel est fréquenté également par Eddy Paape
(1920-2012).
Toujours en 1945, Joseph Gillain se lance dans une biographie du Christ à la demande de l’abbé Henri Balthasar
(1889-1954) qu’il avait connu avant la guerre pour des travaux dans les églises (sculptures, chemin de croix, fresques).
Joseph va utiliser la technique du lavis pour illustrer près de 150 planches dont le résultat sera masqué par un
excès de textes.
Ce travail ayant duré plus d’un an, il confiera la série Spirou à André Franquin (publication juin 1946),
la série Jean Valhardi à Eddy Paape (publication juillet 1946) et la série Blondin et Cirage à Victor Hubinon
(publication novembre 1947).
Après un peu plus d’une année passée à Overijse, les Gillain vont vivre pendant six mois à La Panne, ils sont
accompagnés du dessinateur Will (Willy Maltaite 1927-2000), qui habitait chez les Gillain à Dinant depuis l’âge de 14 ans.
Jijé apprendra à dessiner à celui qui allait reprendre avec succès la série « Tif et Tondu » dans Spirou dès 1949.
Joseph Gillain invite également dans sa maison Lucien De Roeck (1915-2002), graphiste et illustrateur belge à qui l’on
doit, notamment, le logo de l’exposition universelle de Bruxelles en 1958.
En décembre 1946, toute la famille, accompagnée de Will, déménage à Waterloo au sud de Bruxelles.
Sur les instances de Charles Dupuis, André Franquin et Morris rencontrent à nouveau Joseph Gillain à Waterloo
pour discuter de leur travail.
Joseph ne trouve rien de mieux que de leur proposer de loger dans sa maison.
C’est là que naîtra, en avril 1947, le quatrième enfant Gillain, leur fille Dominique.
La bande des quatre – c’est ainsi qu’on surnomme Gillain, Will, Franquin et Morris – va vivre durant une longue année
dans un esprit de constante émulation.
En septembre 1947 et juin 1948, Joseph fait deux courts séjours en Angleterre pour procéder à des repérages concernant
Baden Powell. Il effectue également un séjour de trois semaines dans le Piémont (Italie) pour s’imprégner des lieux
où vécut Don Bosco.
Durant ces deux dernières années, Joseph aura produit un grand nombre d’illustrations pour des romans publiés chez
Dupuis ainsi qu’une petite vingtaine de dessins humoristiques pour les couvertures du Moustique.
C’est le produit de ces dessins qui servira à payer la traversée de l’Atlantique de la famille Gillain.
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1948-50
1948-1950
Inquiet de l’avancée du communisme en Europe, Joseph décide de quitter le Vieux Continent avec femme et enfants et
de gagner les États-Unis.
Il emmène avec lui Franquin et Morris, Will n’étant pas du voyage.
Avant le départ, on fête joyeusement, ce qui donnera lieu à des réjouissances mémorables à Waterloo avec notamment
Jean-Michel Charlier (1924-1989), Georges Troisfontaines (1919-2007) et Eddy Paape (1920-2012).
Le petit groupe embarque le 3 août 1948 sur le « Nieuw Amsterdam » de la Holland-Amerika Lijn qui fait la traversée
Rotterdam – New York.
Le bateau transporte 1230 passagers, dont la plupart sont des émigrants cherchant à faire fortune dans le Nouveau Monde.
Le bateau accoste à New York le 10 août 1948.
Joseph Gillain doit calmer son impatience avant de pouvoir se rendre à Los Angeles, car son permis de conduire n’est pas
valable aux États-Unis.
La tribu reste donc deux semaines à New York avant que Joseph ne puisse avoir un permis de conduire américain.
Une fois le permis obtenu, Joseph achète une Ford Hudson d’occasion qui transportera les quatre adultes et les quatre
enfants de la côte est à la côte ouest.
Une fois arrivé à Los Angeles, le 2 septembre 1948, le trio de dessinateurs est tout étonné d’apprendre que le centre
de la bande dessinée est à New York et non pas en Californie comme Joseph le pensait erronément.
Étant donné que le groupe est rentré aux États-Unis avec un visa touristique de trois mois, les Gillain gagnent le
Mexique.
Ils passent la frontière et s’installent à Tijuana pour trois mois, tandis que Franquin et Morris sont contraints
d’attendre l’expiration de leur visa, à San Diego, pour pouvoir les rejoindre.
Le 17 décembre 1948, la bande au complet repasse la frontière à San Ysidro et traverse l’Arizona, le Nouveau-Mexique
et le Texas, pour finalement arriver à Laredo le jour de Noël.
Durant ce périple, Joseph s’imprègne des beautés naturelles de la région, où, plus tard, il situera plusieurs histoires
de Jerry Spring.
Le lendemain de Noël, après avoir laissé la vieille Hudson sur le territoire américain, le groupe reprend le train pour
Mexico.
Franquin et Morris vont s’y installer, tandis que les Gillain loueront une maison à Cuernavaca dans la grande banlieue
au sud de la capitale.
Ils y logeront un peu plus de six mois.
À la fin de ce séjour mexicain, en juillet 1949, les Gillain reçoivent finalement un permis de séjour pour les États-Unis.
André Franquin décide de rentrer en Belgique, tandis que Morris accompagne les Gillain qui s’installeront à Wilton
dans le Connecticut, à une heure de route de New York.
C’est durant ce séjour sur la côte est des États-Unis que Joseph Gillain fait la connaissance de René Goscinny
(1926-1977), à qui il présente Morris, lequel lui proposera plus tard de scénariser ses Lucky Luke.
À l’expiration de leur permis de séjour, les Gillain, faute d’avoir un travail local aux États-Unis, doivent rentrer
en Belgique.
Ils rentreront, fin juillet 1950, avec le « Stratheden » de la Cunard Line qui fait le voyage New York – Southampton.
Ils séjournent à Dinant durant quelques semaines.
Morris, quant à lui, reste aux États-Unis, où il a pu s’établir grâce à son inscription dans une école d’art.
Il rentrera en Belgique en 1955.
Durant tout ce périple américain, Joseph aura dessiné presque l’intégralité de Baden Powell
(parue dans Spirou du 21 octobre 1948 au 22 juin 1950) ainsi que la deuxième version de Don Bosco
(publiée dans Le Moustique du 13 novembre 1949 au 26 novembre 1950).
Il aura également dessiné une courte histoire de Spirou pour dépanner Franquin en mal d’inspiration
(« Comme une Mouche au plafond », parue dans Spirou du 21 avril au 21 juillet 1949).
Le trio de dessinateurs envoyait, par la poste, leurs planches hebdomadaires aux éditions Dupuis en Belgique,
lesquelles en retour leur envoyaient de l’argent par chèque ou mandat au gré de leurs pérégrinations.
La vie n’était pas toujours facile, surtout avec de jeunes enfants, mais cette épopée aura permis à chacun de progresser
dans son art pour développer sa propre série (Lucky Luke pour Morris, Spirou et Fantasio pour Franquin).
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1950-54
1950 – 1954
À la fin de l’été 1950, Joseph et Annie, accompagnés de Will, partent pour le sud de la France, les enfants restant en
Belgique.
Au gré de leurs étapes, ils finissent par tomber sous le charme de la petite ville de Cassis dans le département des
Bouches-du-Rhône.
Dans un premier temps, ils vont loger quelques semaines au Bestouan, une villa au bord de la plage du même nom, appartenant
à la famille de Bressy.
Finalement, ils trouvent résidence dans la villa « le Petit Moulin » sur les hauteurs de Cassis, non loin de la calanque
de Port Miou.
Les enfants les rejoindront rapidement, pour y passer leur année scolaire.
Joseph, encore tout imprégné de son voyage au Mexique, reprend la série Blondin et Cirage, qu’il a prêtée à Hubinon.
La première histoire se passe précisément au pays des cactus et des mariachis.
Il y introduit une fille débrouillarde, Conchita, qui se fera immédiatement adopter par le duo bicolore.
Cette histoire sera publiée dans Spirou de janvier à juin 1951 et sera immédiatement suivie par « Le Nègre Blanc »,
où le duo fera connaissance de Pwa-Kasé héritier du roi Trombo-Nakoulis, souverain d’un pays d’Afrique noire.
À la fin de son séjour à Cassis, Joseph dessine encore une courte histoire de Spirou et Fantasio qui se déroule justement
dans les calanques.
Cet intérim de Franquin sera publié dans Spirou en juin et juillet 1951.
Cet été-là, les Gillain et Will remontent en Belgique, sont logés dans la famille à Dinant et dans la région de Charleroi.
Will s’installe à Bruxelles, où il se mariera quelques mois plus tard.
Joseph Gillain souhaitant résider dans un endroit où le climat est doux, décide en septembre 1951 de redescendre
sur la Côte d’Azur.
Cette fois-ci, les Gillain s’installent dans la Villa Saramartel à Juan-les-Pins.
Ils y resteront durant trois années scolaires; durant l’été, ils sont contraints de libérer la villa, louée au prix fort
à des vacanciers par la propriétaire.
Joseph va beaucoup peindre dans cette région inondée de soleil et de saveurs provençales.
À l’automne 1951, il entame des illustrations au lavis pour le « Comte de Monte Cristo » d’Alexandre Dumas (1802-1870).
Ce roman sera publié dans le Moustique de novembre 1951 à septembre 1952.
Il poursuit également les aventures de Blondin et Cirage, retravaillant une histoire inachevée de Trinet et Trinette
(« Du sang sur la neige », parue en mai 1941 dans Spirou) interrompue pour cause de pénurie de papier durant l’occupation.
Cette nouvelle aventure est intitulée « Kamiliola » et paraîtra dans Spirou de février à juillet 1952.
Il enchaîne avec une histoire sentimentale « El Senserenico », qui sera publiée dans une autre publication des éditions
Dupuis Les Bonnes Soirées, d’octobre 1952 à février 1953.
Après une pause de quelques mois, Jijé reprend la série Blondin et Cirage en parodiant la compagnie MGM et la série des
films Tarzan (1932-1942) avec l’acteur Johnny Weismuller.
La « major » hollywoodienne s’appelle ici « Betro Moldwyn Bayer », son producteur Bob Rustler
(littéralement le voleur de bétail – ou de chevaux) et le manager de Tarzan, Archibald Goldfish
(littéralement le poisson rouge).
Nous sommes fin 1953. Jijé s’attaque au western réaliste avec la série Jerry Spring dont les premières histoires
ne portent pas de titre en prépublication dans l’hebdomadaire Spirou.
En album, cela donnera « Golden Creek, le secret de la mine abandonnée » publiée de mars à juin 1954, « Yucca Ranch »
de juillet à novembre 1954, « Lune d’Argent » de février à juin 1955 et « Trafic d’Armes » de juillet à novembre 1955.
Parallèlement à la création de la première histoire de Jerry Spring, Joseph Gillain va illustrer le roman d’un missionnaire
belge au Canada (Elle vit! de Joseph Pirot, 1949) qui était ami d’Eugène Gillain, père du dessinateur.
Il y raconte l’histoire d’une famille hongroise émigrée dans l’ouest du Canada, dont le personnage principal, Jean Choumak,
représente tout à la fois le bien et le mal, l’honnêteté et l’alcoolisme, avant que l’histoire se termine par un moral
happy-end. Ce récit sera publié dans le Moustique de février à novembre 1954.
Toujours la même année 1954, Jijé dessine sa dernière histoire de Blondin et Cirage,
" Blondin et Cirage et les Soucoupes Volantes ", qui sera publiée dans Spirou de décembre 1954 à mars 1955.
Cette histoire met en vedette un cousin du Marsupilami, qui va vivre des péripéties au Tibet, quelques années avant qu’un
illustre reporter n’y mette les pieds.
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1954 - 58
1954 - 1958
Au début de l’été 1954, les Gillain libèrent la maison de Juan-les-Pins et rentrent en Belgique.
Les enfants vont rester dans la famille tandis que Joseph, Annie et leur fils aîné Benoît vont se mettre à la recherche
d’une maison dans la région parisienne. Le trio reste quelques semaines dans un camping à Viry-Châtillon durant
les recherches.
Leur choix se portera sur une ancienne orangerie sise à Champrosay, un hameau de la ville de Draveil dans le département
de l’Essone.
Une fois la transaction réalisée, Joseph installe une caravane sur la propriété et se met à l’ouvrage pour restaurer
la maison.
Ces travaux dureront plusieurs mois durant lesquels les trois autres enfants suivront leur scolarité en pensionnat à
l’étranger.
Jijé continue à dessiner les histoires de Jerry Spring (« La passe des Indiens ») et commet quelques récits plus courts
qui paraîtront dans « La piste du Grand Nord » et « Le ranch de la Malchance ».
Il récupère aussi la série Jean Valhardi qu’il avait laissée à Eddy Paape en 1946.
À cette occasion, il crée le personnage de Gégène, photographe débutant, qu’il adjoint à son héros.
Cette première aventure « Valhardi contre le Soleil Noir » verra nos héros affronter une organisation secrète asiatique
située sur une île déserte de l’océan Pacifique.
L’histoire paraîtra dans Spirou d’octobre 1956 à mars 1957.
Ce retour de Valhardi étant concluant, Gillain accepte un scénario de Jean-Michel Charlier pour « Le gang du Diamant »
(Spirou de mars à septembre 1957); il retrouvera le même scénariste neuf ans plus tard pour les aventures de
Tanguy et Laverdure.
En 1956, Max Mayeu (alias Sirius, 1911-1997), créateur de L’Épervier Bleu, Bouldaldar et la série Timour,
descend en voiture vers le sud-est de l’Espagne, accompagné de son épouse et de leur fille.
Ils s’arrêtent, par hasard, à Javea au sud de Valence et sont subjugués par la beauté de l’endroit.
Ils décident rapidement d’y acheter une maison (Santa Lucia); ils y inviteront fréquemment la famille Gillain,
ainsi que bon nombre des auteurs de l’École de Marcinelle.
Trois ans plus tard, Max Mayeu fera acquisition de la maison du Tosal, ancienne bâtisse du XVIIe siècle, plantée
au milieu de citronniers et avec une vue superbe sur le Montgo, le point culminant de la région.
Au fil des ans, plusieurs dessinateurs transiteront par cette demeure de charme du nord de la Costa Blanca.
La famille Mayeu y habitera six mois par an (de novembre à avril), les Gillain s’y rendant au moins une fois par an.
C’est dans ce climat propice à la culture fruitière (citrons et oranges) et dans le charme encore sauvage de la région
que Joseph Gillain peindra de nombreuses toiles.
Jijé, le dessinateur, va mener de pair deux séries, les histoires de Jerry Spring, avec « Les trois Barbus de Sonoyta »
(Spirou septembre 1957 à janvier 1958) et la série Jean Valhardi, dont les synopsis sont fournis par Philip
(son fils Philippe).
« L’affaire Barnes » (Spirou septembre 1957 à février 1958) aura pour cadre le Mexique qu’il a connu huit ans plus tôt.
Une partie de l’intrigue se déroule d’ailleurs dans Cuernavaca où ils ont résidé.
Une fois cette intrigue résolue, Valhardi et Gégène se trouvent confrontés à une affaire d’espionnage,
« Le Mauvais Œil » (Spirou avril à août 1958), où le chef de bande, Baru, n’est autre que l’ami de Jijé,
Guy Bara (Guy Willems, né en 1923), le dessinateur de Max l’explorateur.
En même temps que cette histoire oculaire, Jijé entreprend de dessiner la vie de Bernadette Soubirous à la demande
de l’hebdomadaire Line, édité par Raymond Leblanc (Le Lombard).
L’histoire sera prépubliée en 19 planches (de mai à octobre 1958), à la fin desquelles l’éditeur décide que l’histoire
est terminée. Jijé ayant dessiné 30 planches en tout, cette histoire ne sera publiée en album qu’en 1979, à l’initiative
d’un ami de Jijé, Benoît Patar (ardennais vivant au Québec).
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1958 – 62
1958 – 1962
Après l’intermède Line, Jijé emmène Jerry Spring dans le nord des États-Unis, sur l’Okanoah River entre le Fort
Juniper et le « Fort Redstone » (Spirou octobre 1958 à mars 1959). Dans ce huitième album, Jijé construit ses planches
en quatre strips (au lieu de trois), technique qui nécessite une composition plus complexe pour l’auteur.
Le résultat n’en est pas moins toujours aussi dynamique.
Il enchaîne sur la biographie de « Charles de Foucauld », style graphique dans lequel il est passé maître.
Cette histoire, tout empreinte d’humanisme cher à l’auteur, sera publiée dans Spirou d’avril à septembre 1959 durant
la guerre d’Algérie.
Jijé entame une nouvelle histoire de Valhardi, toujours avec Philip, qui démarre dans les calanques de Cassis et conduit
le héros à travers le monde à la poursuite de faux-monnayeurs.
« Le Secret de Neptune » paraîtra dans Spirou de septembre 1959 à janvier 1960.
En 1958, Jean Giraud, Jean-Claude Mézières et Patrick Mallet (Pat Mallet), tous trois nés en 1938 et ayant fait l’École
des Arts appliqués à Paris, vont montrer leurs dessins à Jijé.
Ils sont impressionnés de se trouver en face du maître, dont ils vénèrent le travail sur Jerry Spring.
Jijé les encourage à continuer; ils publieront leurs premières histoires dans Cœurs Vaillants et Fripounet et Marisette.
Durant cette période, le trio va rester en contact avec Jijé à travers la société de communication qu’a créée son fils
Benoît.
Ce dernier imagine de créer un petit magazine Bonux Boy qui sera inséré dans des paquets de poudre de la marque Bonux.
Plusieurs jeunes dessinateurs ou amis de Jijé vont participer à cette aventure de 1959 à 1961.
Jijé y réalisera quelques histoires, dont « Fangio » et « Sitting Bull », illustrant à l’occasion plusieurs textes
pédagogiques rédigés par son beau-fils, Pierre Sineux.
En 1959 également, Joseph Gillain dépose les plans et brevet pour une auto à train de roues disposées en losange.
Elle fera une incursion dans la série Valhardi quelques années plus tard!
En 1960, Jijé réalise une nouvelle histoire de Jerry Spring, « Le Maître de la Sierra », publiée dans Spirou de février
à septembre.
Durant l’été, Jean Giraud retourne à Champrosay; Jijé lui propose de travailler avec lui sur un nouvel épisode de
Jerry Spring, « La Route de Coronado », qui sera publié de février à juillet 1961.
Cette histoire sera mise à l’encre par Giraud, qui viendra quotidiennement chez les Gillain durant plusieurs mois.
Il se perfectionnera au contact du maître qui lui apprend toutes les ficelles du métier, Jijé le considérant comme
un fils et Giraud comme son père.
Deux ans plus tard, Jean Giraud sera recommandé par Jijé à Jean-Michel Charlier qui vient de créer la série
Fort Navajo mettant en scène le lieutenant Blueberry.
Giraud s’attaque à cette série avec une virtuosité exceptionnelle; toutefois, le scénariste fera encore appel au maître
pour assurer deux intérims lorsque Giraud part pour le Mexique.
Jijé dessinera neuf planches de « Tonnerre à l’Ouest » (pl. 28 à 36 dans Pilote en juillet et août 1964) et
vingt-deux planches du « Cavalier Perdu » (pl. 17 à 38 dans Pilote de juillet à septembre 1965).
Jijé réalisera également la couverture du premier album de la série « Fort Navajo » (Dargaud, 3e trimestre 1965).
Toujours en 1961, Jijé fait voyager Jean Valhardi et son compagnon Gégène au Canada pour le « Rendez-Vous sur le Yukon »,
qui sera publié dans Spirou de juillet 1961 à avril 1962.
Jijé, dorénavant, est un peu moins productif pour Spirou, car il travaille également dans l’atelier de son fils Benoît.
Seront également présents dans cet atelier Guy Bara et Josse Goffin (né en 1938).
Ils vont travailler à quatre sur différents projets d’affiches et sur des illustrations publicitaires.
Un an plus tard, Gillain fait une tentative de dessin animé avec Guy Bara, en travaillant avec des ombres chinoises
sur l’écran de cinéma d’une salle obscure tenue par une cousine de Bara à Liège.
Il participe aussi à une histoire de Guy Bara, « Lulu de Paris », où il dessine les personnages féminins.
Les deux compères feront encore un autre essai de dessin animé « Max et le Gorille » dans l’atelier de Bara à la rue
Sans Souci à Ixelles (commune de Bruxelles).
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1962 - 66
1962 – 1966
Jijé continue sa production western en fournissant un nouvel épisode de Jerry Spring « El Zopilote », publié dans Spirou
d’avril à septembre 1962.
Dans cette histoire, le héros fait la connaissance de Chico, un jeune Mexicain orphelin, qui le suivra dans les aventures
suivantes.
On le verra donc encore dans « Pancho Hors-la-Loi » (Spirou janvier à mai 1963) et dans « Les Broncos du Montana »
(Spirou août 1963 à janvier 1964).
Par le truchement de son fils Benoît, Joseph Gillain va faire la rencontre de Guy Mouminoux (né en 1927).
Cette rencontre sera importante pour les deux hommes, car elle sera le début d’une longue et généreuse amitié qui,
malgré le décès de Jijé, est toujours présente chez son survivant.
Gillain, qui aimait les plaisanteries, trouvera en Mouminoux un complice idéal dont les pitreries auront le don,
à l’occasion, d’irriter Annie, l’épouse de Joseph.
Complices dans la vie, ils le seront également dans le travail.
Joseph propose à Guy de travailler avec lui sur un nouveau Valhardi.
Mouminoux lui soumet le synopsis du « Retour de Valhardi », dont il effectue une partie des dessins, principalement
les voitures. L’histoire sera publiée dans Spirou de juin à octobre 1963.
Jijé s’amuse à croquer son fils Benoît en compagnie de Mouminoux dans une course sur l’autodrome de Linas Montlhéry.
L’année suivante, ils enchaînent avec « Le Grand Rush » (Spirou janvier à juin 1964), où Jijé teste son véhicule à train
de roues en losange.
Ils terminent leur collaboration graphique avec « Le Duel des Idoles » (Spirou février à juillet 1965).
Force est d’admettre que la série a perdu aujourd’hui beaucoup de son attrait, trop liée à l’époque yé-yé et aux
pitreries de Gégène.
Entre les deux derniers Valhardi, Jijé dessine encore deux épisodes de Jerry Spring « Mon Ami Red Lover »
(Spirou juin à septembre 1964) et « Le Loup Solitaire » (Spirou octobre à décembre 1964) qui seront réunis en un seul
et même album (le scénario du deuxième récit étant à mettre au crédit de Daniel Dubois (né en 1944), historien de
la culture indienne).
Il faut également mentionner un bref retour de Blondin et Cirage (« Le Merveilleux Noël de Blondin et Cirage ») dans
un récit de cinq planches pour le Spirou n°1339 du 12 décembre 1963.
En 1964, Dupuis envoie le dessinateur Herbert (Herbert Geldhof, né en 1929) chez Jijé.
Ils vont animer un scénario de Charles Jadoul (né en 1942) comprenant deux épisodes d’une série africaine le « Docteur
Gladstone ».
Le premier épisode portera le nom de la série et sera publié dans Spirou de juillet à septembre 1964,
le deuxième épisode, « Zone Interdite », paraissant de novembre 1964 à février 1965.
Par la suite, Herbert continuera cette série en solitaire pour quatre autres récits.
Durant l’été 1964, Jijé réalise un récit complet de six planches, « Cédric », qui paraît dans Pilote le 27 août, ce
qui lui permet de se remettre au dessin humoristique.
Il renouvelle l’expérience pour le Spirou n°1392 du 17 décembre 1964, dans lequel il livre un récit complet de quatre
planches « Les Méchants de Noël ».
La même année, Jijé, en véritable touche-à-tout, va également dessiner une petite centaine d’illustrations pour un
ouvrage destiné aux jeunes mamans « J’élève mon Enfant » de Laurence Pernoud (éd. Pierre Horay).
Il travaille ensuite, à nouveau, avec Guy Bara sur un projet de dessin animé dont le héros est Kéké le perroquet.
Après quelques semaines de dur labeur, Joseph abandonne le projet, constatant que le résultat ne représente qu’une ou
deux minutes de projection.
En 1965, Jijé revient avec une nouvelle aventure de Jerry Spring « Les Vengeurs du Sonora » publiée dans Spirou de juin
à novembre. Cette histoire, ainsi que les trois suivantes, ne seront éditées en album que plusieurs années plus tard,
en grand format noir et blanc.
Jijé fait la connaissance de Lob (Jacques Loeb 1932-1990), qui lui soumet un scénario pour la prochaine aventure de
son cow-boy.
Cela donne « Jerry Spring contre K.K.K. », publiée dans Spirou de janvier à juin 1966, où il évoque sans ambiguïtés
le problème du racisme dans les États du Sud des États-Unis.
Lob lui fournira également le scénario d’un autre récit, « Le Duel », publié dans Spirou d’octobre 1966 à mars 1967.
On peut encore mentionner un essai commun avec une héroïne, « Herculena », dont Jijé réalise une ou deux planches.
Texte © jije.org
1966 - 70
1966 – 1970
Toujours en 1966, Jijé dessinera treize planches mettant en scène des vedettes de l’O.R.T.F. (la télévision publique
française).
La série « O Virginie » sera publiée de février à avril 1966 dans l’hebdomadaire Télé 7 Jours.
La série est interrompue en raison probablement des caricatures trop prononcées de personnalités bien en vue. Durant ce même printemps de 1966, Albert Uderzo (né en 1927), le dessinateur d’Astérix et des aventures de Tanguy et Laverdure informe le scénariste de cette dernière série, Jean-Michel Charlier, qu’il souhaite s’arrêter pour se concentrer uniquement sur les aventures du petit Gaulois. Charlier prend contact avec Joseph pour lui demander s’il ne connaîtrait pas un dessinateur susceptible de reprendre la série. Gillain lui propose de la dessiner lui-même. La première aventure, « Mission Spéciale » (publiée dans Pilote d’octobre 1966 à mai 1967), voit Uderzo passer le flambeau à Jijé. Il participe aux seize premières planches avant de laisser Jijé seul dès la dix-septième. Ce dernier, dans un premier temps, va copier Uderzo pour les deux premières histoires avant de transformer la physionomie de ses personnages en profitant du lancement de la série télévisée « Les Chevaliers du Ciel » mettant en scène Michel Tanguy et Ernest Laverdure sous les traits de Jacques Santi et Christian Marin, série télévisée qui comprendra 39 épisodes diffusés à partir d’octobre 1967.
Dans la foulée de « Mission Spéciale », Jijé entame « Les Anges Noirs » publiée dans Pilote de mai à octobre 1967.
Pendant ce temps, il assume également un intérim pour Victor Hubinon, malade, dans la série « Barbe Rouge »,
scénarisée par Jean-Michel Charlier.
Il réalisera les planches 18 à 26 du « Pirate sans Visage » publiées dans Pilote de mars à mai 1967.
Ne laissant aucun répit à Tanguy et Laverdure, Jijé et Charlier emmènent les deux pilotes dans le Pacifique
puis au Moyen-Orient.
« Destination Pacifique » sera publiée dans Pilote de novembre 1967 à avril 1968, suivie par
« Menace de Mort sur Tahiti », dans Pilote d’avril à octobre 1968.
Ce dernier récit sera publié en album sous le titre « Menace sur Mururoa » chez Dargaud en 1969.
« Lieutenant Double Bang » est publié dans Pilote de décembre 1968 à mai 1969, suivi de « Baroud sur le Désert »
publié de juillet à décembre 1969.
Infatigable, Jean-Michel Charlier fournit encore à Jijé des scénarii pour des récits complets de seize planches.
Ils seront publiés dans un trimestriel édité par Dargaud, le Pilote Pocket.
C’est ainsi que du n° 1 du 13 juin 1968 au n° 9 du 5 octobre 1970, le duo de pilotes français vivra encore neuf
aventures dessinées par Jijé.
Il faut également mentionner un roman de Jean-Michel Charlier, « L’Avion qui tuait ses Pilotes », publié dans la
collection La Bibliothèque Verte en 1971, dont Jijé réalise la couverture ainsi qu’une quarantaine d’illustrations.
Les aviateurs vont vivre une histoire très noire dans « Les Vampires attaquent la Nuit », publiée dans Pilote de mars
à août 1970, histoire qui connaîtra son dénouement dans « La Terreur vient du Ciel », parue dans Pilote de décembre
1970 à juin 1971.
Joseph devenu très populaire avec cette série sera sollicité par l’Armée de l’air française pour illustrer
leur calendrier des années 1969, 1970 et 1973.
Entre-temps, Gillain est approché par une agence qui travaille pour le compte du chanteur Johnny Halliday
(né en 1943).
Jijé dessine « Hud le Spécialiste », western qui sera publié dans l’hebdomadaire Johnny du 6 avril (n° 1) au 4 mai 1970
(n° 5) et dans le n° 6 du 1er juillet 1970.
À cette date, Jijé arrête sa collaboration. Cette publication, d’ailleurs, cessera de paraître peu de temps après.
Cette histoire était inspirée du film « Le Spécialiste » (1970), du réalisateur italien Sergio Corbucci, dont Johnny
était la vedette principale.
Texte © jije.org
1971 - 74
1971 – 1974
En 1971, Jijé reçoit une commande du journal La Voix du Nord basé à Lille.
Il s’agit d’illustrer des énigmes policières qui paraîtront dans les pages jeux du journal durant l’été.
« Les enquêtes du Commissaire Major » seront scénarisées par Jean-Paul Rouland et Claude Olivier.
La page de jeux sera éditée sous la supervision de Pierre Bellemare (né en 1929), animateur et producteur de nombreuses
émissions radiophoniques et télévisées en France.
Dans un premier temps, Jijé va dessiner 14 planches publiées entre le 15 juillet et le 14 août 1971, à raison d’une
énigme tous les deux jours, la solution se trouvant dans le journal du lendemain.
En 1972, on demande à Joseph de continuer la série, qui sera à nouveau publiée dans le cadre des jeux d’été.
Cela donne 14 nouvelles planches publiées entre le 14 juillet et le 13 août 1972.
Au vu du succès de ces énigmes, le journal propose aux concepteurs de continuer la série hors saison pour un rythme
hebdomadaire. Jijé réalise 37 planches, publiées entre le 27 octobre 1972 et le 13 juillet 1973.
La collaboration avec le journal s’arrête là, la série étant remplacée par « Les enquêtes du Commissaire Bourel »
illustrées par un autre dessinateur.
Durant cette époque, la production dessinée de Jijé est légèrement inférieure à celle de la décennie précédente,
car il est fréquemment sollicité en tous lieux.
On assiste à l’essor du phénomène des séances de dédicaces, organisées par les éditeurs sur des points de vente ou
dans des salons spécialisés.
Joseph Gillain va également produire plusieurs illustrations publicitaires ou des courts récits vantant des produits
divers (Manpower, Solo, Kodak, Gilette).
Il illustrera également quelques gags dans Pilote dont « French Connection » en mars 1972, « Qu’est devenu Spassky »
(3 planches) en octobre 1972, « Les Rois de la pédale » (4 planches) le même mois et « Le téléphone rouge »
en novembre 1972. Jijé va également réaliser plus de 250 dessins pour « Apprendre l’anglais par la bande dessinée »
(éd. Marabout 1972) écrit par Félix Packnadel.
Peu à peu, les aventures des Chevaliers du Ciel sont mises en veilleuse, car l’hebdomadaire Pilote devient mensuel,
Jean-Michel Charlier prenant d’ailleurs ses distances avec la publication en devenant directeur littéraire chez Dargaud
et trop occupé à réaliser une série de reportages pour la télévision (dont « Les Dossiers Noirs » et
« Les Grandes Enquêtes »).
Pendant ce temps, Joseph Gillain n’arrête pas de voyager.
Sa fille Dominique s’étant établie dans le Connecticut aux États-Unis en 1970, Joseph et Annie iront fréquemment
lui rendre visite. L’éditeur Dargaud organise également un voyage avec tous les auteurs de Pilote au Canada en 1972,
où il fait la connaissance de Benoît Patar, qui devient son ami.
L’année suivante, Jijé se rend au Nouveau-Mexique, pour assister au tournage de certaines scènes du film
« My Name is Nobody » réalisé par Tonino Valerii et Sergio Leone (ce dernier n’étant pas crédité pour la réalisation
mais présent durant tout le tournage en tant que producteur exécutif).
L’idée venait de Georges Dargaud qui souhaitait faire une nouvelle collection de bandes dessinées basées sur de
grands westerns. Cependant, devant la gourmandise financière de Sergio Leone, le projet est mis en veilleuse par
l’éditeur. Jijé aura quand même le temps de réaliser une dizaine de planches inédites.
Cet événement aura permis à Joseph de renouer contact avec Charles Dupuis, qui le convainc de reprendre le collier
dans Spirou avec un nouvel épisode de Jerry Spring, « L’Or de personne », publié du 6 juin au 7 novembre 1974.
Texte © jije.org
1975 - 80
1975 – 1980
Malgré son éloignement affairiste, Jean-Michel Charlier fournit encore à Jijé un scénario de Tanguy et Laverdure.
Ce sera « Un DC8 a disparu », publié en octobre et novembre 1973, dans Tintin l’Hebdoptimiste (tentative pour créer
un Tintin français édité par Dargaud de janvier 1973 à septembre 1975).
En 1974, Charlier quitte définitivement Dargaud, et devient, l’année suivante, directeur de la rédaction de la version
française de Tintin (Edi-Monde puis Le Lombard France), publication à laquelle il collaborera durant deux ans.
En 1977, un éditeur allemand lui propose de lancer un périodique bd pour toute l’Europe, Super As.
Charlier devient directeur de cet hebdomadaire à la vie relativement courte (février 1979 à octobre 1980).
Il fournit quelques scénarii à Jijé qui recommence, dans Super As, les histoires de Tanguy et Laverdure,
« La Mystérieuse Escadre Delta » étant publiée de février à avril 1979.
L’hebdomadaire reprend également les courtes histoires de Tanguy et Laverdure publiées dans Pilote Pocket.
Joseph dessinera également les vingt premières planches de « Opération Tonnerre », dont l’histoire ne sera pas
prépubliée suite à la disparition de son auteur.
Ce récit sera terminé par Patrick Serres qui dessinera encore les deux épisodes suivants.
L’autre collaboration de Charlier et Jijé dans Super As concerne la série « Barbe Rouge ».
Suite au décès de Victor Hubinon le 8 janvier 1979, le scénariste va se tourner vers Jijé pour continuer la série.
« Raid sur la Corne d’Or » sera publié de février à avril 1979, suivi par « L’île des Vaisseaux perdus » en octobre
et novembre 1979.
Jijé entamera le récit de l’épisode suivant « Les disparus du Faucon Noir », dont il dessinera les huit premières
planches, qui seront les dernières de sa très productive carrière.
L’histoire sera reprise par Gaty (Christian Catignol né en 1925) qui l’animera encore sur plusieurs épisodes.
Durant les dernières années de sa vie, Jijé adoptera un style caricatural qu’on retrouvera dans Spirou à plusieurs
reprises.
Tout d’abord dans Le Trombone Illustré, génial supplément encarté dans Spirou, animé par son rédacteur Yvan Delporte.
Jijé mettra en scène le mexicain Pancho dans six gags d’une planche, sous le nom de « Que Barbaridad ! »,
planches publiées de juin à septembre 1977.
Joseph fournira également deux planches d’un album collectif de la série Boule et Bill créée par Jean Roba (né en 1930).
Jijé participera à « Bill a disparu » en dessinant les planches quatre et cinq, succédant ainsi à Roba pour
la première et Franquin pour les deux suivantes.
Cette histoire sera publiée dans Spirou n°2173 du 6 décembre 1979.
Jijé dessinera encore deux épisodes de Jerry Spring dans Spirou, « La Fille du Canyon », de mars à août 1976, et
« Le Grand Calumet », de juin à octobre 1977.
Ces deux histoires inaugureront une nouvelle collection Jerry Spring chez Dupuis qui rééditera progressivement
les anciens albums.
« Le Grand Calumet » met en scène un baron suisse, Klaus von Rischönstein, qui n’est autre que le sosie de Claude de
Ribaupierre (Derib né en 1944) créateur de la série « Buddy Longway » et ami de Jijé.
Jijé mettra une dernière fois ses héros en scène dans une caricature publiée dans un Tintin spécial Western du 1er avril
1979, sous le titre « Le Baron von Richonstein chez les Empa-Pahutés ».
Quelques mois plus tard, Jijé proposera un scénario complet de Lucky Luke à Morris, mais ce dernier ne le retient pas.
Jijé avait encore comme projet de réaliser une biographie de Jeanne d’Arc, scénarisée par Benoît Patar.
Il souhaitait également s’installer définitivement au Connecticut.
Mais ce sera à proximité de son jardin de Champrosay, qu’il aura peint à de nombreuses reprises, qu’il vivra ses
derniers jours.
Il s’éteint à Versailles, des suites d’une longue maladie, le jeudi 19 juin 1980.
En 1975, Jijé est couronné du prix Saint-Michel pour l’ensemble de sa carrière et, en 1977, il reçoit le prestigieux
Grand Prix de la ville d’Angoulême, le plaçant dans le cercle très fermé des auteurs belges primés dans la ville
française (Franquin en 1975, Morris en 1993 et Schuiten en 2002).
Texte © jije.org
Oeuvres
Blondin &.
Introduction
Blondin et Cirage est une série de bande dessinée franco-belge créée en 1939 par Jijé dans le no 29 du journal
Petits Belges ; par la suite elle est publiée dans le journal Spirou entre 1947 et 1963.
Elle met en scène deux jeunes garçons, l'un blond et l'autre noir.
En 1947 Victor Hubinon anime la série le temps d'une histoire.
Synopsis
La série met en scène les aventures de deux enfants, Blondin et Cirage, le premier a la peau blanche et le second
la peau noire.
Les deux jeunes garçons effectuent de nombreux voyages et vivent des aventures fantastique ou policière au ton
mouvementé.
Historique
La série est publiée à partir de juillet 1939 dans le no 29 du journal belge catholique Petits Belges.
Le journal pour jeunes souhaite enrichir son contenu avec des bandes dessinées pour remplacer les anciennes façons
de raconter des histoires à base d'articles ou de feuilletons illustrés éducatifs.
Jijé abandonne son personnage de Jojo publié dans Le Croisé, un héros proche de Tintin, dont il a rapidement fait
le tour et qui lui fait prendre conscience de la limite des personnages solitaires.
Pour cette nouvelle histoire, il invente un duo composé d'un petit blanc, nommé Blondin, et un petit noir, nommé Cirage.
Choqué par le paternalisme colonial de Tintin au Congo, il fait de Blondin un petit malin qui croit tout savoir,
mais c'est Cirage qui tire le duo des problèmes et qui a le beau rôle.
Trois histoires paraissent entre 1939 et 1942, même si Cirage est absent de la troisième histoire, occupation nazie
de la Belgique oblige.
Par la suite, Jijé abandonne ses séries pour se consacrer à une ambitieuse biographie en bande dessinée de Don Bosco,
il cède gratuitement les droits de la série à la World's Press de Georges Troisfontaines qui confie la réalisation
d'une histoire à Victor Hubinon.
Cette histoire marque l'entrée de la série dans le journal Spirou à partir du no 502 publié en 19471.
Pendant ce temps Jijé part une année au Mexique puis aux États-Unis, un voyage qui va beaucoup lui servir par
la suite dans les histoires de Blondin et Cirage.
Quand il récupère la série, sa première histoire, en 1951, envois les héros au Mexique.
Quatre autres histoires vont suivre, mais Jijé a déjà une autre idée, créer un western pour Spirou, ainsi nait
Jerry Spring en 1954, qui va faire mettre Blondin et Cirage entre parenthèses après une dernière histoire qui se
termine en 1955 dans le no 881 de Spirou où va notamment apparaitre un Marsupilami goulu et idiot, parodie de celui
créé par André Franquin.
La série revient pour une ultime apparition dans le no 1339 du journal Spirou spécial Noël
avec une histoire complète de cinq planches intitulé Le merveilleux Noël de Blondin et Cirage dessiné dans un style
beaucoup plus épuré.
Prépublication
• Blondin et Cirage en Amérique 46 pages Jijé, Petits Belges Drapeau de la Belgique Belgique no 29 1939-
• Blondin et Cirage contre les gangsters 60 pages Jijé Petits Belges Drapeau de la Belgique Belgique no 28 1940- no 37 1941-
• Jeunes Ailes Jijé Petits Belges Drapeau de la Belgique Belgique
• Blondin et Cirage (Les Nouvelles aventures de Blondin et Cirage) 63 Victor Hubinon Victor Hubinon Spirou Drapeau de la Belgique Belgique no 502 1947-11-27 no 564 1949-02-03
• Blondin et Cirage au Mexique 64 pages, Jijé, journal Spirou, Drapeau de la Belgique Belgique no 665 1951-01-11 no 686 1951-06-07
• Le nègre blanc 44 pages, Henri Gillain, Jijé, journal Spirou, Drapeau de la Belgique Belgique no 687 1951-06-14 no 708 1951-11-08
• Kamiliola 48 pages, Jijé, journal Spirou, Drapeau de la Belgique Belgique no 723 1952-02-21 no 744 1952-07-17
• Silence! On tourne 43 pages, Jijé, journal Spirou, Drapeau de la Belgique Belgique no 798 1953-07-30 no 819 1953-12-24
• Blondin et Cirage découvrent les soucoupes volantes 64 pages, Jijé, Franquin, journal Spirou, Drapeau de la Belgique Belgique no 871 1954-12-23 no 881 1955-03-03
Un impresario, voulant acheter un marsupilami, envoie Blondin et Cirage en Afrique pour rencontrer le naturaliste
Labarbousse qui vient d'en capturer un, mais le Marsupilamus Africanus n'a pas de queue.
Blondin et Cirage vont ensuite au Tibet à la recherche de l'abominable Homme-des-Neiges où ils rencontrent des êtres
étranges qui voyagent en soucoupes volantes.
• Le merveilleux Noël de Blondin et Cirage 5 pages, Jijé, journal Spirou, Drapeau de la Belgique Belgique no 1339 1963-12-12 no 1339 1963-12-12
Personnages
Les deux héros sont un duo de jeunes garçons nommés Blondin et Cirage et qui résident ensemble et vivent apparemment
de manière indépendante, sans parents.
Blondin, est blanc, il est sérieux et tente de résoudre les problèmes avec son intelligence.
Cirage, est noir, il est farfelu et met de l'ambiance.
Il est en fait le véritable héros de la série puisque c'est lui qui résout les problèmes que rencontrent les deux héros.
Leur ami Pwa-kassé, fils du roi africain Trombonakoulis et prince héritier du peuple des Bikitililis, apparait
dans Le Nègre blanc, Silence, on tourne ! et Blondin et Cirage découvrent les Soucoupes volantes.
Leur amie Conchita, une jeune fille mexicaine, apparaît dans les albums Blondin et Cirage au Mexique et Silence,
on tourne !, et de plus, elle est mentionnée sur début dans Le Nègre blanc
Albums
La collection originale
Le premier album de la série parait en 1942 aux éditions Averbode et s'intitule Blondin et Cirage en Amérique.
La même année sort le deuxième album intitulé Blondin et Cirage contre les gangsters.
Le troisième album intitulé Jeunes Ailes sort en 1946.
Ces trois premiers albums sont en noir et blanc.
À partir du quatrième album la série passe aux éditions Dupuis, il s'intitule Les Nouvelles Aventures
de Blondin et Cirage et est réalisé par Victor Hubinon en 1951, cet album est particulièrement rare puisqu'un incendie
a détruit les films de l'album.
Jijé récupère la série à partir du cinquième album sortie l'année suivante qui s'intitule Blondin et Cirage au Mexique.
Le sixième album sort la même année et s'intitule Le Nègre blanc.
En 1954 sort le septième album intitulé Kamiliola et le huitième album intitulé Silence, on tourne !.
Le dixième et dernier album sort en 1956 et s'intitule Les Soucoupes volantes.
Réédition
Entre 1973 et 1977 les Éditions Michel Deligne réédite trois albums, le deuxième, le quatrième et le cinquième.
En 1980, les éditions Yann Rudler réédite le troisième album avec une couverture d'Yves Chaland.
Entre 1984 et 1985 les éditions Magic Strip réédite le troisième album et le premier album avec des couvertures
d'Yves Chaland11. Les éditions Dupuis vont publier entre 1991 et 2004 l'intégrale des histoires de Jijé dont Blondin
et Cirage publiée dans les trois premiers tomes.
Revues
La série est publiée pour la première fois dans le no 29 du 16 juillet 1939 du journal catholique Petits Belges avec
l'histoire à suivre Blondin et Cirage en Amérique.
La publication de cette histoire se termine le 29 septembre 1940.
L'histoire à suivre Blondin et Cirage contre les gangsters est publiée du 27 octobre 1940 au 14 septembre 1941
et Jeunes Ailes du 12 octobre 1941 au 13 septembre 1942.
En 1947 la série rejoint le journal Spirou et Victor Hubinon récupère la série le temps d'une histoire à suivre
intitulée simplement Blondin et Cirage publiée du no 502 au no 564.
Jijé récupère la série et publie en 1951 les histoires à suivre Blondin et Cirage au Mexique du no 665 au no 686,
ainsi que Le nègre blanc du no 687 au no 708.
L'année suivante est publiée du no 723 au no 744 l'histoire à suivre intitulée Kamiliola.
En 1953, est publiée l'histoire à suivre Silence on tourne ! du no 798 au no 819, puis l'année suivante la dernière
histoire à suivre de la série intitulée Soucoupes volantes publiée du no 871 au no 881.
La série fait une ultime apparition en 1963 avec l'histoire complète de cinq planches intitulée Le merveilleux Noël
de Blondin et Cirage publiée dans le no 1339 spécial Noël
Texte © Wikipédia
Valhardi
Introduction
Les Aventures de Jean Valhardi est une série de bande dessinée franco-belge créée en 1941 par Jean Doisy au scénario et
Jijé au dessin dans le no 40/41 du journal Spirou.
Elle met en scène un enquêteur en assurances dénommé Jean Valhardi qui parcourt le monde pour ses enquêtes.
Le dessin va par la suite être repris par Eddy Paape, puis par René Follet, alors qu'au scénario vont se succéder Eddy Paape,
Yvan Delporte, Jean-Michel Charlier, Philip, André-Paul Duchâteau et Jacques Stoquart.
Synopsis
La série raconte les aventures d'un enquêteur en assurances, nommé Jean Valhardi, à travers le monde, allant de sa Belgique
natale aux pays les plus exotiques.
Par la suite son métier va peu à peu s'effacer au profit de celui d'un aventurier pur et dur.
Historique
La série est créée par Jijé et Jean Doisy, alors rédacteur en chef de Spirou, et paraît pour la première fois en 1941
dans le no 40/41 du journal Spirou, avec l'histoire à suivre intitulée Valhardi détective.
La guerre va compliquer la publication de la série dans Spirou , et pourtant Jean Valhardi figurera au sommaire de la plupart
des numéros du journal, lorsqu'ils arrivent à paraître.
Après la guerre, Jijé part pour les États-Unis et confie toutes ses séries à des jeunes qu'il a formés.
Jean Valhardi est alors reprise par le dessinateur Eddy Paape.
À la fin des années 1940 et au début des années 1950, Yvan Delporte et Jean-Michel Charlier succèdent à Jean Doisy et
Eddy Paape.
En 1956, Jijé reprend le dessin de la série, mais toujours en s'aidant de scénaristes.
Dans les années 1960 il est assisté de Guy Mouminoux au scénario et au dessin.
Après une longue absence, la série fait son retour dans les années 1980 pour quelques histoires dessinées par René Follet
et scénarisées par André-Paul Duchâteau, puis par Jacques Stoquart.
Personnages
Le personnage principal de la série est Jean Valhardi, enquêteur en assurances.
Il est dans la ligne des héros de bande dessinée qui ne connaissent pas la peur et qui sont beaux, forts et droits.
Son premier faire-valoir sera l'adolescent Jacquot.
Durant les années Charlier-Paape1, Arsène, un homme corpulent, craintif et fanfaron, prendra la place de Jacquot, puis,
au début de l'épisode «Valhardi contre le soleil noir», Gégène, un jeune homme extravagant,
deviendra le nouveau compère de Jean Valhardi et ne le quittera plus jusqu'au «Duel des idoles»,
passant peu à peu du statut de faire-valoir à celui de vedette à part entière de la série.
Dans les dernières histoires, dessinées par René Follet dans les années 80, Valhardi redeviendra un héros solitaire.
Jugement critique
À propos de la période 1956-1961 des aventures de Valhardi, le dessinateur Serge Clerc déclare :
Le dessin de Jijé est fabuleux, avec ses pleins et ses déliés, son fouetté, sa sensualité, ses premiers plans déments
au trait noir. La nuque forte de Valhardi est incroyable. Je m’en suis directement inspiré pour mon personnage de Phil Perfect.
Ses plis de vêtements sont une tuerie ! Quand on fait un pli de pantalon, il ne faut pas rater son coup, il doit passer
derrière et ressortir parfaitement.
Le dessinateur Yves Chaland écrivit dans Métal hurlant (n° 54, août 1980), à propos d'une réédition de Valhardi
contre le Soleil Noir :
Lecteur, relis Soleil Noir et tu sentiras, à travers les arabesques vivantes et imprévisibles de son pinceau,
la présence invisible et rassurante de Jijé.
Publication
Revues
La série est publiée pour la première fois en 1941 dans le no 40/41 (à l'époque la numérotation reprenait à zéro chaque début
d'année) du journal Spirou avec l'histoire à suivre intitulée Valhardi détective.
Avec les problèmes de publication dus à la guerre, la publication ne va prendre fin qu'en 1943 dans le no 35/43.
Durant cette période de publication compliquée, le journal sort en 1943 un gros volume intitulé Almanach 44 qui comprend
un récit complet de la série.
En 1944, est publiée la suite de l'histoire intitulée toujours Valhardi détective du no 1/44 au no 428
(la remise à zéro de la publication a été arrêtée au début de l'année 1946). Durant cette période de deux ans,
la série fait pour la première fois la couverture du journal dans le no 13/44. En 1946, les publications deviennent moins
compliqués, l'histoire à suivre Les Rubens, dessinée par Eddy Paape qui succède à Jijé, est publiée du no 429 au no 488.
La même année est publiée une histoire complète intitulée Sur le rail dans l'Almanach 47.
L'année suivante est publiée l'histoire à suivre Valhardi et Jacquot détectives, du seul Eddy Paape, du no 489 au no 574.
La série fait son retour en 1949 avec deux histoire publiées au cours de l'année, la première du no 575 au no 600 est
intitulée Le roc du diable et la seconde A la poursuite de Max Clair, scénarisé par Yvan Delporte, est publiée du no 601 au
no 612.
L'année suivante est publiée l'histoire à suivre Chez les êtres de la forêt du no 613 au no 671.
L'histoire à suivre Jean Valhardi : le monstre de Malicorne, scénarisé par Jean-Michel Charlier, est publiée en 1951 du
no 704 au no 745. Il s'agit déjà d'une histoire d'intérêts pétroliers conduisant au crime, comme au même moment Buck Danny
avec Les Trafiquants de la mer rouge et Les Pirates du désert.
L'année suivante, est publiée du no 752 au no 797, l'histoire à suivre intitulée Le rayon super-gamma. Trois fois, la série
fait la "couverture" (en fait, le quart de la première page portant le bandeau "Spirou") du journal. En 1953, est publiée
du no 798 au no 840 le tome 2 de l'histoire, nommé La machine à conquérir le monde.
La série ne fait son retour qu'en 1956 avec l'histoire à suivre intitulée Valhardi contre le Soleil Noir, publiée du no 967,
dont elle fait aussi la couverture, au no 988.
L'année suivante, deux histoires à suivre sont publiées, la première étant Le gang du diamant, du no 989 au no 1012,
et la seconde L’affaire Barnes, du no 1015 au no 1035. Jijé s'adjoint l'aide de son frère Philip l'année suivante
pour l'histoire à suivre intitulée Le mauvais œil publiée du no 1043 au no 1063, elle fait aussi la couverture du no 1053.
Jijé va assurer seul le scénario et le dessin de la série à partir de l'histoire à suivre Le secret de Neptune publiée en
1959 du no 1116 au no 1137. Deux ans plus tard est publiée l'histoire à suivre Rendez–vous sur le Yukon du no 1212 au no 1251
et fait la couverture du no 1241.
L'année 1963, voit, sur scénario de Guy Mouminoux, la publication de l'histoire à suivre intitulée Le retour de Jean Valhardi
du no 1312 au no 1333, pour l'occasion elle fait la couverture des numéros 1312 et 1326.
Même équipe d'auteur pour l'histoire à suivre publiée l'année suivante du no 1344 au no 1365 et intitulée Le grand rush.
Elle fait aussi la couverture du journal lors des numéros 1344 et 1360.
L'année suivante est publiée l'histoire à suivre Le duel des idoles du no 1399, dont elle fait aussi la couverture,
au no 1420. La série va disparaitre du journal pendant un long moment avant de réapparaitre en 1981, avec René Follet
au dessin et André-Paul Duchâteau, avec la publication de l'histoire intitulée Dossier X dans les numéros 2249, dont
elle fait aussi la couverture, et 2250.
Le retour continue l'année suivante avec cette fois une histoire à suivre intitulée Les naufrageurs aux yeux vides publiée
du no 2324, dont elle fait aussi la couverture, au no 2335.
Ultime apparition dans Spirou en 1984 avec l'histoire à suivre intitulée Un gosse à abattre publiée du no 2420, dont elle
fait aussi la couverture, au no 2423 sur scénario de Jacques Stoquart.
Albums
La collection originale
Jean Valhardi détective : par Jijé, premier album de la série, sort en 1943 aux éditions Dupuis
Valhardi toujours par Jijé, sort en 1951 et contient trois histoires.
Les trois albums suivants ont été dessinés par Eddy Paape et scénarisés par Jean-Michel Charlier :
Le Château maudit sort en 1953
Le Rayon super-gamma sort en 1954
La Machine à conquérir le monde sort en 1956.
Jijé reprend le dessin et le scénario à partir du sixième album :
Valhardi contre le Soleil Noir sortie en 1958
Le Gang du diamant en 1958, scénario de Jean-Michel Charlier sauf les dernières planches
L'Affaire Barnes sort en 1959
Jijé se fait aider par son fils Philip pour les trois suivants :
Le Mauvais Œil paru en 1960 (publié en série dans Spirou en 1958),
Le Secret de Neptune sorti en 1961
Rendez-vous sur le Yukon en 1963.
En 1965, sortent deux albums de Jijé :
Le Retour de Valhardi
Le Grand Rush
Après une longue interruption, la série est réimprimée, sous forme d'albums cartonnés, dans les années 1980.
Pour l'occasion sort le quatorzième album,
Le naufrageur aux yeux vides, en 1984 sur dessin de René Follet et scénario de André-Paul Duchâteau,
Le quinzième, intitulé
Le duel des idoles, en 1986, est une histoire de Jijé et Guy Mouminoux qui avait été publiée dans Spirou en 1965,
le seizième, intitulé Un gosse à abattre, de René Follet et André-Paul Duchâteau, sort la même année.
Enfin le dix-septième et dernier album, Jean Valhardi et les êtres de la forêt, paru l'année suivante, est une histoire
de 1950 d'Eddy Paape et Yvan Delporte.
Réédition
En 1975, les Éditions Michel Deligne sortent deux albums en noir et blanc reprenant les histoires d'Eddy Paape publiées
entre 1946 et 1951.
Ils s'intitulent Rétrospective Jean Valhardi, tome 1 et Rétrospective Jean Valhardi, tome 2.
Entre fin 1943 et début 1944, est sorti un petit album intitulé L'étrange réveillon de Jean Valhardi, contenant un roman
de Jean Doisy illustré par Jijé.
Dans les années 1990, paraît aux éditions Dupuis une collection ayant pour but de reprendre l'intégralité des bandes dessinées
de Jijé. Elle est intitulée Tout Jijé.
Jean Valhardi y est édité dans les volumes 5 à 12 et 15.
Enfin, au sein de sa collection Patrimoine, Dupuis a entrepris de rééditer la série dans l'ordre chronologique.
Un premier tome est sorti en février 2015.
Celui-ci contient les premières aventures des deux premiers tomes de la série sous leur format d'origine [?].
Pirate
En 1980, les éditions Super-Gamma sortent un album pirate de l'histoire Le duel des idoles, jusqu'ici inédite en album.
Texte © Wikipédia
Spring
Introduction
Jerry Spring est une série de bande dessinée franco-belge créée en 1954 par Jijé (Joseph Gillain) dans le no 829 du journal Spirou.
Elle met en scène Jerry Spring, un cow-boy de l'Ouest américain, qui est fréquemment nommé US-marshall par le gouvernement.
Jijé a parfois fait appel à un scénariste : Maurice Rosy, René Goscinny, Jean Acquaviva, Jacques Lob, Daniel Dubois
(pour un synopsis), et Philip.
Après le décès de Jijé, le dessin est repris par Franz, le temps d'une histoire, sur un scénario de Festin,
alias José-Louis Bocquet.
Résumé
La série est un western qui se déroule dans l'Ouest américain. Jerry Spring affronte toute une série de « méchants » : bandits, trafiquants, Indiens en révolte et renégats de tout poil. Les histoires sont toujours fortement teintées d'humanisme et de bons sentiments. Le héros est loyal, courageux, imperméable à la haine, ignorant l'avidité. Il n'hésite pas à prendre parti pour les plus opprimés comme les Indiens ou les Noirs et à payer de sa personne. Comme tout héros de western, il est expert dans l'utilisation des armes à feu (même s'il ne s'en sert jamais pour tuer) et opère aisément au sein de la nature, que ce soit dans les déserts du sud-ouest ou les paysages enneigés des montagnes Rocheuses et du Grand Nord. Il sait suivre une piste, survivre en autonomie dans les pires conditions, communiquer avec les tribus indiennes.
La série se caractérise par un réalisme certain, bien servi par le talent de Jijé pour dessiner les paysages sauvages de l'Ouest, les chevaux, les Indiens. Les histoires ont souvent pour cadre les états désertiques du sud-ouest américain, ou même le nord du Mexique, et l'on sent l'intérêt de l'auteur pour cette culture dans sa manière d'évoquer les pueblos mexicains écrasés de chaleur, les fiestas et une certaine nonchalance résignée. Le personnage de Pancho, l'ami fidèle de Jerry, est à ce titre très caractéristique1.
Historique
Jijé crée Jerry Spring en 1954 dans le no 829 du journal Spirou, à la demande de Paul Dupuis, qui souhaite depuis longtemps une série western pour le magazine. La série est publiée régulièrement dans Spirou et les scénaristes vont se succéder. Maurice Rosy, René Goscinny, Jean Acquaviva, Jacques Lob, Dubois, Philip et Jean Giraud vont aider Jijé. À partir de 1955 la série est publiée en albums par les éditions Dupuis. Après la mort de Jijé, la série est reprise en 1990 pour un ultime épisode par Franz au dessin et Festin au scénario1.
Personnages
Jerry Spring est le principal héros de la série. C'est un jeune cow-boy, courageux, expert au maniement des armes à feu et possédant un cheval à la robe rouge nommé Ruby, qui n'accepte aucun autre cavalier que lui. Son père, le juge de paix William Spring, a été assassiné par les Apaches dans des conditions mal éclaircies. Jerry Spring n'hésite jamais à payer de sa personne pour défendre les opprimés, tout en restant moralement irréprochable (il ne tue jamais). Au fil des épisodes, il apparait tour à tour comme un shérif-adjoint, un envoyé spécial d'un grand journal new-yorkais, puis un marshal fédéral des États-Unis (US Deputy Marshal).
Dès les premières cases du premier épisode, il rencontre celui qui va devenir son ami inséparable, Pancho, dit "El Panchito" ou "El Gordito", un Mexicain rondouillard qui aime la sieste, la tequila et les jeunes señoritas 2, mais qui peut aussi s'avérer à l'occasion un redoutable combattant. On découvrira petit à petit un personnage plus complexe qu'il n'en a l'air : métis d'indien Navajo, frère de sang d'un chef de tribu, pisteur expérimenté, disposant d'un réseau de connaissances qui s'étend sur tout l'état de Sonora...
Les autres personnages récurrents sont assez rares, et ils n'apparaissent que dans très peu d'épisodes : Pat McCoy, le vieux shérif de Cochise county, Une-Seule-Flèche, le guerrier Apache, James Elliott, personnage à la fonction mal définie qui aide et protège Jerry à plusieurs reprises.
Publication
Albums
La collection originale
1955 : Golden Creek aux éditions Dupuis, comme les suivants
1955 : Yucca Ranch (scénario de Maurice Rosy3).
1956 : Lune d'argent.
1957 : Trafic d'armes
1957 : La Passe des Indiens
1958 : La Piste du Grand Nord (scénario de René Goscinny pour l'épisode l'Or du vieux Lender.)
1959 : Le Ranch de la malchance
1959 : Les Trois Barbus de Sonoyta (scénario de Jean Acquaviva)
1960 : Fort Red Stone (scénario de Philip, le fils de Jijé)
1962 : Le Maître de la Sierra (scénario de Philip)
1962 : La Route de Coronado (scénario de Philip)
1964 : El Zopilote (scénario de Philip)
1964 : Pancho hors-la-loi
1965 : Les Broncos du Montana (scénario de Philip)
1965 : Mon ami Red (scénario de Philip et Dubois)
1977 : La Fille du canyon (scénario de Philip)
1978 : Le Grand Calumet (scénario de Philip)
1984 : Le Duel (scénario de Jacques Lob)
1985 : Les Vengeurs du Sonora
1986 : Jerry contre K.K.K. (scénario de Jacques Lob)
1987 : L'Or de personne (scénario de Philip)
1990 : Colère apache aux éditions Alpen-Publishers (scénario de Festin et dessin de Franz4.)
Réédition
Entre 1974 et 1975, les éditions Dupuis sortent quatre albums en noir et blanc dans une collection intitulée Collection
spéciale grand format.
Il s'agit d'albums contenant les premières histoires de la série et des inédits qui seront publiées plus tard en couleur
dans les années 1980.
Dans les années 1990, est éditée aux éditions Dupuis une collection qui reprend l'intégralité des bandes dessinées de Jijé
intitulée Tout Jijé, Jerry Spring est édité dans les volumes numéros 2 à 13.
L'intégrale Jerry Spring fait l'objet d'une réédition en cinq volumes par les éditions Dupuis entre 2010 et 2012
(noir et blanc).
Revues
La série est publiée pour la première fois, en 1954, dans le journal Spirou no 829 jusqu'au no 844 avec l'histoire
à suivre simplement appelée Jerry Spring.
L'histoire à suivre suivante s'intitule Le splendide cavalier et est publiée la même année du no 850 au no 867 sur
scénario de Maurice Rosy.
L'année suivante sont publiées trois histoires à suivre, la première du no 879 au no 897 s'intitule Le visage pâle,
la seconde du no 899 au no 919 s'intitule La révolution mexicaine et le troisième du no 922 au no 943 s'intitule
La Passe des Indiens.
Trois histoires aussi l'année suivante, la première La Piste du Grand Nord est publiée du no 944 au no 955, la deuxième
L’or du vieux Lender, sur scénario de René Goscinny, est publiée du no 956 au no 965 et la troisième Le Ranch de
la malchance est publiée du no 973 au no 980.
Même nombre d'histoires à suivre publiées en 1957, avec Enquête à San Juan du no 981 au no 991, Le testament de l’oncle Tom
du no 992 au no 995 et Les Trois Barbus de Sonoyta, sur scénario de Jean Acquaviva, du no 1012 au no 1032.
L'année suivante n'est publiée qu'une seule histoire à suivre intitulée Fort Red Stone, sur scénario de son frère Philip,
du no 1069 au no 1090, elle fait pour la première fois la couverture du journal dans les numéros 1069 et 1080.
En 1960, est publiée l'histoire à suivre Le Maître de la Sierra, toujours sur scénario de Philip, du no 1138 au no 1168
et fait la couverture du no 1156.
L'année suivante voit la publication du no 1192 au no 1213 de l'histoire à suivre La route de Coronado, sur scénario
de Philip et Jean Giraud.
Jijé réassure seul le scénario de la série dès l'histoire suivante publiée en 1962 du no 1252 au no 1273 et intitulée
El Zopilote, elle fait aussi la couverture du no 1257.
Deux histoires sont publiées pour l'année 1963, la première s'intitule Pancho hors la loi du no 1290, dont elle fait aussi
la couverture ainsi que du no 1302, jusqu'au no 1311 et la deuxième s'intitule Les Broncos du Montana du no 1322 au no 1343
et fait la couverture des numéros 1322 et 1332.
Même rythme de parution l'année suivante avec comme première histoire à suivre Mon ami Red Lover du no 1365 au no 1377
et la deuxième, sur scénario de Dubois, Le loup solitaire du no 1382 au no 1390.
Durant cette année elle fit la couverture des numéros 1365 et 1375.
Les Vengeurs du Sonora est la seule histoire à suivre publiée en 1965 en bande dessinée du no 1417, dont elle fait
la couverture ainsi que du no 1427, jusqu'au no 1438.
En 1966, est publiée, sur scénario de Jacques Lob, l'histoire à suivre intitulée Jerry contre K.K.K. du no 1447 au no 1468
et l'histoire à suivre intitulée Le Duel du no 1487, dont elle fait la couverture ainsi que du no 1505 jusqu'au no 1508.
La série va disparaitre de Spirou pendant plusieurs années avant de revenir en 1975 avec l'histoire à suivre intitulée
L'Or de personne publiée du no 1886 au no 1908.
Avant cela, la série avait fait la couverture du no 1886 pour annoncer son retour.
L'année suivante est publiée l'histoire à suivre La Fille du canyon du no 1980, dont elle fait aussi la couverture,
au no 1999.
L'ultime apparition de la série dans le journal a lieu en 1977 avec l'histoire à suivre Le Grand Calumet publiée
du no 2043 au no 20612.
Influence
La série va influencer la plupart des bandes dessinées de western comme Blueberry de Jean Giraud, ce dernier va assister
Jijé à l'occasion de l'album no 11, mais aussi Buddy Longway de Derib et Comanche d'Hermann et Greg.
Texte © Wikipédia
Tanguy &.
Introduction
Les Aventures de Tanguy et Laverdure est d'abord une série de bande dessinée créée par Jean-Michel Charlier (scénariste)
et Albert Uderzo (dessinateur), parue dans le journal Pilote en 1959 puis publiée ensuite en 30 albums avec divers
dessinateurs depuis 1961, parmi lesquels jijé qui succède à Uderzo au 9ème album.
Il existe des traductions d'albums de cette série en néerlandais, allemand, danois, suédois, indonésien, anglais, espagnol,
portugais et serbo-croate.
Il s'agissait à l'origine d'offrir aux lecteurs de Pilote une série concurrente de Buck Danny (dans le Journal de Spirou)
et de Dan Cooper (dans le Journal Tintin).
Beaucoup d'épisodes du début de la série font état d'une vente prospective à un pays étranger de chasseurs Mirage III,
avec des tentatives de sabotage afin de faire avorter la vente au profit d'un concurrent.
Histoire
Michel Tanguy et Ernest Laverdure sont deux amis inséparables avec des personnalités totalement opposées.
Si Tanguy est sérieux, honnête et dévoué, Laverdure est quant à lui excentrique, gaffeur et maladroit.
Toutefois, Laverdure s'avère être un bon coéquipier dans les situations difficiles. En effet, ils sont habitués aux
missions dangereuses...
En quittant l'École de l'Air de Salon-de-Provence, ils sont envoyés au Maroc à la base aérienne 708 Meknès pour améliorer
leurs connaissances (en fait pour se spécialiser dans la chasse, puisque l'école de chasse de l'armée de l'air s'y trouvait
alors établie, et formait ses futurs pilotes de chasse sur T-33).
Tout juste arrivés, ils doivent partir à la recherche d'une ogive contenant des informations confidentielles.
Plus tard, Tanguy et Laverdure retournent en France où ils pilotent le Super Mystère.
Ils rejoignent rapidement l'escadrille des Cigognes où ils pilotent le Mirage III.
Albums
1 L'École des Aigles, Dargaud, collection « Pilote », 1961
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Albert Uderzo
2 Pour l'honneur des cocardes, Dargaud, collection « Pilote », 1962
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Albert Uderzo
3 Danger dans le ciel, Dargaud, collection « Pilote », 1963
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Albert Uderzo
4 Escadrille des Cigognes, Dargaud, collection « Pilote », 1964
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Albert Uderzo
5 Mirage sur l'Orient, Dargaud, collection « Pilote », 1965
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Albert Uderzo
6 Canon bleu ne répond plus, Dargaud, 1966
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Albert Uderzo
7 Cap Zéro, Dargaud, 1967
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Albert Uderzo
8 Pirates du ciel, Dargaud, 1967
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Albert Uderzo, Marcel Uderzo et Jean Giraud
9 Les Anges noirs, Dargaud, 1968
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Jijé
10 Mission spéciale, Dargaud 1968
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Jijé ; couverture : Yves Thos
11 Destination Pacifique, Dargaud, 1969
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Jijé, Daniel Chauvin
12 Menace sur Mururoa, Dargaud, 1969
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Jijé, Daniel Chauvin
13 Lieutenant Double Bang, Dargaud, 1970
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Jijé, Daniel Chauvin
14 Baroud sur le désert, Dargaud, 1970
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Jijé, Daniel Chauvin
15 Les vampires attaquent la nuit, Dargaud, 1971
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Jijé, Daniel Chauvin
16 La terreur vient du ciel, Dargaud, 1971
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Jijé, Daniel Chauvin
17 Mission « dernière chance », Dargaud, 1972
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Jijé
18 Un DC.8 a disparu, Dargaud, 1973
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Jijé, Patrice Serres
19 La Mystérieuse Escadre Delta, Fleurus, 1979
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Jijé
20 Opération Tonnerre, Novedi, 1981
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Jijé, Patrice Serres
21 Premières Missions, Hachette, 1981
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Jijé, Daniel Chauvin
22 Station Brouillard, Hachette, 1982
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Jijé, Daniel Chauvin
23 Plan de vol pour l'enfer, Hachette, 1982
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Patrice Serres
24 L'Espion venu du ciel, Novedi, 1984
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Patrice Serres
25 Survol interdit, Novedi, 1988
Scénario : Jean-Michel Charlier - Dessin : Al Coutelis
26 Prisonniers des Serbes, Dargaud, 2002
Scénario : Jean-Claude Laidin - Dessin : Yvan Fernandez - Couleurs : Jocelyne Charrance
27 Opération opium, Dargaud, 2005
Scénario : Jean-Claude Laidin - Dessin : Renaud Garreta - Couleurs : Jocelyne Charrance
28 Le vol 501, Dargaud, 2012
Scénario : Jean-Claude Laidin - Dessin : Yvan Fernandez
29 Taïaut sur bandits!, Dargaud, 2015
Scénario : Jean-Claude Laidin - Dessin : Frédéric Toublanc, Julien Lepelletier, Sébastien Philippe - Couleurs : Sylvaine Scomazzon
30 Rencontre de trois types, Dargaud, 2017
Scénario : Jean-Claude Laidin - Dessin : Yvan Fernandez
31 Diamants de sable, Dargaud, 2018
Scénario : Patrice Buendia, Frédéric Zumbiehl - Dessin : Sébastien Philippe
32 Le sabre du désert, Dargaud, 2018
Scénario : Frédéric Zumbiehl, Patrice Buendia - Dessin : Sébastien Philippe
33 Retour aux Cigognes, Dargaud, 2019
Scénario : Patrice Buendia, Frédéric Zumbiehl - Dessin : Sébastien Philippe
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Spirou
Introduction
Par deux fois, du fait de la guerre, Jijé succédera à Rob-Vel, pour finir par le transmettre à Franquin.
Jijé à apporté, aux aventures de Spirou, excentricité, surréalisme, et voyage. Il sera créé le personnage
de Fantasio, figure de l'audace et la fantaisie, qui produit l'histoire pour ces raisons.
Le graphisme de Spirou par Jijé sera marquant pour le style atome de la Marcinelle.
Les origines : Rob-Vel puis Jijé (années 1940)
En 1938, l'éditeur Jean Dupuis, après avoir édité plusieurs publications dont L’Ami du foyer, Le Roman et le fameux
Moustique (qui s'est appelé Télémoustique pendant plusieurs dizaines d'années), crée Le Journal de Spirou.
Il engage le dessinateur Robert Velter, dit « Rob-Vel », pour animer le personnage titre du journal. Rob-Vel
reprend un protagoniste qu'il a déjà utilisé épisodiquement pour des affiches de publicité, un jeune groom aux
cheveux roux, et le met en scène dans ce rôle au Moustic Hotel
(référence au journal Moustique, également publié par Dupuis).
Rob-Vel est aidé dans sa tâche par sa femme Blanche Dumoulin, qui écrit les scénarios de la bande dessinée,
et par le peintre Luc Lafnet, qui l'assiste sur diverses séries. Une incertitude demeure quant au rôle exact
tenu par Lafnet dans la création du personnage de Spirou :
il est possible que la toute première planche soit en réalité l'œuvre de Lafnet, auquel Rob-Vel, pris par ses
autres séries, aurait délégué la tâche. Le dessinateur qui est représenté donnant vie à Spirou ressemble en effet
à Lafnet et non à Rob-Vel.
Il est également possible que Rob-Vel et Luc Lafnet se soient partagé la réalisation de la planche, Rob-Vel dessinant
le personnage de Spirou et Lafnet les autres personnages.
Ce point demeure obscur, les archives de Luc Lafnet, décédé prématurément en 1939, ayant disparu.
Le nom Spirou signifie à la fois « écureuil » et « facétieux » en wallon et cela le caractérise bien au début,
lorsqu'il joue des tours au personnel de l'hôtel. Le 8 juin 1939, il rencontre dans un épisode intitulé
L’Héritage de Bill Money un véritable écureuil nommé Spip qui ne le quitte plus.
Les premières histoires de la série sont des gags en une planche, centrés sur le travail de Spirou au Moustic Hotel.
S'ensuivent des aventures plus longues, aux péripéties volontiers surréalistes ou fantastiques :
Rob-Vel fait de son héros un globe-trotter, et l'envoie aux quatre coins du monde, puis dans l'espace. De cette période,
très différente du Spirou contemporain, le personnage ne conserve ensuite que son costume caractéristique et
l'écureuil Spip.
Toutefois, son costume disparaîtra progressivement au profit de tenues plus discrètes au cours de l'évolution
de la série, tout en gardant la couleur rouge emblématique.
La Seconde Guerre mondiale déclarée, Rob-Vel est mobilisé :
la série est alors poursuivie par Blanche Dumoulin, aidée par le dessinateur Van Straelen.
Rob-Vel est fait prisonnier par les Allemands en 1940 ; Spirou est alors repris par Joseph Gillain, dit « Jijé »,
l'un des principaux dessinateurs du journal.
Libéré en 1941, Rob-Vel reprend sa série.
En 1943, le Journal de Spirou est interdit de publication par les Allemands.
Rob-Vel vend alors les droits du personnage Spirou aux éditions Dupuis.
C'est à Jijé qu'est de nouveau confié le dessin de Spirou, tandis que le journal paraît clandestinement en Belgique
occupée.
Le rachat de Spirou par Dupuis fait de cette série une exception dans le paysage de la bande dessinée franco-belge,
où les séries tendent généralement à appartenir à leurs auteurs d'origine.
En 1944, afin de contrebalancer le côté trop lisse de Spirou, Jijé crée à la demande de Jean Doisy, alors rédacteur
en chef du journal, le personnage de Fantasio, qui apporte avec ses costumes bizarroïdes
(il finit par adopter la mode zazou pendant les années 1940) et ses gaffes une touche de loufoquerie à la série.
Le nom de Fantasio vient d'un pseudonyme utilisé par Jean Doisy pour signer l'une des nombreuses rubriques dans
le journal.
On remarquera la ressemblance du Fantasio des débuts avec Dagobert (Dagwood Bumstead, en anglais),
le héros américain masculin de la série Blondie. Fantasio devient le meilleur ami de Spirou et l'accompagnera partout.
Au milieu de l'épisode La Maison préfabriquée (1946), Jijé passe la main à l'un de ses élèves les plus prometteurs,
le jeune André Franquin, qu'il a déjà testé dans l'épisode Le Tank.
Jijé réalisera encore deux courtes histoires avant de définitivement laisser Franquin dessiner le personnage.
Dans une autre de ses séries, Blondin et Cirage, dans l'aventure Blondin et Cirage découvrent les soucoupes volantes
(1954), Spirou, le Comte de Champignac et le Marsupilami feront une courte apparition mais seront dessinés par
Franquin.
Histoire complète de Spirou chez Franquin ===>
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Bibliographies
Bibliographie
• Comment on devient créateur de bandes dessinées, Franquin et Gillain répondent aux questions de Philippe Vandooren, collection Réussir, Marabout, 1969
• Alain Van Passen, Survol d'une carrière : Jijé dans les journaux belges, in Spécial Jijé, RTP 33, 1975, p. 3-13.
• André Leborgne, Joseph Gillain et l'Afrique, in Spécial Jijé, RTP 33, 1975, p. 14-15.
• André Leborgne, Joseph Gillain et le Western, in Spécial Jijé, RTP 33, 1975, p. 16-20.
• Jean-Maurice Dehousse, Jacques Hansenne, André Leborgne, De Gillain à Jijé (1914-1949) (interview), in Spécial Jijé, RTP 33, 1975, p. 21-36.
• André Leborgne, Jijé et l'aviation française, in Spécial Jijé, RTP 33, 1975, p. 37-39.
• Alain Van Passen, Bibliographie générale : les œuvres de Jijé, in Spécial Jijé, RTP 33, 1975, p. 42-56.
• Les Cahiers de la bande dessinée no 39, 1979.
• Spirou no 2204, (4 pages de bio et de témoignages à l'occasion de sa mort)(10 04 1980)
• Joseph Gillain présente Jijé, Vous avez dit BD…, Dupuis, coll. « Grands auteurs Dupuis », 1983.
• Jijé, illustrateur, par Dany Evrard et Michel Roland, in : Le collectionneur de BD no 16 (1992)
• Franquin, Jijé : créateurs de bande dessinée, entretiens avec Philippe Vandooren (Niffle, 2001)
• Michel Béra, Michel Denni et Philippe Mellot, BDM 2005-2006, Éditions de l'amateur, 2004.
• Laurent Demoulin, Savoureuse archéologie de la bande dessinée [archive] sur le site Culture. Le magazine culturel de l'Université de Liège [archive], mars 2011 (à propos de la réédition de l'album Spirou et l'aventure)
• Evariste Blanchet, Jerry Spring, boy-scout de l'Ouest, Bananas n°5, 2013, p.8.
• Henri Filippini, « Je me souviens de Jijé », dBD, no 7, novembre 2006, p. 94-95.
> À noter que les intégrales Dupuis Tout Jijé proposent toutes du matériel bibliographique en sus des histoires.
Documentaires
• La mémoire singulière - Jijé de André Romus (1975) Centre RTB Liege
• Sur les traces de Joseph Gillain, dit Jijé, de Jean-Baptiste Gallot (2003) 36 minutes.
• Joseph Gillain : Peintures et Sculptures de Jean-Baptiste Gallot (Vernissage de l’exposition à la maison de la bande dessinée à Bruxelles) (2010) 15 minutes
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