Invention de la BD

Histoire Générale de la BD

de la BD des Auteurs

Rodolphe Töpffer

Une planche d'Histoire d'Albert d'apparence très moderne, p39. Rodolphe Töpffer,

Rodolphe Töpffer, célèbre écrivain et pédagogue suisse du début du XIXe siècle, dessine en 1827 le brouillon des Amours de Monsieur Vieux Boix puis réalise en 1831 l’Histoire de M. Jabot, histoires qu'il fait circuler dans son pensionnat et dans les milieux littéraires européens. Ces histoires se présentent sous une forme inédite :
le dessin, en noir et blanc, très inspiré par la caricature anglaise du XVIIIe siècle (William Hogarth, Thomas Rowlandson, James Gillray, etc.), est disposé en bandes, une par page ;
les cases, non uniformes, sont séparées par un trait vertical ;
le texte est disposé sous la forme d’un récitatif en dessous du dessin.
M Jabot, p27. Ni séquence de caricatures politiques, ni texte illustré, M. Jabot est une nouveauté, que Töpffer propose de nommer « littérature en estampes ».
Cette conscience par l'auteur d'une originalité de son mode d'expression, la présence d'un héros, puis la publication du récit en album en 1833, ainsi que du caractère indissociable des images et du texte dans la narration font de cette œuvre la première bande dessinée.
Histoire d'albert une séquence rythmée par la case, p23. Avant même la parution du premier album, les éloges fusent. Goethe, auquel Frédéric Soret avait transmis fin 1830 deux brouillons de Töpffer, en dit, selon Eckermann : « C'est vraiment trop drôle ! C'est étincelant de verve et d'esprit ! Quelques-unes de ces pages sont incomparables.
S'il choisissait, à l'avenir, un sujet un peu moins frivole et devenait encore plus concis, il ferait des choses qui dépasseraient l'imagination ».
Histoire d'albert une séquence rythmée par la case, p24. Ces encouragements conduisent Töpffer à créer sept autres bandes dessinées de 1827 à 1845.
Töpffer double également ses créations d'un premier corpus théorique. On trouve des réflexions concernant la « littérature en estampes » dans Réflexions à propos d'un programme (1836), ses textes de présentation de L'Histoire de Monsieur Jabot ou sa correspondance (particulièrement avec Cham).
La parution en 1845 de l'Essai de physiognomonie, rétrospectivement le premier essai consacré à la bande dessinée, montre que Töpffer « a (…) perçu l'essentiel de sa spécificité » :
interdépendance des dessins et du texte, importance du personnage, dessin narratif, art aux possibilités identiques à celles de tous les autres, etc..
Histoire d'albert une séquence rythmée par la case, p25. Cependant, c'est avec la parution en livre des histoires de Töpffer, selon le procédé autographique, qui permet de garder la spontanéité du trait, que la « littérature en estampes » se diffuse.
Le premier album, Histoire de Monsieur Jabot, tiré à 500 exemplaires en 1833, à un prix relativement cher, est épuisé en un an. Les albums sont rapidement diffusés en France, redessinés, pour des raisons techniques, par les éditions Aubert, éditeur du Charivari, « dans un style plus raide et laborieux ».
En 1846, les six premières histoires sont publiées en édition bilingue français-allemand en six volumes, précédées d'une introduction du réputé professeur d'esthétique Friedrich Vischer.
Avant la fin des années 1840 étaient également parues des traductions néerlandaises, anglaises (d'abord en album en 1841 en Grande-Bretagne, puis en 1842 en supplément de la revue américaine Brother Jonathan), danoises (1847), etc. En 1860, les éditions Garnier publient les œuvres originales de Töpffer en France.
Cette diffusion internationale des histoires du fondateur de la bande dessinée suscite la création de nouvelles œuvres dans nombre de pays.

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Essai de Physiognomie


Essai de Physiognomie p13, Rodolphe Töpffer, 1845. Essai de Physiognomie

A peine à t'il créé la "littérature en estampe" (BD) qu'il se met à faire un Essai de physiognomonie, qui est le premier ouvrage théorique sur la bande dessinée, qu'il publie en 1845, un an avant sa mort .
Il traite de la physiognomonie, une science considérée aujourd'hui comme obsolète de l'Anthropologie physique et biologique basée sur la morphologie du visage.
Dans cet ouvrage, l'auteur documente ses réflexions et expériences dans l'écriture et le dessin des bandes dessinées. Il y consigne les valeurs, techniques et méthodes de la composition de celles-ci.
Dans le chapitre trois il explique les visées et sujets des bandes dessinées ; inventer un type de drame. Dans le chapitre trois de l'essai, il décrit le potentiel des nouvelles innovations dans les techniques d'imprimerie lithographique, permettant d'ajouter de la couleur à ses ouvrages, l'autographie.

Liste des chapitres

Chapitre premier — Avantages propres de la littérature en estampes
Chapitre deuxième — Suite et distinction d'avec la parodie.
Chapitre troisième — Comment la littérature en estampes peut être cultivée indépendamment d'une culture avancée des arts du dessin. Avantages du procédé autographique.
Chapitre quatrième — Avantages et propriété du trait graphique.
Chapitre cinquième — D'une méthode qui conduit à des connaissances physiognomiques suffisantes, indépendamment de l'étude du dessin.
Chapitre sixième — Suite, et où cette méthode conduit.
Chapitre septième — Distinction quant aux principes et quant aux résultats entre la Phrénologie et la Physiognomie.
Chapitre huitième — Deux ordres de signes d'expression dans la tête humaine. Les permanents et les non permanents.
Chapitre neuvième — De la combinaison des signes d'expression.
Chapitre dixième — Des signes permanents d'expression.
Chapitre onzième — Des signes non permanents d'expression.
Chapitre douzième — Des signes physiognomiques de conformation, et conclusion de cet essai.

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