Hormis une production massive, produite par de nouveaux acteurs sur le marché de la Bande-Dessinée, je retiendrais deux
mouvements qui m'apparaissent fondamentals dans les années 90.
La BD est une oeuvre littéraire aussi valable que le roman et qui permet tous les raffinements. Initié dans les années 70
par la BD alternative américaine et des auteurs italiens, elle prend
corps dans les années 90
La BD n'est plus un truc fait par et pour les garçons...
Le roman graphique
Un roman graphique (anglais : graphic novel) désigne généralement une bande dessinée longue, plutôt sérieuse et ambitieuse,
destinée à un lectorat adulte, et publiée sous forme d'albums.
L'expression est également utilisée pour des bandes dessinées jeunesse longues, pour caractériser a posteriori des œuvres
antérieures qui n'étaient pas rattachées à la bande dessinée, comme les romans en gravures sur bois ou, dans le monde anglophone,
pour tout recueil album d'histoires antérieurement parues en comic book.
Apparue dans les années 1960, l'expression a été popularisée à la fin des années 1970 par l'Américain Will Eisner à
l'occasion de la sortie d'Un contrat avec Dieu, un long recueil en noir et blanc d'histoires sociales publié directement en
album dont les pages mêlaient texte et dessin très librement.
Cette qualification a été reprise par les éditeurs américains qui y ont vu un moyen de parvenir à vendre des bandes dessinées à
un public plus large. Au même moment, de nombreux éditeurs francophones ont associé le terme « roman » à des collections
de bande dessinée destinées à un public adulte.
Assez floue, l'expression « roman graphique » peut donc désigner selon les cas un type de mise en page,
un genre de bande dessinée ou un format de publication. Dans tous les cas, il s'agit d'une expression utilisée pour
légitimer la bande dessinée et l'éloigner du caractère infantile associé à sa dénomination courante afin de
« séduire un public (et des médias) qui n’avaient pas nécessairement l’habitude de considérer la bande dessinée comme
une littérature à part entière ».
L'un des premiers romans graphiques européens est sans doute Fils de Chine de Lécureux et Gillon, prépublié dans
Vaillant entre 1950 et 1955.
Mais c'est avec la publication de Barbarella de Jean-Claude Forest (1962-64) en France, et surtout des récits de
Hugo Pratt en Italie, notamment La Ballade de la mer salée (1967-1969), que le roman graphique a considérablement participé
à la transformation de la bande dessinée en Europe.
En Italie
Outre les récits de Hugo Pratt dont La Ballade de la mer salée (1967-1969), il y a aussi les romans graphiques de Guido Buzzelli,
dont La Révolte des ratés, Les Labyrinthes et Zil Zelub, publiés dans Charlie Mensuel entre 1970 et 1972.
Dans les années 1980, les expériences du long récit de (À suivre) et la narration expérimentale des Humanoïdes associés affectent
de manière d'autant plus sensible la bande dessinée italienne.
En particulier, sous l'impulsion de magazines innovateurs comme Cannibale et Frigidaire, mais aussi grâce au groupe
Valvoline Motorcomics (composé par lgort, Brolli, Giorgio Carpinteri, Marcello Jori, Lorenzo Mattotti et Jerry Kramzky)
la forme du roman graphique se propage.
À cette époque paraîtront les romans graphiques Feux (1984) de Lorenzo Mattotti, Baobab (1984) de Igort, Pompeo
(Editori del Grifo, 1987) de Andrea Pazienza, Bab El-Mandeb (magazine Corto Maltese, 1986) et Siberia (Corto Maltese, 1987)
de Attilio Micheluzzi et Roy Mann avec Tiziano Sclavi (scénario), Un été indien (Corto Maltese, 1983-1985) et
El Gaucho (Il Grifo, 1991-1994) de Hugo Pratt et Milo Manara.
Après une période de crise dans les années '90, le roman graphique donnera une nouvelle impulsion à la bande dessinée italienne.
On pourrait citer 5000 kilomètres par seconde et L’Entrevue de Manuele Fior, ainsi que Ma vie mal dessinée et La Terre des
fils de Gipi.
En France
plusieurs éditeurs innovent :
couverture souple, choix du noir et blanc,
formats inhabituels
et affranchissement des normes de pagination habituelles (l'album cartonné d'environ 50 pages).
Casterman publie une collection sous le simple titre « les romans (À suivre) ».
Parmi les autres il faut mentionner Ici Même, un roman graphique en noir et blanc de 163 planches en onze chapitres,
scénarisé par Jean-Claude Forest et dessiné par Jacques Tardi, prépublié dans (À SUIVRE) en 1978 et édité chez Casterman en 1979.
Au début des années '90, les éditeurs de bande dessinée indépendante publient des œuvres d'auteurs dans de nouveaux formats:
L'Ascension du Haut Mal de David B.,
Livret de Phamille de Jean-Christophe Menu,
à L'Association; Robert Crumb ou Lewis Trondheim chez Cornelius;
Le Journal de Fabrice Neaud chez Ego comme X, notamment.
Chez d'autres éditeurs, s'ajoutent également d'autres collections innovatrices :
Roman BD chez Dargaud,
Encrage chez Delcourt,
Tohu Bohu aux Humanoïdes associés,
Romans graphiques au Seuil,
Denoël graphique chez Denoël.
D'un graphisme plus radical, certaines de ces créations ne font plus appel à la structure traditionnelle de la bande dessinée
(planche divisée en cases contenant des phylactères) et donnent parfois une part plus importante au texte.
Les dernières décennies ont vu l'affirmation du succès de bandes dessinées destinées aux adultes, abordant des thèmes nouveaux
(intimistes, biographiques, familiaux, politiques, sociaux) et développant des intrigues complexes et des personnages
au comportement parfois ambigu.
Texte © Wikipédia
Des femmes auteures de BD... Le début d'un combat
Pendant des décennies il n’y eut pas de femmes dans la bande dessinée francophone.
Puis, en gros, il y en eut une à partir de 1963 :
la grande Claire Bretécher.
Celle-ci resta d’autant plus symbolique qu’elle dépassa très largement le cadre des amateurs (et amatrices) de bande dessinée,
sa série la plus célèbre, Les Frustrés, paraissant à partir de 1973 dans les pages du Nouvel Observateur.
Mais elle fut longtemps isolée, parce qu’il n’y avait pas de volonté éditoriale d’accorder une place aux dessinatrices,
du fait des vieilles habitudes machistes, du poids des systèmes de représentation et notamment ceux édictés par l’Église
jusqu’en 1968 (certains voudraient y revenir…), bref du sexisme plus ou moins conscient mais omniprésent.
Certes, de tout temps il y eut des femmes scénaristes, mais elles exercèrent le plus souvent cachées derrière des pseudonymes asexués,
se soumettant ainsi à la manifeste « invisibilisation » des femmes à l’œuvre dans le milieu.
Si une scénariste commença en 1973 une belle carrière sous son nom (Laurence Harlé, créatrice de Jonathan Cartland avec
Michel Blanc-Dumont aux pinceaux), la première dessinatrice, hormis Claire Bretécher, à publier régulièrement dans un
« journal d’hommes » fut Chantal Montellier, qui se manifesta dès le milieu des années 70 dans la revue Métal Hurlant
avec des histoires politico-policières comme Andy Gang (sur les bavures) ou Odile et
les Crocodiles (la vengeance d’une femme bafouée).
@ Gilles Ciment (2017)
BD Française aujourd'hui
Ah ! Nana
Féminisation
Artémisia
Le Collectif
Angoulême
Conclusion
Les Années 90/2000
L'âge moderne des comics est une période de l'histoire de la bande dessinée américaine qui s'étend des années 1986-87 à aujourd'hui.
Les métamorphoses de l'écriture
fin 80, début 90, un âge d'or
Les années 90 ont été un grand moment pour l’industrie de la bande dessinée.
Il y avait des épisodes qui se vendaient à des millions d'exemplaires, une référence inédite sur le marché actuel.
Mais beaucoup de lecteurs y voient une période où le style perd de sa substance.
Le positif de cela était que de nombreuses bandes dessinées de cette période avaient quand même un art fantastique qui avait
une énergie qui galvanisait l'industrie.
Trois comics, tous publiés par DC Comics, sont généralement nommés comme point de départ de l'âge moderne des comics.
En 1985, DC Comics décide de recréer entièrement son univers de super-héros et pour cela lance une mini-série de 12 numéros
intitulée Crisis on Infinite Earths scénarisée par Marv Wolfman et dessinée par George Perez.
À la fin de cette épopée, les différentes Terres du Multivers DC ont été fondues en une seule,
Superman de Terre 2 (celui qui avait lancé l'âge d'or des comics) a disparu
et Flash de Terre 1 (le premier héros de l'âge d'argent) est mort.
Les auteurs peuvent faire table rase du passé et réécrire les origines des super-héros.
En 1986, deux autres mini-séries donnent le ton de cet âge moderne :
The Dark Knight Returns de Frank Miller et
Watchmen d'Alan Moore et Dave Gibbons.
Ces titres s'adressent à un lectorat plus âgé que celui habituellement visé par les comics.
Ils abordent des thèmes (sexualité, drogue, violence) prohibés par l'organisme de surveillance des comics,
la Comics Code Authority (CCA) alors qu'ils sont publiés par un éditeur grand public et non par un indépendant.
DC avait déjà abordé cette voie avec Swamp Thing, scénarisé par Alan Moore, qui n'est plus soumis à l'approbation
de la CCA à partir du numéro 29 d'octobre 1984.
Ce type de récits se développe ensuite avec des comics tels que Hellblazer, Shade, the Changing Man, Animal Man ou encore
Sandman de Neil Gaiman qui sont des comics destinés à des lecteurs plus adultes.
Ils porteront d'ailleurs à partir de 1987 sur leur couverture l'avertissement For Mature Readers.
Finalement en 1993, une collection nommée Vertigo, dont la directrice de publication est Karen Berger, accueille tous ces titres
qui ont de fait quitté l'univers des super-héros classiques.
L'ajout de l'avertissement For Mature Readers fait suite à une
décision des responsables de DC inquiets d'un possible retour de la censure.
En effet, à partir de 1986 des associations,
des journalistes, des politiciens s'en prennent aux comics qu'ils jugent de plus en plus pornographiques et violents
(un des comics montré du doigt est le numéro 9 de Miracleman, scénarisé par Alan Moore et dessiné par Rick Veitch qui montre
sur plusieurs cases la naissance d'un enfant).
DC réagit donc à cette campagne en indiquant un âge de lecture, tandis que Marvel réaffirme son observance des règles édictées
par la CCA.
Cela va aussi aboutir à la mise en accusation d'un propriétaire de magasin de comics pour la vente de produits pornographiques.
Le jugement rendu en 1989 le reconnaît innocent mais cette action en justice montre aux éditeurs la nécessité de s'unir pour lutter
contre les menaces à la liberté d'expression.
C'est dans ce but qu'est créé, en 1987, le Comic Book Legal Defense Fund.
L'année 1986 représente également une date importante dans l'histoire des comics avec la parution du premier tome de Maus
(intitulé Maus: A Survivor's Tale) de Art Spiegelman.
Le second tome Maus: from Mauschwitz to the Catskills sort en 1991 et vaut à l'auteur un Prix Pulitzer spécial en 1992.
Jim Lee : Un des fondateurs d'Image Comics
Même si quelques comics sortent du lot par le travail sur l'écriture, ils ne peuvent cacher le désintérêt croissant des
lecteurs pour les comics.
Le public adolescent est le premier consommateur de bandes dessinées mais il délaisse celles-ci et
le lectorat adulte n'est pas assez important pour le remplacer.
On assiste alors à une baisse des ventes qui va cesser cependant grâce à plusieurs facteurs.
Le premier est l'arrivée d'une nouvelle génération d'artistes chez Marvel Comics :
Todd McFarlane sur Amazing Spider-Man puis Spider-Man,
Jim Lee sur Uncanny X-men puis X-men,
Erik Larsen sur Amazing Spider-Man,
Rob Liefeld sur New Mutants devenu X-Force,
Marc Silvestri sur Wolverine,
Whilce Portacio sur Uncanny X-men et
Jim Valentino sur Guardians of the Galaxy.
Les comics sur lesquels travaillent ces artistes voient leurs ventes augmenter ainsi le premier numéro de
Spider-Man par McFarlane se vend à 3 millions d'exemplaires,
X-Force 1 à 5 millions et
X-men 1 à 8 millionsP 2.
Une autre cause de la remontée des ventes est la création d'une bulle spéculative.
Comme certains comics de l'âge d'or et de l'âge d'argent des comics valent des milliers de dollars,
des spéculateurs vont faire le pari qu'il en sera de même pour les comics modernes.
Pour alimenter ce marché, les éditeurs vont multiplier les séries et les numéros spéciaux et utiliser les techniques modernes
d'imprimerie pour créer des couvertures originales (embossage, découpes, encre phosphorescente, etc.).
L'espoir est d'attirer assez les collectionneurs qui achètent plusieurs exemplaires du même comics pour
le revendre avec un bénéfice.
L'augmentation du nombre d'acheteurs va s'accompagner de la multiplication de nouvelles maisons d'éditions qui vont
lancer leur ligne de super-héros.
Parmi celles-ci se trouvent Valiant Comics fondé par Jim Shooter en 1989 qui devient la troisième maison d'édition derrière Marvel
et DCP 2 et Image Comics fondé en 1992 par les vedettes de Marvel :
Rob Liefeld, Erik Larsen, Jim Valentino, Todd McFarlane, Marc Silvestri et Jim Lee.
Ceux-ci, désireux de rester maîtres de leurs créations vont s'unir pour les éditer.
Ainsi apparaissent
Youngblood de Liefeld,
Spawn de McFarlane,
Savage Dragon de Larsen,
WildCATS de Lee et
Cyberforce de Silvestri.
Image est plus alors une réunion d'individualités qu'une maison d'édition avec une ligne éditoriale claire.
Ceci va d'ailleurs occasionner de nombreux problèmes comme des retards importants dans la parution,
la multiplication de séries qui ne trouvent pas leurs lecteurs et, au sein même d'Image, des tensions entre les membres
fondateurs.
Crise et renaissance
En 1993, tous les éditeurs connaissent des difficultés car la bulle spéculative éclate.
Les comics n'apparaissent plus comme un objet pouvant prendre rapidement de la valeur.
Comme ils sont publiés à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires, voire à plusieurs millions, ils ne sont pas des raretés
comme le sont les comics des années 1940 à 1960 et la plus-value espérée à la revente est nulle.
Les spéculateurs cessent d'acheter de comics et les lecteurs se contentent d'un seul exemplaire.
Les effets de ce retournement de situation touchent tous les types d'entreprises liées au secteur des comics.
Le nombre des magasins de comics s'effondre et en 1996 il passe de 10 000 à 4 000.
Les entreprises de distribution mettent la clé sous la porte les unes après les autres et en 1994, il n'en reste qu'une
Diamond Comic Distributor.
Quant aux éditeurs, beaucoup disparaissent dont Valiant Comics qui est racheté, en 1994, par Acclaim Entertainment
pour utiliser les personnages dans des jeux vidéo.
En 1996, Marvel Comics est au bord de la faillite et elle doit son salut à une demande mise sous protection du Chapitre 11
de la loi sur les faillites des États-Unis.
Cela ne l'empêche cependant pas d'être encore la première maison d'édition de comics.
Image, de son côté, est déchiré et deux fondateurs quittent l'entreprise :
Rob Liefeld fonde sa maison d'édition Awesome Entertainment en 1997 et
Jim Lee part avec ses créations pour DC Comics qui devient l'éditeur de ses séries mais qui laisse Jim Lee au poste de directeur
de collection.
Cette crise sévère s'apaise finalement mais les ventes ne connaissent plus les sommets du début des années 1990 ;
elles reviennent au niveau des années 1980.
Ainsi, en janvier 1998, Uncanny X-men ne se vend plus qu'à 154 000 exemplaires.
Après ces excès et la crise qui lui succède, les éditeurs changent de stratégie et tentent de garder ou d'attirer des lecteurs
qui achèteront les comics pour leurs qualités intrinsèques et non pour spéculer.
Cela se fait grâce à plusieurs moyens.
Tout d'abord une attention plus importante est portée au scénario ; puisque le lecteur s'est lassé des comics qui n'étaient
qu'images sans contenus, les éditeurs cherchent des scénaristes qui grâce à des histoires fortes donneront envie au lecteur de
revenir le mois suivant pour acheter le nouvel épisode de la série qu'il suit.
Ainsi, des scénaristes tels que Kurt Busiek ou James Robinson s'attachent à produire des récits complexes qui s'attachent
aux personnages et pas seulement aux combats des héros contre les vilains.
Par ailleurs des scénaristes de cinéma, de télévision, des romanciers sont appelés pour écrire des scénarios de comics.
Ainsi Kevin Smith scénarise les aventures de Green Arrow pour DC et celles de Daredevil pour Marvel ;
Joss Whedon poursuit le récit des aventures de Buffy contre les vampires en bande dessinée après l'arrêt de la série télévisée
et Denise Mina reprend Hellblazer.
Une autre façon de vendre des comics consiste à proposer des crossover qui nécessitent l'achat de plusieurs séries
pour comprendre l'histoire.
Ainsi Batman : Knightfall est une histoire qui compte 20 épisodes répartis sur quatre séries.
Une variante de cela est la publication d'une mini-série qui peut se lire seule mais qui a des répercussions sur
de nombreuses séries comme ce fut le cas pour Infinity War, publié par Marvel, à laquelle furent rattachées 19 séries.
Les crossovers ont tendance à devenir un évènement habituel et permettent de raconter une histoire pendant plusieurs mois,
touchant plusieurs séries et modifiant de façon importante l'univers des super-héros.
Chez Marvel chaque année amène son nouveau crossover qui touche l'ensemble de l'univers Marvel et dont les conséquences amènent
le crossover suivant.
Ainsi en 2004 est publié Secret War qui aura des conséquences sur le crossover de 2008 Secret Invasion.
En 2004-2005 Avengers Disassembled commence une série de crossovers qui s'enchaînent House of M (2005) puis Civil War (2006-2007),
Secret Invasion (2008), Dark Reign (2009), Siege (2010) et Heroic Age (2010).
D'autres éditeurs indépendants suivent parfois cet exemple et racontent une histoire mettant en scène plusieurs personnages
de leur catalogue.
Ainsi IDW a publié un crossover qui lie G.I. Joe et Transformers et Dynamite sort en juin 2012 un crossover mettant en présence
Vampirella, Red Sonja, Allan Quatermain, etc.
Chez DC l'univers des super-héros connaît une série de «crises» qui ont été publiées chaque année depuis 2004 :
Identity Crisis (2004) se développe en Countdown to Infinite Crisis (2005), Infinite Crisis (2005-2006), 52 (2006-2007),
Countdown to Finale Crisis (2007), Final Crisis 2008.
En 2009 le crossover met en avant Green Lantern, s'intitule Blackest Night et donne naissance à celui de 2010 Brightest Day.
Enfin, en 2011, Flash est à l'honneur avec le crossover Flashpoint qui est suivi en 2011-2012 de la recréation complète de l'univers
DC. Toutes les séries recommencent alors avec un nouveau numéro.
Ceci a pour but d'attirer de nouveaux lecteurs qui risqueraient
d'être désorientés dans un univers foisonnant où tant de personnages se combattent, s'aiment, se trahissent et ce depuis tant
d'années qu'il est malaisé de saisir immédiatement tous les ressorts de l'histoire.
Randy Duncan et Matthew J. Smith parlent d'un âge de la réitération pour caractériser cette période dans laquelle les héros
sont constamment recréés.
Ils le sont non seulement dans leur monde classique mais aussi dans des versions parallèles.
Ainsi Marvel a créé une collection Ultimate dans laquelle les super-héros classiques ont de nouvelles origines placées
dans le monde actuel;
il existe aussi une collection MAX avec un contenu plus adulte
et une collection présentant les aventures des héros marvel
à destination des enfants, avec un graphisme inspiré des dessins animés.
Même si les ventes des comics reste maintenant faible, les éditeurs ont trouvé le moyen de gagner de l'argent en utilisant
les personnages qu'ils possèdent dans d'autres médias, qu'il s'agisse de film, de séries télévisées, de dessin animées,
de jeux vidéo, etc..
Les autres formats
Les comic strips
Les comic strips comme les comic books connaissent une chute de leur lectorat.
La cause première tient cependant à la crise de
la presse écrite.
En 1920, 2398 quotidiens étaient distribués dans tout le pays et en 2009 il n'y en avait plus que 1422 alors que la population
avait triplée.
De plus, la place qui leur est accordée se réduit et de moins en moins de journaux en publient.
Une conséquence de cette crise est la disparition des strips d'aventure qui ont besoin de plus d'espace pour se développer.
Ils sont quasiment tous remplacés par les strips humoristiques qui parviennent avec un dessin de plus en plus simple dans moins
en moins d'espace à toucher immédiatement le lecteur.
Bandes politiques
Parmi les strips humoristiques, les strips politiques tendent aussi à disparaître.
Le succès de Doonesbury depuis les années 1970 est l'exception qui cache mal ce phénomène.
D'autres auteurs insèrent parfois une critique de la société américaine et de son personnel politique mais c'est de
moins en moins frontalement.
Le dessin politique qui souvent commentait l'actualité en première page est de plus en plus supprimé et leurs auteurs en
viennent à réaliser des strips où de temps en temps l'analyse politique, entendue dans un sens large, refait surface.
C'est ainsi le cas pour Jeff MacNelly qui dans Shoe se moque des travers de la presse grâce à son personnage principal,
Shoe, un oiseau journaliste.
Doug Marlette avec Kudzu, Mike Peters avec Grimmy et Jim Borgman avec Zits créent chacun une œuvre qui n'est pas par essence
une satire mais dans laquelle se dessine une mise en question du mode de vie américain.
Ils renouent ainsi avec le dessin politique qui a valu à MacNelly, Marlette et Peters le prix Pulitzer.
Enfin, bien qu'elle ne soit pas à proprement parler une série politique, Dilbert de Scott Adams dresse un tableau caustique
du monde du travail.
Ce strip diffusé nationalement dans de nombreux journaux est aussi le premier de ce type à paraître sur internet.
D'autres humoristes
D'autres auteurs connaissent un très grand succès comme Calvin et Hobbes de Bill Watterson ou
Mutts de Patrick McDonnell.
Le premier est un strip familial dans lequel l'enfant, Calvin discute avec son tigre en peluche Hobbes.
Le strip ne dure que dix ans et s'arrête en 1995 selon la volonté de Watterson.
Celui-ci a été récompensé par de nombreux prix dont le prix Harvey du meilleur comic strip tous les ans de 1990 à 1996 et
le Grand prix de la ville d'Angoulême en 2014.
Le second est un strip animalier créé en 1994 et considéré par Charles Schulz comme l'un des meilleurs comic strips de
tous les temps20. Diffusé dans sept cents quotidiens, le strip vaut à son auteur Patrick McDonnell de nombreuses récompenses
dont le Reuben Award en 1999 et plusieurs fois un Harvey Award.
webcomics
Un nouveau format est apparu dès le milieu des années 1980 pour diffuser des bandes dessinées.
Grâce aux réseaux, d'abord CompuServe puis Internet, des auteurs parviennent à toucher des lecteurs sans se soucier
de l'impression et de la diffusion de leurs œuvres.
Le premier auteur à ouvrir cette voie est Eric Millikin qui en 1985 crée Witches and Stitches le premier comics diffusé
en ligne grâce à CompuServe.
En 1993, apparaissent quasi-simultanément les deux premiers webcomics disponibles sur le web :
Netboy de Stafford Huyler et
Doctor Fun de David Farley.
Depuis de nombreux artistes choisissent de diffuser leurs créations grâce à Internet et par ce biais acquièrent une renommée
leur permettant d'éditer au format papier leurs œuvres.
Ainsi Le cancer de maman est d'abord produit sous la forme d'un webcomic, ce qui lui vaut un Harvey Award en 2005,
avant d'être publié par la maison d'édition Harry N. Abrams.
Inversement, les éditeurs de comics diffusent les œuvres papier sur Internet que ce soit DC Comics, Marvel, Top Cow, Boom, etc.
Texte © Wikipédia
Le Manga, masse et diversité
L'ère industrielle, et la conquête mondiale
La deuxième moitié des années 80, va voir apparaitre les mangas en livre (et pas en anime du Club Dorothée, HIhihihi). Par sa diversité, et sa qualité, le manga va conquérir un public nouveau, occidental.
Et donc un marché immense.
Le manga est organisé en catégories qui vont satisfaire un large public, de tout âge, de tout centre d'intérêt.
Seinen
Le seinen désigne un manga destiné à un public plus adulte.
S'il reprend dans l'ensemble les thèmes abordés dans les shonen, les intrigues sont toutefois plus complexes, les personnages plus subtils,
torturés ou réalistes.
S'adressant à un public plus mature, ce type de récit est souvent plus crédible, mais parfois aussi violent ou teinté d'érotisme, sans être
une généralité pour autant car les sujets abordés sont très diversifiés.
Shonen
Le shonen vise un public essentiellement adolescent et masculin, il est le genre le plus représenté et le fer de lance du succès du manga
en France. C'est un genre codifié véhiculant très souvent le même type de valeurs tel que le dépassement de soi, l'amitié, la justice,
la bravoure.
Shojo
Le terme shojo signifie " jeune fille" et caractérise les mangas visant un public essentiellement féminin et plutôt jeune.
Ces récits abordent des sujets variés tels que la musique, l'école, le sport, la mode avec pratiquement toujours comme toile de fond des
histoires d'amour.
Ce genre à part entière possède ses propres codes graphiques, avec entre autre l'accent mis sur les expressions, ou encore des graphismes
tout en finesse.
Kodomo
Kodomo signifie "enfant", ces mangas sont destinés aux plus jeunes lecteurs (entre 6 et 11 ans).
Le succès de certains kodomo, tel que Pokemon par exemple, prouve néanmoins que ce type de récit peut se lire de 7 à 77 ans ....
Yaoi
Yaoi :
Ce terme est attribué pour des ouvrages traitant de relations homosexuelles entre garçons.
Certains sont d'ailleurs très axés sur la relation sexuelle unissant les divers personnages.
Parallèlement, les intrigues abordent tous les genres: fantastique, historique, policier etc...
Josei
Le josei ou Ladies comics (Redisu komikku) est le pendant du seinen au féminin. Ces mangas, sont donc destinés à un lectorat féminin adulte.
Les intrigues y sont plus complexes que dans le shôjo.
Les relations amoureuses, la séduction et les relations sexuelles sont souvent les sujets centraux de ces récits, tout comme les préoccupations
des jeunes femmes modernes telles que le célibat, le travail, le partenaire idéal, le mariage etc...
Yuri
Yuri :
Ce terme est utilisé pour des ouvrages traitant d'amours lesbiens, ils sont principalement portés sur les sentiments reliant
les personnages principaux, plus que sur les relations sexuelles.
Le lectorat comme les auteurs de ces séries sont majoritairement féminins.
Le lectorat comme les auteurs de ces séries sont majoritairement féminins.
Ecchi/Hentai
Sous cette classification sont regroupés les titres à caractère érotique (Ecchi) ou pornographique (Hentai).
Bien qu'il comporte des scènes a ne pas mettre en toutes les mains, le Ecchi reste un genre soft ou le sentimental prime souvent sur
l'aspect sexuel.
En revanche le Hentai, qui signifie "pervers" comporte quant à lui des scènes pornographiques parfois anormales.
On y retrouve souvent des parodies de séries populaires mais également des récits totalement originaux et bien construits.
Si ce genre a connu quelques déboires en France dans les années 90 (éditions du téméraire ou BD érogène), il a depuis retrouvé ses lettres
de noblesse puisque plusieurs maisons d'édition ont proposé une collection à part entière dédiée au Ecchi
(Pulp/ Asuka, Emoi/Tonkam, Ecchi/Taifu).
Le manga et le roman graphique
Le manga, un genre populaire
Ecrire un article qui associe le genre du manga au roman graphique peut être surprenant pour certains.
Le manga en France s'est installé petit à petit devenant un genre incontournable depuis quelques années et s'imposant dans les salons du
livre un peu partout dans le monde mais surtout dans l'Hexagone où il a une place non négligeable.
Toutefois bien que présent un peu partout le manga semble se limiter aux environs de la littérature de jeunesse alors qu'il n'en est pourtant
rien.
Effectivement, la popularité des oeuvres telles que Naruto ou One Pièce qui passent sur nos écrans peuvent le supposer mais des auteurs
tels qu'Osuma Tezuka ou Jiro Tanaguchi tendent à montrer que le manga peut être un genre très sérieux.
Le roman graphique, des histoires dessinées
Le roman graphique est un genre littéraire entre le roman et la bande-dessinée. Traduction du terme anglais "graphic novel", qui désigne des
bandes-dessinées américaines destinées à un public adulte et différencié du lectorat des comics, le roman graphique est généralement
caractérisé par une narration contenue dans un unique album (par opposition aux séries), un graphisme travaillé, des personnages à
psychologie complexe (source http://www.babelio.com/livres-/romangraphique/683).
Selon cette définition, le roman graphique serait des sortes de bandes dessinées pour adultes, la différence entre les comics et les bandes dessinées n'étant vraiment importante qu'aux Etats-unis. C'est pourquoi en Europe, nous avons des difficultés à séparer la bande dessinée qui contient des oeuvres tout à fait sérieuses et qui ont des graphismes travaillés (Megalex, Sept Guerriers), des personnages à psychologie complexe (Persepolis, Horologiom) et le roman graphique.
Au japon, le manga qui est l'équivalent de la bande dessinée dans le milieu occidental a aussi différents publics qui ont chacun un genre bien définit : le shonen (qui signifie adolescent) est le genre le plus populaire avec le shojo (qui signifie adolescente) car destiné à un jeune public. C'est le type de manga que l'on retrouve le plus souvent en France. Le joshei (jeune femme) et le seinen (jeune homme) sont des styles de manga visant un lectorat plus adulte allant de 18 à 30 ans.
En revenant à la définition du roman graphique, nous pouvons constater que les manga pour adulte (le josei et le seinen) peuvent facilement
y correspondre. Nous avons dit plus tôt que les bandes dessinées européennes sont difficilement séparable du roman graphique.
Au Japon, les mangas pour adultes sont séparés du gekiga qui signifie littéralement « dessin dramatique » et qui correspondrait
davantage à la définition du roman graphique. Ces manga qui sont peu représenté en France existent pourtant bel et bien et sont reconnus
dans le milieu littéraire.
Le manga pour adulte, un roman graphique peu connu en France
Si nous nous intéressons à la bande dessinée sous sa forme physique, nous pouvons nous rendre compte qu'il y a un format conventionné qui
est le A4 avec une couverture cartonnée.
De même au Japon les manga ont la norme B5.
Si cet intérêt sur le format des bandes dessinées et des manga peut paraître au premier abord étrange, en y regardant de plus près,
nous pouvons nous rendre compte qu'une bande dessinée au format différent de la norme est une bande dessinée à part et que cette constatation
peut être également faite au Japon. En France, les maisons d'édition prennent le partie d'éditer les oeuvres d'auteurs extrêmement connus,
et ayant des sujets sociaux assez marquant qui correspondent aux préoccupations des adultes au Japon, dans d'autres formats que le format
habituel des manga.
En effet, des oeuvres telles que Le pays des Cerisiers de Fumiyo Kouno qui présentent des tranches de vie d'une famille japonaise vivant
à Hiroshima 10 ans après le bombardement, Journal d'une dépression de Hidéo Azuma qui est une sorte d'autobiographie sur la vie mouvementée
de son auteur, ou Le Pavillon des Hommes de Fumi Yoshinaga sont des oeuvres éditées dans un format plus grand que les manga habituels.
Ces manga tous édités dans la maison d'édition Kana font partis de la collection « Made-in » qui se définit comme
« le label de prestige de Kana ».
Le pavillon des hommes fait lui parti de la collection « Big Kana », un format plus petit mais néanmoins plus grand que l'habituel.
Nous pouvons donc déjà comprendre qu'un manga en grand format et ayant un sujet plutôt sérieux se rapproche étroitement de la définition
du roman graphique qui n'existe pas au Japon mais pourtant bien présente en France.
Jirô Tanaguchi
Jirô Tanaguchi est un mangaka japonais publié en France par les maisons d'édition Casterman et Kana.
Il a été reconnu en 2011 « Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres ». Ses oeuvres ont pour thème l'homme et la nature, les relations
humaines et la vie quotidienne japonaise. Son style qui se rapproche des dessins occidentaux tend à le rendre populaire en France.
Ses oeuvres sont publiés en grand format et se différencient ainsi des manga « normaux ».
Si nous avons décidé de parler de cet auteur, c'est parce qu'il est ce qui se rapproche le plus d'un auteur de roman graphique même si nous
le rappelons le terme n'existe pas au Japon.
Ses oeuvres les plus connus, Quartier Lointain ou Le Sommet des Dieux sont placées en France dans la catégorie roman graphique.
Précédemment, nous avons parlé du gekiga qui peut être considéré comme un style de manga extrêmement sérieux et les oeuvres que nous avons
cités jusqu'à présent sont quasiment toutes des gekiga.
Jirô Tanaguchi est lui même un auteur de seinen (manga pour adulte) et gekiga. Cependant, nous ne prenons pas le parti de dire que tous
les romans graphiques doivent être sérieux et graves même si, c'est avec cet argument que nous avons décidé d'inclure certains types
de manga dans la catégorie du roman graphique.
Le manga étant un genre de bande dessinée étranger il sera toujours extérieur à notre culture.
Tenter de le caractériser est un moyen pour nous occidentaux de mieux l'appréhender.
Le roman graphique est un nouveau genre littéraire qui tend à se faire de plus en plus connaître.
Étant en rapport avec la bande dessinée, nous devions parler de ces bandes dessinées nippones qui peuvent, bien qu'étant étrangère, être mises
en relation avec le roman graphique.
Le simple fait que certains manga sont aujourd'hui considérés comme des romans graphiques nous conforte dans l'idée que le roman graphique
est un genre littéraire encore en pleine mouvance et pas encore bien définit mais qui se caractérise de plus en plus et semble avoir ses
équivalences dans chaque cultures.
Janyce B.