BD Franco/Belge
Spirou
Astérix
Vaillant
La BD Franco Belge
En Belgique et en France, parmi les parutions d'après-guerre, 4 héros vont faire 4 revues qui vont bouleverser le paysage
du 9ème art et lancer un nombre impressionnant d'auteurs devenus aujourd'hui incontournables.
• Le Journal Tintin
Tintin, également appelé Le Journal de Tintin à certaines époques, ou Kuifje dans la version néerlandaise,
est un magazine hebdomadaire de bande dessinée réaliste de la seconde moitié du xxe siècle publié par Les Éditions du Lombard.
Sous-titré « Le journal des jeunes de 7 à 77 ans » puis « Le super journal des jeunes de 7 à 77 ans »,
on y retrouvera Edgar P.Jacobs (Blake et Mortimer), Jacques Martin (Alix), Greg (Achille Talon),
Jean Graton (Michel Vaillant) Tibet (Ric Hochet), Dupa (Boule et Bill), Bob de Moor, Raymond Macherot et bien d'autres..
Le premier numéro de l'édition belge est publié le 26 septembre 1946. Cette édition fut également distribuée au Canada.
Peu de temps après, la version néerlandaise Kuifje est également publiée.
Le premier numéro de l'édition française, également distribuée en Suisse, sort en 1948.
L'idée de publier ce magazine vient, à l'origine, d'André Sinave1, qui désire capitaliser sur le succès de
la série Tintin créée en 1929 pour le Petit Vingtième par Hergé.
Par la suite, une rencontre entre Hergé, André Sinave et Raymond Leblanc est organisée.
C'est Raymond Leblanc et Georges Lallemand qui fondent à Bruxelles la maison d'édition Le Lombard, chargée de publier le périodique.
• Le Journal de SPIROU
En 1938, Dupuis, un éditeur belge de presse familiale, lance le journal "Spirou". Dans cet hebdomadaire, le héros titre,
dessiné par Rob-Vel est accompagné par Tif et Tondu, de F Dineur, et par le comics "Dick Tracy".
Après-guerre, le dessin (destin) de Spirou est assuré par André Franquin, épaulé par Jijé.
La sphère Dupuis bouillonne de talents : Franquin crée aussi une sorte de tigre de compagnie aux fausses allures de peluche,
le Marsupilami, et un irrésistible (et indémodable !) garçon d'étage gaffeur qui sème la panique dans la rédaction du journal :
Gaston Lagaffe.
Jijé, futur père de Jerry Spring, cosigne également Blondin et Cirage avec Hubinon, père de Buck Danny.
Citons aussi Peyo (Johann et Pirlouit, les schtroumpfs), Maurice Tilleux (Gil Jourdan) et, parmi les scénaristes,
les futurs fondateurs de Pilote, Jean Michel Charlier et René Goscinny.
• le journal Pilote
Le trio mythique, UDERZO, GOSCINNY, CHARLIER, claque presque la porte de son ancien employeur et décide de lancer sa propre
revue en 1959.
Le succès immédiat de Pilote ( "Mâtin, quel journal !" ),
va clouer sur place le petit monde de l'édition, ce qui n'empêchera pas la revue de froler la faillite.
Elle est sauvée par un éditeur au nez creux, Georges DARGAUD.
Au fil des pages de Pilote grandiront Tanguy et Laverdure,
de Charlier et Uderzo, Barbe-Rouge, de Charlier et Hubinon, puis le Grand Duduche de Cabu, Blueberry de Charlier et J. Giraud,
Achille Talon ( où tous les collaborateurs réels de la revue deviennent des personnages ) de Greg, Philemon de Fred,
Valérian de Mezieres et Christin, les dingodossiers et les rubriques-à-brac de Gotlib,
ainsi que la reprise de deux séries existantes : Morris réécrit Lucky Luke et Tabary Iznogoud.
• Vaillant, le journal de Pif
Vaillant (puis Vaillant, le journal de Pif) est un journal français hebdomadaire de bandes dessinées créé en 1945,
auquel collaborait José Cabrero Arnal. Il est devenu Pif Gadget en 1969.
Il reprenait les planches de Pif publiées dans le journal L'Humanité.
C'est aussi le nom des éditions Vaillant, qui ont publié ces deux périodiques. Le siège de
la maison d'édition était sis au 126, rue La Fayette dans le 10e arrondissement de Paris.
Le premier numéro de la revue, parait le 1er juin 1945.
La revue fera travailler de nombreux auteurs de BD, parmis lesquels, Gillon, Lecureux, Mandrika, Gotlieb, Chéret... et bien d'autres.
Avec des séries comme Gai-Luron et Les Pionniers de l'espérance... et bien d'autres
On notera que quand Vaillant deviendra, Pif Gadget, il y sera publié la série Rahan, fils des âges farouches.
Ces quatre revues à elles seules produiront le meilleur de la BD franco Belge entre 45 et 65.
Quand viendra 68, ce sera dans la lancée de Pilote qu'émergeront des magazines adultes, comme Charlie Mensuel, Metal-hurlant...
qui ouvriront la voie à la période la plus créative de la BD "mondiale", n'ayont pas peur des mots.
Texte © Wikipédia
Confection de la peinture à la Cire
Une période foisonnante, qui voit paraitre, les Super-Héros, les Detectives Privés, les Romances, l'horreur, le fantastique, et l'Underground...
Les strips d'aventures
Les séries mettent en scène des héros confrontés à toutes sortes d'aventures.
Le premier artiste à proposer ce type de personnage est
• Roy Crane qui crée en 1924, Wash Tubbs, et son aventurier éponyme à la recherche de trésors perdus pour le
syndicate Newspaper Enterprise Association .
Cette aventure prend de l'importance en 1929 avec l'arrivée aux côtés de Wash Tubbs d'un nouveau personnage particulièrement
athlétique :
• Captain Easy qui fini par obtenir une page dominicale en 1933 sous le nom de Captain Easy, Soldier of Fortune.
Wash Tubbs et Captain Easy sont repris dans les années 1930 en comic books par plusieurs éditeurs comme Dell, Hawley ou Argo11.
Après Wash Tubbs d'autres héros vont arriver dans les pages des quotidiens.
• Tarzan lancé par Hal Foster en 1929, fait parti des plus célèbres.
Il est tiré l'adaptation du personnage du roman créé par Edgar Rice Burroughs en 1912 dans le roman "Tarzan seigneur de la jungle".
• Scorchy Smith créé en 1930 par John Terry et repris en 1933 par Noel Sickles,
• Dick Tracy, une bande dessinée policière de Chester Gould lancée en octobre 1931,
• Mandrake le magicien de Lee Falk,
• Flash Gordon, une bande dessinée de science-fiction d'Alex Raymond
• Terry et les Pirates de Milton Caniff toutes trois créées en 1934.
• Le Fantôme du Bengale, est une série de bande dessinée américaine créée par Lee Falk en 1936.
• Prince Vaillant de Hal Foster en 1937
• The Spirit de Will Eisner en 1940
La naissance des comic books
En 1933, la bande dessinée américaine connaît une nouvelle révolution avec l'apparition des comic books.
Max Gaines, à partir de strips publiés dans les journaux, crée un magazine destiné à être offert comme cadeau promotionnel
par des entreprises.
Par la suite, il a l'idée de vendre ces fascicules sans qu'ils soient liés à un produit.
Cependant d'autres ont la même année et en 1933 paraissent deux comics Detective Dan, Secret Operative No. 48,
qui est le premier dans lequel est publié un récit inédit, et The adventures of Detective Ace King,
tous deux édité par la société Humor Publication.
Aucun de ces pionniers des comic books ne dépassent le premier numéro et leur manque de notoriété les fait tomber dans l'oubli.
Ainsi en février 1934, paraît Famous Funnies un comic book de cent pages vendu au prix de dix cents et qui reprend des strips
de journaux tels que Joe Palooka, Mutt and Jeff, Dixie Dugan.
Un seul numéro paraît cependant et, en mai 1934, sort le premier numéro de Famous Funnies, série deux,
qui est un mensuel publié jusqu'en 1955.
Ce comics n'est pas immédiatement rentable et il faut attendre le septième numéro pour que Eastern Color Printing,
la société qui l'édite, commence à gagner de l'argent.
Bientôt de nouvelles maisons d'édition apparaissent pour profiter du succès grandissant de ce nouveau média et
les différents genres du comic strip (humour, western, science-fiction, etc.) font l'objet de publications dédiées.
Superman et autres super-héros
En 1938, l'une de ces maisons d'édition, nommée National Allied Publications, décide de lancer un nouveau comic book.
National Allied Publications, fondée en 1934 par Malcom Wheeler-Nicholson, est depuis 1938 la propriété de Harry Donenfeld et
Jack Liebowitz.
À l'origine, la maison est déficitaire mais sous cette nouvelle direction elle commence à gagner de l'argent.
Pour ce nouveau titre, les éditeurs sont à la recherche d'histoires originales. Ils acceptent donc le projet de deux jeunes auteurs,
Joe Shuster et Jerry Siegel, qui ont déjà créé deux séries d'aventures (Dr Occult et Slam Bradley) pour National.
Ils présentent cette fois une série qui met en scène les aventures d'un personnage doué d'une force surhumaine et nommé Superman.
Ce projet était déjà ancien et avait été présenté à plusieurs maisons d'édition qui l'avaient toutes refusé.
C'est grâce à Max Gaines que Siegel et Shuster travaillent de nouveau à leur création, et que Donenfeld et Liebowitz se laissent
convaincre de le publier.
C'est donc dans le premier numéro, paru en mars 1938, de ce nouveau comic book intitulé Action Comics, qu'apparaît le premier
super-héros,
• Superman.
Le succès est immédiat et rapidement Superman est copié.
Victor Fox, propriétaire de Fox Comics, demande à Will Eisner
de créer un ersatz de Superman.
Cela finit par un procès que Fox perd.
En 1941, National lance une nouvelle procédure judiciaire, cette fois-ci contre
Fawcett Comics, qui édite
• Captain Marvel créé en 1940 par C. C. Beck.
Cela n'empêche pas la multiplication des éditeurs Charlton Comics, Timely, etc., et des super-héros en tout genre.
Ainsi :
L'éditeur Timely publie
• Namor de Bill Everett
• Human Torch de Carl Burgos
All-American Publications, fondé par Max Gaines en 1939, publie :
• Flash de Gardner Fox au scénario et Harry Lampert au dessin,
• Green Lantern de Bill Finger au scénario et Martin Nodell au dessin
• Wonder Woman de William Moulton Marston, etc.
alors que DC dans le numéro 27 de Detective Comics fait paraître
• Batman, créé par Bob Kane et Bill Finger.
Captain America, et le Super-Héros patriote
Dans le flot de personnages de comic book, un super-héros s'impose par son originalité.
Captain America, créé par Joe Simon et Jack Kirby, apparaît en décembre 1940 et se fait immédiatement remarquer.
L'ennemi n'est plus un quelconque savant fou ou un génie du mal, mais Adolf Hitler et ses sbires.
La couverture du numéro 1 montre d'ailleurs Captain America donner un coup de poing au Führer.
Bien qu'il ne soit pas le premier super-héros patriote, puisqu'il a été devancé par The Shield édité par MLJ
(la date sur la couverture est janvier 1940), Captain America est celui qui va lancer ce type de personnage.
Martin Goodman, éditeur de Timely, voyant le succès du comics, publie rapidement les aventures de nouveaux personnages semblables,
USAgent, puis Bucky.
D'autres éditeurs profitent du filon et de nombreux ersatz de Captain America apparaissent ;
Kirby et Simon créent ainsi pour DC Comics, The boys commando.
L'entrée en guerre des États-Unis contre l'Allemagne nazie et le Japon amène les auteurs de strips à faire évoluer leurs séries.
Nombre de personnages s'engage dans l'armée ou, comme Tarzan se retrouvent à combattre les nazis.
Par ailleurs, plusieurs artistes sont obligés d'abandonner leurs planches à dessin pour servir dans l'armée ;
ils sont alors remplacé par de nouveaux dessinateurs.
On trouve parmi ceux-ci un nombre croissant de jeunes femmes qui ont plus l'occasion de proposer leurs créations.
Dale Messick crée ainsi en 1940 le personnage de Brenda Starr, Reporter qui durera jusque dans les années 2000.
Mais Brenda n'est pas la seule héroïne à faire ses premiers pas durant cette période.
En effet le pourcentage de lectrices augmente car de nombreux américains sont sous les drapeaux et les éditeurs cherchent
à attirer ce nouveau lectorat.
Ce succès va s'accentuer avec l'entrée en guerre des États-Unis mais il s'achève dans l'immédiat après-guerre quand tous ces héros
patriotiques perdent leurs adversaires : les nazis et les Japonais.
Comics Anthropomorphes
Si les comics de super-héros attirent les adolescents, ce ne sont pas ceux-là qui dominent la production.
Le genre qui est le plus important est celui des comics mettant en scène des animaux anthropomorphes comme
Mickey Mouse ou Bugs Bunny.
En 1940, Dell Comics, en partenariat avec Western Publishing, publie le premier numéro de Walt Disney's Comics and Stories.
Ce comic book alterne les réimpressions des comic strips de Donald Duck de Al Taliaferro et des récits originaux de
Mickey dessinés par Floyd Gottfredson.
L'année d'après, Dell toujours, édite Looney Tunes & Merrie Melodies Comics un comics consacré aux héros de la Warner Bros.
Suivent les personnages des dessins animés de Walter Lantz comme Woody Woodpecker et le périodique Four Color Comics publié
jusqu'à deux fois par semaine dans lequel on retrouve des personnages de Disney mais aussi d'autres héros popularisés
par les dessins animés comme Popeye.
Outre les comics d'animaux humanisés, les comics humoristiques, les comics éducatifs conservent un auditoire.
Comme ceux de Gilberton proposant des adaptations des classiques de la littérature,
les séries comiques
Parmi les strips d'humour de cette période se détachent Beetle Bailey de Mort Walker qui montre un soldat rétif à la
discipline militaire
et Hi and Lois, aussi de Mort Walker qui conte la vie quotidienne d'une famille américaine.
Les années 1950 sont aussi celles des Peanuts de Charles Schulz et de Denis la Malice de Hank Ketcham.
La comédie devient parfois satire. Ainsi à partir de 1956 Jules Feifferdans son strip baptisé simplement Feiffer se fait
le peintre caustique la politique et les mœurs américaines.
Les cases et les phyactères sont éliminés et un texte libre vole autour des protagonistes.
De même, Johnny Hart dans B.C. puis
dans The Wizard of Id critique le monde moderne avec des personnages de la préhistoire
puis du Moyen Âge.
Et Archie qui raconte les aventures humoristiques d'un groupe d'adolescents, etc.
Néanmoins,
ce sont les super-héros et les animaux humanisés publiés par Dell qui dominent le marché.
L'après guerre
Le succès de nouveaux genres
Les super-héros patriotiques ne sont pas les seules victimes de la fin de la guerre, les autres super-héros
(à l'exception des plus importants qui sont Superman, Batman et Wonder Woman) perdent aussi leurs lecteurs qui préfèrent
se tourner vers d'autres genres.
Cette désaffection pour le genre super-héros s'accompagne d'une crise de surproduction qui amène les vendeurs de journaux
à refuser des comics avant même d'avoir ouvert les cartons dans lesquels ils se trouvent.
Les comic books qui tirent leur épingle du jeu sont donc ceux avec un lectorat fidèle et ceux qui s'inspirent de succès déjà
existants, car dans ces deux cas les kiosquiers sont assurés de vendre.
Les Policiers
Ainsi les comics policiers voient leurs ventes progresser de façon importante en suivant l'exemple de Crime Does Not Pay
(dont le premier numéro date de 1942), édité par Lev Gleason Publications, qui se vend à plus d'un million d'exemplaires.
Les Romances
Le deuxième genre qui connaît des ventes importantes est à mille lieues de la violence du précédent puisqu'il s'agit des romance
comics qui apparaissent en juin 1947, alors que la crise de surproduction a cessé, avec la parution de Young Romance de Joe Simon
et Jack Kirby édité par Prize Publications.
Avant cette date, ce genre n'existait pas, mais dès que le succès est patent
(les ventes entre le premier et le troisième numéro sont triplées) les imitations fleurissent.
Timely, avec My Romance, daté d'août 1948, Fox avec My life (septembre 1948) et Fawcett avec Sweetheart (octobre 1948)
sont les premiers éditeurs à suivre cette mode et bientôt les comics de romance envahissent les rayons pour atteindre
le nombre de 147 comics publiés au plus fort de l'engouement pour ces histoires de cœur.
Les Comics d'horreur
Enfin les comics d'horreur constituent le troisième genre qui attire les lecteurs.
La principale maison d'édition, qui est à l'origine de ce genre, est EC Comics, restée pour cette raison dans l'histoire des comics.
Elle est fondée par Max Gaines en 1944, après qu'il a vendu All Star Comics à DC Comics.
À l'origine EC Comics diffusait des comics religieux, pédagogiques ou enfantins mais après la mort de Max Gaines,
l'entreprise passe entre les mains de son fils William Gaines qui change l'orientation de ses publications en proposant des westerns,
de la romance et des histoires criminelles.
Un tournant décisif est pris en 1949 lorsque paraissent les premiers comics d'horreur Crypt of Terror et The Vault of Horror.
Une fois encore, de nombreuses imitations paraissent et envahissent les étalages des vendeurs.
Les débuts de la guerre froide
Le contenu des comics évolue aussi avec le début de la guerre froide.
Si l'immédiat après guerre propose des messages optimistes d'un monde pacifié, rapidement le conflit larvé entre les États-Unis
et l'URSS trouve des échos dans les comics et le début de la guerre de Corée généralise le message anticommuniste.
Si les comics de super-héros ignorent le plus souvent cette guerre, en revanche les comics de guerre trouvent un sujet parfait
pour augmenter les ventes.
Le message tient le plus souvent de la propagande (comme le montrent par exemple la série G.I. Joe),
bien que certaines œuvres se veuillent plus réfléchies comme les comics Two-Fisted Tales et Frontline Combat dont Harvey Kurtzman
est le rédacteur en chef chez EC Comics.
Cependant, quel que soit le message qu'ils délivrent, ces comics ne sont pas appréciés des associations familiales.
D'une façon générale, ils sont jugés trop violents.
De plus, s'ils sont trop réalistes, ils risquent d'amener les jeunes lecteurs à critiquer la guerre de Corée,
s'ils sont trop idéalistes ils font passer la guerre pour un jeu.
La période de la guerre froide n'est pas favorable aux comics car le Bien et le Mal ne sont pas aussi identifiables qu'à l'époque
de la guerre contre le nazisme.
Le choix est d'ignorer les changements de la société (ce que font les comics de super-héros qui présentent des personnages
le plus souvent dans un monde insouciant) ou de les représenter au risque de subir les foudres des critiques bien-pensantes.
Une autre option existe qui est d'opposer des super-héros et des super-vilains communistes, mais celle-ci conduit toujours à
un échec car ces scénarios simplistes n'attirent plus des lecteurs qui ont grandi et cherchent plus de réalisme.
Une période de changements
Si le comic book est la forme de bande-dessinée qui connaît la plus importante évolution, cela ne signifie pas que le comic strip
disparaisse. Au contraire, ces bandes quotidiennes se retrouvent toujours dans les journaux.
Ainsi, en 1947, Milton Caniff commence la série Steve Canyon.
Par ailleurs c'est à cette époque, le 2 octobre 1950, que paraît le premier strip des Peanuts de Charles Schulz.
Cette série persiste jusqu'à la mort de son auteur, le 13 février 2000.
Néanmoins, le comic strip évolue aussi car la taille des pages du dimanche comme celle des strips quotidiens diminue.
Alors que le strip du dimanche occupait une page complète, sa taille se réduit et plusieurs séries finissent par occuper
une seule page.
La bande dessinée américaine connaît donc de très gros succès mais cela ne va pas durer et les comic books vont traverser des crises
sévères.
Le succès des trois genres cités ci-dessus ne va pas se poursuivre et, en 1955, ils ont disparu ou connaissent une brutale
chute des ventes.
Le premier des trois à connaître ce sort est le romance comics. En 1949, un cinquième des comics vendus est un comics de romance
mais en 1950 le marché s'effondre :
le nombre de séries est divisé par deux entre le premier et le second semestre 1950. En 1951, seules trente séries sont encore
publiées.
Les ventes déclinent ensuite peu à peu.
L'effondrement des comics de romance s'explique par la désaffection du public ; il n'en est pas de même pour les comics policiers
ou d'horreur qui vont disparaître lors de l'instauration du comics code en 1954.
Le Comics Code Authority
Dès que les comics ont touché des millions de lecteurs, pour l'essentiel des enfants et des adolescents,
des parents et des associations se sont inquiétés de l'influence de ce nouveau média sur la psychologie et le comportement
des plus jeunes.
Rapidement, il a été critiqué pour de nombreux motifs :
les super-héros donneraient de fausses représentations de la réalité physique,
les relations entre les héros et leurs assistants seraient troubles et suggéreraient des penchants homosexuels,
la vision de crimes et de monstres perturberaient les esprits fragiles des enfants, etc.
Ces attaques prennent parfois des expressions violentes telles que des autodafés de comics.
En 1954, la critique prend de nouvelles forces lorsque le psychiatre Fredric Wertham,
dans son livre Seduction of the Innocent dresse un tableau catastrophiste de la lecture des comics en les liant au
phénomène de délinquance juvénile.
Repris dans des magazines, le rejet des comics prend de l'ampleur au point qu'une commission sénatoriale est créée pour juger de
cette question.
Fredric Wertham et William Gaines sont entendus et il apparaît que la prestation de Gaines n'a pas convaincu
les membres de la commission. Aussi, pour empêcher la création d'un organisme de censure officiel,
William Gaines propose-t-il aux autres éditeurs de se réunir et de financer une recherche universitaire
dont le but serait d'évaluer sérieusement les méfaits supposés des comics.
Cette réunion débouche finalement, au grand dam de Gaines, sur la décision de financer un organisme,
la Comics Code Authority ou CCA, qui éditerait un code listant ce qui est tolérable dans un comics et qui apposerait un sceau
sur les comics acceptés.
Cette décision va dans le sens des recommandations des sénateurs qui, dans leur rapport final signé par Estes Kefauver,
refusent la promulgation d'une loi permettant la censure des comics mais invitent les éditeurs à réguler les publications.
Les éditeurs n'ont pas l'obligation de présenter leurs comics à cette institution mais ne pas avoir le sceau de la CCA condamne
de nombreux comics, qui ne sont même pas sortis des cartons par les marchands de journaux.
Finalement ce sont vingt-six éditeurs (dont DC Comics, Atlas, Archie Comics) qui s'engagent à respecter le code.
Ce n'est pas le cas pour EC Comics qui dès lors voit ses ventes chuter de 90 %.
En désespoir de cause Max Gaines tente de produire de nouveaux comics acceptés par la CCA, mais il est contraint
de cesser la publication de ses œuvres ; seul le périodique Mad échappe à l'arrêt définitif.
En effet, il n'est pas soumis à la censure du comics code car il n'est plus un comics :
Mad a en effet troqué ce format pour celui de magazine.
En revanche, certains éditeurs parviennent sans difficulté à vendre leurs comics sans se soucier du Comics Code.
C'est le cas notamment pour Dell Comics qui est le plus important éditeur de comics
(certains d'entre eux se vendent à près de trois millions d'exemplaires).
D'une part, ses séries, qu'il s'agisse de celles consacrées aux personnages de dessins animés ou celles qui adaptent des films
de cow-boys, s'adressent aux enfants et ne proposent rien qui puisse choquer ces lecteurs ou leurs parents ;
d'autre part Dell affirme, par un insert dans ses comics, qu'il élimine entièrement, plutôt que de le réguler,
tout matériel choquant.
Pour les mêmes raisons, Classics Illustrated refuse le sceau du Comics Code.
Le retour des super-héros
DC et Marvel
Après l'instauration du comics code, les attaques contre les comics s'estompent même si Fredric Wertham considère que la création
de cet organisme est insuffisante.
Les séries les plus horribles et les plus violentes ont disparu des kiosques mais on trouve toujours des westerns,
des super-héros, des séries pour les plus jeunes, etc.
Le renouveau des comics de super-héros a lieu en septembre 1956 avec la parution du no 4 du comic book Showcase qui marque
le début de l'âge d'argent des comics.
Dans ce comics, édité par DC Comics est recréé le personnage de Flash par les scénaristes Robert Kanigher et John Broome et
le dessinateur Carmine Infantino sur une idée du rédacteur en chef Julius Schwartz.
Par la suite, toujours dans ce même comic book sont créés d'autres personnages qui gagnent leurs propres séries,
ce qui lance définitivement l'âge d'argent.
C'est le cas des Challengers of the Unknown de Dave Wood et Jack Kirby, de Loïs Lane, de Green Lantern de
John Broome et Gil Kane, etc.
Comme lors de l'âge d'or, ces super-héros partagent un univers commun et se rencontrent, ce qui aboutit en février 1960 à
la création de la Ligue de justice d'Amérique dans le comic book The Brave and the Bold no 28 en mars 1960.
Les aventures de cette équipe sont ensuite présentées dans le comics éponyme dont le premier numéro, écrit par Gardner Fox et
dessiné par Mike Sekowsky sort en octobre 1960.
Ce comic book est celui qui connaît les meilleures ventes et cela donne l'idée à Martin Goodman, le propriétaire de Atlas,
de lancer aussi une série de super-héros.
Il demande à son neveu, Stan Lee, scénariste et rédacteur en chef chez Atlas, de créer un comic book mettant en scène
un groupe de super-héros.
Stan Lee, qui, songeait à démissionner de son poste, accepte mais il choisit de mêler aux scènes de combat des moments
présentant les relations entre les personnages.
Il crée donc les Quatre fantastiques en août 1961 avec le dessinateur Jack Kirby qui participe aussi à l'élaboration de l'intrigue.
Le succès est au rendez-vous et Atlas, qui devient bientôt Marvel Comics, publie de nombreuses autres séries de super-héros
ou apparentés.
Surgissent ainsi
Hulk en mai 1962 (Lee et Kirby),
Thor en août 1962 (Lee et Kirby),
Spider-Man en août 1962 (Lee et Steve Ditko),
Iron Man en mars 1963 (Lee et Don Heck),
les X-Men et les Vengeurs tous deux en septembre 1963 (Lee et Kirby),
Daredevil en avril 1964 (Lee et Bill Everett), etc.
Le succès de ces séries fait de Marvel la première maison d'édition devant DC.
Pour retrouver la voie du succès, DC nomme Carmine Infantino directeur de la publication en 1968.
La politique éditoriale de celui-ci est de donner plus de liberté aux artistes.
Ce faisant, DC retrouve l'éclat qu'elle avait perdu, même si Marvel domine toujours le marché.
Ainsi, Carmine Infantino engage Neal Adams qui devient le dessinateur vedette de DC.
Neal Adams et Infantino créent Deadman, puis Adams reprend le personnage de Batman et en fait un personnage plus sombre.
Cet aspect de Batman est par la suite maintenu par Dick Giordano qui succède à Adams.
Par ailleurs Infantino engage Steve Ditko qui crée Le Creeper et Hawk and Dove en 1968.
Autres genres et autres éditeurs
DC et Marvel augmentent le nombre de séries de super-héros mais, à côté elles continuent à proposer des comics d'autres genres.
On trouve ainsi
• du western comme Rawhide Kid chez Marvel ou Tomahawk chez DC,
• des histoires de guerre telles que Nick Fury and his howling commandos de Lee et Kirby chez Marvel et Our Army at War,
qui met en scène le Sergent Rock créé par Robert Kanigher et Joe Kubert,
• ou encore de l'espionnage avec Nick Fury agent of SHIELD de Lee et Kirby, etc.
DC et Marvel dominent peu à peu le marché des comics mais cela ne signifie pas la disparition des autres maisons d'éditions.
Gold Key, Dell Comics, Gilberton Publications, Harvey Comics ou encore Charlton Comics sont des éditeurs qui attirent toujours
des lecteurs, le plus souvent en ne cherchant pas à publier des comics de super-héros mais en développant d'autres genres.
Ainsi Gold Key, maison d'édition appartenant à Western Publishing distribue les aventures des héros Disney,
publiés précédemment par Dell, et des adaptations de séries télévisées.
Dell après la rupture de l'accord avec Western Publishing pour des raisons financières, publie ses propres comics dont de
nombreuses adaptations de séries télévisées.
Gilberton édite des adaptations de romans célèbres,
Harvey vise le lectorat le plus jeune avec des titres comme Casper le gentil fantôme ou Richie Rich.
En revanche Charlton tente de suivre le mouvement lancé par DC et Marvel mais avec moins de succès.
Ainsi, cet éditeur publie Blue Beetle racheté à la Fox Feature Syndicate, The Question créé par Steve Ditko, Judomaster,
Captain Atom, etc.
L'influence de la guerre froide
Après la disparition des comics qui mettaient le plus en cause la société américaine (dont l'action en Corée),
les séries des années 1960 reprennent le discours anti-communiste qui domine alors dans le pays.
Ainsi Thor ou Hulk combattent souvent des super-vilains communistes.
Cependant, le récit de ces luttes ne s'attarde pas sur la réalité de la guerre froide.
Les ennemis des héros sont communistes car l'ennemi de la nation est le communisme sans qu'il soit nécessaire de développer
les raisons de l'animosité du vilain contre le héros.
Les causes des dissensions entre les États-Unis et l'URSS ne sont pas abordées car ce qui importe est d'avoir un ennemi
intéressant et des scènes de combat qui plaisent aux lecteurs.
En effet, ce sont les attentes des lecteurs qui conduisent la stratégie des éditeurs et ceux-ci sont, pour cela, attentifs
aux évolutions de la société et tentent d'attirer les adolescents en reprenant les sujets qui les intéressent,
même si cela se fait de façon voilée.
Ainsi le Docteur Strange quittant son corps pour voyager dans d'autres plans de l'existence
peut être mis en relation avec les trips provoqués par l'usage des drogues tel qu'il se développe sur les campus américains.
La bande dessinée underground
La société américaine évolue et les éditeurs adaptent le contenu à ces changements mais cela est insuffisant pour une partie
de la jeunesse. Une autre forme de bande-dessinée plus en phase avec les aspirations des adolescents apparaît alors.
Les comics underground, ou « comix », naissent lors de l'essor des mouvements contestataires des années 1960 et 1970.
Ils développent, le plus souvent, un discours critique de la société américaine.
Dès 1959 Gilbert Shelton dessine les aventures de Super Phacochère (Wonder Wart-Hog), et en 1961 paraît le fanzine Wild de
Don Dohler et Mark Tarka.
Les comix sont alors publiés dans des journaux underground comme East Village Other
(avec des artistes tels que Vaughn Bode ou Spain Rodriguez) ou dans des fanzines.
En 1964, Jack Jackson, sous le pseudonyme de Jaxon, publie ce qui est considéré comme le premier comics underground,
God nose (snot reel) imprimé à 1 000 exemplaires.
L'édition et la diffusion de ces premiers comix est confidentielle et
dépend du soutien de propriétaires de magasins spécialisés dans la vente de produits de la contre-culture ou des premiers
magasins de comics.
Ces revues ne sont alors pas distribuées en grande quantité mais leur influence est importante.
La conséquence est l'arrivée d'auteurs qui se lancent dans cette aventure de l'underground.
En 1967 Robert Crumb publie Zap Comix.
Le premier numéro est imprimé à 5 000 exemplaires. Cela encourage la même année Jay Lynch et Skip Williamson à publier
un comics nommé Bijou Funnies qui prend la place du magazine Chicago Mirror qu'ils éditaient.
Si les thèmes abordés et le lectorat visé ne sont pas semblables, le monde des comix et celui des comics ne sont pas
sans passerelles ; ainsi Crumb et Shelton produisent des histoires pour le magazine Help de Kurtzman.
Les comics underground sont souvent des œuvres auto-éditées mais des maisons d'édition spécialisées commencent à apparaître.
Ainsi en 1968 Shelton, Fred Todd, Dave Moriaty et Jaxon fondent Rip Off Press et en 1970 Ron Turner fonde Last Gasp.
Le nombre de comix publiés augmente (300 en 1973) et leurs ventes se chiffrent en dizaine de milliers d'exemplaires.
Cependant, après avoir atteint ces sommets, la chute est brutale.
Le monde de la contre-culture américaine s'essouffle
et les ventes de comix s'en ressentent.
La scène underground se transforme alors peu à peu en scène alternative.
Les magazines
D'autres éditeurs, sans choisir les voies de la contre-culture, veulent publier des œuvres plus adultes que celles présentes
dans les comic books et publient des magazines, ce qui leur évite la censure du Comics Code.
EC Comics continue de publier Mad qui connaît un très grand succès malgré le remplacement de Harvey Kurtzman par
Al Feldstein en 1955.
Mad en 1964 est racheté par DC Comics mais Bill Gaines et Al Feldstein continuent d'occuper les fonctions qu'ils avaient
avant la vente et l'identité du magazine ne change pas.
Mad connaît de nombreux imitateurs dont le magazine Cracked pour lequel officie John Severin.
Enfin Warren Publishing publie le magazine humoristique Help dont le rédacteur en chef est Harvey Kurtzman puis,
à partir de la fin 1964, les magazines d'horreur Creepy, Eerie et Vampirella en septembre 1969 pour lesquels travaillent
de nombreux artistes employés auparavant par EC comme George Evans, Wally Wood, Joe Orlando,
mais aussi de jeunes auteurs comme Richard Corben ou Archie Goodwin.
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Matériels de la peinture encaustique
Astro
Golgo 13
Sous l'occupation américaine, les mangakas d'après-guerre subissent l'énorme influence des comic strip qui sont alors traduits
et diffusés en grand nombre dans la presse quotidienne japonaise.
Sazae-san de Machiko Hasegawa sera le premier grand succès d'après-guerre.
Cette génération a vu ses villes rasées, ses pères vaincus, son empereur déchu de sa divinité, et ce que leurs idéologies
véhiculaient jeté dans les poubelles de l'Histoire par les vainqueurs.
Les bombardiers B29, les avions invulnérables, et les jeeps armées apparaissent dans la vision des futurs mangaka encore adolescents.
Après sa défaite, le Japon s'est reconstruit au prix d'un lourd sacrifice ; d'ailleurs dans les mangas apparaît souvent la devise de
Shōnen Jump :
« Amitié, effort, victoire » (devise choisie par les lecteurs).
L'un d'entre eux, influencé par Walt Disney, révolutionnera le genre et donnera naissance au manga moderne :
il s'agit du célèbre Osamu Tezuka.
C'est en effet Tezuka qui introduira le mouvement dans la bande dessinée japonaise par des effets
graphiques comme des traits ou des onomatopées soulignant toutes les actions comportant un déplacement, mais aussi et surtout par
l'alternance des plans et des cadrages comme il est en usage au cinéma, rompant ainsi avec une tradition théâtrale,
les personnages étant jusque-là toujours représentés en pied, à égale distance et au centre de l'image.
On considère généralement
Shin-Takarajima (新宝島?, lit.
« La nouvelle île au trésor »), parue en 1947, comme marquant le début du manga moderne.
L'animation étant la véritable passion de Tezuka, il réalisa la première série d'animation japonaise pour la télévision en janvier
1963, d'après l'une de ses œuvres :
Tetsuwan Atom (鉄腕アトム, Tetsuwan Atomu?), plus connue en France sous le nom d'Astro, le petit robot.
Finalement, le passage du papier au petit écran devint courant et l'aspect commercial du manga prit de l'ampleur.
Tezuka bouleversa le mode d'expression du manga, en explora les différents genres – alors principalement infantiles – et en inventa
de nouveaux.
Il inspira de nombreux artistes tels que le duo Fujiko Fujio (Obake no Q-tarō, Doraemon), Fujio Akatsuka (Tensai bakabon)
et Shōtarō Ishinomori (Cyborg 009, Kamen Rider) qui se succédèrent au Tokiwasō, voire Leiji Matsumoto (Galaxy Express 999).
Les années 1960 voient l'émergence de mangas plus dramatiques dans lesquels sont abordés des sujets plus « sérieux » et réalistes,
appelés gekiga. Initié par Yoshihiro Tatsumi et Takao Saitō (Golgo 13), le style influencera notamment Sampei Shirato
(Ninja bugeichō, Kamui den), Shigeru Mizuki (Kitaro le repoussant) et le duo Tetsuya Chiba/Asao Takamori (Ashita no Joe),
la plupart de ces auteurs participant au magazine d'avant-garde Garo.
En 1964 naît l'association des mangaka du Japon (日本漫画家協会, Nihon mangaka kyōkai?), qui décerne des prix annuels à partir
de 1972.
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