Histoire Générale de la BD

de la BD des Auteurs

BD Franco/Belge


Tintin


Tintin

En Belgique, une bande dessinée en noir et blanc est publiée dans Le Petit Vingtième, un supplément du journal Le Vingtième Siècle destiné aux jeunes.
C'est le début des Aventures de Tintin créées par Georges Remi, dit Hergé. D'un point de vue graphique, la ligne claire de Tintin n'est pas la révolution que l'on dit souvent, puisqu'à l'époque, La Famille Illico paraît depuis près de quinze ans, et Zig et Puce, par Alain Saint-Ogan, existent depuis quelques années aussi — Hergé s'en est, du reste, beaucoup inspiré. Ce sont à d'autres qualités qu'Hergé devra son succès :

une technique épurée du récit graphique (jamais de textes inutiles, un grand sens de l'ellipse), de bonnes réminiscences d'auteurs tels que Jules Verne ou Maurice Leblanc, et, à partir du Lotus Bleu, un goût tout à fait inédit en bande dessinée à l'époque pour le travail de documentation.

Influences

L'origine du personnage de Tintin peut avoir plusieurs sources. Ainsi, le dessinateur Benjamin Rabier, collaborateur du journal Le Rire, invente le personnage de Tintin-Lutin qu'il publie à partir de 1897.
Rabier y met notamment en images un voyage de Tintin-Lutin à moto jusqu'à Moscou.
Le personnage de Joseph Rouletabille, créé en 1907 par Gaston Leroux, est également une figure proche de Tintin, à l'évidence, puisque, comme lui, il est très jeune et journaliste, agit en détective amateur et résout les énigmes qui lui sont présentées mieux que les inspecteurs les plus chevronnés.
En outre, la vie de Palle Huld, globe-trotter danois à la chevelure rousse, a pu inspirer Hergé.
En 1928, âgé de quinze ans, ce futur acteur réalise seul un tour du monde en 44 jours, en culotte de golf comme Tintin, payé par le quotidien Politiken à la suite d'un concours.
Les exploits du reporter Robert Sexé ont également pu inspirer Hergé.
Tintin emprunte en outre plusieurs caractéristiques physiques au frère cadet du dessinateur, le militaire Paul Rémi, qui reçut pour la suite de sa carrière le sobriquet de « major Tintin ».
Il lui aurait également inspiré le personnage du colonel Sponsz.

Les débuts, 1929.

Excelsior Dimanche, photo-journalisme et BD. L'abbé Wallez, directeur du journal le XXème siècle, crée un supplément hebdomadaire destiné à la jeunesse. Il en confie la rédaction à un de ses employés, Georges Rémi ( pseudo Hergé ) en lui demandant de réaliser une histoire adaptant un livre anti-communiste.
Hergé décide de reprendre un personnage qu'il avait dessiné auparavant en boy-scout :
un simple rond pour la tête,
un petit nez,
deux points pour les yeux,
d'en faire un grand reporter (par admiration pour un reporter réel)
et de lui adjoindre un fox-terrier, Milou.
Tintin apparaît pour la première fois dans l'album Tintin au pays des Soviets.
Ses caractéristiques physiques prennent peu à peu forme, en particulier sa houpette, relevée par le vent à la planche 8, lorsqu'il démarre en trombe dans une Mercedes décapotable, et qui ne tombera plus jamais.
Hergé conserve par la suite ce trait physique qui rend son héros si reconnaissable.
Dans les albums en couleur, sa teinte de cheveux varie du blond au roux, comme ceux d'un chanteur populaire célèbre et souvent imité durant la jeunesse d'Hergé, Félix Mayol, dont la figure ronde était également surmontée d'une houpette.
Même si Hergé expurge les plus grosses invraisemblances du livre qu'il adapte dans "Tintin au pays des soviets", ce premier opus reste une succession de planches basées sur une histoire simpliste plutôt qu'une véritable aventure comme celles qui suivront.
Le succès de Tintin est renforcé par un "coup médiatique" du "XXème siècle", qui organise le retour triomphal de Tintin à Bruxelles, en faisant porter le reporter, joué par un jeune garçon, par la foule.
Excelsior Dimanche, photo-journalisme et BD. Enchanté, l'abbé Wallez demande à Hergé une histoire en Afrique, louant les mérites et les oeuvres des missionnaires. Si l'histoire reste bien dans l'air du temps, la maîtrise du scénario et du graphisme est sans conteste bien meilleure dans "Tintin au Congo".
Par la suite, Hergé affine sa méthode, basée sur une documentation rigoureuse, et son style, ainsi que son message propre, humaniste.
Excelsior Dimanche, photo-journalisme et BD. Dans le 4ème tome ( les cigares du Pharaons ) apparaissent les policiers X-33 et X-33 bis, plus connus sous le nom de Dupont et Dupond, ainsi que le méchant Rastapopoulos.
Dans le 6ème tome, c'est le général Alcazar qui rejoint le monde Tintinophile, suivi de Bianca Castafiore dans le 8ème album. Enfin, au début des années 40 apparaît le trio formé par Tintin, Archibald Haddock et Tryphon Tournesol, la forte personnalité de ces derniers volant parfois la vedette au sage petit reporter.
Les Aventures de Tintin font partie des plus célèbres et plus populaires (250 millions d'exemplaires vendus1) bandes dessinées européennes du xxe siècle.
Elles ont été traduites en une centaine de langues et dialectes et adaptées à de nombreuses reprises au cinéma, à la télévision et au théâtre.
Elles se déroulent dans un univers réaliste et parfois fantastique, fourmillant de personnages aux traits de caractère bien définis.
Excelsior Dimanche, photo-journalisme et BD. La série est appréciée pour ses dessins qui mélangent personnages aux proportions exagérées et décors réalistes.
L'utilisation de traits d'une égale épaisseur, l'absence de hachures et le recours aux aplats de couleur sont les marques du style de l'auteur, connu sous l'appellation de « ligne claire ». Les intrigues des albums mélangent les genres :
des aventures à l'autre bout du monde,
des enquêtes policières,
des histoires d'espionnage,
de la science-fiction,
du fantastique.
Les histoires racontées dans Les Aventures de Tintin font toujours la part belle à l'humour « peau de banane », contrebalancé dans les albums les plus tardifs par une certaine ironie et une réflexion sur la société.

Les Publications

Les Aventures de Tintin sont publiées pour la première fois le 10 janvier 1929 dans Le Petit Vingtième, supplément hebdomadaire pour enfants du journal belge Le Vingtième Siècle.
La dernière parution dans ce journal date du 9 mai 1940 – jour où les armées allemandes entrent en Belgique.
À partir du 26 octobre 1930, la série est également publiée dans Cœurs vaillants. À partir du 3 septembre 1932, elle l'est également, avec quelques modifications, dans l'hebdomadaire catholique suisse L’Écho illustré.
À partir du 17 octobre 1940, la publication des Aventures de Tintin reprend dans Le Soir jeunesse, supplément du journal Le Soir.
Hergé y commence Le Crabe aux pinces d'or.
À partir du 23 septembre 1941, à la suite de l'arrêt d'édition du Soir jeunesse, conséquence du rationnement en papier, la publication des Aventures de Tintin est directement intégrée dans les pages du journal Le Soir.
Cette publication s'y poursuivra jusqu'au 1er septembre 1944, date à laquelle débute la libération de la Belgique.
À partir du 26 septembre 1946, après une période d'interdiction de publication, Les Aventures de Tintin sont prépubliées dans le Journal de Tintin avec Le Temple du Soleil.
Les Aventures de Tintin sont aussi publiées en 24 albums, dont un inachevé, aux éditions Casterman.
Excelsior Dimanche, photo-journalisme et BD. Elles se terminent avec la mort de leur auteur, le 3 mars 1983, avec une version inachevée Tintin et l'Alph-Art.

Vue Générale

Tintin est un reporter, profession dont Hergé se sert pour mêler son personnage à plusieurs événements d'actualité :
la révolution bolchevique en Russie,
les prémices de la Seconde Guerre mondiale,
la conquête lunaire, etc.
Hergé a créé autour de Tintin un univers aux détails stylisés, mais réaliste.
Il a obtenu cet effet en s'inspirant d'une importante collection de photographies.
Les Aventures de Tintin suivent une trame très linéaire — une énigme résolue de manière logique — mais Hergé les présente avec son sens de l'humour caractéristique.
De plus, il y introduit des personnages secondaires, assez prévisibles, mais auxquels les lecteurs, dont l'attention est captée, s'attachent parfois plus qu'aux héros.
Excelsior Dimanche, photo-journalisme et BD. Le dessinateur a également particulièrement bien compris les mécanismes de la bande dessinée, en particulier concernant le rythme.
Ce sens du rythme est flagrant dans Les Bijoux de la Castafiore, album dont l'action se déroule dans une atmosphère tendue, alors qu'il ne s'y passe aucune action aventureuse.
La publication en planches hebdomadaires imposait en effet que chaque page fasse avancer l'action suffisamment et se termine sur un point d'humour ou de surprise qui donnait envie d'acheter la suite.
Même si le dessin peut sembler simpliste, voire caricatural pour les visages, il va devenir de plus en plus précis sur les décors au fil du temps et des rééditions.
Ces décors ont toutefois été vite réalisés par des dessinateurs assistants d'Hergé tels que Edgar P. Jacobs, Bob de Moor ou Roger Leloup, Hergé dessinant alors les seuls personnages.
Hergé a, dans les premiers temps, créé Les Aventures de Tintin en improvisant, ne sachant pas à l'avance de quelle manière le héros se sortirait de toutes ses mésaventures.
Excelsior Dimanche, photo-journalisme et BD. Il n'a été amené à se documenter et à prévoir ses scénarios qu'après avoir terminé Les Cigares du pharaon.
L'impulsion est venue de Zhang Chongren (Tchang Tchong-jen, ou Tchang), un étudiant chinois qui, en apprenant qu'Hergé allait envoyer Tintin en Chine pour sa prochaine aventure, l'a incité à ne pas colporter les idées reçues qu'avaient les Européens de l'époque.
Hergé et Zhang ont ainsi travaillé ensemble sur l'épisode suivant de la série :
Le Lotus bleu, ouvrage repris dans les 100 livres du siècle, classement français des livres considérés comme les cent meilleurs du xxe siècle, établi au printemps 1999 dans le cadre d'une opération organisée par la Fnac et Le Monde.
Hergé y expose la manipulation conduisant à l'occupation de la Mandchourie par le Japon et l'incapacité de la Société des Nations (SDN) dans ce conflit.
Des événements extérieurs obligent également Hergé à effectuer d'autres changements dans sa manière de créer ses bandes dessinées. La Seconde Guerre mondiale et l'invasion de la Belgique par les armées d'Hitler entraînent la fermeture du Petit Vingtième.
Hergé travaillait à ce moment-là sur Tintin au pays de l'or noir.
L'histoire est interrompue et ne sera reprise qu'en septembre 1948.
Malgré la raréfaction du papier, Hergé peut poursuivre Les Aventures de Tintin en publiant, d'abord dans Le Soir-Jeunesse puis dans Le Soir, Le Crabe aux pinces d'or, L'Étoile mystérieuse, Le Secret de La Licorne et Le Trésor de Rackham le Rouge.
De 1941 à 1944, ces mêmes histoires paraîtront en album.
Paraissent également les versions couleur du Crabe aux pinces d'or, de L'Île Noire et de L'Oreille cassée. Les Sept Boules de cristal ne paraîtront que partiellement dans le journal Le Soir.
Enfin, les versions de Tintin au Congo et Tintin en Amérique en néerlandais paraissent dans le journal Het laatste Nieuws.
Pendant et après l'occupation allemande, Hergé est accusé par les autorités d'épuration d'être un collaborateur, car le journal Le Soir était contrôlé par les nazis, et il est brièvement incarcéré à la Libération.
Il se défend en déclarant qu'il avait tout simplement fait son métier pendant l'Occupation, comme l'auraient fait un plombier ou un charpentier.
Les histoires nées durant cette période, contrairement à sa production d'avant et d'après-guerre, sont dans l'ensemble politiquement neutres, sans référence avec la situation de l'Europe en guerre.
Néanmoins, Le Sceptre d'Ottokar dénonce bien le déroulement d'un Anschluss, commandité par un dictateur nommé Musstler (contraction de « Mussolini » et de « Hitler »).
Excelsior Dimanche, photo-journalisme et BD. Par ailleurs, l'apocalyptique album L'Étoile mystérieuse traduit la peur de l'avenir éprouvée par l’auteur durant cette époque de guerre et distingue, dans sa version originale, un groupe ami de scientifiques issus de pays neutres ou occupés par l'Allemagne, d'un groupe concurrent conduit par un banquier juif américain.
Mais les histoires sont souvent tournées vers les voyages, l'aventure et la chasse aux trésors, comme dans Le Secret de La Licorne, Le Trésor de Rackham le Rouge ou Les Sept Boules de cristal. La pénurie de papier née de la guerre entraîne un changement de format des Aventures.
Hergé avait pour habitude de donner à ses albums le nombre de pages nécessaire au développement de ses scénarios en produisant 2 planches contenant chacune 6 cases réparties en 3 lignes de 2 colonnes.
Petit à petit, la place réservée aux aventures se réduit jusqu'à se limiter à un simple strip de 4 à 5 cases.
Le 5 février 1942, la maison d'édition Casterman persuade Hergé de passer à la couleur grâce aux machines offset que possède l'imprimeur.
Mais cela suppose de dessiner des planches plus petites et d'adopter une longueur de 62 pages par album.
En effet, un album est constitué de 4 cahiers de 16 pages, soit 64 (62 + page de titre + verso).
Hergé agrandit donc son équipe (les dix premiers albums ont été conçus par lui-même et sa femme), qu'il finit par regrouper en studio.
L'adoption de la couleur permet à Hergé de donner une plus grande envergure à son œuvre.
Sa manière de l'utiliser est plus subtile que celle des Américains, avec des valeurs mieux rendues à l'impression, permettant l'emploi de la quadrichromie et, de ce fait, une approche cinématographique de la lumière et des ombres.
Hergé et son studio se servent d'images pour remplir des demi-pages ou tout simplement pour détailler et mettre en avant une scène.
L'emploi de la couleur fait ressortir les détails importants. Hergé insiste sur ce point en affirmant :
« Je considère mes histoires comme des films. Donc, pas de narration, pas de description. Toute l'importance, je la donne à l'image. » La vie personnelle d'Hergé a également influencé la série.
Excelsior Dimanche, photo-journalisme et BD. Par exemple, Tintin au Tibet est fortement marqué par sa dépression ; ses cauchemars, qu'il aurait décrits comme étant « tout blancs », trouvent un écho dans les paysages enneigés de l'album.
L'intrigue est basée sur les recherches menées par Tintin pour retrouver Tchang, qu’il avait rencontré dans Le Lotus bleu. Cet épisode ne met en scène aucun bandit, et Hergé, qui s'abstient de tout jugement de valeur, se refuse à qualifier l'homme des neiges (le yéti) « d'abominable ».
Hergé aura aussi dénoncé dans ses ouvrages l'exploitation des minorités (Tintin en Amérique), la traite esclavagiste (Coke en stock), le trafic d'armes et les dictatures en Amérique du Sud (L'Oreille cassée, Tintin et les Picaros) et en Europe (L'Affaire Tournesol).

Les Projets inachevés

Excelsior Dimanche, photo-journalisme et BD. • La Piste indienne (1958) :
projet inachevé où Hergé désirait traiter la problématique des Indiens d'Amérique avec des éléments plus sérieux que dans Tintin en Amérique.
• Nestor et la justice (1958) :
projet d'aventure dans laquelle Nestor est accusé de meurtre.
• Les Pilules (1960) :
à court d'inspiration, Hergé a demandé à Greg de lui écrire un scénario. Celui-ci a finalement été abandonné, Hergé préférant la liberté de créer seul ses histoires.
• Tintin et le Thermozéro (1960) :
continuation, toujours avec Greg, du projet des Pilules, reprenant la trame de ce dernier.
Également abandonné pour les mêmes raisons. Un peu moins d'une dizaine de planches crayonnées ont été dessinées.
Lors du cocktail de présentation de Vol 714 pour Sydney dans les locaux parisiens de Qantas, compagnie aérienne australienne, • Jacques Bergier, qui a inspiré le personnage de Mik Ezdanitoff, propose à Hergé un sujet le remettant en scène :
« On apprendrait un jour que Tournesol a remplacé Einstein à l'université de Princeton, et qu'il a là une chaire de sémiologie, la science de la science, la science de l'expression.
Je présenterais le professeur Tournesol en lui apportant mon hommage, et ce pourrait être le point de départ de nouvelles aventures à la découverte de la science absolue. »
• Un jour d'hiver, dans un aéroport (1976-1980) :
projet d'aventure se déroulant uniquement dans un aéroport, fréquenté par un bon nombre de personnages pittoresques.
Le scénario prévoyait que la lecture pouvait commencer à n'importe quelle page de l'album et s'achever 61 pages plus loin.
Abandonné au profit de l'Alph-art, qui n'a pas pu être achevé non plus.

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Spirou


Spirou

En 1938, l'éditeur Jean Dupuis, crée Le Journal de Spirou.
Il engage le dessinateur Robert Velter, dit « Rob-Vel », pour animer le personnage titre du journal.
Rob-Vel reprend un protagoniste qu'il a déjà utilisé épisodiquement pour des affiches de publicité, un jeune groom aux cheveux roux, et le met en scène dans ce rôle au Moustic Hotel (référence au journal Moustique, également publié par Dupuis).
Rob-Vel est aidé dans sa tâche par sa femme Blanche Dumoulin, qui écrit les scénarios de la bande dessinée, et par le peintre Luc Lafnet, qui l'assiste sur diverses séries.
Une incertitude demeure quant au rôle exact tenu par Lafnet dans la création du personnage de Spirou :
il est possible que la toute première planche soit en réalité l'œuvre de Lafnet, auquel Rob-Vel, pris par ses autres séries, aurait délégué la tâche.
Le dessinateur qui est représenté donnant vie à Spirou ressemble en effet à Lafnet et non à Rob-Vel.
Il est également possible que Rob-Vel et Luc Lafnet se soient partagé la réalisation de la planche, Rob-Vel dessinant le personnage de Spirou et Lafnet les autres personnages.
Ce point demeure obscur, les archives de Luc Lafnet, décédé prématurément en 1939, ayant disparu.
Le nom Spirou signifie à la fois « écureuil » et « facétieux » en wallon et cela le caractérise bien au début, lorsqu'il joue des tours au personnel de l'hôtel.
Le 8 juin 1939, il rencontre dans un épisode intitulé L’Héritage de Bill Money un véritable écureuil nommé Spip qui ne le quitte plus.
Les premières histoires de la série sont des gags en une planche, centrés sur le travail de Spirou au Moustic Hotel.
S'ensuivent des aventures plus longues, aux péripéties volontiers surréalistes ou fantastiques : Rob-Vel fait de son héros un globe-trotter, et l'envoie aux quatre coins du monde, puis dans l'espace.
De cette période, très différente du Spirou contemporain, le personnage ne conserve ensuite que son costume caractéristique et l'écureuil Spip. Toutefois, son costume disparaîtra progressivement au profit de tenues plus discrètes au cours de l'évolution de la série, tout en gardant la couleur rouge emblématique.
La Seconde Guerre mondiale déclarée, Rob-Vel est mobilisé :
la série est alors poursuivie par Blanche Dumoulin, aidée par le dessinateur Van Straelen.
Rob-Vel est fait prisonnier par les Allemands en 1940 ; Spirou est alors repris par Joseph Gillain, dit « Jijé », l'un des principaux dessinateurs du journal.
Libéré en 1941, Rob-Vel reprend sa série.
En 1943, le Journal de Spirou est interdit de publication par les Allemands.
Rob-Vel vend alors les droits du personnage Spirou aux éditions Dupuis. C'est à Jijé qu'est de nouveau confié le dessin de Spirou, tandis que le journal paraît clandestinement en Belgique occupée.
Le rachat de Spirou par Dupuis fait de cette série une exception dans le paysage de la bande dessinée franco-belge, où les séries tendent généralement à appartenir à leurs auteurs d'origine.
En 1944, afin de contrebalancer le côté trop lisse de Spirou, Jijé crée à la demande de Jean Doisy, alors rédacteur en chef du journal, le personnage de Fantasio, qui apporte avec ses costumes bizarroïdes (il finit par adopter la mode zazou pendant les années 1940) et ses gaffes une touche de loufoquerie à la série.
Le nom de Fantasio vient d'un pseudonyme utilisé par Jean Doisy pour signer l'une des nombreuses rubriques dans le journal. On remarquera la ressemblance du Fantasio des débuts avec Dagobert (Dagwood Bumstead, en anglais), le héros américain masculin de la série Blondie.
Fantasio devient le meilleur ami de Spirou et l'accompagnera partout. Au milieu de l'épisode La Maison préfabriquée (1946), Jijé passe la main à l'un de ses élèves les plus prometteurs, le jeune André Franquin, qu'il a déjà testé dans l'épisode Le Tank.
Franquin

Franquin modifie profondément la série en étendant les petites histoires comiques à de longues aventures avec un scénario plus complexe.
Il introduit un grand nombre de personnages qui y deviendront récurrents tels le Comte de Champignac (Il y a un sorcier à Champignac), scientifique génial qui devient le grand-père de cœur de Spirou et Fantasio, le maléfique cousin Zantafio (Spirou et les héritiers), la journaliste Seccotine (La Corne de rhinocéros) — qui, dans les albums où elle apparaît, est une héroïne à part entière, ce qui est rare dans la bande dessinée de l'époque, en dehors des séries destinées aux jeunes filles — ou le génie mégalomane et maladroit Zorglub.
La période Franquin est considérée comme la plus aboutie de la série, y compris par Hergé, qui exprimera son admiration pour le style graphique de Franquin.
Quelques personnages mineurs comme le maire de Champignac – roi du discours ampoulé et abscons –, l'ivrogne Dupilon, l'employé Duplumier ou le pilote Roulebille, imprimeront également leur personnalité sur plusieurs albums.
L'une des principales créations de Franquin est le marsupilami, primate imaginaire doté d'une queue démesurément longue qu'il utilise avec beaucoup d'imagination.
Adopté par les héros dans Spirou et les héritiers en 1952, il les suivra dans pratiquement toutes les aventures scénarisées par Franquin. Les marsupilamis apparaissent dans leur milieu naturel dans Le Nid des Marsupilamis en 1957, qui se présente comme un documentaire de Seccotine tourné dans la jungle de l'état fictif de Palombie (Amérique du Sud).
Dans Blondin et Cirage découvrent les soucoupes volantes, Jijé mettra en scène un marsupilami africain sans queue, apathique et boulimique, parodie poussée à l'extrême de la créature.
Spirou et Fantasio, planche n°23 à l'encre de Chine de l'épisode 'L'Ombre du Z' À partir de l'histoire La Peur au bout du fil (1959), Franquin entame une collaboration avec Greg au scénario, et Jidéhem aux décors.
Comme dans certaines de ses dernières séries, Greg place ses histoires dans un contexte géopolitique plus réaliste. Le Prisonnier du Bouddha se passe en Chine continentale, avec des références voilées à la guerre froide.
De même, QRN sur Bretzelburg prend place dans deux pays imaginaires rappelant l'Allemagne d'avant la réunification. Enfin, c'est avec Greg que Franquin crée le savant fou Zorglub dans le diptyque Z comme Zorglub et L'Ombre du Z.
Franquin se lassant de ces personnages, il décide de se consacrer davantage à celui de Gaston Lagaffe qu’il avait créé. Après Panade à Champignac, épisode auquel Franquin donne un ton franchement parodique, la série est reprise en 1969 par Jean-Claude Fournier, qui signait déjà dans le journal la série Bizu.
Franquin détenant les droits du marsupilami, ce dernier disparaît de la série. Pour faciliter la tâche à son successeur, Franquin permet à Fournier de l'utiliser dans sa première histoire, Le Faiseur d'or.
À partir de Du glucose pour Noémie, les aventures de Spirou et Fantasio se déroulent sans le marsupilami, dont l'absence n'est pas expliquée au lecteur.
Seuls quelques clins d'œil discrets rappellent le passé de l'animal dans la série.
Le personnage ne réapparaît que dans les années 1980, dans sa propre série, et tient plus tard la vedette d'une série animée. Franquin ne regrettera pas vraiment d'avoir laissé tomber Spirou et Fantasio, personnages qu'il n'a jamais vraiment considérés comme siens, mais déplorera davantage l'abandon des personnages secondaires (entre autres le Comte de Champignac, Dupilon, le Maire et Zorglub), qu'il jugeait faire partie de lui-même.
Par respect pour ses créations, Tome et Janry créeront plus tard des personnages calques, en particulier un descendant du Comte (dans L'Horloger de la comète) et même un descendant de Zorglub, Zorglub junior (dans Le Réveil du Z). Le graphisme de Janry est fidèle à celui de Franquin, mais les caractères psychologiques donnés à tous les personnages, frisant la vulgarité, sont aux antipodes des mœurs policées que leur donnait Franquin.

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Astérix


Astérix

Mais, par Toutatis ! C'est à l'esprit malicieux et au tempérament combattif de Goscinny et Uderzo que l'on doit le plus gros succès de la bande dessinée française :
les aventures d'Astérix le Gaulois. Les auteurs ont envisagé quelque temps un personnage de la préhistoire, puis se sont arrêtés plus récemment, à l'époque de Vercingétorix.
Ils ont listé tous les mots-noms qui se terminaient en "ix". Goscinny voulait que le prénom du personnage principal commence par la première lettre de l'alphabet, et a choisi Astérix. On l'a échappé belle, ç'aurait pu être, juste avant, Assurancetourix ! ( vous imaginez la bande sonore des films ? ).
Après avoir envisagé de dessiner un "vrai" héros ( beau, grand, musclé ), Uderzo préfère un tout petit bonhomme coiffé d'un casque ailé dont la position révèle le caractère ( ailes tombantes quand il est abattu, ailes en midi et quart quand il est content, droites et jointes après un combat victorieux, etc...).
Il l'affuble d'un inspérable copain, Obélix, juste un peu enveloppé ( ne lui dites surtout pas qu'il est gros ou vous risquez de ramasser des baffes ), toujours affamé, avec une préférence marquée pour le sanglier grillé à la broche, gentil tout plein tant qu'on ne l'énerve pas, et doté d'une force herculéenne pour avoir exploré imprudemment la cuisine du druide quand il était tout petit.
Autour d'eux, une bande de joyeux copains toujours prets à taper sur les romains et à festoyer.
Ces pauvres romains, par contre, pas un ne s'en tire à son avantage ( pas même Jules, auquel les auteurs dénient le droit d'avoir conquis toute la Gaule ).
Leurs noms se terminent tous en "us", ce qui offre là aussi la possibilité d'exploiter pas mal de mots du vocabulaire. Mais, même en malmenant un peu la réalité historique, comment un petit village armoricain aurait-il pu résister encore et toujours aux puissantes légions de J.C. ? Par Bélénos, grâce à la potion magique de Panoramix ! Loin de vouloir conquérir quoi que ce soit, nos gaulois n'aspirent qu'à une vie paisible dans leur village.
Mais les romains, jamais lassés de recevoir des baffes, inventent régulièrement de nouveaux stratagèmes, pas toujours très loyaux, et toujours foireux, pour écraser les irréductibles.
Au fil des épisodes, Astérix et Obélix partiront explorer le vaste monde connu de l'empire romain, et parfois davantage. Sait-on par exemple qu'ils ont découvert l'Amérique ?
Si certains épisodes font références aux travers de notre époque ( l'économie libérale, le féminisme primaire, la course immobilière ), la plupart sont parfaitement intemporels et indémodables.
Bien peu de séries peuvent se targuer d'une telle prédisposition à l'immortalité.
L'humour se décline au premier degré et plus finement en deuxième lecture.
On pourrait penser que l'engouement des français vient des jeux de mots et surtout de l'identification avec les personnages. C'est sans doute vrai, sauf que, quand même, 280 millions d'albums se sont vendus dans le monde...
DUPUIS, LE LOMBARD, DARGAUD, les grands de l'édition d'aujourd'hui sont lancés, et les rentes créées par les séries les plus célèbres leur permettent de continuer à assurer le renouvellement de la bande dessinée

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Vaillant


Vaillant, qui deviendra Pif-Gadget

Vaillant (puis Vaillant, le journal de Pif) est un journal français hebdomadaire de bandes dessinées créé en 1945, auquel collaborait José Cabrero Arnal.
Il est devenu Pif Gadget en 1969. Il reprenait les planches de Pif publiées dans le journal L'Humanité.
C'est aussi le nom des éditions Vaillant, qui ont publié ces deux périodiques.
Le siège de la maison d'édition était sis au 126, rue La Fayette dans le 10e arrondissement de Paris.

Né au cœur de l'histoire

Le premier numéro du journal paraît le 1er juin 1945.
Concernant le nom Vaillant, d'une part il fait référence au mouvement communiste de jeunesse « des Vaillants et des Vaillantes » (et à ce titre, il peut être considéré, à ses débuts, comme un modeste émule français de la « Komsomolskaïa Pravda ») et d'autre part il évoque le titre du bien connu journal catholique pour la jeunesse Cœurs Vaillants, publié depuis 1929 et qui était alors provisoirement interdit pour avoir continué de paraître pendant l'Occupation.
En sous-titre figure le nom du journal dont il prend le relais : Le Jeune Patriote.
Vient ensuite la mention de l'éditeur : l'Union de la jeunesse républicaine de France.
Le Jeune Patriote est né en 1942 comme feuille ronéotée à destination de la jeunesse, il est lors de la Libération le journal des Forces unies de la jeunesse patriotique (FUJP) sous le contrôle du Parti communiste français.
Ce journal dont 30 numéros sont édités entre octobre 1944 et juin 1945 n'est pas spécifiquement un support de bande dessinée, mais il publie des textes illustrés évoquant la Résistance, les maquis, le colonel Fabien, etc.
Certains de ses illustrateurs viennent de l'illustré collaborationniste Le Téméraire.
Son faible tirage, les restrictions de papier et les réorganisations des mouvements de jeunesse patriotique et communiste provoquent une réorientation du titre et sa transformation en Vaillant le journal le plus captivant, puis en 1966 en Vaillant le journal de Pif, enfin en Pif gadget en 1969.
La directrice du nouveau journal est une ancienne institutrice, résistante et communiste, Madeleine Bellet. Le rédacteur en chef, venu lui aussi des mouvements de Résistance, est René Moreu, ancien mécanicien d'imprimerie, qui au fil des années, outre son travail de mise en pages et de rédaction, devient un illustrateur de livres pour la jeunesse.

Son développement

Dès 1945 paraît le premier épisode de la célèbre série Les Pionniers de l'Espérance dessinée par Raymond Poïvet sur scénario de Roger Lécureux.
Paraissent également les Aventures de Placid et Muzo de Jacques Nicolaou et José Cabrero Arnal. Ces deux séries paraîtront pendant près d'un quart de siècle, jusqu'à l'arrivée de Pif gadget, et encore de nos jours pour Placid et Muzo.
En juin 1946, à partir du numéro 59, Vaillant devient hebdomadaire.
En juillet 1946, la référence à l'Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF) disparaît du bandeau titre de l'hebdomadaire ; on ne conserve que la devise « le journal le plus captivant ».
En 1952, Pif le chien fait ses débuts en couleurs dans Vaillant, le journal le plus captivant. (Sa première apparition avait été pour le journal L'Humanité dès 1945).
En 1956, Vaillant passe de 16 à 32 pages. De nouveaux dessinateurs arrivent, tel que Tabary et ses deux personnages Richard et Charlie.
Sous la forme d'une enquête policière, nos deux héros iront jusqu'au centre de la Terre à la découverte d'un étonnant peuple lilliputien vivant dans un univers de feu et de lave.
Ce petit peuple d'abord réticent à l'arrivée surprenante de ces deux étrangers deviendront leurs amis grâce à l'un d'entre eux, Vlugubu. D'autres aventures attendront ces deux héros, notamment au Japon.
En 1962, Vaillant est le dernier grand hebdomadaire pour la jeunesse ayant conservé le grand format d'avant-guerre.
Face à la concurrence de Spirou, Tintin et surtout Pilote, la rédaction de la rue La Fayette décide de réduire le format de parution à celui de ses concurrents, tout en passant à 48 pages.
De nouveaux dessinateurs viennent rejoindre l'équipe de Vaillant, notamment Gérald Forton pour Teddy Ted, André Chéret pour Bob Mallard et Christian Gaty pour Le Grêlé. En septembre 1962, dans le numéro 906 de Vaillant, paraît la première planche de Nanar, Jujube et Piette dessinée par Marcel Gotlib, série dans laquelle apparaitra Gai-Luron, d'abord comme personnage secondaire, puis rapidement comme personnage principal. Arrive par la suite Nikita Mandryka avec Les Aventures potagères du concombre masqué. En 1969, le no 1238 de Vaillant le journal de Pif est le dernier numéro et dès le numéro 1239, Vaillant, vingt-quatre ans après sa création, devient Pif gadget.

Quelques séries de Vaillant

As (Les) - 1963 - Greg
Bob Mallard - 1946 - Bourbens et Bourlès - André Chéret
Capitaine Cormoran - 1947 - Nortier
Corinne et Jeannot - 1966 - Tabary
Davy Crockett - 1957 - Jean Ollivier - Eduardo Coelho
Gai-Luron - 1964 - Gotlib
Grabadu et Gabaliouchtou - 1959 - Tabary
Jérémie - 1966 - Paul Gillon
Le Concombre masqué - 1965 - Mandryka
Les Pionniers de l'Espérance - 1945 - Roger Lécureux Raymond Poïvet
M le Magicien - 1968 - Mattioli
Nanar, Jujube et Piette - 1962 - Marcel Gotlib
Pif le chien - 1952 - Trop nombreux Placid et Muzo - 1946 - Nicolaou et JC Arnal
Ragnar le Viking - 1955 - Jean Ollivier Martin Sièvre
Teddy Ted - 1963 - Kamb puis Lécureux Hidalgo puis Forton
Totoche - 1959 - Tabary

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Tintin, Spirou, et Astérix. La BD Franco Belge

En Belgique et en France, parmi les parutions d'après-guerre, 4 héros vont faire 4 revues qui vont bouleverser le paysage du 9ème art et lancer un nombre impressionnant d'auteurs devenus aujourd'hui incontournables.

• Le Journal Tintin

Journal Tintin - 13 mars 47. Tintin, également appelé Le Journal de Tintin à certaines époques, ou Kuifje dans la version néerlandaise, est un magazine hebdomadaire de bande dessinée réaliste de la seconde moitié du xxe siècle publié par Les Éditions du Lombard.
Sous-titré « Le journal des jeunes de 7 à 77 ans » puis « Le super journal des jeunes de 7 à 77 ans », on y retrouvera Edgar P.Jacobs (Blake et Mortimer), Jacques Martin (Alix), Greg (Achille Talon), Jean Graton (Michel Vaillant) Tibet (Ric Hochet), Dupa (Boule et Bill), Bob de Moor, Raymond Macherot et bien d'autres..
Le premier numéro de l'édition belge est publié le 26 septembre 1946. Cette édition fut également distribuée au Canada. Peu de temps après, la version néerlandaise Kuifje est également publiée.
Le premier numéro de l'édition française, également distribuée en Suisse, sort en 1948.
L'idée de publier ce magazine vient, à l'origine, d'André Sinave1, qui désire capitaliser sur le succès de la série Tintin créée en 1929 pour le Petit Vingtième par Hergé.
Par la suite, une rencontre entre Hergé, André Sinave et Raymond Leblanc est organisée.
C'est Raymond Leblanc et Georges Lallemand qui fondent à Bruxelles la maison d'édition Le Lombard, chargée de publier le périodique.

• Le Journal de SPIROU

Journal Spirou - 3 aout 39. En 1938, Dupuis, un éditeur belge de presse familiale, lance le journal "Spirou". Dans cet hebdomadaire, le héros titre, dessiné par Rob-Vel est accompagné par Tif et Tondu, de F Dineur, et par le comics "Dick Tracy".
Après-guerre, le dessin (destin) de Spirou est assuré par André Franquin, épaulé par Jijé.
La sphère Dupuis bouillonne de talents : Franquin crée aussi une sorte de tigre de compagnie aux fausses allures de peluche, le Marsupilami, et un irrésistible (et indémodable !) garçon d'étage gaffeur qui sème la panique dans la rédaction du journal :
Gaston Lagaffe.
Jijé, futur père de Jerry Spring, cosigne également Blondin et Cirage avec Hubinon, père de Buck Danny.
Citons aussi Peyo (Johann et Pirlouit, les schtroumpfs), Maurice Tilleux (Gil Jourdan) et, parmi les scénaristes, les futurs fondateurs de Pilote, Jean Michel Charlier et René Goscinny.

• le journal Pilote

Journal Pilote - 4 avril 68. Le trio mythique, UDERZO, GOSCINNY, CHARLIER, claque presque la porte de son ancien employeur et décide de lancer sa propre revue en 1959.
Le succès immédiat de Pilote ( "Mâtin, quel journal !" ), va clouer sur place le petit monde de l'édition, ce qui n'empêchera pas la revue de froler la faillite.
Elle est sauvée par un éditeur au nez creux, Georges DARGAUD.
Au fil des pages de Pilote grandiront Tanguy et Laverdure, de Charlier et Uderzo, Barbe-Rouge, de Charlier et Hubinon, puis le Grand Duduche de Cabu, Blueberry de Charlier et J. Giraud, Achille Talon ( où tous les collaborateurs réels de la revue deviennent des personnages ) de Greg, Philemon de Fred, Valérian de Mezieres et Christin, les dingodossiers et les rubriques-à-brac de Gotlib, ainsi que la reprise de deux séries existantes : Morris réécrit Lucky Luke et Tabary Iznogoud.

• Vaillant, le journal de Pif

Journal Vaillant - juin 45. Vaillant (puis Vaillant, le journal de Pif) est un journal français hebdomadaire de bandes dessinées créé en 1945, auquel collaborait José Cabrero Arnal. Il est devenu Pif Gadget en 1969.
Il reprenait les planches de Pif publiées dans le journal L'Humanité.
C'est aussi le nom des éditions Vaillant, qui ont publié ces deux périodiques. Le siège de la maison d'édition était sis au 126, rue La Fayette dans le 10e arrondissement de Paris.
Le premier numéro de la revue, parait le 1er juin 1945.
La revue fera travailler de nombreux auteurs de BD, parmis lesquels, Gillon, Lecureux, Mandrika, Gotlieb, Chéret... et bien d'autres. Avec des séries comme Gai-Luron et Les Pionniers de l'espérance... et bien d'autres On notera que quand Vaillant deviendra, Pif Gadget, il y sera publié la série Rahan, fils des âges farouches.

Ces quatre revues à elles seules produiront le meilleur de la BD franco Belge entre 45 et 65. Quand viendra 68, ce sera dans la lancée de Pilote qu'émergeront des magazines adultes, comme Charlie Mensuel, Metal-hurlant... qui ouvriront la voie à la période la plus créative de la BD "mondiale", n'ayont pas peur des mots.

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Confection de la peinture à la Cire


Une période foisonnante, qui voit paraitre, les Super-Héros, les Detectives Privés, les Romances, l'horreur, le fantastique, et l'Underground...

Captain Easy, Roy Crane. Les strips d'aventures

Les séries mettent en scène des héros confrontés à toutes sortes d'aventures.
Le premier artiste à proposer ce type de personnage est
Roy Crane qui crée en 1924, Wash Tubbs, et son aventurier éponyme à la recherche de trésors perdus pour le syndicate Newspaper Enterprise Association .
Cette aventure prend de l'importance en 1929 avec l'arrivée aux côtés de Wash Tubbs d'un nouveau personnage particulièrement athlétique :
Captain Easy qui fini par obtenir une page dominicale en 1933 sous le nom de Captain Easy, Soldier of Fortune.
Wash Tubbs et Captain Easy sont repris dans les années 1930 en comic books par plusieurs éditeurs comme Dell, Hawley ou Argo11.
Après Wash Tubbs d'autres héros vont arriver dans les pages des quotidiens.

Tarzan lancé par Hal Foster en 1929, fait parti des plus célèbres. Il est tiré l'adaptation du personnage du roman créé par Edgar Rice Burroughs en 1912 dans le roman "Tarzan seigneur de la jungle".
Scorchy Smith créé en 1930 par John Terry et repris en 1933 par Noel Sickles,
Dick Tracy, une bande dessinée policière de Chester Gould lancée en octobre 1931,
Mandrake le magicien de Lee Falk,
Flash Gordon, une bande dessinée de science-fiction d'Alex Raymond
Terry et les pirates, Milton Caniff. Terry et les Pirates de Milton Caniff toutes trois créées en 1934.
Le Fantôme du Bengale, est une série de bande dessinée américaine créée par Lee Falk en 1936. Prince Vaillant de Hal Foster en 1937 The Spirit de Will Eisner en 1940

La naissance des comic books

En 1933, la bande dessinée américaine connaît une nouvelle révolution avec l'apparition des comic books.
Max Gaines, à partir de strips publiés dans les journaux, crée un magazine destiné à être offert comme cadeau promotionnel par des entreprises.
Par la suite, il a l'idée de vendre ces fascicules sans qu'ils soient liés à un produit.
Detective Dan, Humor Publication - 1933. Cependant d'autres ont la même année et en 1933 paraissent deux comics Detective Dan, Secret Operative No. 48, qui est le premier dans lequel est publié un récit inédit, et The adventures of Detective Ace King, tous deux édité par la société Humor Publication.
Aucun de ces pionniers des comic books ne dépassent le premier numéro et leur manque de notoriété les fait tomber dans l'oubli.
Ainsi en février 1934, paraît Famous Funnies un comic book de cent pages vendu au prix de dix cents et qui reprend des strips de journaux tels que Joe Palooka, Mutt and Jeff, Dixie Dugan.
Un seul numéro paraît cependant et, en mai 1934, sort le premier numéro de Famous Funnies, série deux, qui est un mensuel publié jusqu'en 1955.
Ce comics n'est pas immédiatement rentable et il faut attendre le septième numéro pour que Eastern Color Printing, la société qui l'édite, commence à gagner de l'argent.
Bientôt de nouvelles maisons d'édition apparaissent pour profiter du succès grandissant de ce nouveau média et les différents genres du comic strip (humour, western, science-fiction, etc.) font l'objet de publications dédiées.

Superman et autres super-héros

Superman. En 1938, l'une de ces maisons d'édition, nommée National Allied Publications, décide de lancer un nouveau comic book.
National Allied Publications, fondée en 1934 par Malcom Wheeler-Nicholson, est depuis 1938 la propriété de Harry Donenfeld et Jack Liebowitz.
À l'origine, la maison est déficitaire mais sous cette nouvelle direction elle commence à gagner de l'argent.
Pour ce nouveau titre, les éditeurs sont à la recherche d'histoires originales. Ils acceptent donc le projet de deux jeunes auteurs, Joe Shuster et Jerry Siegel, qui ont déjà créé deux séries d'aventures (Dr Occult et Slam Bradley) pour National.
Ils présentent cette fois une série qui met en scène les aventures d'un personnage doué d'une force surhumaine et nommé Superman. Ce projet était déjà ancien et avait été présenté à plusieurs maisons d'édition qui l'avaient toutes refusé.
C'est grâce à Max Gaines que Siegel et Shuster travaillent de nouveau à leur création, et que Donenfeld et Liebowitz se laissent convaincre de le publier.
C'est donc dans le premier numéro, paru en mars 1938, de ce nouveau comic book intitulé Action Comics, qu'apparaît le premier super-héros,
Superman.
Le succès est immédiat et rapidement Superman est copié.
Victor Fox, propriétaire de Fox Comics, demande à Will Eisner de créer un ersatz de Superman.
Cela finit par un procès que Fox perd.
En 1941, National lance une nouvelle procédure judiciaire, cette fois-ci contre Fawcett Comics, qui édite
Captain Marvel créé en 1940 par C. C. Beck.
Wonder woman. Cela n'empêche pas la multiplication des éditeurs Charlton Comics, Timely, etc., et des super-héros en tout genre.
Ainsi : L'éditeur Timely publie Namor de Bill Everett
Human Torch de Carl Burgos
All-American Publications, fondé par Max Gaines en 1939, publie :
Flash de Gardner Fox au scénario et Harry Lampert au dessin,
Green Lantern de Bill Finger au scénario et Martin Nodell au dessin
Wonder Woman de William Moulton Marston, etc.
alors que DC dans le numéro 27 de Detective Comics fait paraître
Batman, créé par Bob Kane et Bill Finger.

Captain America. Captain America, et le Super-Héros patriote Dans le flot de personnages de comic book, un super-héros s'impose par son originalité.
Captain America, créé par Joe Simon et Jack Kirby, apparaît en décembre 1940 et se fait immédiatement remarquer.
L'ennemi n'est plus un quelconque savant fou ou un génie du mal, mais Adolf Hitler et ses sbires.
La couverture du numéro 1 montre d'ailleurs Captain America donner un coup de poing au Führer.
Bien qu'il ne soit pas le premier super-héros patriote, puisqu'il a été devancé par The Shield édité par MLJ (la date sur la couverture est janvier 1940), Captain America est celui qui va lancer ce type de personnage.
Martin Goodman, éditeur de Timely, voyant le succès du comics, publie rapidement les aventures de nouveaux personnages semblables, USAgent, puis Bucky.
D'autres éditeurs profitent du filon et de nombreux ersatz de Captain America apparaissent ;
Kirby et Simon créent ainsi pour DC Comics, The boys commando.
L'entrée en guerre des États-Unis contre l'Allemagne nazie et le Japon amène les auteurs de strips à faire évoluer leurs séries. Nombre de personnages s'engage dans l'armée ou, comme Tarzan se retrouvent à combattre les nazis.
Par ailleurs, plusieurs artistes sont obligés d'abandonner leurs planches à dessin pour servir dans l'armée ; ils sont alors remplacé par de nouveaux dessinateurs.
Brenda Starr, Dale Messick. On trouve parmi ceux-ci un nombre croissant de jeunes femmes qui ont plus l'occasion de proposer leurs créations.
Dale Messick crée ainsi en 1940 le personnage de Brenda Starr, Reporter qui durera jusque dans les années 2000.
Mais Brenda n'est pas la seule héroïne à faire ses premiers pas durant cette période.
En effet le pourcentage de lectrices augmente car de nombreux américains sont sous les drapeaux et les éditeurs cherchent à attirer ce nouveau lectorat.
Ce succès va s'accentuer avec l'entrée en guerre des États-Unis mais il s'achève dans l'immédiat après-guerre quand tous ces héros patriotiques perdent leurs adversaires : les nazis et les Japonais.

Comics Anthropomorphes

Si les comics de super-héros attirent les adolescents, ce ne sont pas ceux-là qui dominent la production. Le genre qui est le plus important est celui des comics mettant en scène des animaux anthropomorphes comme Mickey Mouse ou Bugs Bunny.
En 1940, Dell Comics, en partenariat avec Western Publishing, publie le premier numéro de Walt Disney's Comics and Stories. Ce comic book alterne les réimpressions des comic strips de Donald Duck de Al Taliaferro et des récits originaux de Mickey dessinés par Floyd Gottfredson.
Mickey_Mouse, Ub Iwerks. L'année d'après, Dell toujours, édite Looney Tunes & Merrie Melodies Comics un comics consacré aux héros de la Warner Bros. Suivent les personnages des dessins animés de Walter Lantz comme Woody Woodpecker et le périodique Four Color Comics publié jusqu'à deux fois par semaine dans lequel on retrouve des personnages de Disney mais aussi d'autres héros popularisés par les dessins animés comme Popeye.

Outre les comics d'animaux humanisés, les comics humoristiques, les comics éducatifs conservent un auditoire.
Comme ceux de Gilberton proposant des adaptations des classiques de la littérature,

portrait photographique de Charles M. Schulz en 1956, dessinant Charlie Brown. les séries comiques

Parmi les strips d'humour de cette période se détachent Beetle Bailey de Mort Walker qui montre un soldat rétif à la discipline militaire et Hi and Lois, aussi de Mort Walker qui conte la vie quotidienne d'une famille américaine.
Les années 1950 sont aussi celles des Peanuts de Charles Schulz et de Denis la Malice de Hank Ketcham.
La comédie devient parfois satire. Ainsi à partir de 1956 Jules Feifferdans son strip baptisé simplement Feiffer se fait le peintre caustique la politique et les mœurs américaines.
Les cases et les phyactères sont éliminés et un texte libre vole autour des protagonistes.
B.C., Johny Hart. De même, Johnny Hart dans B.C. puis dans The Wizard of Id critique le monde moderne avec des personnages de la préhistoire puis du Moyen Âge.
Et Archie qui raconte les aventures humoristiques d'un groupe d'adolescents, etc.
Néanmoins, ce sont les super-héros et les animaux humanisés publiés par Dell qui dominent le marché.

L'après guerre

Le succès de nouveaux genres

Les super-héros patriotiques ne sont pas les seules victimes de la fin de la guerre, les autres super-héros (à l'exception des plus importants qui sont Superman, Batman et Wonder Woman) perdent aussi leurs lecteurs qui préfèrent se tourner vers d'autres genres.
Cette désaffection pour le genre super-héros s'accompagne d'une crise de surproduction qui amène les vendeurs de journaux à refuser des comics avant même d'avoir ouvert les cartons dans lesquels ils se trouvent.
Les comic books qui tirent leur épingle du jeu sont donc ceux avec un lectorat fidèle et ceux qui s'inspirent de succès déjà existants, car dans ces deux cas les kiosquiers sont assurés de vendre.

Les Policiers

Ainsi les comics policiers voient leurs ventes progresser de façon importante en suivant l'exemple de Crime Does Not Pay (dont le premier numéro date de 1942), édité par Lev Gleason Publications, qui se vend à plus d'un million d'exemplaires.

Les Romances

Le deuxième genre qui connaît des ventes importantes est à mille lieues de la violence du précédent puisqu'il s'agit des romance comics qui apparaissent en juin 1947, alors que la crise de surproduction a cessé, avec la parution de Young Romance de Joe Simon et Jack Kirby édité par Prize Publications.
Avant cette date, ce genre n'existait pas, mais dès que le succès est patent (les ventes entre le premier et le troisième numéro sont triplées) les imitations fleurissent.
Timely, avec My Romance, daté d'août 1948, Fox avec My life (septembre 1948) et Fawcett avec Sweetheart (octobre 1948) sont les premiers éditeurs à suivre cette mode et bientôt les comics de romance envahissent les rayons pour atteindre le nombre de 147 comics publiés au plus fort de l'engouement pour ces histoires de cœur.

Les Comics d'horreur

crypt-of-terror. Enfin les comics d'horreur constituent le troisième genre qui attire les lecteurs.
La principale maison d'édition, qui est à l'origine de ce genre, est EC Comics, restée pour cette raison dans l'histoire des comics. Elle est fondée par Max Gaines en 1944, après qu'il a vendu All Star Comics à DC Comics.
À l'origine EC Comics diffusait des comics religieux, pédagogiques ou enfantins mais après la mort de Max Gaines, l'entreprise passe entre les mains de son fils William Gaines qui change l'orientation de ses publications en proposant des westerns, de la romance et des histoires criminelles.
Un tournant décisif est pris en 1949 lorsque paraissent les premiers comics d'horreur Crypt of Terror et The Vault of Horror. Une fois encore, de nombreuses imitations paraissent et envahissent les étalages des vendeurs.

Les débuts de la guerre froide

Le contenu des comics évolue aussi avec le début de la guerre froide.
Si l'immédiat après guerre propose des messages optimistes d'un monde pacifié, rapidement le conflit larvé entre les États-Unis et l'URSS trouve des échos dans les comics et le début de la guerre de Corée généralise le message anticommuniste. Si les comics de super-héros ignorent le plus souvent cette guerre, en revanche les comics de guerre trouvent un sujet parfait pour augmenter les ventes.
G.I. Joe. Le message tient le plus souvent de la propagande (comme le montrent par exemple la série G.I. Joe), bien que certaines œuvres se veuillent plus réfléchies comme les comics Two-Fisted Tales et Frontline Combat dont Harvey Kurtzman est le rédacteur en chef chez EC Comics.
Cependant, quel que soit le message qu'ils délivrent, ces comics ne sont pas appréciés des associations familiales.
D'une façon générale, ils sont jugés trop violents.
De plus, s'ils sont trop réalistes, ils risquent d'amener les jeunes lecteurs à critiquer la guerre de Corée, s'ils sont trop idéalistes ils font passer la guerre pour un jeu.
La période de la guerre froide n'est pas favorable aux comics car le Bien et le Mal ne sont pas aussi identifiables qu'à l'époque de la guerre contre le nazisme.
Le choix est d'ignorer les changements de la société (ce que font les comics de super-héros qui présentent des personnages le plus souvent dans un monde insouciant) ou de les représenter au risque de subir les foudres des critiques bien-pensantes.
Une autre option existe qui est d'opposer des super-héros et des super-vilains communistes, mais celle-ci conduit toujours à un échec car ces scénarios simplistes n'attirent plus des lecteurs qui ont grandi et cherchent plus de réalisme.




Une période de changements

Si le comic book est la forme de bande-dessinée qui connaît la plus importante évolution, cela ne signifie pas que le comic strip disparaisse. Au contraire, ces bandes quotidiennes se retrouvent toujours dans les journaux.
Steve Canyon, Milton Caniff. Ainsi, en 1947, Milton Caniff commence la série Steve Canyon.
Par ailleurs c'est à cette époque, le 2 octobre 1950, que paraît le premier strip des Peanuts de Charles Schulz.
Cette série persiste jusqu'à la mort de son auteur, le 13 février 2000.
Néanmoins, le comic strip évolue aussi car la taille des pages du dimanche comme celle des strips quotidiens diminue. Alors que le strip du dimanche occupait une page complète, sa taille se réduit et plusieurs séries finissent par occuper une seule page. La bande dessinée américaine connaît donc de très gros succès mais cela ne va pas durer et les comic books vont traverser des crises sévères. Le succès des trois genres cités ci-dessus ne va pas se poursuivre et, en 1955, ils ont disparu ou connaissent une brutale chute des ventes. Le premier des trois à connaître ce sort est le romance comics. En 1949, un cinquième des comics vendus est un comics de romance mais en 1950 le marché s'effondre : le nombre de séries est divisé par deux entre le premier et le second semestre 1950. En 1951, seules trente séries sont encore publiées. Les ventes déclinent ensuite peu à peu. L'effondrement des comics de romance s'explique par la désaffection du public ; il n'en est pas de même pour les comics policiers ou d'horreur qui vont disparaître lors de l'instauration du comics code en 1954.

portrait photographique d'Estes Kefauver, auteur du rapport sur les comics et la délinquance juvénile. Le Comics Code Authority

Dès que les comics ont touché des millions de lecteurs, pour l'essentiel des enfants et des adolescents, des parents et des associations se sont inquiétés de l'influence de ce nouveau média sur la psychologie et le comportement des plus jeunes.
Rapidement, il a été critiqué pour de nombreux motifs :
les super-héros donneraient de fausses représentations de la réalité physique, les relations entre les héros et leurs assistants seraient troubles et suggéreraient des penchants homosexuels, la vision de crimes et de monstres perturberaient les esprits fragiles des enfants, etc.
Ces attaques prennent parfois des expressions violentes telles que des autodafés de comics.
En 1954, la critique prend de nouvelles forces lorsque le psychiatre Fredric Wertham, dans son livre Seduction of the Innocent dresse un tableau catastrophiste de la lecture des comics en les liant au phénomène de délinquance juvénile.
Repris dans des magazines, le rejet des comics prend de l'ampleur au point qu'une commission sénatoriale est créée pour juger de cette question.
Fredric Wertham et William Gaines sont entendus et il apparaît que la prestation de Gaines n'a pas convaincu les membres de la commission. Aussi, pour empêcher la création d'un organisme de censure officiel, William Gaines propose-t-il aux autres éditeurs de se réunir et de financer une recherche universitaire dont le but serait d'évaluer sérieusement les méfaits supposés des comics.
Cette réunion débouche finalement, au grand dam de Gaines, sur la décision de financer un organisme, la Comics Code Authority ou CCA, qui éditerait un code listant ce qui est tolérable dans un comics et qui apposerait un sceau sur les comics acceptés.
CCA, Comics Code Authority. Cette décision va dans le sens des recommandations des sénateurs qui, dans leur rapport final signé par Estes Kefauver, refusent la promulgation d'une loi permettant la censure des comics mais invitent les éditeurs à réguler les publications. Les éditeurs n'ont pas l'obligation de présenter leurs comics à cette institution mais ne pas avoir le sceau de la CCA condamne de nombreux comics, qui ne sont même pas sortis des cartons par les marchands de journaux.
Finalement ce sont vingt-six éditeurs (dont DC Comics, Atlas, Archie Comics) qui s'engagent à respecter le code.
Ce n'est pas le cas pour EC Comics qui dès lors voit ses ventes chuter de 90 %.
En désespoir de cause Max Gaines tente de produire de nouveaux comics acceptés par la CCA, mais il est contraint de cesser la publication de ses œuvres ; seul le périodique Mad échappe à l'arrêt définitif.
En effet, il n'est pas soumis à la censure du comics code car il n'est plus un comics :
Mad a en effet troqué ce format pour celui de magazine.
En revanche, certains éditeurs parviennent sans difficulté à vendre leurs comics sans se soucier du Comics Code.
C'est le cas notamment pour Dell Comics qui est le plus important éditeur de comics (certains d'entre eux se vendent à près de trois millions d'exemplaires).
D'une part, ses séries, qu'il s'agisse de celles consacrées aux personnages de dessins animés ou celles qui adaptent des films de cow-boys, s'adressent aux enfants et ne proposent rien qui puisse choquer ces lecteurs ou leurs parents ; d'autre part Dell affirme, par un insert dans ses comics, qu'il élimine entièrement, plutôt que de le réguler, tout matériel choquant.
Pour les mêmes raisons, Classics Illustrated refuse le sceau du Comics Code.

Le retour des super-héros

portrait photographique de Stan Lee, 1973. DC et Marvel

Après l'instauration du comics code, les attaques contre les comics s'estompent même si Fredric Wertham considère que la création de cet organisme est insuffisante.
Les séries les plus horribles et les plus violentes ont disparu des kiosques mais on trouve toujours des westerns, des super-héros, des séries pour les plus jeunes, etc.
Le renouveau des comics de super-héros a lieu en septembre 1956 avec la parution du no 4 du comic book Showcase qui marque le début de l'âge d'argent des comics.
Flash, Carmine Infantino. Dans ce comics, édité par DC Comics est recréé le personnage de Flash par les scénaristes Robert Kanigher et John Broome et le dessinateur Carmine Infantino sur une idée du rédacteur en chef Julius Schwartz.
Par la suite, toujours dans ce même comic book sont créés d'autres personnages qui gagnent leurs propres séries, ce qui lance définitivement l'âge d'argent.
C'est le cas des Challengers of the Unknown de Dave Wood et Jack Kirby, de Loïs Lane, de Green Lantern de John Broome et Gil Kane, etc.
Comme lors de l'âge d'or, ces super-héros partagent un univers commun et se rencontrent, ce qui aboutit en février 1960 à la création de la Ligue de justice d'Amérique dans le comic book The Brave and the Bold no 28 en mars 1960.
Les aventures de cette équipe sont ensuite présentées dans le comics éponyme dont le premier numéro, écrit par Gardner Fox et dessiné par Mike Sekowsky sort en octobre 1960.
Ce comic book est celui qui connaît les meilleures ventes et cela donne l'idée à Martin Goodman, le propriétaire de Atlas, de lancer aussi une série de super-héros.
Il demande à son neveu, Stan Lee, scénariste et rédacteur en chef chez Atlas, de créer un comic book mettant en scène un groupe de super-héros.
X-Men, Stan Lee, Jack Kirby. Stan Lee, qui, songeait à démissionner de son poste, accepte mais il choisit de mêler aux scènes de combat des moments présentant les relations entre les personnages.
Il crée donc les Quatre fantastiques en août 1961 avec le dessinateur Jack Kirby qui participe aussi à l'élaboration de l'intrigue.
Le succès est au rendez-vous et Atlas, qui devient bientôt Marvel Comics, publie de nombreuses autres séries de super-héros ou apparentés.
Surgissent ainsi Hulk en mai 1962 (Lee et Kirby),
Thor en août 1962 (Lee et Kirby),
Spider-Man en août 1962 (Lee et Steve Ditko),
Iron Man en mars 1963 (Lee et Don Heck),
les X-Men et les Vengeurs tous deux en septembre 1963 (Lee et Kirby),
Daredevil en avril 1964 (Lee et Bill Everett), etc.
Le succès de ces séries fait de Marvel la première maison d'édition devant DC.
Pour retrouver la voie du succès, DC nomme Carmine Infantino directeur de la publication en 1968.
La politique éditoriale de celui-ci est de donner plus de liberté aux artistes.
Batman, Neal Adams. Ce faisant, DC retrouve l'éclat qu'elle avait perdu, même si Marvel domine toujours le marché.
Ainsi, Carmine Infantino engage Neal Adams qui devient le dessinateur vedette de DC.
Neal Adams et Infantino créent Deadman, puis Adams reprend le personnage de Batman et en fait un personnage plus sombre.
Cet aspect de Batman est par la suite maintenu par Dick Giordano qui succède à Adams.
Par ailleurs Infantino engage Steve Ditko qui crée Le Creeper et Hawk and Dove en 1968.

Autres genres et autres éditeurs

DC et Marvel augmentent le nombre de séries de super-héros mais, à côté elles continuent à proposer des comics d'autres genres.
On trouve ainsi
Nick Fury agent of the Shield, Lee, Kirby. du western comme Rawhide Kid chez Marvel ou Tomahawk chez DC,
des histoires de guerre telles que Nick Fury and his howling commandos de Lee et Kirby chez Marvel et Our Army at War, qui met en scène le Sergent Rock créé par Robert Kanigher et Joe Kubert,
ou encore de l'espionnage avec Nick Fury agent of SHIELD de Lee et Kirby, etc.
DC et Marvel dominent peu à peu le marché des comics mais cela ne signifie pas la disparition des autres maisons d'éditions.
Gold Key, Dell Comics, Gilberton Publications, Harvey Comics ou encore Charlton Comics sont des éditeurs qui attirent toujours des lecteurs, le plus souvent en ne cherchant pas à publier des comics de super-héros mais en développant d'autres genres.
Ainsi Gold Key, maison d'édition appartenant à Western Publishing distribue les aventures des héros Disney, publiés précédemment par Dell, et des adaptations de séries télévisées.
Dell après la rupture de l'accord avec Western Publishing pour des raisons financières, publie ses propres comics dont de nombreuses adaptations de séries télévisées.
Gilberton édite des adaptations de romans célèbres, Harvey vise le lectorat le plus jeune avec des titres comme Casper le gentil fantôme ou Richie Rich.
En revanche Charlton tente de suivre le mouvement lancé par DC et Marvel mais avec moins de succès.
Ainsi, cet éditeur publie Blue Beetle racheté à la Fox Feature Syndicate, The Question créé par Steve Ditko, Judomaster, Captain Atom, etc.

L'influence de la guerre froide

Après la disparition des comics qui mettaient le plus en cause la société américaine (dont l'action en Corée), les séries des années 1960 reprennent le discours anti-communiste qui domine alors dans le pays.
Ainsi Thor ou Hulk combattent souvent des super-vilains communistes.
Cependant, le récit de ces luttes ne s'attarde pas sur la réalité de la guerre froide.
Les ennemis des héros sont communistes car l'ennemi de la nation est le communisme sans qu'il soit nécessaire de développer les raisons de l'animosité du vilain contre le héros.
Les causes des dissensions entre les États-Unis et l'URSS ne sont pas abordées car ce qui importe est d'avoir un ennemi intéressant et des scènes de combat qui plaisent aux lecteurs.
En effet, ce sont les attentes des lecteurs qui conduisent la stratégie des éditeurs et ceux-ci sont, pour cela, attentifs aux évolutions de la société et tentent d'attirer les adolescents en reprenant les sujets qui les intéressent, même si cela se fait de façon voilée.
Ainsi le Docteur Strange quittant son corps pour voyager dans d'autres plans de l'existence peut être mis en relation avec les trips provoqués par l'usage des drogues tel qu'il se développe sur les campus américains.

La bande dessinée underground

God Nose. La société américaine évolue et les éditeurs adaptent le contenu à ces changements mais cela est insuffisant pour une partie de la jeunesse. Une autre forme de bande-dessinée plus en phase avec les aspirations des adolescents apparaît alors.
Les comics underground, ou « comix », naissent lors de l'essor des mouvements contestataires des années 1960 et 1970.
Ils développent, le plus souvent, un discours critique de la société américaine. Dès 1959 Gilbert Shelton dessine les aventures de Super Phacochère (Wonder Wart-Hog), et en 1961 paraît le fanzine Wild de Don Dohler et Mark Tarka.
Les comix sont alors publiés dans des journaux underground comme East Village Other (avec des artistes tels que Vaughn Bode ou Spain Rodriguez) ou dans des fanzines.
En 1964, Jack Jackson, sous le pseudonyme de Jaxon, publie ce qui est considéré comme le premier comics underground, God nose (snot reel) imprimé à 1 000 exemplaires.
L'édition et la diffusion de ces premiers comix est confidentielle et dépend du soutien de propriétaires de magasins spécialisés dans la vente de produits de la contre-culture ou des premiers magasins de comics.
Ces revues ne sont alors pas distribuées en grande quantité mais leur influence est importante.
La conséquence est l'arrivée d'auteurs qui se lancent dans cette aventure de l'underground.
Zap Comix, Robert Crumb. En 1967 Robert Crumb publie Zap Comix.
Le premier numéro est imprimé à 5 000 exemplaires. Cela encourage la même année Jay Lynch et Skip Williamson à publier un comics nommé Bijou Funnies qui prend la place du magazine Chicago Mirror qu'ils éditaient.
Si les thèmes abordés et le lectorat visé ne sont pas semblables, le monde des comix et celui des comics ne sont pas sans passerelles ; ainsi Crumb et Shelton produisent des histoires pour le magazine Help de Kurtzman.
Les comics underground sont souvent des œuvres auto-éditées mais des maisons d'édition spécialisées commencent à apparaître. Ainsi en 1968 Shelton, Fred Todd, Dave Moriaty et Jaxon fondent Rip Off Press et en 1970 Ron Turner fonde Last Gasp.
Le nombre de comix publiés augmente (300 en 1973) et leurs ventes se chiffrent en dizaine de milliers d'exemplaires.
Cependant, après avoir atteint ces sommets, la chute est brutale.
Le monde de la contre-culture américaine s'essouffle et les ventes de comix s'en ressentent.
La scène underground se transforme alors peu à peu en scène alternative.

Les magazines

Mad Magazine, 1965. D'autres éditeurs, sans choisir les voies de la contre-culture, veulent publier des œuvres plus adultes que celles présentes dans les comic books et publient des magazines, ce qui leur évite la censure du Comics Code.
EC Comics continue de publier Mad qui connaît un très grand succès malgré le remplacement de Harvey Kurtzman par Al Feldstein en 1955.
Mad en 1964 est racheté par DC Comics mais Bill Gaines et Al Feldstein continuent d'occuper les fonctions qu'ils avaient avant la vente et l'identité du magazine ne change pas.
Mad connaît de nombreux imitateurs dont le magazine Cracked pour lequel officie John Severin. Enfin Warren Publishing publie le magazine humoristique Help dont le rédacteur en chef est Harvey Kurtzman puis, à partir de la fin 1964, les magazines d'horreur Creepy, Eerie et Vampirella en septembre 1969 pour lesquels travaillent de nombreux artistes employés auparavant par EC comme George Evans, Wally Wood, Joe Orlando, mais aussi de jeunes auteurs comme Richard Corben ou Archie Goodwin.

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Matériels de la peinture encaustique


Astro


Astro le petit robot (鉄腕アトム, Tetsuwan Atomu?)

Astro, le petit robot est une série de shōnen mangas d'Osamu Tezuka publiée entre 1952 et 19681.
Avec 100 millions de volumes commercialisés, c'est l'une des bandes dessinées les plus vendues au monde.
L'histoire se focalise sur les aventures d'un jeune robot nommé Astro et une sélection de personnages apparaissant tout au long des épisodes.
Il est vu par son auteur comme un nouveau Pinocchio, élevé dans une famille normale, qui fait l'interface entre les cultures des hommes et des machines.
Le manga est adapté en une série d'animation, Astro Boy, diffusée pour la première fois au Japon entre 1963 et 1966. Cette production de Mushi Production, le studio de Tezuka, constitue la première série animée japonaise.
Une reprise en couleur produite par Tezuka Productions, Astro, le petit robot (Shin Tetsuwan Atomu), est diffusé entre 1980 et 1981 au Japon.
Une troisième adaptation, Astro Boy 2003, est diffusée entre 2003 et 2004. Une adaptation cinématographie sort en 1964, et un film américain en 3-D sort le 23 octobre 2009. Enfin, un spin off également produit par Tezuka Productions est en cours au printemps 2017 sous le nom de Atom: The Beginning.

Synopsis

Astro Boy est une série de science-fiction se déroulant dans un monde futuriste dans lequel les robots coexistent avec les humains.
Elle est basée sur les aventures d'Astro Boy (souvent et simplement nommé « Astro »), un puissant robot créé par le chef du Ministère de la Science, Docteur Tenma (alias 'Dr. Astor Boyton II' dans la version anglaise des années 1960) pour remplacer son fils Tobio ('Thomas' dans la version française des années 1960 ; 'Toby' dans la version anglaise des années 1980 et dans le film de 2009), mort dans un accident de voiture (qui a fugué dans l'anime de 2003 ; évaporé dans le film de 2009).
Dr Tenma construit Astro à l'image de Tobio et l'élève par amour comme il l'aurait fait avec son véritable fils Tobio. Mais il réalise bientôt que le robot ne peut combler le vide qu'a laissé son fils, car Astro ne pouvait ni exprimer les traits de caractère d'un humain, ni vieillir comme le fait tout humain. Dans l'édition originale de 1960, Tenma rejette Astro et le vend à un cruel directeur de cirque, Hamegg.
Plus tard, on s'aperçoit qu'Astro a été doté de pouvoirs hors du commun et d'une capacité exceptionnelle à se battre. Astro combat le mal, le crime et l'injustice.
La plupart de ses ennemis sont des robots qui haïssent les humains, qui sont devenus fous, ou des envahisseurs extraterrestres. Presque tous les épisodes impliquaient Astro dans un combat avec d'autres robots.

Personnages

• Astro (alias Tetsuwan Atomu alias Astro Boy) :
un super-robot qui a été bâti à l'effigie de Tobie, le fils décédé du Docteur Tenma. Rejeté par ce dernier, il fut vendu à un cirque et trouvé par le professeur Ochanomizu, qui le prit sous son aile et le forma en super-héros défenseur de la Terre, de l'humanité et de l'harmonie entre hommes et robots.
Astro est capable de voler grâce à des réacteurs dans ses jambes, possède une force colossale provenant d'un moteur de 100 000 chevaux (monté à 1 000 000 chevaux par la suite) et est muni d'une mitrailleuse.
Il peut déclencher un rayon laser destructeur par son doigt, transformer son bras en canon laser encore plus destructeur et peut projeter des faisceaux de lumière aveuglante à travers ses yeux.

• Professeur Ochanomizu (alias professeur Caudrine alias Docteur O'Shay) :
un vieux scientifique japonais au gros nez, le professeur Ochanomizu est un idéaliste qui oeuvre pour la paix et l'harmonie entre robots et humains.
Agissant comme figure paternelle envers Astro, il est toujours à ses côtés pour l'aider et le réparer.
Son nom signifie « eau de thé » en japonais et est aussi le nom d'une station métro au Japon.

• Docteur Tenma (dit Docteur Umatarô Tenma ou Docteur Nagamiya Tenma, alias Docteur Balthus alias Docteur Boynton alias Docteur Peabody) :
le créateur d'Astro. Le docteur Tenma était un grand scientifique japonais, parmi les meilleurs en robotique.
Négligeant sa famille, son fils Tobie se tua dans un accident de voiture.
Ne pouvant accepter cette perte qui dérangea son équilibre mental, Tenma créa un robot à l'image de son fils pour le remplacer, et lui donna des super-pouvoirs pour qu'il puisse se protéger de malheurs.
Tenma finit par remarquer qu'il ne pouvait pas aimer un robot comme un fils, surtout dû au fait que Tobie-robot ne grandissait pas.
Le rejetant, Tobio-robot finit dans un cirque mais revient dans le monde comme Astro.
Depuis, Tenma agit dans l'ombre pour aider Astro ou bricoler sur quelques sombres desseins au profit des robots.
Son nom signifie « cheval des cieux » en japonais.

• Shunsaku Ban (alias Higeoyaji alias Oncle Moustache alias Wally Kisagiri alias Professeur Morse) :
le professeur d'école d'Astro, un homme trapu chauve doté d'une grosse moustache blanche.
Se décrivant comme un Tokyoïte de troisième génération, il est aussi détective privé à ses heures libres (voir par exemple son rôle dans Metropolis et nombreuses autres œuvres de Tezuka).
Ban est toujours prêt à prêter main-forte à Astro, se servant de ses talents d'investigateur et ses connaissances en arts martiaux.

• Uran (alias Zoran alias Uranie) :
la petite sœur d'Astro. Elle a été construite par le professeur Ochanomizu afin d'agrandir la famille d'Astro.
Uran est une petite fille immature tantôt chipie tantôt garçon manqué, mais toujours aux bonnes intentions.
Elle possède un moteur de 100 000 chevaux, mais sans les autres pouvoirs d'Astro.
Son nom est une abréviation d'uranium.

• Cobalt :
le jeune frère d'Astro. Il a été construit par le professeur Ochanomizu alors qu'Astro avait disparu, et les autorités avaient besoin d'un robot dans son genre pour aller désamorcer une bombe.
Cobalt, ressemblant à Astro bien que plus grand et mince, n'est cependant pas aussi intelligent et adroit que son frère. De par ces caractéristiques il ressemble à Luigi, de la série Mario.

• Tamao (alias Halejo) :
le camarade de classe d'Astro. Petit, portant lunettes et casquette, Tamao est l'intello de la classe et se fait parfois brutaliser par ses camarades.
Il est un bon ami humain d'Astro. Le personnage est une caricature de Tezuka lui-même à l'époque où, enfant, il gardait une casquette sur la tête pour ne pas qu'on touche son crâne rasé.

• Shibugaki (alias Abercrombie) :
le camarade de classe d'Astro.
La brute épaisse de la classe, il cherche souvent la bagarre et Tamao est souvent sa victime.
Finalement, il finira par s'adoucir et sera du côté d'Astro avec Tamao.

• Kennichi (alias Kennedy alias Ken) :
le neveu de Shunsaku Ban.
C'est un garçon aimant les animaux et qui a l'intention de devenir détective comme son oncle.

• Inspecteur Tawashi :
l'inspecteur de la police japonaise. Homme droit et intègre, Tawashi se retrouve fréquemment pour ou contre Astro.
Son nom signifie « aigle de la rizière » en japonais.
• Commissaire Nakamura :
le commissaire de la police japonaise. Petit homme grassouillet, il a du mal à affirmer son autorité et se fait souvent prendre la vedette par Tawashi.

• Skunk Kusai :
un cruel gangster local, Skunk Kusai se spécialise dans toutes les casses en ville, et Astro arrive toujours pour l'arrêter.
Skunk signifie « mouffette » en anglais et Kusai signifie « puant » en japonais.

• Kinsankaku :
un gangster international se spécialisant du trafic de machines jusqu'à l'exploitation illégale de ressources naturelles.
Il se fait toujours confronter par Astro. Son nom signifie « triangle d'or » en japonais.

• Atlas :
un clone d'Astro pourvu d'un « facteur omega » qui le rend maléfique.
• Blue Knight (alias le Chevalier Bleu) :
un robot en armure bleue de chevalier qui combat pour la liberté des robots opprimés par les humains.
Il veut créer Robotania, un pays peuplé seulement de robots.
Ses moyens peu orthodoxes obligent Astro à intervenir.

• Scara :
une femme extraterrestre issue d'une race de sauterelles humanoïdes géantes.
Elle est tombée sur la Terre avec Astro lors d'un voyage dans l'espace qui a mal tourné.
Naïve et superficielle (son personnage est fondé sur Scarlett O'Hara d’'Autant en emporte le vent), elle cause bien des embarras à Astro.

• Ham Egg :
le cruel directeur du cirque qui y a exploité Astro.
Il devint par la suite un membre de la pègre.

Publication

Le manga est originellement publié entre 1952 et 1968, suivie par une publication journalistique (1967–1969) et deux autres séries en 1972-73 et 1980-81.
Les histoires du manga original de Tetsuwan Atomu sont publiées plus tard en version anglaise par Dark Horse Comics, traduit par Frederik L. Schodt.
Dans un manga de 2004 de Tetsuwan Atom écrit par Akira Himekawa, l'histoire, comme pour le design des personnages, suit les aventures de la série de 2003.
La couverture est différente de celle créée par Tezuka.
Cette version du manga est publiée en anglais par Chuang Yi et distribuée en Australie par Madman Entertainment.

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Golgo 13


Golgo 13

Golgo 13 (ゴルゴ13?) est un manga de Takao Saitō et son studio Saito Pro qui met en scène Golgo 13, un assassin professionnel officiant à travers le monde entier, aussi connu sous le nom de Duke Togo.
Golgo 13 est en avril 2016, le troisième manga le plus long1, un des plus populaires au Japon après Kochikame et Dokaben, et l'une des bandes dessinées les plus vendues au monde.
Il est prépublié à partir d'octobre 1968 dans le magazine Big Comic. Il remporte le Prix Shōgakukan en 1976 dans la catégorie générale. Le personnage connu sous le pseudonyme de « Golgo 13 » se rapproche d'un James Bond japonais, mais en plus immoral et sombre.
C'est un sniper d'élite qui ne rate jamais sa cible. Il sait se servir de toutes sortes d'armes, mais il est habitué à utiliser un fusil d'assaut M-16 modifié.
Sans être un playboy, il ne lui arrive jamais de coucher deux fois avec la même femme.
Golgo 13 n'est pas bavard, et ses interlocuteurs doivent souvent se contenter d'un « ... » comme toute réponse. Il existe même un épisode où il ne prononce pas un seul mot.
Les épisodes peuvent retracer la mission de Golgo 13 de manière linéaire, mais il arrive que l'épisode se déroule du point de vue d'un protagoniste étranger à Golgo 13. Parfois même, Golgo 13 ne le rencontre pas une seule fois de tout l'épisode.

Synopsis

Duke Togo, alias Golgo 13, est un tueur à gages qui ne recule devant rien. Dès lors qu'un contrat est engagé, là où tout le monde juge la chose impossible, Golgo 13 lui, réussit.
Bien sûr, plus la tâche est difficile, plus la somme d'argent demandée est colossale ; dans la série animée, elle est quasiment toujours de trois millions de dollars américains.

Autour de Golgo 13

Origine de son pseudonyme
On ne sait pas vraiment d'où vient le pseudonyme de Golgo 13.
Lorsqu'il était emprisonné en Allemagne de l'Ouest, il portait le matricule G1214, ce qui peut expliquer son origine.
Cela peut aussi provenir, comme le laisse penser l’épisode « tout pour le peuple », d’un mot de passe gogol 1912 qu’il aurait été amené à connaître si son affiliation aux Romanov était vérifiée.

Son vrai nom
Son nom est inconnu. Il se fait souvent appeler Duke Togo.
Il possède plusieurs fausses identités, mais le nom « Togo » revient dans la plupart des épisodes.
Il y a tout de même des doutes sur sa véritable identité, mais deux histoires en particulier donnent peut-être un élément de réponse.
Dans l'histoire "Les dernières volontés de Mao Ze Dong" on apprend que le vrai nom de Golgo 13 serait Xiao Dong Xian, les idéogrammes se lisent Dong Xian en chinois mais "Togo" en japonais.
Golgo 13 serait issu d'un projet chinois, "L'institut de la race asiatique". Dans cette histoire, Golgo 13 abattra froidement celui qui prétend être son père (lui ne le confirme bien sûr pas).
Dans l'histoire "Meurtre chez les Serizawa", Golgo 13 se prénommerait peut être "Goro Serizawa", enfant d'une famille de tueurs professionnels, il aurait assisté (à l'âge de 8 ans) à l'assassinat de sa mère qui a échoué dans une mission et qui a été punie par le clan Serizawa, et se serait vengé en tuant toute sa famille.
Un des enquêteurs sur l'affaire qui n'aura jamais été résolue bien des années plus tard, tourmenté avant sa mort, veut savoir si "Golgo 13" est bien "Goro Serizawa".
L'enquêteur mourant passe donc un contrat avec Golgo 13 et lui dit que vers 19h, il placera sa canne devant son visage et la bougera de gauche à droite.
Si la canne est à gauche de son visage (par rapport à Golgo 13) lorsque Golgo 13 l'abat, cela voudra dire que Duke Togo est bien Goro Serizawa ; à droite, il ne l'est pas.
Nous n'aurons pas la réponse car Golgo 13 tirera précisément quand la canne sera au milieu du front.

Sa nationalité
Sa nationalité est aussi inconnue. Néanmoins, le service de renseignement britannique MI6 et la CIA pensent qu'il est japonais, ou d'origine japonaise.
Il existe d'autres théories affirmant que Golgo 13 est moitié japonais, moitié américain, russe ou allemand.
En tout cas, il a du sang asiatique.
Dans l'épisode "L'ombre mortelle du soleil couchant" il se dit lui-même nippo-hawaien.

Quelques règles
En tant que professionnel, Golgo 13 possède certaines règles que ses « clients » doivent impérativement respecter.
Ne pas essayer de le recontacter. Golgo 13 ne rencontre le client qu'une seule fois, sauf cas particuliers.
Golgo 13 est un assassin « freelancer » (indépendant, qui ne fait pas partie d'une organisation).
L'obliger à rentrer dans un groupe serait une grave erreur.
Il n'accepte pas les missions si on ne lui donne pas toutes les informations qu'il souhaite, notamment la raison pour laquelle il faut tuer la cible.
Il refuse aussi de travailler pour quelqu'un qui ne veut pas se montrer.
Il ne faut jamais trahir Golgo 13 après un contrat.
86 % de ses « clients » qui l'ont trahi, qui lui ont menti ou qui ont essayé de lui faire du mal ont été exécutés.
Golgo 13 refuse de serrer la main aux gens, pour laisser sa main droite toujours disponible.
Ne jamais passer derrière Golgo 13 discrètement, si on ne veut pas recevoir un coup de poing. Généralement, Golgo 13 se met dos au mur pour ne pas être attaqué par surprise.
Ne pas réaliser de films, livres ou articles sur lui. De même, ne pas essayer de chercher son identité.
Si une personne essaye d'aller trop loin, il risque d'être tué.
La somme du contrat est à verser sur son compte bancaire en Suisse ou en cash.
Le montant varie d'un contrat à l'autre, selon le danger, la difficulté, et le client.
Ne jamais essayer d'imiter Golgo 13.
Un seul contrat à la fois.
Une fois le contrat accepté, il est le seul juge de la réussite de celle-ci. Le client lui-même ne peut annuler le contrat.

Les lieux des contrats
Les missions de Golgo 13 se déroulent dans le monde entier. Voici quelques-unes des villes où Golgo 13 s'est déplacé (dans l'ordre alphabétique des pays)
Afghanistan : Kaboul
Allemagne : Berlin, Munich
Australie : Sydney
Autriche : Vienne
Belgique : Bruxelles
Bolivie : Santa Cruz
Brésil : Manaus, Rio de Janeiro
Chine : Hong Kong, Pékin, Shanghai
Colombie : Bogota
Cuba : La Havane
Égypte : Le Caire
Espagne : Grenade, Madrid
États-Unis : Alaska, Atlanta, Baltimore, Colorado, Dallas, Chicago, Hawaii, Las Vegas, Los Angeles, Mississippi, New York, San Francisco, Washington
France : Bordeaux, Marseille, Nice, Paris
Grèce : Délos
Inde : Calcutta
Iran : Persépolis
Islande : Keflavik
Italie : Naples, Rome
Japon : Kyōto, Okinawa, Tōkyō
Maroc :Sahara
Pérou : Lima
Philippines : Manille
Royaume-Uni : Écosse, Londres
Russie : Moscou, Sibérie
Suisse : Zurich

Publication

En France, deux recueils de Golgo 13 sont parus aux éditions Glénat.
Best 13 of Golgo 13 :
Le Choix des Lecteurs regroupe 13 histoires plébiscitées par des lecteurs
et Best 13 of Golgo 13 :
Le Choix de L'Auteur.
Ce manga est aussi publié en France dès le début des années 1980 dans la revue Le Cri qui tue.

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Sous l'occupation américaine, les mangakas d'après-guerre subissent l'énorme influence des comic strip qui sont alors traduits et diffusés en grand nombre dans la presse quotidienne japonaise.
Sazae-san de Machiko Hasegawa sera le premier grand succès d'après-guerre.
Tokyo en 1945. Cette génération a vu ses villes rasées, ses pères vaincus, son empereur déchu de sa divinité, et ce que leurs idéologies véhiculaient jeté dans les poubelles de l'Histoire par les vainqueurs.
Les bombardiers B29, les avions invulnérables, et les jeeps armées apparaissent dans la vision des futurs mangaka encore adolescents. Après sa défaite, le Japon s'est reconstruit au prix d'un lourd sacrifice ; d'ailleurs dans les mangas apparaît souvent la devise de Shōnen Jump :
« Amitié, effort, victoire » (devise choisie par les lecteurs).
L'un d'entre eux, influencé par Walt Disney, révolutionnera le genre et donnera naissance au manga moderne :
Osamu Tezuka. il s'agit du célèbre Osamu Tezuka.
C'est en effet Tezuka qui introduira le mouvement dans la bande dessinée japonaise par des effets graphiques comme des traits ou des onomatopées soulignant toutes les actions comportant un déplacement, mais aussi et surtout par l'alternance des plans et des cadrages comme il est en usage au cinéma, rompant ainsi avec une tradition théâtrale, les personnages étant jusque-là toujours représentés en pied, à égale distance et au centre de l'image.
On considère généralement Shin-Takarajima (新宝島?, lit.
La Nouvelle île au trésor, Osamu Tezuka. « La nouvelle île au trésor »), parue en 1947, comme marquant le début du manga moderne.
L'animation étant la véritable passion de Tezuka, il réalisa la première série d'animation japonaise pour la télévision en janvier 1963, d'après l'une de ses œuvres :
Tetsuwan Atom (鉄腕アトム, Tetsuwan Atomu?), plus connue en France sous le nom d'Astro, le petit robot.
Finalement, le passage du papier au petit écran devint courant et l'aspect commercial du manga prit de l'ampleur.
Tezuka bouleversa le mode d'expression du manga, en explora les différents genres – alors principalement infantiles – et en inventa de nouveaux.
Cyborg 009, Fujio Atsukada et Shotaro Ishinomori. Il inspira de nombreux artistes tels que le duo Fujiko Fujio (Obake no Q-tarō, Doraemon), Fujio Akatsuka (Tensai bakabon) et Shōtarō Ishinomori (Cyborg 009, Kamen Rider) qui se succédèrent au Tokiwasō, voire Leiji Matsumoto (Galaxy Express 999).
Golgo 13, Yoshihiro Tatsumi et Takao Saito. Les années 1960 voient l'émergence de mangas plus dramatiques dans lesquels sont abordés des sujets plus « sérieux » et réalistes, appelés gekiga. Initié par Yoshihiro Tatsumi et Takao Saitō (Golgo 13), le style influencera notamment Sampei Shirato (Ninja bugeichō, Kamui den), Shigeru Mizuki (Kitaro le repoussant) et le duo Tetsuya Chiba/Asao Takamori (Ashita no Joe), la plupart de ces auteurs participant au magazine d'avant-garde Garo.
En 1964 naît l'association des mangaka du Japon (日本漫画家協会, Nihon mangaka kyōkai?), qui décerne des prix annuels à partir de 1972.

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