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de la BD des Auteurs

George Herriman


Introduction

George Joseph Herriman (né le 22 août 1880 à La Nouvelle-Orléans et mort le 25 avril 1944) est un auteur de bande dessinée américain, créateur de Krazy Kat.

La création d'une technique de narration

George Herriman est issu d'une famille « mulâtre » de La Nouvelle-Orléans.
Son père George Herriman Jr. a des origines américaines et africaines-européennes (françaises) par son père et cubaines par sa mère.
Sa mère Clara Morel est également une créole de sang mêlé, d'ascendance française.
Plus tard, ses collègues le croient d'origine grecque, ce qu'il ne nie pas.
Selon ses amis proches, il portait en permanence un chapeau afin de dissimuler ses cheveux frisés.
Son certificat de décès le définit comme « caucasien » né de parents français, sa fille cherchant à perpétuer la fiction.

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Débuts


Débuts

À dix ans, Herriman suit ses parents à Los Angeles, comme le faisaient alors les créoles aisés fuyant les lois Jim Crow de Louisiane.
À dix-sept ans, il débute au Los Angeles Herald comme illustrateur et graveur. Les années suivantes, il accumule les travaux alimentaires :
illustrations, gags, et quelques premiers comic strips (Major Ozone, Musical Mose, Acrobatic Archie, Professer Otto and his Auto, Two Jolly Jackies, etc.) dont la qualité ne dépasse pas celles des autres productions moyennes de l'époque.
Arrivé à New York il travaille au World de Pulitzer, puis après quelques mois au Daily News, il est recruté par Rudolph Block en tant que dessinateur sportif au New York Journal



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Carrière


Carrière Pro

Gooseberry Sprig, en 1909, annonce la créativité et le sens de l'humour teinté de poésie qui rendront célèbre Herriman.
L'année suivante, il commence The Dingbat Family, où se balade un chat qui ne se prénomme pas encore Krazy.
Le 26 juillet 1910, une souris apparaît en bas de case et lance un projectile au chat, inaugurant la future routine de Krazy et Ignatz.
Le 28 octobre 1913, après avoir remplacé à quelques occasions, sous ce nom, les Dingbat en vacance, les duettistes gagnent leur propre strip, titré, au grand dam de la souris, du seul nom de Krazy Kat.
Herriman poursuit The Dingbat Family jusqu'en 1916 et dessine de 1916 à 1919 Baron Bean.
Dans les années 1930, il illustre les recueils des Archy and Mehitabel de Don Marquis.
Ce n'est qu'en 1932 qu'il se consacre exclusivement à sa série-phare.
Krazy Kat le rend célèbre.
Dès les années 1920, le strip est très populaire :
on en tire des produits dérivés (dont un ballet jazz en 1922), la critique l'acclame.
Avec le temps, cette popularité s'émousse, l'époque devenant moins sensible à ces histoires non-sensiques.
Cependant, Krazy Kat garde des admirateurs inconditionnels parmi les esthètes, comme le critique Gilbert Seldes, le poète E. E. Cummings ou William Randolph Hearst, son éditeur, qui soutient Herriman jusqu'à sa mort.
Après celle-ci, contrairement à la tradition, la série n'est reprise par aucun auteur, Hearst estimant que personne ne pouvait remplacer son créateur.

Traduction

Krazy Kat est la seule œuvre de Herriman publiée en français.
Les premiers strips sont parus à partir de 1970 dans Charlie Mensuel.
Futuropolis publie à trois reprises en 1981, 1985 et 1990 un album recueillant diverses planches de la série, mais le succès n'est pas au rendez-vous.
En 2009, la maison d'édition de Manu Larcenet Les Rêveurs acquiert les droits français de l'édition intégrale des planches du dimanche réalisées par Fantagraphics, et en confie la traduction à Marc Voline.
Quatre volumes, couvrant les années 1925 à 1944, sont publiés de 2012 à 2015, dans une présentation différente de l'édition américaine, et dotée de paratextes inédits.
La qualité de cette édition a valu à son premier volume le Prix du patrimoine au festival d'Angoulême 2013.

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Strips


Strips

• Musical Mose 16 février 1902 9 mars 1902 22 jours
• Professor Otto and his Auto 30 mars 1902 28 décembre 1902 8 mois et 29 jours
• Acrobatic Archie 13 avril 1902 25 janvier 1903 9 mois et 13 jours
• Two Jollie Jackies 11 janvier 1903 15 novembre 1903 10 mois et 5 jours
• Lariat Pete (reprise) 6 septembre 1903 15 novembre 1903 2 mois et 10 jours
• Major Ozone's Fresh Air Crusade 2 janvier 1904 20 octobre 1906 2 ans, 9 mois et 19 jours
• Home Sweet Home 22 février 1904 4 mars 1904 12 jours
• Bud Smith 29 octobre 1905 20 octobre 1906 11 mois et 22 jours
• Mr. Proones the Plunger 7 décembre 1906 26 décembre 1906 20 jours
• Rosy Posy, Mama's Girl 19 mai 1906 15 septembre 1906 3 mois et 28 jours
• Grandma's Girl 26 novembre 1905 19 mai 1906 5 mois et 24 jours
• Baron Mooch 12 octobre 1909 19 décembre 1909 2 mois et 8 jours
• Mary's Home from College 20 décembre 1909 1 jour
• Gooseberry Sprig 23 décembre 1909 24 janvier 1910 1 mois et 2 jours
• Alexander the Cat 7 novembre 1909 9 janvier 1910 2 mois et 3 jours
• Daniel and Pansy 21 novembre 1909 4 décembre 1909 14 jours
• The Dingbat Family/The Family Upstairs 20 juin 1910 4 janvier 1916 5 ans, 6 mois et 16 jours
• Krazy Kat 28 octobre 1913 25 juin 1944 30 ans, 7 mois et 29 jours
• Baron Bean 5 janvier 1916 22 janvier 1919 3 ans et 18 jours
• Now Listen Mabel 23 janvier 1919 18 décembre 1919 10 mois et 26 jours
• Stumble Inn 30 octobre 1922 30 octobre 1925 3 ans et 1 jour
• Us Husbands 9 janvier 1926 18 décembre 1926 11 mois et 10 jours
• Mistakes Will Happen • Embarrassing Moments/Bernie Burns (reprise) 28 avril 1928 3 décembre 1932 4 ans, 7 mois et 6 jours

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Oeuvres



Krazy Kat


Introduction

Krazy Kat est un comic strip américain créé par George Herriman et publié dans les journaux du pays, en semaine et le week-end, entre 1913 et 1944.
Sa première publication eut lieu dans le New York Evening Journal de William Randolph Hearst.
La série mêle nonsense (en)1, poésie et insouciance enjouée, ce qui en a fait l'une des bandes dessinées préférées des passionnés et des critiques depuis plus de 90 ans.

Esthétique

Les strips sont centrés sur une relation triangulaire entre son personnage éponyme, un chat innocent et désinvolte de sexe indéterminé, son antagoniste Ignatz Mouse, et le sergent Pupp (Officer Pupp), officier de police.
Krazy est transi d'amour pour Ignatz mais celui-ci le méprise, et passe son temps à chercher à lui lancer une brique à la tête, ce que Krazy interprète comme une preuve d'amour.
Pupp, en tant que garant de l'ordre de la région de Coconino, fait tout pour empêcher Ignatz d'arriver à son but et enferme bien souvent la souris en prison.
En dépit de la simplicité de l'intrigue, la peinture détaillée des personnages, la complexité de l'œuvre, à laquelle s'ajoute la grande créativité verbale et visuelle d'Herriman, font de Krazy Kat l'une des premières bandes dessinées à avoir été considérée comme de l'art par les intellectuels.
Gilbert Seldes, célèbre critique d'art de l'époque, écrivit en 1924 un long panégyrique de la bande, la qualifiant de « travail artistique le plus amusant, fantastique et satisfaisant de l'Amérique contemporaine ».
Le poète renommé e. e. cummings, autre admirateur de George Herriman, écrivit l'introduction du premier album de Krazy Kat. Plus récemment, beaucoup de scénaristes et dessinateurs constatent que le strip a eu une influence majeure sur leurs œuvres.
Malgré cette fortune critique, Krazy Kat est longtemps resté mal édité.
Ce n'est qu'à la fin des années 2000 que, grâce au travail de Fantagraphics, l'intégralité des pages du dimanche est devenue disponible.
Les daily strips sont en 2011 toujours non réédités pour la plupart. Dans le monde francophone, Futuropolis a publié quelques volumes dans les années 1980, faisant fi des grandes difficultés de traduction de l'œuvre.
Les droits de l'édition Fantagraphics ont été achetés en 2009 par Les Rêveurs qui sortent un premier volume (1925-1929) en octobre 2012.

Résumé

Page dans laquelle Krazy veut comprendre pourquoi Door Mouse, personnage secondaire, porte toujours une porte.
Publié le 21 janvier, 1922.
L'action de Krazy Kat se déroule dans une version hautement stylisée du comté de Coconino, en Arizona.
Herriman décore la page avec des paysages évoquant le Painted Desert qui y est situé, et ces arrière-plans ont tendance à changer comme au théâtre, même lorsque les personnages restent en place. Les passages de récit mêlent une prose enjouée et souvent allitérative avec une sensibilité poétique.
Dans ses pages du dimanche, Herriman expérimente des mises en page atypiques (cadres de formes changeantes), afin de mieux servir la narration.
Malgré la simplicité de l'intrigue, Herriman réussit toujours à se renouveler.
Parfois, Ignatz atteint son objectif, et sa brique heurte la tête de Krazy.
Le plus souvent, le sergent Pupp se montre plus malin que l'astucieuse souris et l'emprisonne.
L'intervention d'autres personnages (des habitants du comté de Coconino, eux aussi animaux anthropomorphiques) ou des forces de la nature, donnent de temps à autre une tournure inattendue aux histoires.
Dans d'autres strips, les déclarations simplistes de Krazy énervent tant la souris qu'elle va chercher une brique dans la dernière case. On trouve aussi de l'humour auto-référentiel :
dans un strip, le sergent Pupp, après avoir arrêté Ignatz, réprimande le dessinateur pour ne pas avoir fini de dessiner la prison.
En son temps, la série de Herriman ne rencontre pas un très grand succès :
beaucoup de lecteurs sont gênés par son refus iconoclaste de se conformer aux conventions du comic strip qui prescrivent de ne présenter que des gags simples.
Mais grâce au magnat de l'édition William Randolph Hearst, qui adore Krazy Kat, elle peut continuer à paraître dans ses journaux, parfois directement sous ses ordres.

Personnages

Krazy Kat

Un peu simple d'esprit et très curieux, le personnage éponyme de la série vit sa vie nonchalamment dans le comté de Coconino.
Il parle dans un argot hautement stylisé (« A fowl konspirissy - is it pussible ? ») évoquant l'anglais, le français, l'espagnol, le yiddish et d'autres langues.
Exprimant son inaltérable bonne humeur en chanson et en danse, Krazy est éperdument amoureux d'Ignatz, et pense que les briques par lesquelles celui-ci répond à cet amour expriment une réciprocité sentimentale.
Krazy n'a aucunement conscience de la féroce rivalité entre Ignatz et le sergent Pupp, et croit que les fréquentes arrestations de la souris par le chien ne sont qu'un innocent jeu de gendarme et voleurs (« Chak foie ke je les vois s'amouzer enzemble, c'est Ignatz ky perd10. »).
Lorsque Ignatz est arrêté avant d'avoir pu lancer sa brique, Krazy cherche désespérément son « zéro » et se demande où il a bien pu passer.
Le sexe de Krazy n'est jamais clairement défini. Herriman préfère laisser planer l'ambiguïté, et joue même dessus dans plusieurs strips.
Lorsque le cinéaste Frank Capra, aficionado du strip, demanda à Herriman une réponse précise, l'auteur répondit que Krazy était « quelque chose comme un elfe ou un esprit.
Ceux-ci n'ont pas de sexe. Donc ce Kat ne peut être mâle ni femelle.
Krazy est un esprit, un lutin, libre de s'immiscer dans ce qu'il désire. »
En effet, cette indétermination est essentielle dans un strip où tout est mouvant et incertain.
Plusieurs critiques, à commencer par e. e. cummings, ont néanmoins fait de Krazy Kat une chatte, erreur qui se retrouve encore fréquemment dans les ouvrages de vulgarisation comme dans certains articles scientifiques.

Ignatz

Ignatz Mouse s'amuse de la naïveté de Krazy, et rien ne le réjouit plus que de jeter une brique sur la tête du chat.
Pour éviter que ses plans ne soient déjoués par le sergent Pupp, toujours vigilant (et toujours suspicieux), Ignatz cache sa brique, se déguise, ou engage d'autres facétieux habitants du comté (sans jamais expliciter ses intentions). L'empressement que met Krazy à le rencontrer n'importe où et n'importe quand afin de recevoir la brique qu'il croit marque d'affection facilite grandement la tâche de la souris.

Le sergent Pupp (Officer Pupp)

« Bras de la loi et de l'ordre », le sergent Bull Pupp (aussi appelé « Flikard » ou « Serzent », pour traduire « Offissa »), essaie en permanence — en y arrivant parfois — de faire obstacle aux desseins d'Ignatz.
Le sergent Pupp et Ignatz se donnent toujours au maximum dans leurs confrontations, même lorsque Krazy n'est pas directement impliqué, car ils adorent voir l'autre passer pour un idiot.
L'espèce du sergent n'est pas très précise, on parle parfois d'un bouledogue.

Personnages mineurs

Outre les trois héros, nombre de personnages peuplent le comté de Coconino. Kolin Kelly, un chien, est briquetier, fournissant Ignatz en projectiles, bien qu'il ne lui fasse pas confiance.
Madame Kwakk Wakk, canard en toque, est une mégère qui observe Ignatz monter ses complots puis le dénonce au sergent.
Joe Stork (cigogne), « fournisseur de progéniture aux princes comme aux prolétaires », livre souvent des bébés non désirés à divers personnages (dans un strip, Ignatz essaye de lui faire jeter une brique sur la tête de Krazy depuis le ciel).
Quelques autres personnages apparaissent assez fréquemment :
Bum Bill Bee, bourdon de passage ; Don Kiyote, digne coyote membre de l'aristocratie mexicaine ; Mock Duck, volaille d'origine chinoise qui ressemble à un coolie et dirige une blanchisserie ; les cousins de Krazy :
Krazy Katbird et Krazy Katfish.

Histoire

Krazy Kat se développa à partir d'un autre comic strip d'Herriman, The Dingbat Family, qui avait débuté en 1910.
L'auteur remplissait le bas des pages de cette série avec des gags slapstick sur les aventures d'un chat et d'une souris.
Ce strip de bas de page finit par devenir plus important que la bande dessinée sous laquelle il était né.
Krazy Kat devint un comic strip quotidien possédant son propre titre (qui était présenté verticalement sur le côté de la page) le 28 octobre 1913 puis eut également droit à sa page du dimanche, en noir et blanc, à partir du 23 avril 1916.
À la suite des protestations des éditeurs qui ne trouvaient pas que la série convenait à la rubrique « bandes dessinées », Krazy Kat apparaissait, dans les journaux de Hearst, sous celle d'« Art et théâtre ».
Cependant, Hearst lui-même aimait tant la série qu'il fit signer à Herriman un contrat à vie tout en lui garantissant une totale liberté de création.
Malgré son faible succès auprès du grand public, Krazy Kat était très suivi par les intellectuels.
En 1922, un ballet jazz inspiré de la série fut produit et mis en musique par John Alden Carpenter, avec une chorégraphie d'Adolphe Bolm et des décors et costumes de Herriman.
Bien que le spectacle fût joué à guichets fermés, il ne permit pas à la bande dessinée de gagner en popularité, contrairement à ce que Hearst avait espéré. En plus de Seldes et Cummings, on trouvait parmi les contemporains admirateurs de Krazy Kat Willem de Kooning, H. L. Mencken, et Jack Kerouac.
Des chercheurs plus récents ont vu dans cette bande dessinée un précurseur de Dada ou du Postmodernisme.
La publication en album couleur des planches du dimanche débuta en 1935.
Bien que le nombre de journaux à publier Krazy Kat décrût après cette date, Herriman continua à animer ses personnages (créant ainsi près de 3000 planches) jusqu'à sa mort en 1944. Hearst refusa qu'un autre auteur prenne la suite de la série, contrairement aux usages du temps, car il la savait intimement liée à son créateur.

Adaptations en dessins animés

Krazy Kat a été animé de nombreuses fois. Les premiers courts-métrages furent produits par Hearst dès 1916, via sa société Hearst-Vitagraph News Pictorial puis plus tard par l'International Film Service (IFS), sans qu'Herriman n'intervienne.
En 1920, après deux ans de pause, les J.R. Bray Studios se mirent à produire eux aussi une série de courts-métrages Krazy Kat.
En 1925, le pionnier de l'animation Bill Nolan décida de porter de nouveau la série à l'écran, en étant produit par Margaret J. Winkler.
Au contraire des adaptations précédentes, celle de Nolan ne se basait pas totalement sur les personnages de George Herriman :
le félin de ses courts-métrages était un mâle dont l'aspect et la personnalité rappelaient Félix le chat.
Cela provient probablement du fait que Nolan travaillait aux studios de Pat Sullivan.
Charles B. Mintz, le mari de Winkler, prit progressivement le contrôle des opérations.
Son studio et lui commencèrent leurs courts-métrages sonorisés avec Ratskin en 1929.
En 1930, il déplaça son équipe en Californie et changea le design des personnages, qui ne ressemblaient plus guère à ceux des journaux.
Le Krazy Kat parlant de Mintz, comme bien des dessins animés du début des années 1930, ressemblait fortement à Mickey Mouse, et ses aventures étaient des grosses farces peu subtiles qu'il vivait avec sa petite amie (une chatte) et son chien domestique.
En 1936, l'animateur Isadore Klein, avec la bénédiction de Mintz, réalisa le court-métrage Lil' Ainjil, seul travail du studio Mintz censé ressembler à celui de Herriman.
Mais Klein fut « terriblement déçu » par le résultat et le Krazy simili-Mickey fit donc son retour.
En 1939, Mintz vendit son studio à Columbia Pictures, auprès de qui il s'était endetté.
Sous le nom de Screen Gems, le studio produisit en 1940 un ultime dessin animé de Krazy Kat The Mouse Exterminator (L'exterminateur de souris.
Krazy revint à l'écran en 1962, animé par les studios tchécoslovaques Rembrandt Films de Gene Deitch, à Prague.
Ces dessins animés étaient plus proches de la bande dessinée(surtout les décors) et aidèrent à faire découvrir le chat de Herriman à la génération du baby-boom. Afin de ne pas avoir d'ennuis avec la censure (qui aurait pu croire à de l'homosexualité), Krazy apparaissait comme explicitement femelle.
La musique de la plupart des épisodes fut composée par Jay Livingston et Ray Evans.
La production s'arrêta en 1964.

Postérité

En 1999, Krazy Kat fut nommé meilleure bande dessinée du vingtième siècle par le Comics Journal.
Le classement incluait aussi bien des séries que des one-shots.
En 1995, la série faisait partie des 20 timbres émis par les postes américaines pour célébrer les classiques du comic strip.
Si les courts-métrages de Bip Bip et Coyote, réalisés par Chuck Jones, sont parmi les plus célèbres dessins animés inspirés des travaux de George Herriman, Krazy Kat continue d'inspirer certains artistes d'aujourd'hui.
Patrick McDonnell, auteur du strip Mutts, et coauteur de Krazy Kat:
The Comic Art of George Herriman, le cite parmi ses principales influences.
Bill Watterson (Calvin et Hobbes) nomme Krazy Kat parmi ses trois influences majeures (avec Peanuts et Pogo).
Charles M. Schulz et Will Eisner affirment être venu à la bande dessinée notamment grâce à l'impact produit sur eux par la lecture de Krazy Kat lors de leurs années de formation.
Jules Feiffer, Philip Guston34 et Hunt Emerson portent dans leur travail la marque facilement reconnaissable de Krazy Kat.
Le comic strip de Larry Gonick Kokopelli & Company prend place dans un « comté de Kokonino ». Chris Ware admire la série et a dessiné les couvertures de la réédition intégrale de la série chez Fantagraphics.
Au-delà des auteurs de bande dessinée, on retrouve l'œuvre de Herriman dans Krazy Kat, roman de Jay Cantor publié en 1987, qui replace les personnages de Herriman dans le contexte déprimant de la guerre froide, tandis que Michael Stipe du groupe de rock R.E.M. porte un tatouage d'Ignatz et Krazy.

Éditions américaines en recueil

La toute première édition des strips de Krazy Kat est le fait d'Henry Holt & Company, en 1946, deux ans après la mort de George Herriman.
Elle reprend 167 daily strips et 136 sunday strips.
Cependant, aucune édition complète ne voit le jour avant les années 1980, à cause des problèmes de restauration des images, les journaux d'origine étant souvent abîmés ou introuvables.

Édition d'Eclipse Comics (1988-1992)

À partir de 1988, Eclipse Comics (basé à Forestville (Californie)), l'un des principaux éditeurs indépendants de bande dessinée américains des années 1980, réédite en collaboration avec la Turtle Island Foundation les sunday strips dans l'ordre chronologique.
Cette édition reprend les planches du dimanche dans leur ordre de parution à raison d'un volume par année.
Chaque volume est, sauf précision, introduit et conclu par Bill Blackbeard.
À la suite des difficultés financières d'Eclipse, la publication cesse début 1992.

Krazy + Ignatz [1916], 1988. (ISBN 0913035491)
The Other Side of the Shore From Here [1917], 1989. (ISBN 0913035742)
The Limbo of Useless Unconsciousness [1918], 1989. (ISBN 0913035769)
Howling Along the Halls of Night [1919], 1989.
Pilgrims on the Road to Nowhere [1920], 1990. Introduction de Bob Callahan, conclusion de Bill Blackbeard. (ISBN 1560600233)
Sure As Moons is Cheeses [1921], 1990. Introduction de Bob Callahan, conclusion de Bill Blackbeard.
A Katnip Kantata in the Key of K [1922], 1991. Introduction de Bob Callahan, conclusion de Bill Blackbeard. (ISBN 1560600632)
Inna Yott On the Muddy Germanium [1923], 1991. (ISBN 1560600659)
Shed a Soft Mongolian Tear [1924], 1992. (ISBN 1560601027)
Honeysuckil Love is Doubly Swit [1925]. Annoncé, ce volume n'a jamais été publié.
Honeysuckil Love is Doubly Swit [1926]. Annoncé, ce volume n'a jamais été publié.

Kitchen Sink Press (1990-1991)

En 1990, Kitchen Sink Press (basé à Princeton (Wisconsin)), autre grand éditeur américain de l'époque, commence à publier avec Remco Worldservice Books (basé à Abington (Pennsylvanie)) les pages du dimanche en couleur, publiées initialement à partir de 1935.
Cette édition est dirigée et introduite par Rick Marschall.
Son titre est The Komplete Kolor Krazy Kat et chaque volume contient deux années.
La publication cesse également prématurément.

1935-36, 1990. Préface de Bill Watterson. (ISBN 0924359064)
1936-37, 1991. Ce volume connut une distribution restreinte. (ISBN 0924359072)
1938-39. Annoncé, ce volume n'a jamais été publié. (ISBN 0924359080)

Fantagraphics, sunday strips (2002-2011)

Depuis 2002, Fantagraphics (basé à Seattle) a repris, sous le titre The Komplete Kat Komics, l'édition des planches dominicales dans la continuité de l'édition Eclipse, cette fois sous la forme de volumes de 120 pages comprenant deux années.
La direction éditoriale en est confiée à Bill Blackbeard, qui s'occupait déjà de l'édition Eclipse, tandis que la direction graphique échoit à Chris Ware.
Après avoir réédité les années 1925 à 1944 en dix volumes, Fantagraphics s'est lancé en 2010 dans la réédition des années 1916-1924, en trois volumes de 176 pages comprenant chacun trois années.
Chacun de ces ouvrages reprend dans un grand format les planches du dimanche dans leur ordre de parution, encadrées d'un appareil critique développé, couvrant les multiples facettes de l'œuvre majeure de Herriman, ainsi que de nombreuses illustrations, photographies et planches annexes peu connues.
Chaque volumes se termine par « The Ignatz Mouse Debaffler Page », une à trois pages de notes explicatives, mais loin d'être exhaustives.

Fantagraphics, Daily strip

Krazy & Ignatz: The Kat Who Walked in Beauty (strips quotidiens de 1920) (ISBN 1-56097-854-6)

Éditions en langue française

La série n'est publiée qu'à partir de 1965 en Europe (dans la revue italienne Linus) et de 1970 en France (dans Charlie Mensuel).
Le premier album, une sélection de planches du dimanches et de strips quotidiens, est publié par Futuropolis en 1981, puis un autre en 1985 et la traduction du premier volume de Kitchen Sink Press, en 1990.
Les problèmes de Futuropolis font ensuite cesser cette publication.
Le critique des Cahiers de la bande dessinée Jean-Pierre Tamine estime en 1984 que ce relatif insuccès est dû au manque de goût des lecteurs et éditeurs français d'alors pour « la manière “dirty” », au cartésianisme latent du public qui s'accommode mal du nonsense de l'œuvre et à l'absence d'ancrage dans un genre précis.
Publier Krazy Kat en français présente de plus une difficulté particulière à une époque où aucun éditeur américain n'a encore réédité toutes les bandes.
De plus, la traduction est complexe, en particulier pour la langue étrange parlée par Krazy, sur laquelle reposent de nombreux strips.
En août 2009, Manu Larcenet annonce sur son blog que les éditions des Rêveurs ont acquis les droits de traduction de l'édition Fantagraphics.
Cette nouvelle édition française devrait reprendre en quatre volumes vingt années de sunday strips.
En 2011, Jean-Louis Gauthey annonce que la traduction de ces pages a été confiée à Marc Voline.
Les Rêveurs publient le premier volume de la traduction française, Krazy Kat, Planches du dimanche 1925-1929 en octobre 2012.
La qualité de cette édition lui vaut le Prix du patrimoine au festival d'Angoulême 2013.
Les trois autres volumes paraissent les trois années suivantes, en automne. À l'occasion de la parution du dernier volume, Les Rêveurs publient également Les Aventures de Krazy Kat et Ignatz Mouse à Koko Land, traduction d'un album pour enfants publié initialement en 1934.

Liste des albums

Krazy Kat, Futuropolis, 1981. Bandes quotidiennes de 1937-1938 et sélection de planches du dimanche de 1922 à 1943.
Krazy Kat 1921-1931, Futuropolis, 1985. Tiré à 2500 exemplaires.
L'Intégrale en couleurs de Krazy Kat, Futuropolis :

1935-1936, 1990. Traduction du premier volume de Kitchen Sink Press, sans postérité à la suite de l'arrêt de facto de Futuropolis.

Krazy Kat (tr. Marc Voline), Les Rêveurs :

Planches du dimanche 1925-1929, 2012. Prix du patrimoine au festival d'Angoulême 2013.
Planches du dimanche 1930-1934, 2013.
Planches du dimanche 1935-1939, 2014.
Planches du dimanche 1940-1944, 2015.
Krazy Kat et Ignatz Mouse à Koko Land, 2015.
"Krazy Kat" Les Quotidiennes 1934, 2017.

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Dingbat


Introduction

The Dingbat Family (« La Famille Dingbat ») est une série de bande dessinée de l'Américain George Herriman publiée sous forme de strip quotidien du 20 juin 1910 au 4 janvier 1916 dans le New York Evening Journal.
Malgré de nombreuses qualités propres, cette série est aujourd'hui surtout connue pour sa bande complémentaire lancée en juillet 1910, à l'origine de Krazy Kat, une des bandes dessinées les plus reconnues au monde.
Cette bande dessinée humoristique présente les vicissitudes d'une famille américaine moyenne, les Dingbat, dans leur appartement :
E. Pluribus, le père, un clerc rachitique et nerveux, Minnie, sa grande et robuste épouse blonde qui porte la maisonnée, Imogene, Cicero et Baby, leurs trois enfants, un chat et un chien.
D'août 1910 à novembre 1911, ils sont confrontés à des voisins du dessus particulièrement pénibles—la série est alors rebaptisée The Family Upstairs (« La Famille du dessus »), qui n'apparaît jamais dans le strip mais obsède E. Pluribus, qui cherche par tous les moyens à s'en débarrasser.
Leur immeuble est ensuite abattu et ils partent s'installer en Californie, où ils vivent de nouvelles histoires typiques du comic strip familial jusqu'à l'arrêt de la série en janvier 19162. Herriman lance alors Baron Bean (en).
The Dingbat Family n'est pas rééditée et n'a pas été traduite en français.

Texte © Wikipédia

Vidéos


Bibliographies


Monographies

• Krazy Kat : The Comic Art of George Herriman, Patrick McDonnell, Karen O'Connell et Georgia Riley de Havenon, New York, Abrams Books, 1986, 224 p. (ISBN 978-0-8109-9185-9)
• Krazy Herriman : [exposition, Angoulême], Thierry Groensteen, Musée de la bande dessinée, 22 janvier-27 avril 1997, Angoulême, CNBDI, 1997, 34 p. (ISBN 2-907848-09-7).
• « Introduction », dans Krazy & Ignatz: 1935-1936, (en) Jeet Heer, Seattle, Fantagraphics, 2005.
• « Preface », dans George Herriman's Krazy Kat: A Celebration of Sundays, (en) Michael Tisserand, Palo Alto, Sunday Press, 2010.
• Krazy : George Herriman, a Life in Black and White, (en) Michael Tisserand, Harper, 2016, 560 p. (ISBN 978-0-06-173299-7)
• Krazy : George Herriman, une vie en noir et blanc, Michael Tisserand (trad. de l'anglais par Marc Voline), Montreuil, Les Rêveurs, 2018 (1re éd. 2016), 532 p. (ISBN 979-10-91476-87-4)

Dossiers

• Collectif, dossier dans Les Cahiers du Musée national d'art moderne no 64, Centre Georges-Pompidou, été 1998.
• « Krazy Kat keeps kracking », Joe Bob Briggs (en), UPI,‎ 23 juin 2003 (lire en ligne [archive])
• « Krazy Kat au pluriel », Jan Baetens, dans Formes et politiques de la bande dessinée, vol. 18, Louvain, Peeters, coll. « Accent », 1998 (ISBN 978-90-429-0709-6, présentation en ligne [archive]), p. 13-26
• « A Kat of Many Kolors: Jazz pantomime and the funny papers in 1922. », (en) Bill Blackbeard, dans Georges Herriman, A Katnip Kantata in the Key of K, Turtle Island/Eclipse Books, coll. « The Komplete Kat Komics » (no 7), 1991 (ISBN 1560600640)
• « Le Monde de Krazy Kat : notes mondaines sur Krazy Kat », Miguel Egaña, dans Boris Eizykman (dir.), Plates bandes à part : Esthétique de la bande dessinée (actes d'un colloque tenu en mai 2007 à Amiens), Bruxelles, La Lettre volée, coll. « Essais », 2012, p. 73-92.
• Before Mickey: The Animated Film, (en) Donald Crafton, 1898-1928, University of Chicago Press, 1993 (ISBN 0226116670)
• « To He, I Am For Evva True”: Krazy Kat’s Indeterminate Gender. », (en) Elisabeth Crocker, Postmodern Culture, The Johns Hopkins University Press, vol. 4, no 2,‎ 1994 (lire en ligne [archive])
• « Krazy Kat », Édouard François, Phénix, no 18,‎ 3e trim. 1971, p. 35-44.
• « Cartoonists in Navajo Country », (en) Jeet Heer, Comic Art Magazine (en), no 46,‎ 2006, p. 40-47
• « Critics' Choices (Art) », (en) Hilton Kramer, The New York Times,‎ 17 janvier 1982
• Of Mice and Magic (en) Leonard Maltin, (1980, 1987)
• « George Herriman et son œuvre », Richard Marschall, dans Neuvième Art no 2, Angoulême : Éditions de l'an 2, janvier 1997.
• Krazy Kat: The Comic Art of George Herriman, (en) Patrick McDonnell, Karen O'Connell, Georgia Riley De Havenon et Gilbert Seldes, HN Abrams, 1986 (ISBN 0810923130 et 9780810923133)
• « Krazy Kat au risque de l’ethnographie », Harry Morgan, dans Neuvième Art no 2, Angoulême : Éditions de l'an 2, janvier 1997.
• « Faux méchants et vrais fâcheux : Ignatz », Christophe Quillien, dans Méchants : crapules et autres vilains de la bande dessinée, Huginn & Muninn, novembre 2013 (ISBN 2364801257), p. 34-35.
• « Hearst, Herriman, and the Death of Nonsense. », (en) Ben Schwartz, dans FA1929, 2003, p. 8-10.
• « The Krazy Kat That Walks By Himself. », (en) Gilbert Seldes, dans The Seven Lively Arts, New York : Harper and Brothers, 1924.
• « 'That we may mis-unda-stend each udda': The Rhetoric of Krazy Kat. », (en) Edward A. Shannon, Journal of Popular Culture, vol. 29, no 2, automne 2005.
• « Journal d’un Phou Cha », Pierre Sterckx, dans Neuvième Art no 2, Angoulême : Éditions de l'an 2, janvier 1997.
• « Krazy Kat », Jean-Pierre Tamine, Les Cahiers de la bande dessinée, no 59,‎ septembre-octobre 1984, p. 86-87
• « Krazy Kat as American Dada Art », (en) Inge M. Thomas (en), dans Comics as Culture, Jackson, University Press of Mississippi, 1990 (ISBN 0878054081)

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