Alain Saint Ogan

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Alain Saint Ogan


Introduction

Alain Saint-Ogan, né le 7 août 1895 à Colombes et mort le 21 juin 1974 à Paris, est un auteur de bande dessinée et illustrateur français.
Connu pour avoir créé la série de bande dessinée humoristique Zig et Puce en 1925, Saint-Ogan a été l'un des principaux inspirateurs du Belge Hergé, créateur de Tintin.

Une vie d'artiste

Enfance

Alain Marie Joseph Paul Louis Fernand Lefebvre Lefebvre Saint Ogan naît le 7 août 1895 à Colombes (ancien département de la Seine) de Joseph Lefebvre Saint Ogan, écrivain et journaliste de 44 ans, et Louise Venaty, femme au foyer de 28 ans.
Issu d’une famille plutôt aisée, Saint Ogan déménage rapidement à Passy, dans le 16e arrondissement de Paris.
En 1906, il rejoint au Caire son père, qui y est nommé rédacteur en chef du périodique l’Etendard égyptien.
Sous l’influence de son père, Alain développe une véritable passion pour le monde de la presse ; le jeune Saint-Ogan passe le plus clair son temps à « chasser les autographes »2ou à organiser des jeux concours avec ses petites camarades. Cet engouement se traduit par la création, dès l’âge de douze ans, d’une revue bimensuelle, Le Journal des Deux Mondes ; le journal compte plus de deux mille abonnés dont le président de la République Armand Fallières et l’actrice Sarah Bernhardt et Saint-Ogan est célébré comme « le plus jeune rédacteur en chef du monde », par le quotidien britannique Daily Chronicle.
Parallèlement, le jeune Saint-Ogan se découvre un talent d’illustrateur humoristique :
son premier dessin parait en 1913 dans le quotidien Le Matin dans lequel il publie régulièrement des articles.
Jeunesse et formation pendant la Première Guerre mondiale

Fort de son goût pour la presse et le dessin, il débute en 1914 un cursus à l’École nationale des arts décoratifs de Paris mais celui-ci tourne court :
en effet, Saint-Ogan est mobilisé en 1916 pour aller combattre dans les Balkans.
Cependant, Saint-Ogan profite des opportunités qu’offre la Première Guerre mondiale aux dessinateurs de presse.
En effet, les journaux de l'époque assurent une propagande contre l’ennemi allemand et sont avides de dessins satiriques « anti-boches ». Son succès lui fait ensuite intégrer le Tout-Paris des Années folles :
Saint-Ogan est de toutes les manifestations mondaines.

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Débuts pro


Les premiers pas dans la bande dessinée

La Société des dessinateurs humoristiques

Au lendemain de la guerre, Saint-Ogan fait partie de la Société des dessinateurs humoristiques, créée en 1904 par Charles Léandre et Louis Morin, qui organise annuellement un Salon des humoristes.
L'artiste y acquiert une grande visibilité et surtout un réseau composé d’illustres personnalités de la bande dessinée comme Jean-Louis Forain ou encore Francisque Poulbot.

Un nouveau contexte de publication

Avant la Première Guerre mondiale, les débouchés principaux des dessinateurs humoristes étaient encore les nombreuses revues satiriques, Saint-Ogan est donc l’un des représentants du changement de contexte de publication de la bande dessinée puisque c’est dans la grande presse quotidienne qu’il y fait ses premiers pas, notamment dans l’hebdomadaire Le Dimanche illustré et dans le quotidien L'Intransigeant.
En effet, dans l’entre-deux guerres, la bande dessinée connait un premier essor et devient un objet de consommation de masse, ce qui induit des phénomènes comme celui du réemploi de dessins d’un journal à l’autre, tandis que la place du dessinateur au sein de la rédaction d’un journal tend à s’institutionnaliser, tout en restant précaire.

Ligne éditoriale

Malgré la teneur nouvelle que prend la bande dessinée au lendemain de la Première Guerre mondiale — caractérisée par l'émergence d'une jeune génération de dessinateurs — Saint-Ogan conserve une ligne éditoriale assez traditionnelle, d’« amuseur de société », notamment en privilégiant un comique de situation et des dialogues humoristiques.
Néanmoins, il se démarque de ses aînés par le trait de ses dessins plus minimalistes et sans modelage, proches du style Art déco.

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Innovateur


Un « père » de la bande dessinée

La place de Saint-Ogan dans la bande dessinée

Saint-Ogan est le premier auteur français à rompre avec le système archaïque de la bande dessinée, en utilisant les processus de la bande dessinée américaine tels que la séquentialité des images, la récurrence des personnages d'une séquence à l'autre et surtout l'emploi systématique du phylactère.

Le dessin pour enfant

Dans les années 1920-1930, Saint-Ogan se dédie presque exclusivement à la bande dessinée enfantine.
En effet, il fait partie des réseaux multimédias qui visent à rassembler divers types de créateurs pour divertir les enfants, comme Pierre Humble, directeur du Théâtre du petit monde ou encore Jean Nohain rédacteur en chef du journal Benjamin.
Il y utilise l'humour qu'il adapte à son jeune public, utilise par exemple le merveilleux, genre littéraire très présent dans la tradition enfantine, comme dans Les aventures de Mitou, Toti et Serpentin qui assistent à un défilé de personnages de contes de fées, issus des répertoires de Perrault, lors de leur excursion au « pays de l'imagination ».

Un public intergénérationnel

Durant la Seconde Guerre mondiale, la politique vichyste de surveillance et de moralisation des loisirs de l'enfant pousse Saint-Ogan à se tourner vers d'autres activités, davantage destinées à un public adulte ou du moins familial, comme le cinéma d'animation, le roman mais surtout la radiodiffusion puisqu'il devient un chroniqueur régulier de Radio-Paris et de Radio-Luxembourg.
Parallèlement, il devient rédacteur en chef du journal pour enfants Benjamin et y publie notamment sa série Trac et Boum.
Saint-Ogan utilise l'humour comme passerelle entre ses deux publics.
Saint-Ogan créé également des personnages éphémères utilisés pour les annonces publicitaires, on connait par exemple l'ours Prosper publié dans Le Matin, qui est ensuite devenu un produit dérivé, un jouet pour enfant.

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Zig & Puce


L'œuvre : Zig et puce

Les personnages

Zig et Puce.
Saint-Ogan intègre le monde de la culture enfantine par la presse :
Zig et Puce, sa principale série, la plus célèbre et la plus durable, est lancée en mai 1925 dans l’hebdomadaire familial Le Dimanche illustré dont Saint-Ogan est, depuis les premiers numéros en 1923, un collaborateur fidèle.
Les personnages principaux sont Zig et Puce et l'histoire suit, à travers gags et aventures, leurs péripéties pour se rendre dans une Amérique idéalisée attirant les audacieux en soif de richesse.
En France, d'autres personnages sont commercialement présents en dehors du secteur de la presse, notamment avec le pingouin Alfred utilisé par la publicité et comme mascotte.
Avec ce pingouin ramené du Pôle Nord, les deux gamins voyageurs émerveillés créés par Saint-Ogan rencontrent des personnages pittoresques et connaissent auprès du public enfantin des années 1920 et 30, qui rêvait d'évasion et de rire, un formidable succès d'imagination.
Les aventures des personnages s’intègrent dans des univers variés issus aussi de la tradition du merveilleux et de mondes inventés.
Dans le Zig et Puce au xxie siècle de 1935, Saint-Ogan place par exemple ces personnages dans un univers futuriste et urbain où ces personnages se déplacent même en voitures volantes.
Zig et Puce visitent aussi d'autres pays comme l’Éthiopie en 1952.
Les personnages croisent aussi des êtres féeriques comme l'ogre du Petit Poucet de Charles Perrault, notamment dans Caddy-Caddy où ils voyagent au pays des nains puis au pays des géants.
Les univers sont donc variés et agrémentent la narration, la constituent et laissent place à l'imagination des enfants.

Inspiration

Zig et Puce ont fait de Saint Ogan l'un des auteurs classiques du répertoire de la littérature enfantine. L'auteur s’intègre alors dans une continuité avec le merveilleux et d'illustration de conte.
Saint-Ogan construit finalement un merveilleux syncrétique susceptible d'accueillir et de fusionner toute sorte de références, même habituellement antagonistes. Cette théorie se trouve confirmée par la définition qu'il donne du merveilleux dans son livre de mémoires, Je me souviens de Zig et Puce (1962) : p. 204 :
« Le ballet de billes et de boules se mouvant dans l'espace, auquel nous assistons dans le ciel avec les planètes et leur satellite, et, dans l'atome, avec les protons, les neutrons et les électrons, n'est-il pas dans le domaine des récits féériques ? ».
La culture enfantine lui permet donc de diversifier considérablement ses supports de diffusion et d’acquérir une notoriété que le dessin de presse n’aurait pas forcément pu lui offrir.
Les séries qu’il crée pour la presse sont reprises en albums, selon un système éditorial encore hésitant qui se consolide après la Seconde Guerre mondiale. Dans les années 1930, la librairie Hachette joue un rôle majeur dans la publication d’albums d’histoires en images pour les enfants :
elle est le principal éditeur de Saint-Ogan.
La diversification des supports se voit aussi dans l’amplification du succès des héros de Saint-Ogan au sein d’une culture enfantine rapprochant différents médias.
Zig et Puce, Mitou, Toti et l’ours Prosper deviennent des héros rassembleurs et rémunérateurs pour l’industrie du disque et du jouet, pour la radio, au théâtre, et dans de nombreuses « fêtes de l’enfance ».
Alain Saint-Ogan se lie durant les années 1930 au journal pour enfants Benjamin, dont Jaboune (Jean Nohain) est rédacteur en chef.
Il est régulièrement sollicité lors d’événements qu’organise le journal pour ses jeunes lecteurs, des « fêtes de l’enfance » où les héros de Saint-Ogan sont mis en scène.
En avril 1932, Benjamin organise un gala de la jeunesse au Cirque d’Hiver sur le modèle des galas de charité d’adultes.
Saint-Ogan y rentre sur la piste dans un grand défilé des « 12 pingouins Alfred » devant les yeux ébahis des enfants.
Plus qu'un homme de presse et dessinateur, Saint-Ogan est aussi un homme du spectacle.

Traitement et méthodes artistiques

Des auteurs attribuent à Saint-Ogan la paternité du phylactère.
Dans la ligne Hergé de la bande dessinée, l'auteur des aventures de Tintin reste influencé par le travail de Saint-Ogan mais c'est surtout l'influence américaine grandissante qui pousse à l'innovation.
L'Amérique, destination rêvée de Zig et Puce, donc Saint-Ogan était considéré en France comme l'introducteur de la « véritable bande dessinée », américaine[pas clair]. Saint-Ogan avait une « bédéphilie » nostalgique encore obsédée par le tropisme américain comme mythe fondateur du média et d'un âge d'or résolu mais il reste le dessinateur profondément français, voire même violemment anti-américain.
Lors des débats de l'immédiat après-guerre sur la « démoralisation » de la jeunesse, Saint-Ogan souligne :
« ce qui est nuisible, c'est l'absurdité des récits, l'immoralité des sujets, l'illogisme et l'absence de mesure.
[…] Tributaires de certaines agences de reproduction étrangères (dont les originaux ne sont pas publiés dans les journaux pour enfants, mais pour des journaux d'adultes) [les éditeurs] mettent à leur manière « du sang à la une ».
Cette dernière expression exprime le goût des illustrateurs et de la presse pour les faits divers et le sensationnel.
La mise en page ou le récit complet et descriptif amène le lecteur de tout âge à vivre l’événement relaté.
Les critiques ramènent ces méthodes à une forme de voyeurisme.
Saint-Ogan occupe une position clef, entre une technique graphique intégrée plus largement au sein du dessin de presse (conception issue du XIXe siècle) et l’autonomisation d’un média, en grande partie soutenue par son développement dans le domaine de la culture enfantine sous la forme d’histoires en images, diffusées par la presse pour enfants et sous la forme d’albums.
En plus de permettre au dessinateur de travailler sur des espaces bien plus grands, idéaux pour expérimenter des techniques de narration à plus grande échelle, la culture enfantine lui offre des thèmes nouveaux tirés de la tradition littéraire de l’enfance (contes, fantastique).
Outre son rôle dans la diffusion de la bulle, dont il partage amplement la responsabilité avec le journal Le Dimanche illustré qui publie Zig et Puce, Saint-Ogan travaille à la mise en place de nombreuses passerelles dans le monde de la bande dessinée.
Il participe à des hebdomadaires familiaux et mêle, dans ses séries, des traditions comiques différentes.
Ses apparitions radiophoniques sont appréciés par le public.

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Radio


Alain Saint-Ogan et la radio

Alain Saint-Ogan participe à des émissions radiophoniques pour la jeunesse dès 1927, dans lesquelles il présente ses personnages de Zig et Puce (par exemple :
La dernière histoire du pingouin Alfred contée par son père Alain Saint-Ogan).
À partir de 1933, alors qu’il est rédacteur en chef de Cadet-Revue, publication bimensuelle qu'il a créée, co-financée par la marque Ovomaltine, il anime des jeux radiophoniques utilisant ses personnages de Serpentin, Mitou et Toti dans une émission pour enfants sponsorisée par la marque, diffusée sur Radio-Paris et Radio-Luxembourg.
Par la suite, entre 1942 et 1944, il participe à l’émission pour la jeunesse Quinze Ans animée par André Reval, diffusée sur Radio-Paris.
En 1950, Arno-Charles Brun, directeur de la Radiodiffusion française, lui offre d’animer à la suite de Maurice Pauliac, conjointement avec Arlette Peters, l’émission enfantine hebdomadaire Les Beaux Jeudis diffusée sur Paris Inter.
Egalement producteur, Alain Saint-Ogan anime cette émission, qui ne concerne ni ses personnages ni la bande dessinée, chaque semaine jusqu’en 1957, date à partir de laquelle il collabore à l’émission C'est Jeudi de Maurice Pauliac, dans laquelle il réalise des adaptations de Zig et Puce et Monsieur Poche.
À la même époque, le directeur des fromageries Bel lui propose de créer des feuilletons radiophoniques autour du produit phare de la marque, La vache qui rit.
Alain Saint-Ogan réalise ainsi, avec la collaboration de René Blanckemann, deux feuilletons hebdomadaires, diffusés sur Radio-Monte-Carlo, Radio-Luxembourg, Radio-Andorre, Radio-Tanger International et Radio-Africa-Maghreb :
La Vache qui rit au Paradis des animaux entre 1954 et 1959, et Cric et Crac à travers les âges en 1959 et 1960.
En parallèle, la marque Bel demande à Alain Saint-Ogan de réaliser de petits albums qui peuvent être obtenus en collectionnant des bons offerts dans les boîtes de fromage La vache qui rit.
Alain Saint-Ogan réalise ainsi en 1956 10 albums brochés de 24 pages chacun pour Le Paradis des animaux et 13 fascicules de 8 pages chacun pour Cric et Crac.
Alain Saint-Ogan travaille une dernière fois pour la radio en 1962 pour une série d’émissions dans lesquelles, interviewé par Arlette Peters, il conte ses mémoires.

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Oeuvres


œuvres et postérité

Albums

Zig et Puce, Hachette :

Zig et Puce, 1927.
Zig et Puce millionnaires, 1928.
Zig, Puce et Alfred, 1929.
Zig et Puce à New-York, 1930.
Zig et Puce cherchent Dolly, 1931.
Zig et Puce aux Indes, 1932.
Zig, Puce et Furette, 1933.
Zig, Puce et la Petite Princesse, 1934.
Zig et Puce au XXIe siècle, 1935.
Zig et Puce ministres, 1938.
Zig et Puce et le Professeur Médor, 1941.
Revoilà Zig et Puce, 1947.
Zig et Puce et l'Homme invisible, 1949.
Zig et Puce et le Complot, 1950.
Zig et Puce et le Cirque, 1951.
Zig et Puce en Éthiopie, 1952.
Zig et Puce sur Vénus, Glénat, 2000.
Zig et Puce et Nénette, Glénat, 2001.

Prosper, Hachette :

Les Aventures de Prosper, Paris, Hachette, 1933
Prosper et le monstre marin, Paris, Hachette, 1934
Prosper et Toutoune, Paris, Hachette, 1935
Le mariage de Prosper, Paris, Hachette, 1936
M. et Mme Prosper, Paris, Hachette, 1937
Mme Prosper, Star, Paris, Hachette, 1935
Prosper et les gendarmes, Paris, Hachette, 1940

Serpentin, Hachette :

Serpentin, Paris, Hachette, 1935
Serpentin, Mitou et Toti, Paris, Hachette, 1937

Monsieur Poche, Hachette :

Monsieur Poche, 1936.
Le Génial M. Poche, 1937.
M. Poche et son chien, 1938.
M. Poche et le Système D., 1939.
M. Poche, édition intégrale, Revival, 2018.

Trac et Boum, Édition sociale française :

Trac et Boum chez les hommes, 1943.
Trac et Boum voyagent, 1944.
Trac, Boum et Fantôminou, 1944

Au paradis des animaux

albums réalisés pour la marque La vache qui rit, tirés de l'émission radiophonique hebdomadaire La vache qui rit au paradis des animaux d'Alain Saint-Ogan et Arlette Peters diffusée en 1956 sur RMC.
Les albums s’obtenaient en échange des bons que l’on trouvait dans les boites de fromage et, chaque semaine, les mêmes textes étaient lus à la radio.
10 volumes brochés, couverture souple, de 24 pages chacun, format In-octavo carré, illustrations couleurs dans le texte, éditions Chavane, 1956.

Cric et Crac à travers les siècles

scénario avec René Blanckeman et dessin

albums réalisés pour la marque La vache qui rit, tirés de l'émission radiophonique hebdomadaire éponyme d'Alain Saint-Ogan diffusée en 1956 sur RMC.
Les albums s’obtenaient en échange des bons que l’on trouvait dans les boites de fromage 13 fascicules de 8 pages chacun, éditions Chavane, 1956.

La Rayon mystérieux (éd. Jean-Paul Jennequin), CNBDI, coll. « La Bibliothèque du 9e Art », 2000. Galoche et Bitumet, Regards, 2010.
La Voiture qui voyage dans le passé, Regards, 2012.

Romans

Le mariage d'Hector Coderlan (Hachette 1929)
Mitou et Toti à travers les âges (Hachette 1938)
Caddy-Caddy (en collaboration avec Pierre Humble - Hachette 1929).
Le voyageur immobile (en collaboration avec Camille Ducray - Hachette 1945).
Sans tambours ni trompettes (Fayard 1946)

Postérité

Saint-Ogan fait partie des pères de la bande dessinée, en raison de son utilisation précoce des phylactères.
La série Zig et Puce est reprise, en accord avec Alain Saint-Ogan, par Greg, qui la modernise entre 1963 et 1970, paraissant dans Le Journal de Tintin.
En 1973, il est nommé président d'honneur du Festival international de la bande dessinée de Toulouse.
L'année suivante, il reçoit le même titre pour la première édition du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême mais, trop affaibli, il ne peut s'y rendre et décède quelques semaines plus tard ; néanmoins les récompenses du festival sont nommées jusqu'en 1988 les « Alfred » en référence au pingouin de Zig et Puce et il est nommé président du festival de 1975, à titre posthume.
Une voie de Torcy, dans le département de Seine-et-Marne, porte en son honneur le nom de villa Alain-Saint-Ogan.

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Oeuvres



Zig & Puce


Introduction

Zig et Puce est une série de bande dessinée créée en 1925 par Alain Saint-Ogan.
Cette série paraît initialement dans Le Dimanche illustré, supplément hebdomadaire pour la jeunesse du quotidien L’Excelsior.

Synopsis

Zig et Puce cherchent par tous les moyens à atteindre l'Amérique pour y devenir millionnaires, mais leur voyage est souvent contrarié soit par manque d'argent soit par accident.
Il s'ensuit qu'ils voyagent partout dans le monde en cherchant toujours à atteindre l'Amérique.
C'est lors d'un de ces voyages, où ils se retrouvent au pôle Nord, qu'ils rencontrent Alfred qui les accompagnera ensuite dans leurs pérégrinations.
Originaire de l’hémisphère nord, Alfred est donc bien un pingouin (et plus exactement un petit pingouin, la seule espèce subsistante du genre Alca), contrairement à la majorité des personnages dessinés animaliers ultérieurs de la même apparence, qui sont généralement des manchots.
Certes, ayant des ailes atrophiées, Alfred ne peut voler, (sauf quand un savant lui greffe des ailes de cigogne), alors que les pingouins en sont parfaitement capables.
Il ne peut pourtant pas être un manchot, car ceux-ci vivent uniquement dans l'hémisphère sud, et de plus il ne ressemble à aucune des dix-huit espèces de manchots.
Notons cependant qu'il n'a pas non plus vraiment l'aspect du petit pingouin, ayant un curieux bec spatulé qui n'est ni celui d'un pingouin, ni celui d'un manchot.
L'artiste Alain Saint-Ogan semble donc avoir imaginé un drôle de pingouin, unique en son genre...

Personnages

Sous Alain Saint-Ogan, Zig et Puce font la connaissance de la charmante Dolly et de son oncle richissime, de même que du bandit Musgrave.
Greg s'inspirera de ces personnages quand il reprendra la série, changeant le nom de Dolly en Sheila, et l'oncle de celle-ci devenant son père, qu'il nommera Poprocket.

Historique

Naissance

Alain Saint-Ogan crée, à la demande de Henri de Weindel et Camille Ducray, responsables d'édition, les personnages de Zig et Puce pour remplacer au dernier moment une page de publicité manquante à la dernière page dans Le Dimanche illustré, supplément dominical au journal L’Excelsior.
La série Zig et Puce fait ainsi, par hasard, ses débuts dans le n° 11 du 3 mai 1925.

Alain Saint-Ogan

D'abord une suite de gags, la série se transforme graduellement en récits d'aventure plus structurés.
Dans le n° 148 du 27 décembre 1925, Zig et Puce font la connaissance du pingouin Alfred qu'ils adoptent.
Les lecteurs écrivent en masse et réclament leur présence plus régulière ; ce qui sera fait dès le n° 202 du 9 janvier 1927.
Zig et Puce sont les premiers héros d'expression française à s'exprimer par bulles de façon régulière.
À partir de 1927, le pingouin Alfred déclenche un phénomène de mode sans précédent, faisant l'objet, peut-être pour la première fois, de produits dérivés.

Il devient la mascotte de différentes personnalités, dont :

Mistinguett, chanteuse française, qui s'affiche avec une peluche à l'effigie d'Alfred.
Charles Lindbergh, aviateur américain, qui, à son arrivée à Paris lors de sa traversée historique de l'Atlantique en avion en solitaire, reçoit d'une dame américaine une peluche à l'effigie d'Alfred qu'il installera dans la carlingue de son avion en repartant de Paris pour Bruxelles.
La série fait par ailleurs l'objet de traduction dès cette époque, comme en néerlandais dans De Humorist de 1930 à 19331.
La chanteuse Chantal Goya leur consacre une chanson en 2006.
Dans la même période, chansons et pièces de théâtre mettent en scène les personnages de la série Zig et Puce.
La réplique « T'as le bonjour d'Alfred », dite régulièrement après que Zig et Puce ont défait un adversaire, devient une expression du langage courant utilisée lorsqu'on vient de donner une leçon à quelqu'un.
La série Zig et Puce sert de modèle à Hergé, jeune débutant, créateur de Tintin, qui vient rendre visite à Alain Saint-Ogan à Paris en 1931 pour lui demander conseil.
On peut reconnaître l'influence de Zig et Puce dans la série Quick et Flupke d'Hergé.
La série Zig et Puce connaît ainsi un grand succès jusqu'à un premier arrêt en 1956.

Greg

Elle est reprise, en accord avec Alain Saint-Ogan, par Greg, qui la modernise, entre 1963 et 1970 dans le Journal de Tintin.
Influence

En 1974, Alfred devient la mascotte du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême.

Albums

Alain Saint-Ogan

Zig et Puce, 1927.
Zig et Puce millionnaires, 1928.
Zig, Puce et Alfred, 1929.
Zig et Puce à New-York, 1930.
Zig et Puce cherchent Dolly, 1931.
Zig et Puce aux Indes, 1932.
Zig, Puce et Furette, 1933.
Zig, Puce et la petite princesse, 1933.
Zig et Puce au XXIe siècle, 1935.
Zig et Puce Ministres, 1938.
Zig et Puce et le Professeur Médor, 1941.
Revoilà Zig et Puce, 1947.
Zig et Puce et l’homme invisible, 1949.
Zig et Puce et le complot, 1950.
Zig et Puce et le cirque, 1951.
Zig et Puce en Éthiopie, 1952.
Zig et Puce sur Vénus, 2000.
Zig, Puce, Nénette et la baronne Truffe, 2001.

Greg

Le voleur fantôme, 1965.
S.O.S. “Sheila”, 1966.
Prototype Zéro-Zéro, 1967.
La pierre qui vole, 1968.
Les frais de la princesse, 1970.
Zig et Puce contre le légume boulimique.

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Prosper


Introduction

Prosper est une série de bande dessinée créée en 1933 par Alain Saint-Ogan.

Histoire

En 1933, Hachette distribue un produit dérivé, une figurine sous le nom de « La poupée fétiche Prosper » vendu 10 francs.
En 1935, le personnage a donné lieu à une adaptation au théâtre par Mlle Thérèse Lenötre et Adhémar de Montgon, sur une chorégraphie de Mauricette Cébron.
L'album Proposer et Toutone sorti en décembre 1935, était vendu 15 francs à sa parution en décembre 1935.
L'album Le mariage de Prosper sort en décembre 1936.

Personnages

Prosper, petit ours blanc, avec une chaînette attachée au museau.
Toutoune, petit garçon, ami de Prosper.
Mlle Ursus, petite ourse blanche, avec laquelle Prosper se marie.
Le chat borgne, chat noir borgne, ennemi de Prosper.

Albums

Les aventures de Prosper, Paris, Hachette, 1933, 48 p. (notice BnF no FRBNF31283479)
Prosper et le monstre marin, Paris, Hachette, 1934 (notice BnF no FRBNF31283486)
Prosper et Toutoune, Paris, Hachette, décembre 1935 (notice BnF no FRBNF31283487)
Le mariage de Prosper, Paris, Hachette, décembre 1936, 48 p. (notice BnF no b31283483v)
M. et Mme Prosper, Paris, Hachette, 1937, 32 p. (notice BnF no FRBNF31283485)
Mme Prosper, star, Paris, Hachette, 1935, 32 p. (notice BnF no FRBNF31283481)
Prosper et les Gendarmes, Paris, Hachette, 1940, 32 p. (notice BnF no FRBNF32598235)


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M. Poche


Introduction

Monsieur Poche est une série française de bande dessinée, créé en 1934 par Alain Saint-Ogan.
Monsieur Poche est un bourgeois bedonnant au gros nez, ridicule et pontifiant, qui se retrouve régulièrement dans des situations cocasses où l'ont poussé sa maladresse et son sans-gêne. Pique-assiette impénitent, il ne craint pas de s'afficher en parangon de vertu, ce qui, cependant, tourne régulièrement à sa confusion.
Monsieur Poche était le héros de gags en une page, qui firent l'objet de quatre publications en albums :

Albums

Monsieur Poche, Hachette, 1936
Le Génial Monsieur Poche, Hachette, 1937
Monsieur Poche et son chien, Hachette, 1938
Monsieur Poche et le système D, Hachette, 1939
Intégrale

Ces albums ont été repris avec l'ajout de nombreux gags inédits dans l'intégrale parue en 2018 par les éditions Revival :
M. Poche, Revival, 2018

Greg crée Achille Talon

En 1963, Greg, ami d'Alain Saint-Ogan dont il avait déjà repris la série Zig et Puce, proposa à René Goscinny de ressusciter Monsieur Poche dans Pilote.
Devant le scepticisme de Goscinny, Greg créa un nouveau personnage, Achille Talon, partiellement inspiré de Monsieur Poche quant au physique et au caractère, mais très dissemblable quant à l'expression verbale et à l'univers.


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Vidéos



Saint Ogan


Souvenirs 1


Souvenirs 2


Lit. Pop


Bibliographies


Monographies

La bande dessinée entre dessin de presse et culture enfantine Julien Baudry, relecture de l'oeuvre d'Alain Saint-Ogan (1895-1974), Paris, Université Paris Diderot-Paris 7, 2014, 516 p.
Zig et Puce au xxie siècle. Édouard François (dir.), Hommage à Alain Saint-Ogan, Hachette, 1974.
L'Art d'Alain Saint-Ogan, Thierry Groensteen et Harry Morgan (dir.), Actes Sud, coll. « Éditions de l'An 2 », 2007.
A. Saint-Ogan dessinateur de presse, Éric Leguèbe, SERG, 1974.
« Alain Saint-Ogan, dessinateur de presse », Julien Baudry, Les Cahiers de la bande dessinée, no 6,‎ janvier-mars 2019, p. 160-165.
« Alain Saint-Ogan : Zig et Puce », Vincent Bernière, Beaux-Arts Magazine, hors série : Les secrets des chefs-d'œuvre de la BD d'humour,‎ 2015, p. 6-15.
« Hergé débiteur de Saint-Ogan », Thierry Groensteen, Neuvième Art, no 1,‎ janvier 1996, p. 9-17.
« Je me souviens... d'Alain Saint-Ogan », Henri Filippini, dBD, no 3,‎ juin 2006, p. 92-93.
« Dossier Alain Saint-Organ » [archive], sur neuviemeart.citebd.org - revue numérique, Cité internationale de la bande dessinée et de l'image.

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